bac philo et sensibilisation au harcèlement avec le recteur d'académie de Rennes

  • l’année dernière
Transcript
00:00 Épreuve en vue, Aurélie Laguin, c'est jour de BAC.
00:02 - J'adore, dans un quart d'heure, l'épreuve de BAC philo, nouvelle formule.
00:05 Bonjour Emmanuel Etis.
00:06 - Bonjour à vous.
00:07 - Vous êtes le recteur de l'Académie de Rennes,
00:09 plus de 34 000 lycéens qui passent en Bretagne le BAC.
00:13 Cette année, un BAC réformé, le gros finalement, est déjà passé,
00:16 puisqu'ils ont déjà le résultat de leurs épreuves de spécialité et du contrôle continu.
00:22 - Ils ont les résultats de leurs épreuves de spécialité et du contrôle continu.
00:27 Ils ont aussi, pour beaucoup d'entre eux, pour la totalité, les résultats de parcours sup.
00:33 Il n'empêche que c'est une épreuve qui reste importante.
00:35 Le rituel de philosophie en France, c'est un rituel très important pour tout le monde.
00:40 Tout le monde discute, ça ne vous aura pas échappé,
00:41 une fois qu'on a sorti des sujets de philo de l'année,
00:45 de la manière dont on fait réfléchir toute une génération.
00:47 Et oui, c'est bien 34 774 candidats qui vont passer le baccalauréat,
00:51 mais 18 570 en général et 7 361 en technologique pour la philo aujourd'hui.
00:57 - Mais ce n'est pas comme quand nous on passait le BAC, Emmanuel Etis,
01:00 c'était le début du marathon des épreuves écrites.
01:03 La philo, c'était extrêmement stressant.
01:06 Là, ça change la façon de voir l'année scolaire.
01:09 Est-ce qu'ils sont un petit peu plus détendus ?
01:11 Ou ils ont peut-être un peu lâché l'affaire pour certains, ces lycéens ?
01:14 - J'entends dire ça très souvent et en réalité, certes, ils sont un peu moins stressés,
01:20 mais au fond, c'est quand même une épreuve sur laquelle on demande à notre jeunesse,
01:24 nos lycéens, juste avant d'entrer dans l'enseignement supérieur,
01:29 de réfléchir et si possible de prendre le temps d'y réfléchir.
01:33 L'épreuve dure quatre heures, donc je pense que c'est important aussi de se donner le temps
01:37 et réfléchir sur la philosophie sans avoir de stress, c'est plutôt pas mal.
01:42 C'est aussi philosophique de le faire ainsi, non ?
01:44 - La Bretagne, qui compte parmi les meilleures régions en termes de résultats,
01:47 est capable presque 91% pour le taux de réussite,
01:50 c'est presque 5 points de plus que la moyenne nationale.
01:53 C'est dû à quoi ? Au bon niveau des élèves, au bon niveau des enseignants ?
01:57 Au fait qu'il y ait peut-être un peu moins de mixité qu'ailleurs,
02:00 qu'il y ait plus d'établissements privés ?
02:02 - Non, je pense que c'est dû...
02:04 Moi, vous savez, je suis arrivé en Bretagne, voici 4 ans, 3 correcteurs,
02:07 et ce dont je m'aperçois, c'est que l'éducation est vraiment un horizon partagé par tous.
02:12 C'est vraiment la première préoccupation de tous,
02:16 et quand c'est une préoccupation sociale, c'est une préoccupation citoyenne,
02:19 eh bien tout le monde se sent concerné par les progrès en matière d'éducation,
02:22 et je pense que c'est une des raisons pour lesquelles on a un très bon niveau,
02:26 on a un très bon niveau de lecture, et évidemment,
02:28 on a de très bonnes équipes pédagogiques, de très bons chefs d'établissement,
02:31 de très bons corps d'inspection,
02:33 tout le système éducation national breton fonctionne remarquablement bien,
02:37 et je pense qu'il faut vraiment s'en réjouir,
02:39 c'est tout à fait exemplaire, et ça se ressent évidemment dans les résultats,
02:42 puisqu'il n'y a pas que le bac qui a de bons résultats, mais aussi le brevet.
02:45 Bref, on est très content de cartonner dans les meilleurs résultats en France.
02:50 - Il est 7h48 sur France Bleue, Brésil,
02:52 c'est Emmanuel Aettis, recteur d'académie.
02:54 - On va parler de harcèlement scolaire, Emmanuel Aettis.
02:56 Le ministre Pape Ndiaye a demandé dimanche aux principaux de collège
02:59 d'organiser une heure de sensibilisation au harcèlement et aux réseaux sociaux.
03:03 Cette semaine, ça se met en place, comment c'est possible ?
03:08 - D'abord, il faut quand même savoir que, vous voyez,
03:11 par raison dans notre Académie de Rennes,
03:13 on a déployé depuis maintenant de nombreux mois ce qu'on appelle le programme Phare,
03:17 qui concerne vraiment à former tout le monde sur la problématique du harcèlement.
03:22 Quand je dis former tout le monde, former les équipes pédagogiques, les établissements.
03:25 Donc, on est très sensible à ce sujet ici, et c'est déployé tout au long de l'année.
03:31 Donc, la proposition du ministre, c'est vraiment avant tout de synchroniser,
03:36 de renvoyer le signal que c'est évidemment quelque chose qui est prioritaire
03:39 dans la manière dont on doit construire notre climat scolaire,
03:42 préparer l'année scolaire à venir,
03:44 et de faire rentrer ça vraiment dans le logiciel comme une priorité répétée.
03:48 Évidemment, c'est essentiel qu'on puisse amener nos enfants, nos élèves,
03:54 à travailler dans des conditions sereines à l'école
03:56 pour acquérir les compétences qui sont les leurs.
03:59 - Ça veut dire que les professeurs peuvent eux-mêmes faire cette heure ?
04:02 Il n'y a pas besoin de faire venir des associations, par exemple,
04:05 parce qu'ils sont formés également ?
04:08 - Il y a une formation, oui, effectivement, tout au long de l'année sur ce sujet.
04:11 Un déploiement du programme et une formation permanente.
04:14 Donc, bien évidemment, la plupart des enseignants en Bretagne
04:18 sont extrêmement bien alertés.
04:19 Ça se fait à l'échelle des établissements
04:21 et investi sur ce qu'on appelle le programme PHAAR,
04:24 de lutte contre le harcèlement.
04:26 Alors, ça s'appelle PHAAR, c'est un programme national,
04:27 et même si nous sommes en Bretagne,
04:29 on est très contents de porter le programme PHAAR
04:32 dans notre environnement littoral.
04:33 - Et à Inbon, près de Lorient, une jeune fille de 14 ans est morte.
04:35 Elle s'est suicidée il y a deux semaines, selon les journaux.
04:38 Elle dénonçait des faits de harcèlement.
04:41 Qu'est-ce que vous pouvez répondre à ce genre d'événement, Emmanuel Itis ?
04:46 - Il n'y a aucun élément de l'enquête en tant que tel
04:50 qui montrerait qu'il y a un quelconque rapport avec l'environnement scolaire.
04:54 - OK.
04:55 A l'Académie de Rennes, vous avez des remontées de terrain
04:58 par rapport au reste, en tout cas, de la moyenne nationale sur ce sujet ?
05:04 - Nous, vous savez, on a pris l'habitude d'avoir la culture du signalement,
05:10 c'est-à-dire qu'on signale tout type de faits, qu'on analyse, qu'on interprète.
05:13 Ce que je peux vous dire, c'est que globalement, dans notre Académie,
05:16 vous voyez, hier, j'étais mobilisé dans un collège
05:18 où nos élèves ont beaucoup travaillé sur la question du harcèlement
05:22 et du cyberharcèlement.
05:23 J'étais là pour y remettre des prix, puisqu'ils avaient travaillé toute l'année.
05:27 Et on a beaucoup échangé avec eux.
05:28 Et effectivement, ça fait partie des questions que nos élèves portent eux-mêmes.
05:32 Quand ce sont les acteurs et nos élèves qui portent aussi ces questions,
05:36 ça veut dire que la culture est réellement en train de changer.
05:38 Et qu'aujourd'hui, en fait, ce qui importe beaucoup pour nous,
05:41 c'est que la parole soit libérée au sein des établissements
05:43 pour pouvoir agir avec l'environnement adulte,
05:46 avec l'environnement pédagogique, avec nos établissements.
05:49 Et encore une fois, c'est vraiment l'enjeu de demain.
05:51 C'est-à-dire, et d'aujourd'hui, c'est-à-dire qu'effectivement,
05:54 on puisse se dire des choses, on puisse aider un camarade
05:57 qui est en situation difficile.
05:58 Donc, c'est bien la solidarité par rapport à des faits de harcèlement
06:01 qui peuvent arriver.
06:03 - Il y a des plaintes qui sont déposées par le corps enseignant,
06:05 par le rectorat également ?
06:07 - Pardon ? Je n'ai pas compris.
06:08 - Est-ce qu'il y a des plaintes qui sont déposées, justement, factuellement ?
06:11 - Des plaintes ? Non.
06:13 On a des signalements et donc on agit en général tout de suite.
06:16 C'est l'objectif du programme PHARE,
06:18 c'est d'avoir un repérage immédiat
06:21 et de pouvoir agir dans les plus brefs délais.

Recommandée