Comment la DPJ gère les cas de jeunes qui ont commis des délits à caractère sexuel, expliqué par Nathalie Gaudreau, criminologue, déléguée à la jeunesse et animatrice du programme PACIS au CISSS de la Montérégie-Est.
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00:00 L'application de la loi sur la justice pénale pour adolescents, son objectif c'est de protéger le public,
00:05 mais la particularité au Québec, c'est la réinsertion.
00:09 On a fait un choix de placer la réadaptation au centre de notre intervention,
00:16 ce qui fait que dans tous les cas, on va avoir cet objectif-là.
00:22 Dans le fond, si on parle plus des jeunes de professions qui ont commis des délits à caractère sexuel,
00:26 il y a plusieurs possibilités.
00:28 Quand le délit à caractère sexuel est de moindre gravité,
00:32 dans ce temps-là, le programme de sanctions extrajudiciaires peut être approprié.
00:37 Quand on va rencontrer le jeune, on va vérifier si on peut lui offrir,
00:42 puis dans le cadre du programme de sanctions extrajudiciaires,
00:45 l'objectif va être de le responsabiliser, puis de faire en sorte qu'il ne recommence pas.
00:50 Les centres de jeunesse à Montérégie offrent un atelier de sensibilisation sur la sexualité
00:56 dans le cadre du programme de sanctions.
00:58 C'est cinq rencontres environ, où on va parler beaucoup du consentement,
01:02 mais aussi des bons comportements à adopter dans une relation intime.
01:08 Les organismes de justice alternative et les équijustices offrent aussi,
01:13 dans le cas d'un délit ou d'une transmission photo,
01:18 pour la plupart des ateliers, ce qu'on va parler, ça s'appelle « art virtuel »,
01:24 mais on va beaucoup aborder les lois en lien avec les réseaux sociaux,
01:28 parce que pour certains jeunes, même s'ils l'utilisent depuis qu'ils ont cinq ans,
01:32 ils ne sont pas sensibilisés à ça, ils ne sont pas conscients
01:35 qu'échanger une photo de nu, c'est illégal.
01:39 Dans le programme de sanctions, c'est ça.
01:41 En ce qui concerne les délits qui sont plus graves, la gravité est plus importante,
01:46 à ce moment-là, selon le profil, il y a différents programmes qui peuvent s'offrir à eux.
01:51 Il y a le PACIS, comme vous l'avez constaté. Dans certains cas, ça va être le SIVAS,
01:56 le Centre d'intervention pour la violence et les agressions sexuelles.
02:00 Dans certains cas aussi, ça va être PINEL. Ça va être tout dépendant du profil du jeune.
02:06 Ce qui est important de dire, c'est que quel que soit le programme,
02:10 la victime, elle est toujours, même dans le cas de sanctions,
02:13 la victime, elle est toujours interpellée.
02:16 On va lui demander ses impacts, si elle a des recommandations à faire,
02:20 si elle accepte une médiation dans certains cas, ou une lettre d'excuse.
02:25 Donc, elle est vraiment tenue en considération.
02:27 Puis, ça demande des adolescents. Donc, on ne peut pas oublier qu'ils ont des parents.
02:32 Je ne pourrais pas m'affirmer par rapport à PINEL et SIVAS,
02:36 mais dans le cas du PACIS, il y a des rencontres parents.
02:39 C'est cinq rencontres parents où on va partager un peu le langage que leurs enfants vont utiliser.
02:45 Puis, l'objectif, dans le fond, c'est de, un, de liquider ce qui s'est passé,
02:49 parce que, justement, tant qu'il y a une agression sexuelle,
02:51 quand un jeune est accusé, il ne faut pas oublier, c'est comme un tsunami dans une famille,
02:55 ce qui fait que ces parents-là, ils ont besoin de support.
02:58 Ils vont se retrouver avec des parents qui ont vécu la même chose qu'eux.
03:01 Puis, l'objectif, ça va être de les outiller, dans le fond,
03:04 pour faire en sorte que leur jeune n'ait récidive pas.
03:07 Donc, le travail de DDB, en gros, ça va être ça.
03:10 Ça va être d'accompagner le jeune et sa famille pour faire en sorte
03:14 d'éviter la récidive de l'adolescent.