• l’année dernière
Maud Bregeon, porte parole du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale est l'invitée des 4 vérités. 


Le vendredi 9 juin, le président de la République était à Grenoble puis a Annecy pour rencontrer les familles des victimes et ceux qui sont intervenus face au demandeur d’asile syrien. Celui-ci avait poignardé plusieurs enfants en bas âge. L’homme avait le droit d’être en France puisque les procédures avaient été respectées. Emmanuel Macron est donc allé remercier les policiers, les secours et les civils.


Annecy, bataille politique sur l’immigration


Dans les minutes qui ont suivi le droit, de nombreux partis politiques ont propagé des mensonges sur ce qu’il s’était passé. Certains n’avaient aucune connaissance de ce qui s’était passé. « On parle d’enfants, d’un bébé de 22 mois (…) il n’y a pas de nécessité de mettre de la politique
partout et tout le temps » défend la députée et porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale.
Marine Le Pen explique qu’il faut considérablement réduire le droit d’asile. Le gouvernement essaie d’apporter une réponse sur l’immigration. Gérald Darmanin a présenté un projet de loi sur le sujet sans réduire le droit d’asile. C’est un projet de loi de « bon sens ». En France, le droit d’asile est l’honneur de la France. Celui-ci est « extrêmement » bien encadré par la cours nationale du droit d’asile. L’Union européenne doit accompagner les pays de première arrivée et protéger leurs frontières. Il y a tout un travail de coopération à l’échelle européenne. La réponse n’est pas que franco-française, celle-ci est aussi communautaire. L’ensemble des pays de l’Union européenne
ont fait un accord qui consiste à enregistrer les personnes qui arrivent illégalement sur le sol européen.


Les critiques et propositions ne viennent pas que de l’opposition.
Charles Sitzenstuhl, député du groupe Renaissance, souhaite réduire l’immigration légale. « Il faut pouvoir renvoyer plus rapidement les personnes qui n’ont pas vocation à rester sur le sol français » explique l’invitée du plateau des 4 Vérités. 


Le projet de loi que propose Maud Bregeon vise à réinstaurer la double-peine afin de trouver une voie d’équilibre entre le « tout régularisation » de la NUPES et « l’obsession immigrationiste » de l’extrême droite. Avant ce drame, Edouard Philippe, ancien Premier ministre, remet en cause l’accord entre la France et l’Algérie de 1968 qui accorde certaines facilitées aux ressortissants Algériens. Celui-ci estime que ce n’est plus justifié pour un pays avec lequel les relations sont compliquées. « Ce n’est pas à l’ordre du jour des projets du gouvernement » annonce la femme politique. En effet, il y a une volonté commune de travailler au niveau de la majorité avec l’ensemble des partenaires Horizon avec le modem.



Une nouvelle motion de censure contre le gouvernement arrivera la semaine prochaine. Celle-ci a été déposée par la NUPES sur la question des retraites. La réforme a été étudiée en commission puis le fait de revenir sur l’âge légal a été rejeté en commission. Cela empêche le gouvernement d’avancer sur les questions de pouvoir d’achat et de salaire.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans les 4V.
00:03 Alors le président de la République Emmanuel Macron était hier à Grenoble,
00:06 puis à Annecy à la rencontre des familles de victimes et de ceux qui sont intervenus
00:09 face à ce demandeur d'asile syrien qui a poignardé plusieurs enfants,
00:14 notamment en bas âge.
00:16 On sait que cette personne, effectivement, avait le droit d'être en France,
00:19 que les procédures ont été respectées.
00:22 Mais est-ce qu'on peut dire face à un tel drame qu'il n'y a eu aucune défaillance ?
00:26 D'abord je commencerai évidemment en ayant une pensée émue et des mots
00:31 pour les victimes, pour les familles, pour leurs proches, pour tous les Français
00:35 qui ont été profondément touchés par cet acte de barbarie,
00:40 face auquel on a du mal à trouver les mots pour qualifier ce qui s'est passé.
00:43 Le président de la République, il s'est rendu sur place,
00:46 et c'est tout à fait normal pour un chef d'État,
00:49 à aller remercier les policiers, à aller remercier le secours,
00:52 à aller remercier les civils, tous ces héros dont on peut être extrêmement fiers
00:56 et qui, dans ce drame absolu, nous donnent, je crois quand même,
00:59 des raisons d'espérer parce que ça montre que la nation peut faire bloc.
01:02 Mais est-ce que c'est entendable, justement, des Français de dire
01:05 "il n'y a pas eu de défaillance face à un tel drame" ?
01:08 Il y a ce qu'on sait.
01:08 Aujourd'hui, cette personne, elle est rentrée et elle est restée de façon légale
01:13 sur le territoire français.
01:14 À aucun moment, elle n'a été dans l'illégalité.
01:17 Et ça, c'est extrêmement important.
01:19 Ensuite, l'enquête, bien sûr, se poursuivra.
01:21 Moi, j'ai été quand même, je dois le dire, extrêmement choquée
01:24 de voir la récupération politique dans les minutes qu'on suivit.
01:28 L'annonce de ce drame par l'extrême droite, par une partie des Républicains,
01:33 de gens qui n'avaient aucune connaissance de ce qui s'était passé
01:36 et qui ont dit absolument n'importe quoi.
01:38 Alors vous dites les règles dont vous étiez respecté ?
01:39 Excusez-moi, je vais appuyer sur une chose là.
01:41 On parle d'enfants, on parle d'un bébé de 22 mois.
01:45 Est-ce que, en tant que responsable politique,
01:47 ça justifie qu'on sorte de façon polémique dans les minutes ou dans les heures qui suivent ?
01:53 Je crois qu'il n'y a pas de nécessité de mettre de la politique partout et tout le temps.
01:56 L'heure est à l'unité.
01:58 Et les responsables qui se sont comportés comme ça
02:01 ne se sont pas grandis et n'ont pas grandi la classe politique collectivement.
02:04 Alors vous dites les règles ont été respectées,
02:05 mais justement, ces responsables disent qu'il faut changer les règles.
02:08 Par exemple, Marine Le Pen explique qu'il faut, je cite,
02:10 "considérablement réduire le droit d'asile".
02:13 Il y a une réponse à apporter sur l'immigration, c'est ce que fait le gouvernement.
02:17 Avec le projet de loi qui a été présenté,
02:19 Il faut réduire le droit d'asile ?
02:20 Que porte Gérald Darmanin ?
02:22 Mais qui ne consiste pas à réduire le droit d'asile,
02:24 qui est en fait un projet de loi de bon sens.
02:26 Si vous avez légitimité à venir sur le territoire français,
02:30 parce que vous êtes persécuté dans votre pays,
02:31 parce qu'il y a la guerre chez vous,
02:33 parce que vous voulez intégrer la France, respecter les valeurs de la République,
02:37 alors oui, on doit vous accueillir.
02:39 Pour toutes les autres personnes, elles ont vocation à être conduites à la frontière.
02:42 Néanmoins, il ne faut pas tout mélanger.
02:44 Le droit d'asile, c'est l'honneur de la France.
02:46 Le droit d'asile, il est extrêmement encadré en France par l'OFPRA,
02:49 par la Cour Nationale du Droit d'Asile.
02:51 Et il y a aussi une réponse européenne.
02:53 Et c'est en ça où Marine Le Pen se trompe sur ses propos à l'encontre de l'Union Européenne.
02:57 D'abord parce qu'on doit accompagner les pays de première arrivée.
03:00 Je pense à l'Espagne, je pense à l'Italie, je pense à la Grèce,
03:02 je pense à Chypre par exemple, à protéger leurs frontières, à encadrer leurs frontières.
03:07 Et puis ensuite, il y a tout un travail de coopération à l'échelle européenne.
03:10 Et on se rend bien compte que la réponse, elle n'est pas uniquement franco-française,
03:13 elle est communautaire.
03:14 Et c'est le sens de cet accord absolument historique qui a été trouvé cette semaine
03:17 avec l'ensemble des pays de l'Union Européenne,
03:21 ce qui va permettre que chaque personne qui arrive illégalement sur le sol européen
03:26 soit enregistrée et puisse avoir une réponse à sa demande d'asile dans les 12 semaines.
03:31 C'est comme ça qu'on y arrivera.
03:32 Penser qu'on peut fonctionner en autarcie face à un monde
03:35 qui subit de perpétuelles crises migratoires,
03:38 c'est vraiment se leurrer et c'est leurrer les Français.
03:40 Alors les critiques et les propositions ne viennent pas que de l'opposition
03:44 puisque ce matin dans les colonnes du Figaro,
03:45 c'est l'un des députés de votre parti, de votre groupe Renaissance, Charles Sittzenstuhl,
03:49 qui dit, je cite, "il faut réduire l'immigration légale".
03:53 Est-ce qu'il faut réduire l'immigration légale ?
03:55 C'est une proposition du groupe Renaissance ?
03:57 Je crois qu'encore une fois, il faut avoir une approche de bon sens.
04:00 C'est ce que fait le projet de loi porté par Gérald Darmanin.
04:04 Et il est d'ailleurs en train de discuter avec les différentes forces politiques.
04:07 C'est la position que porte le groupe aussi, c'est de dire au fond,
04:10 si vous avez vocation à rester sur le sol français, encore une fois,
04:14 parce que vous avez un statut de réfugié, parce que vous respectez nos principes,
04:17 parce que vous respectez notre droit, très bien, on vous accueille et on vous aide à vous intégrer.
04:21 Mais réduire l'immigration légale, oui ou non ?
04:23 Moi, je crois que ce qu'il faut, c'est de pouvoir renvoyer plus rapidement
04:26 les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le sol français,
04:28 les personnes qui commettent des actes de délinquance ou des crimes,
04:32 évidemment, sur le sol français.
04:34 Et par exemple, le projet de loi qu'on propose vise notamment à réinstaurer la double peine.
04:40 Je crois qu'il faut trouver au fond une voie d'équilibre entre, d'un côté,
04:44 le tout régularisation de la NUPES et l'obsession immigrationniste de l'extrême droite.
04:50 Et c'est ça qu'on propose.
04:51 Alors, il y a quelques jours, c'était avant ce drame, en matière d'immigration,
04:54 Édouard Philippe, l'ancien Premier ministre, a fait une proposition.
04:56 Il veut remettre en cause l'accord entre la France et l'Algérie de 1968,
05:01 qui accorde certaines facilités aux ressortissants algériens.
05:03 Il estime que ce n'est plus justifié pour un pays avec lequel les relations sont compliquées.
05:08 Faut remettre en cause cet accord ?
05:09 Je pense que ce n'est pas, en tout cas, à l'ordre du jour des projets du gouvernement aujourd'hui.
05:13 On pourra en débattre au sein de l'Assemblée nationale.
05:15 Mais encore une fois, on a d'abord, et je le redis,
05:18 une volonté commune de travailler au niveau de la majorité,
05:21 avec l'ensemble, évidemment, des partenaires horizon avec le MoDem,
05:25 avec les Républicains, parce que je pense qu'il y a davantage de choses
05:28 qui nous rapprochent que de choses qui nous séparent.
05:30 Et on a tout ce travail-là à mener.
05:32 C'est ce que fait le ministre de l'Intérieur en discutant avec les sénateurs,
05:36 en discutant avec les députés, avec les représentants des partis politiques.
05:40 Et je ne doute pas qu'on arrivera à trouver une voie de bon sens,
05:42 parce qu'au fond, quand je vois que 70% des Français nous demandent d'avancer sur ces questions-là,
05:47 on ne peut pas rester enfermés dans des postures politiciennes.
05:50 Alors la semaine prochaine, il y aura une nouvelle, si j'ose dire,
05:52 motion de censure contre le gouvernement,
05:53 motion de censure déposée par la NUB sur cette question des retraites.
05:57 Finalement, vous, vous voulez tourner la page,
05:58 mais il y a une partie de l'opinion et des parlementaires
06:00 qui ne veulent pas la tourner, cette page des retraites.
06:02 J'entends bien que cette réforme, elle est toujours impopulaire
06:05 dans une partie, chez une partie de nos concitoyens.
06:08 Maintenant, ce que j'observe en tant que parlementaire,
06:10 c'est que cette proposition de loi qui tendait à revenir sur la réforme,
06:14 elle était un constitutionnel.
06:16 Passons, elle a été étudiée en commission.
06:19 Le fait de revenir sur le report de l'âge légal a été rejeté en commission.
06:23 Il y a eu un vote.
06:24 Donc là, on a une énième motion de censure.
06:25 Le dit dans ce porte-voix des Français qui ne veulent pas de cette réforme.
06:28 On a une énième motion de censure de la NUPES.
06:30 Franchement, on est sur une forme de tragique de répétition.
06:33 Ça ne donne pas une très belle image du travail parlementaire.
06:36 Et pendant ce temps-là, on n'avance pas sur les questions de pouvoir d'achat,
06:39 sur les questions de salaire, sur les questions de comment est-ce qu'on travaille mieux en France,
06:43 de comment est-ce qu'on trouve davantage de sens à son travail.
06:45 Pourtant, je crois que c'est pour ça qu'on a été élus.
06:47 Et alors sur les questions de santé également, la semaine prochaine,
06:49 il y a une proposition de loi co-signée par les groupes Horizon et Renaissance,
06:53 portée par Frédéric Valtoux, qui est du parti d'Edouard Philippe,
06:56 qui vise à lutter contre les déserts médicaux.
06:58 Est-ce que vous allez remettre en cause, oui ou non, la liberté d'installation des médecins ?
07:02 Non, mais c'est une proposition de loi qui est très concrète.
07:04 Et moi, je suis vraiment heureuse que mon collègue Frédéric Valtoux puisse l'apporter comme ça.
07:07 Qu'est-ce qu'elle dit au fond, cette proposition de loi ?
07:09 Elle dit qu'il y a 87% environ du territoire français qui a un désert médical aujourd'hui.
07:15 Et face à ça, d'abord, on va remettre les professionnels du secteur et les élus locaux
07:19 en première ligne pour apporter des solutions sur les territoires,
07:21 parce que c'est eux qui les connaissent le mieux.
07:23 Mais pas d'obligation ?
07:24 Et ensuite, on va demander, dans la continuité des soins notamment,
07:29 et aux établissements privés, de faire les mêmes efforts que les établissements publics.
07:33 Il n'y a pas nécessité d'avoir une approche coercitive
07:35 et de forcer les médecins à s'installer ici ou là.
07:37 Est-ce que ce serait efficace ?
07:38 Pourquoi ? Parce qu'en fait, on ne gère pas, on ne régule pas la pénurie.
07:42 Quand je vous dis qu'il y a 87% de la France qui a un désert médical,
07:46 on se rend bien compte qu'avoir cette approche-là,
07:48 ça revient à déshabiller Paul pour habiller Jacques.
07:50 Et au fond, ça n'a pas beaucoup de sens.
07:52 Ce n'est pas comme ça qu'on avancera.
07:53 En revanche, on a supprimé le numerus clausus lors du mandat précédent,
07:57 ce qui fait qu'aujourd'hui, il y a chaque année en moyenne
07:59 entre 15 et 20% de médecins supplémentaires qui se forment.
08:02 Il faut encore aller plus loin, mais tout ça, ça prend du temps.
08:04 Et donc, la réponse qu'apporte là Frédéric Valtout permettra,
08:08 le temps que tout ça se mette en place,
08:10 de pouvoir détendre la contrainte sur les territoires.
08:13 L'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve réunit aujourd'hui
08:15 à Créteil le mouvement qu'il a lancé il y a quelques mois,
08:17 ça s'appelle la Convention.
08:19 Il n'a pas de mot assez dur quand même contre le président de la République,
08:22 Emmanuel Macron.
08:23 Le gouvernement, dit-il, est composé de collaborateurs
08:25 plus ou moins serviles du président de la République.
08:28 Il a théorisé la verticalité et ne conçoit la démocratie
08:31 dès lors que tous ceux qui constituent le peuple lui obéissent docilement.
08:35 C'est ce qu'il disait il y a quelques semaines.
08:36 Bernard Cazeneuve, c'est un adversaire politique aujourd'hui ?
08:39 Vous savez, ça, c'est des grandes phrases.
08:41 Moi, je vais vous dire, je n'ai pas envie de répondre à ces propos
08:43 peut-être un petit peu outranciers de M. Cazeneuve.
08:45 Je vais vous dire, je pense que c'est une bonne chose
08:47 si aujourd'hui, il y a une gauche républicaine qui remet
08:51 en cause la façon de fonctionner extrêmement outrancière de la NUPS
08:55 dans une forme de violence verbale tout du moins permanente.
08:59 Cazeneuve 2027, vous signez ?
09:00 Et donc, ça, c'est une bonne chose.
09:02 Je ne signe pas à Cazeneuve 2027, mais en tout cas,
09:04 je pense qu'il fait partie du champ républicain,
09:06 que ça a été un bon ministre de l'Intérieur,
09:08 que c'est quelqu'un avec qui on doit discuter.
09:10 Et j'espère, par exemple, que sur les questions régaliennes,
09:12 sur les questions de maintien de l'ordre, sur les questions d'immigration,
09:15 c'est quelqu'un avec qui on pourra travailler
09:17 et peut-être même qui nous soutiendra sur certains aspects.
09:19 Dans les colonnes du Figaro, un de nos confrères rapporte
09:22 qu'Anne Hidalgo ne ferme pas la porte.
09:24 Nouveau mandat à la mairie de Paris,
09:26 nouvelle candidature, tout est ouvert, dit-elle.
09:29 Là aussi, vous signez pour cela ?
09:30 Moi, je vis en petite couronne dans les Hauts-de-Seine,
09:33 je suis élue des Hauts-de-Seine.
09:35 Je pense que pour le bien-être des Parisiens
09:38 et des gens qui vivent autour de Paris,
09:40 ce n'est pas forcément une très bonne idée.
09:41 Qu'elle y pense encore ?
09:42 Vous savez, en politique, on n'est plus étonnés par rien.
09:44 Merci beaucoup. C'est à vous, Maï.
09:46 Merci beaucoup.
09:47 Plus étonnés par rien.

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