Document RTL-Témoignages de rescapés de l'attaque d'Annecy

  • l’année dernière
Regardez L'invité de RTL du 10 juin 2023 avec Stéphane Carpentier.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:03 C'est bien sûr le drame d'Annecy qui domine l'actualité.
00:06 Ses attaques au couteau perpétrées par un réfugié syrien en errance en France.
00:11 L'individu sans antécédents psychiatriques est toujours en garde à vue.
00:14 Mais le suspect de 31 ans, papa d'un enfant de 3 ans, n'était toujours pas dans un état pour être entendu.
00:20 Il doit être déféré devant un juge dans les prochaines heures.
00:24 6 personnes avaient été blessées, 6 dont 4 enfants hospitalisés dans un état stable,
00:29 selon Emmanuel Macron, venus sur place hier, donnant des nouvelles positives.
00:34 Encourageante même concernant l'un des adultes ciblés par l'homme au couteau.
00:38 Opéré, il s'est réveillé. L'autre victime, légèrement touchée, c'est Youssouf,
00:43 un retraité de 78 ans, qui a bien voulu revivre les événements de jeudi face au micro-RTL.
00:50 Il est couru derrière moi, il est passé juste devant moi,
00:54 et il a attaqué avec son couteau pour me poignarder dans mon ventre.
01:00 Alors heureusement, j'ai eu le réflexe avec mon bras gauche pour écarter le coup.
01:05 C'est ce réflexe qui vous a sans doute sauvé la vie ?
01:07 Tout à fait, tout à fait. C'est le réflexe qui m'a sauvé, parce qu'il était costaud quand même.
01:12 Avec un couteau en plus, j'étais assis, sans défense, ça aurait pu être très dangereux pour moi.
01:19 Il aurait pu vous tuer ?
01:20 Tout à fait, tout à fait. Avec un couteau assez gros, je pensais, le couteau.
01:25 Il m'a touché avec le bout du couteau sans doute.
01:28 Il m'a juste coupé au niveau du coude, main gauche, 3 cm de profondeur.
01:36 Vous avez une pensée pour les petits-enfants qui sont hospitalisés actuellement ?
01:40 Bien sûr, bien sûr. J'y pense. Voilà, comment vivent leurs parents.
01:44 Ça doit être terrible, toute leur vie pour les enfants.
01:48 Des cauchemars qu'ils peuvent avoir toute leur vie. On ne peut pas oublier, imaginez.
01:52 Vous êtes un survivant ?
01:54 Oui, c'est ça, voilà. Je vais essayer de vivre ma vie normalement.
01:59 Si je commence à rester à la maison, réfléchir à tout ça, effectivement, ça peut avoir des effets sur moi aussi, bien sûr.
02:07 Parole de victime donc à Annecy, alors que les enquêteurs cherchent toujours à connaître les motivations de l'agresseur et le parcours exact.
02:13 Lors de son passage à l'acte jeudi, scénario qui aurait pu être bien plus dramatique sans les interventions de ceux qu'on appelle désormais les héros.
02:21 Et parmi eux, il y a Henri, 24 ans, il s'est interposé face à l'auteur de l'attaque, lui le pèlerin amoureux des cathédrales.
02:28 Il l'a repoussé avec son sac à dos et il l'a fait fuir de l'air de jeu où il sévissait.
02:33 Henri, rebaptisé l'ange gardien d'Annecy, ne veut surtout pas entendre parler de héros.
02:39 Quand on agit dans de telles circonstances, c'est vrai qu'on dépose le cerveau et qu'on agit par instinct.
02:44 C'est ce qui s'est passé, moi je n'avais qu'une image en tête, c'était celle du colonel Arnaud Beltrame qui a fait la même chose il y a quelques années déjà.
02:49 Maintenant, je pense que j'ai agi comme tous les français auraient pu et devraient agir à ce moment-là.
02:53 Il se trouve que j'étais là à ce moment précis.
02:55 Ce qui est certain, c'est qu'à partir du moment où on décide d'arrêter de courber la tête devant le mal et qu'on décide d'agir et de se révolter contre ça,
03:03 on peut individuellement faire de grandes choses. Si c'est ça, tout le monde est un héros du quotidien à chaque moment.
03:09 Il y a toujours un moment où on a peur pour sa vie, mais j'ai surtout eu peur pour la vie des enfants et pour la vie des autres personnes qui se sont fait agresser.
03:14 Mon action, à titre individuel, ne vaut pas grand-chose et pourtant on voit bien que ça a pu permettre d'éviter un grand malheur et c'est tant mieux.
03:20 J'ai été poussé à agir parce que j'ai la foi et parce que j'ai senti une force profonde en moi qui m'a poussé à agir.
03:26 J'ai eu la chance de pouvoir échanger avec Emmanuel Macron.
03:29 Il s'est montré très touché par notre action avec les autres parce que je n'ai pas du tout été le seul à intervenir au moment de l'attaque.
03:35 J'en ai profité pour faire une petite demande et lui demander de pouvoir assister à l'inauguration de la cathédrale Notre-Dame de Paris
03:40 puisque mon sujet c'est celui des cathédrales et je me trouvais en fait sur le chemin des cathédrales quand j'ai rencontré l'attaque.
03:46 Henri, l'ange gardien d'Annecy, qu'il le dit, ils ont été plusieurs à intervenir pour freiner l'agresseur.
03:52 À l'image de Lilian, il a 19 ans, il est loueur de pédalo au bord du lac.
03:57 C'est des donnements qui m'ont alerté. Moi j'étais dans l'eau à ce moment-là.
04:01 C'était de l'instinct. Je me suis dit il faut y aller et à tout prix l'arrêter.
04:05 Donc c'était parti et moi j'ai poussé ma collègue au large sur le pédalo et je suis sorti en direction du parc.
04:12 À ce moment-là il y avait Henri, dont tout le monde a entendu pas mal parler, qui l'avait poussé du parc.
04:16 On a tout fait pour le faire fuir du parc et on le poussait sur la première du paquet.
04:20 On n'a pas le réflexe de se rendre compte de ce qui se passe à ce moment-là ?
04:23 Non, c'est de l'instinct. Tu poses ton cerveau et tu dis il n'y a pas de...
04:26 Qu'est-ce que vous avez fait concrètement ? Quel geste ?
04:29 Moi je lui parlais en anglais. Je lui disais qu'est-ce que tu fais ?
04:33 J'essayais de comprendre, c'était dans une démarche compréhensive.
04:36 Il lui disait quoi ?
04:37 Il parlait de sa fille. "My daughter, my wife". C'est les seuls mots que j'ai entendus.
04:41 Au niveau des forces de l'ordre, ils sont intervenus sous les 4 minutes. Pour vous ça vous a paru interminable ?
04:46 Ça te parait une éterne idée parce qu'on n'a pas la même perception de la temporalité.
04:52 Je me dis quand est-ce que ça se finit ? C'est un mauvais rêve.
04:56 Je me dis que finalement tout ce que je vis c'est vraiment réel.
04:59 Vous avez vu le couteau ou vous avez dû essayer de chercher un peu ?
05:04 Non, c'était évident. J'avais un chapeau juste et une tenue de pêcheur.
05:10 Parce que j'étais à l'eau.
05:12 Ça faisait un petit moment que vous le croisiez ?
05:14 Je ne l'ai vu que 4 jours devant mon ponton. Il paraissait juste une personne normal, un vagabond.
05:19 Puis nous on est à Avenant, on l'a juste vu, on s'est dit que c'était quelqu'un de normal.
05:24 Jamais agressif ?
05:26 Non, il s'essayait, il attendait que le temps passe.
05:29 Lilian et Henri, les héros d'Annecy et Youssouf, l'une des victimes de l'agresseur au couteau.
05:34 Des témoignages RTL recueillis sur place par nos correspondants et reporters Serge Puyot et Arthur Pereira.
05:40 Notez qu'à 9h nous ferons un point sur l'enquête et sur les motivations de l'homme au couteau avec Cindy Huber du service police-justice de RTL.
05:47 Vous avez un dossier complet sur le drame d'Annecy sur notre site rtl.fr.
05:52 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandée