Manchester City et l'Inter Milan s'affrontent samedi à 21 heures à l'Atatürk Olimpiyat d'Istanbul avec une Coupe d'Europe à aller chercher. Au bout d'une saison qui peut être historique pour les Citizens comme pour les Interistes, Pep Guardiola et Simone Inzaghi n'ont que trop bonne connaissance de l'enjeu. Pour déjouer les plans adverses, chaque formation aura donc à c?ur de respecter les consignes. Dan Perez, journaliste à L'Équipe, décrypte les enjeux tactiques qui pourraient prévaloir dans ce match.
Category
🥇
SportTranscription
00:00 Samedi soir, la finale de la Ligue des Champions opposera Manchester City à l'Inter Milan à Istanbul.
00:08 On vous présente les enjeux tactiques de ce match.
00:11 Même si les deux coachs Simone Inzaghi et Pep Guardiola ont l'habitude de bien préparer leur match
00:25 et de préparer des plans de jeu très spécifiques pour chaque opposition,
00:29 on a à peu près les contours des compositions des deux équipes
00:33 parce que les équipes types se sont dessinées depuis plusieurs mois au sein des deux clubs.
00:38 Il y a quelques doutes, notamment à l'Inter, dans le 5-3-2, 3-5-2 de Simone Inzaghi
00:44 sur l'identité du milieu de terrain.
00:46 On sait que Mkhitaryan essaye de revenir de blessure.
00:48 S'il n'est pas titulaire, c'est Brozovic qui occupera la pointe basse du milieu de terrain
00:52 avec devant lui Cialanoglu et Barrella l'Italien.
00:56 Une défense à trois, Acerbi, Darmian d'un côté, Bastoni de l'autre,
01:01 les pistons Dumfries et Di Marco.
01:02 Et devant, une doublette Lautaro-Martinez-Dzeko.
01:06 Lukaku est très en forme.
01:08 A priori, il ne part pas pour être titulaire.
01:10 Il y aura peut-être une surprise.
01:11 Ce qui est sûr, c'est que Lukaku entrera en cours de match à la place de Dzeko.
01:15 Du côté de City, le système diffère en fonction des phases de jeu.
01:19 Défensivement, 1-4-4-2 avec Gundogan et Rodri devant la défense.
01:26 Une défense à quatre, a priori avec Stones et Ruben Dias.
01:29 Kai Walker d'un côté, Manuel Akanji de l'autre,
01:32 même si Natanake a déjà été titulaire dans les gros matchs avec City,
01:37 mais il a été blessé récemment.
01:39 Sur les côtés, Bernardo Silva à droite, Grielich à gauche, part à priori titulaire.
01:44 Et devant, une doublette Kevin De Bruyne et Erling Allende.
01:47 Ce système de City s'articule un peu différemment quand l'équipe a le ballon.
01:52 Même si ça change à chaque match,
01:54 on a souvent John Stones, le défenseur central, qui monte au milieu de terrain
01:58 pour permettre à Gundogan d'avancer un peu.
02:01 Mais il peut arriver que John Stones reste sur la ligne de quatre derrière,
02:05 comme ils l'ont fait contre Arsenal, par exemple,
02:08 dans un match décisif pour le titre,
02:09 où City avait été excellent en gardant sa ligne de quatre derrière.
02:15 Donc, il y a quelques ajustements de Guardiola qui sont à attendre et qui sont habituels,
02:21 parce que même si la compo type est restée la même sur tous les tours
02:26 ou quasiment de Ligue des Champions,
02:28 il y a à chaque match des petits ajustements en fonction de l'adversaire.
02:31 Manchester City part évidemment largement favori de cette finale,
02:39 après leur démonstration en demi contre le Real
02:43 et cette manière d'étouffer l'adversaire.
02:47 La première mi-temps contre le Real avait été un modèle du genre avec 13 tirs à 1,
02:52 plus de 70% de possession de balles et une équipe vraiment du Real étouffée,
02:57 c'est-à-dire une possession efficace pour City.
02:59 Ça va être un des enjeux avec le ballon.
03:02 Comment faire mal à cette défense de l'Inter,
03:04 qui aime passer du temps aussi sur son but, sur sa surface,
03:09 qui est capable de passer de longs moments à subir, qui sait défendre,
03:13 qui a enchaîné beaucoup de clean sheets en Ligue des Champions.
03:16 L'enjeu pour Manchester City va être de mettre à mal cette défense à 5.
03:21 On sait que sur les côtés de l'Inter, Di Marco et Dumfries sont très explosifs,
03:26 mais pas toujours les plus précis dans leur replacement défensif.
03:30 Peut-être que dans cette partie-là, il y aura quelque chose à faire pour City,
03:33 c'est sûr, même avec les plongées de De Bruyne, les plongées de Bernardo Silva
03:37 et le jeu à 3 qu'ils organisent souvent sur les couloirs
03:40 pour ensuite un centre en retrait ou un centre vers Alhambra dans la surface.
03:44 On peut s'attendre à ça samedi soir.
03:46 En tout cas, ce sera une des clés pour Manchester City.
03:49 Surtout, Manchester City est en quête depuis plusieurs années maintenant,
03:54 depuis l'arrivée en 2016 de Guardiola,
03:56 est en quête d'un titre en Ligue des Champions.
03:59 Ça commence à faire long, le club forcément s'impatiente.
04:03 Est-ce que si le score ne bascule pas très vite en leur faveur,
04:07 est-ce que ça peut jouer psychologiquement sur les têtes ?
04:10 À quel point psychologiquement leur solidité pourra tenir
04:14 si le score reste à 0-0 pendant un bon moment pendant la finale ?
04:18 C'est un des enjeux et c'est notamment un des espoirs pour l'Inter.
04:22 Pour l'Inter, l'enjeu est simple.
04:29 C'est une équipe qui aime fonctionner sur attaque rapide,
04:33 qui utilise le jeu long, le jeu direct,
04:35 qui est très efficace sur l'attaque du second ballon, les projections.
04:39 Donc, ce qu'on va attendre samedi soir,
04:43 c'est un Inter qui défend bien
04:46 et qui ensuite va devoir se projeter,
04:49 contre-attaquer avec efficacité.
04:51 Il y a plusieurs enjeux dans le match,
04:54 notamment pour la paire Lautaro-Martinez et Dinizeko devant,
04:58 l'importance de gagner le premier duel pour lancer la contre-attaque.
05:01 Pourquoi ? Parce que Manchester City, en phase d'attaque,
05:05 fait déjà du marquage préventif,
05:06 c'est-à-dire que les défenseurs de Manchester City
05:09 se mettent déjà très proche des attaquants adverses
05:11 lorsque Manchester City attaque.
05:13 Donc, au moment de la récupération pour l'Inter,
05:16 Dinizeko et Lautaro-Martinez seront déjà marqués, seront déjà au duel.
05:19 L'importance pour eux, ça va être de gagner ce premier duel,
05:22 dos au jeu, pour pouvoir se retourner et lancer la contre-attaque,
05:25 avec eux deux, bien sûr, et les projections des milieux,
05:29 Txhalano-Goulou, Barrella, on en a parlé,
05:31 et évidemment sur les côtés, Dumfries, Di Marco.
05:33 L'une des clés pour l'Inter est évidemment dans cette capacité
05:37 à faire mal sur les transitions, sur les contre-attaques,
05:41 et à pouvoir se projeter et attaquer l'espace pour faire mal à City,
05:45 parce que sinon, le temps risque d'être très long,
05:48 posé sur la surface, et peut-être que ce sera difficile de tenir 90 minutes.
05:53 Mais attention à l'Inter, c'est une équipe très bien préparée.
05:56 Donc, certes, l'Inter est loin d'être favorite pour cette finale,
06:01 mais je peux vous dire qu'on va avoir un match très intéressant
06:04 sur le plan du jeu, des surprises,
06:07 et en tout cas, c'est une finale qu'il ne faut pas rater.
06:09 [musique]