Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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00:00 dans Renfield de Chris Mackay.
00:02 Nicolas Hult joue le célèbre homme à tout faire du vampire Dracula
00:06 qui lui est interprété par Nicolas Cage.
00:09 Mais le film est traité comme une comédie sur l'emprise, Muriel.
00:14 Alors oui, une comédie, c'est beaucoup de choses.
00:17 Le film, disons que
00:19 on prend des nouvelles de Nicolas Cage une fois par an.
00:22 Comment il va ? Est-ce qu'il arrive à monter la pente ?
00:25 - A capotiner. - Voilà, parce qu'il est ruiné.
00:27 On sent qu'il s'est taillé une sorte de rôle de superstar de série B.
00:32 Et surtout, c'est toujours moi ce qui m'intéresse dans le film,
00:35 c'est la méthode Nicolas Cage, c'est à dire cette capacité à toujours
00:39 excéder la forme qui le contient, à montrer qu'il peut en faire plus.
00:44 C'est une sorte d'acteur studio
00:45 qui aurait basculé dans l'hubris absolu de l'acteur.
00:48 Donc, vous me donnez un petit rôle, mais moi, je vais tout défoncer.
00:51 On dirait qu'il est en casting permanent.
00:53 Il passe un casting permanent, sauf qu'il a le rôle.
00:54 Donc, il faudrait qu'on lui dise c'est bon, tu es engagé.
00:57 Tu n'es pas obligé d'en faire autant.
00:59 Et donc, c'est ça qui m'intéresse.
01:01 Et c'est aussi comment les séries B
01:03 taillent des rôles sur mesure pour Nicolas Cage.
01:06 Alors, dans le cas de Renfield, on n'est pas tant dans une série B
01:09 que dans une sorte de... - Série Z.
01:11 - Oui, alors c'est une série Z, mais qui coûte quand même bonbon.
01:15 C'est un film de gangster, c'est un blockbuster,
01:18 c'est plein de choses à la fois.
01:19 Du coup, on ne s'y retrouve pas trop dans cette formule
01:22 qui essaye de tout faire en même temps,
01:23 si ce n'est que moi, je retiendrai deux idées
01:26 sur cette politique de l'acteur Nicolas Cage.
01:28 C'est de ne pas le mettre au centre du film,
01:30 mais de regarder Nicolas Cage depuis son valet,
01:35 donc Renfield, qui veut se déprendre de cette relation toxique.
01:39 On regarde un extrait et du coup, c'est assez malin,
01:42 parce qu'en termes de mise en scène, ça veut dire quoi ?
01:43 Ça veut dire que Nicolas Cage va passer son temps à apparaître,
01:47 tout détruire, disparaître, apparaître, tout détruire, disparaître.
01:50 Et c'est bien comprendre Nicolas Cage que de ne lui donner que ça.
01:54 Ça va être une sorte de mème géant, de gifle géant.
01:58 Oui, on dirait vraiment qu'il ne sait pas qu'il a eu le rôle.
02:04 Là où je trouvais que Nicolas Cage était dans une formule très lassante,
02:22 il finit par être la chose qu'on attend dans le film.
02:24 Et moi, j'aime beaucoup vraiment cette idée d'acteur américain
02:37 qui serait tombé dans une surenchère des fées,
02:40 dans une surenchère narcissique, parce que le film parle de ça,
02:43 et aussi d'inscrire Nicolas Cage dans une tradition qui est la sienne,
02:47 qui serait celle d'acteurs de série Z,
02:51 comme Lon Chaney, comme Christopher Lee.
02:55 - Chaney a trouvé Todd Browning quand même.
02:55 - Non, mais c'est ça.
02:56 - Et là, on attend qu'il trouve l'équivalent.
02:57 - Il y a une citation, devant le film, on se dit
02:59 "Vivement que quelqu'un fasse jouer une série B au premier degré à Nicolas Cage".
03:04 Et je trouve ça assez amusant.
03:06 - Est-ce que Nicolas Hult, en face, c'est un bon partenaire pour Nicolas Cage ?
03:12 - On joue sur le contraste.
03:13 Nicolas Hult, on a l'impression qu'il arrive,
03:16 là, qu'il s'est échappé d'un film britannique d'époque.
03:19 Voilà, on rappelle juste qu'il a joué dans X-Men,
03:23 qu'il jouait le fauve, donc là, beaucoup moins poilu, beaucoup plus parfait.
03:26 On pourrait croire aussi qu'il vient de sauver par le gong
03:29 de sa petite chambre d'adolescent un peu acidulée.
03:31 Non, moi, ce qui m'a beaucoup plu, enfin, on s'entend.
03:35 Voilà, toute proportion gardée.
03:38 C'est plutôt le côté d'aujourd'hui, développement personnel.
03:42 - Mais ça, cette confrontation-là, elle est marrante quand même.
03:45 - Ça, c'est très amusant.
03:45 - Le problème, c'est qu'au bout de dix minutes,
03:47 on a quand même vraiment fait le tour du film.
03:48 - L'exorcisme avec le bouquin de développement personnel.
03:52 - Je veux m'en aller parce que vraiment,
03:53 toutes les idées du film ont été posées et il n'y aura plus rien.
03:56 - Non, le pire, c'est quand ça fait le croisement avec le film de gangster
03:59 et de kung fu et de comédie romantique.
04:02 Et avant, tu dis "mais libérez-moi, libérez-moi".
04:05 C'est vraiment gênant.
04:07 - C'est un nouveau film sur l'emprise, justement.
04:08 - Non, mais c'est intéressant.
04:09 - Parce que Renfield, enfin pardon, mais un peu de respect pour Dracula.
04:12 - Il fait tout l'emprisme, tous les personnages.
04:17 - Renfield, qui est quand même un personnage de malade mental,
04:19 qui se nourrit d'insectes, qu'on en arrive à faire le petit chouchou.
04:22 C'est un petit peu propre, malgré tout.
04:26 - Il y avait déjà eu des films sur ce personnage là, sur Renfield.
04:29 - Pas en se focalisant.
04:32 - Mais c'est toujours un personnage fort dans les films de Dracula.
04:35 - Non, mais ce qui est intéressant, c'est l'errance de Nicolas Cage.
04:37 Moi, c'est juste ça.
04:38 - Non, je crois que...
04:40 - Frédéric, aidez-moi, aidez-moi Frédéric.
04:42 - Non, non, non, je pourrais...
04:42 - J'essaye de trouver des idées de moi.
04:44 - J'étais presque en train de regretter de ne pas voir un Marvel
04:46 quand je voyais le film.
04:47 Mais non, mais le début du film, on le voit dans des films anciens.
04:52 Il apparaît à la place de Christopher Lee, comme ça.
04:54 - Ça, c'est très réussi.
04:56 - Ça, c'est réussi.
04:57 - Il y a un plaisir cinéphalique.
04:58 - Il ressemble à Béla Lugosi.
04:59 C'est l'apparition de Béla Lugosi dans le film de Todd Browning, justement.
05:01 - Exactement.
05:03 Mais il reste une heure et demie.
05:04 - Nicolas Cage, c'est un grand acteur.
05:07 Vous avez amené pour moi un extrait de "Cellor et Lula" pour nous le prouver.
05:11 - Je vous ai apporté une expression de cliché cinématographique, une icône.
05:14 Je vous ai apporté un extrait, évidemment, de "Cellor et Lula"
05:15 parce que, à ce moment-là, je veux dire, il est en train de créer
05:19 quelque chose d'inédit, peut-être, au cinéma.
05:21 Tout à l'heure, Muriel parlait de l'incarnation, de ce que c'était que Nicolas Cage.
05:26 Mais c'est-à-dire que vous allez le voir, là, il chante une chanson
05:28 d'Elvis dans une boîte de nuit à Lula.
05:31 Il est à la fois un archétype et un archétype déjà dégénéré.
05:34 Il a à la fois une parodie et la parodie de la parodie.
05:37 Et c'est ce qui en fait, à mon avis, l'intérêt.
05:39 - Est-ce qu'on ne se rendait pas compte à l'époque ?
05:41 - Évidemment.
05:41 C'est ça qui est très intéressant.
05:43 Quand on revoit aujourd'hui le film, tout est déjà là.
05:45 C'est à la fois le romantique
06:08 et la sauvagerie.
06:11 Le trash et le slow.
06:15 - En fait, dans le jeu, rien n'a changé, mais il y a la mise en scène de Lynch
06:34 qui prend en charge le soir.
06:36 - Mais là, on est normal, à ce moment-là.
06:38 On passe à lui.
06:40 - Je rappelle qu'on peut le voir.
06:41 - C'était bien d'accorder que la sketch avant.
06:42 - Mais c'est toujours bien, Frédéric.
06:44 - Les films qui ne sont pas à la hauteur.
06:46 - Est-ce que c'est une question de metteur en scène ?
06:48 - Ce qu'on voit pas du tout dans le dire Zog, qui est son chef d'oeuvre absolu,
06:50 c'est comprendre qu'il y a un excès d'énergie et qu'il faut cadrer cet excès.
06:55 Et ce qui est très, très beau, en fait, c'est qu'il a vraiment inventé quelque chose,
06:57 c'est-à-dire d'être toujours dans une sorte de contre-temps permanent,
07:00 de faire comme s'il n'avait pas compris les indications du réalisateur
07:03 et de dire "moi, je vais faire un masos en permanence".
07:05 Et ça, c'est très, très beau.
07:07 - Il rajoute une dimension. Il le dit, d'ailleurs.
07:09 Il parle de triangulation du jeu. Il rajoute une dimension.
07:11 - On joue dans un sens et lui, il joue dans l'autre.
07:13 - Mais à la même époque que "C'est l'heure, il est là",
07:15 il jouait dans "Arizona Junior" des Coen, où il était vraiment à sa place.
07:17 On était dans un cartoon...
07:19 - Ouais, "Péguisou s'est marié", pareil.
07:21 Il joue avec une petite voix de dessin animé.
07:23 Et moi, je l'ai jamais compris. Je me suis dit "Pourquoi il joue comme ça ?
07:25 Pourquoi Coppola lui a rien dit ?"
07:27 Mais c'est parce qu'ils sont fous, des cinéastes.
07:29 - Mais quand ça tombe juste, ça tombe très juste.
07:31 "C'est l'heure, il est là".
07:33 - C'est comme un grand acteur.
07:35 Mais bon, voilà, il est à la retraite.
07:37 Mais bon, on voit sa retraite.
07:39 - Il n'y a plus de cinéaste pour lui. C'est ça, le problème.
07:41 - C'est ça, voilà.
07:43 - Il n'y a plus d'assez grand cinéaste pour Nicolas Cage.
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