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Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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Transcription
00:00 Le prix de la mise en scène.
00:02 Le prix a été remis au français Tran Anh Ong pour un film en cuisine avec Benoît
00:07 Magimel dans le rôle d'un gastronome de la belle époque et Juliette Binoche dans
00:11 celui de sa cuisinière.
00:13 La passion de Daudin Bouffant, adapté du roman de Marcel Rouf.
00:17 Marie, les plaisirs de la table et ceux de l'amour.
00:21 Simon ?
00:22 Absolument.
00:23 Enfin, on l'a le fast and furious du cholestérol.
00:25 On l'attendait depuis longtemps.
00:26 Non, plus sérieusement.
00:27 Elle vient de loin cette femme.
00:30 C'est quand même très slow et pas très furious.
00:31 Mais bon, on va y revenir.
00:32 Absolument.
00:33 Mais tu sais, il y a des cuissons lentes.
00:34 Non, tout bêtement.
00:35 Comme le prétend fait.
00:36 Voilà.
00:37 Moi, je suis intimement convaincu que souvent, ce qui est le plus radical et le plus expérimental
00:41 au cinéma, en réalité, ce n'est pas forcément une fausse sophistication qui serait difficile
00:45 à appréhender.
00:46 Ce qui est le plus expérimental, ça nous touche immédiatement parce que c'est quelque
00:48 chose qu'on n'a jamais vu.
00:49 Eh bien moi, quand j'ai vu Daudin Bouffant, j'ai posé les yeux sur un film qui me présentait
00:52 des choses que je n'avais jamais vues.
00:53 J'ai commencé par 40 minutes à faire du carré d'agneau entre Juliette Binoche et
00:57 Benoît Mégimel.
00:58 Je ne savais pas si c'était une bataille rangée, une histoire d'amour, une alliance.
01:02 C'est absolument incroyable.
01:03 Le film est d'une sensorialité, d'une sensualité, moi, qui me sidère.
01:07 Et je pense qu'il est à la fois tellement frontal dans sa volonté de représenter
01:11 qu'est-ce que c'est que la tendresse autour de l'aliment ? Comment est-ce qu'on transforme
01:15 de la matière en œuvre ? Je pense qu'il va tellement loin là-dedans qu'effectivement,
01:18 il décontenance beaucoup.
01:19 Et comme je sais que tous mes petits camarades ont tombé sur le rab.
01:21 Le problème, c'est que tu ne trouves pas que dès l'instant qu'ils parlent, ça devient
01:24 insupportable ?
01:25 Mais bien sûr que non !
01:26 Que c'est n'igo et sentencieux ?
01:27 Mais non, mais tout est artificiel dès qu'ils parlent parce que finalement, la seule vérité
01:30 de leur existence, c'est ça, c'est cette nourriture-là.
01:32 Et il y a bien que le dernier échange entre Binoche et Mégimel.
01:35 Mais t'es d'accord, toi, comme moi, on aime la nourriture, mais quand on est dans
01:38 un banquet, on dit "Eh, connaissez-vous l'histoire du vol au veau ?" Mais on n'est pas comme
01:42 ça ! Je veux dire, on est là, au dissim' donc on savoure.
01:46 Il y a Pierre Gagnère qui est là, qui est en cuisine, qui fait des plats somptueux,
01:50 je veux dire, et moi je reconnais qu'ils sont bien filmés ces plats, mais après, quand
01:55 même, un prix de la mise en scène dans un concours international où on a Bélauccio,
01:59 où on a tous ces gens extraordinaires, c'est quand même gonflé ! Je veux dire, mettre
02:04 un raccord avec l'espoir et les fesses de Juliette Binoche, c'est tellement simple,
02:09 c'est tellement évident !
02:10 C'est tellement évident !
02:11 Mais oui, bien sûr !
02:12 Le potentieux, il peut lui faire un procès pour ce raccord !
02:16 Oh, mais moi quand je vois les narines de Majimel qui hument des fumées, je les...
02:20 Oui, mais on reste sur les narines de Majimel, on voit...
02:23 Je veux dire, toi, c'est quand même...
02:24 Mais ça a eu le prix de la mise en scène !
02:25 C'est quand même ça qui est important !
02:26 C'est ça le problème !
02:27 Non, je veux dire, c'est quand même le seul intérêt du film.
02:30 À la limite, c'est la mise en scène.
02:31 À la limite, le seul intérêt du film, c'est...
02:33 À la limite, mais il faut...
02:34 Non, ce que je veux dire, c'est que...
02:35 Les recettes !
02:36 Effectivement, c'est 40 minutes où c'est appétissant, on voit des plats comme on
02:39 ne les a jamais filmés.
02:40 Le reste, c'est qu'il y a encore deux heures de film après, où on s'ennuie terriblement
02:44 sur les liens entre ces personnages.
02:45 Les dialogues, effectivement, on a l'impression qu'on est en train de nous raconter des histoires.
02:49 Mais le peu de dialogues !
02:50 Le peu de dialogues, mon Dieu !
02:51 Le peu !
02:52 J'aurais préféré un film muet !
02:53 Moi, je voudrais juste citer une certaine Marie Sauvion dans Télérama, qui a écrit
03:02 à propos de ce film...
03:03 Là, on rentre dans un cercle méta !
03:04 Qui a écrit "Popote" et "Popotin".
03:06 Et j'ai trouvé que c'était...
03:07 Et on terminera là-dessus !
03:09 *Rires*
03:10 Merci à tous !
03:12 Merci à tous !

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