Ukraine: 2700 personnes évacuées dans la région de Kherson après la destruction partielle du barrage de Kakhovka

  • l’année dernière
Face à la montée des eaux après la destruction du barrage de Kakhovka, 2700 personnes sont évacuées de la région de Kherson en Ukraine. Un retour à la normale est à prévoir d'ici trois à quatre jours.

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Transcript
00:00 Regardez ces images, nous avons pris un petit peu de hauteur, nous sommes sur le toit d'un immeuble de 8 étages en bordure de la ville de Carson.
00:07 Regardez ces images, elles parlent d'elles-mêmes. Absolument l'ensemble du sud de la ville est complètement sous les eaux.
00:13 Seulement les toits des maisons sont encore émergés, ça veut dire qu'il y a au moins 3 mètres d'eau qui a monté le bord du Nièvre.
00:23 Le Nièvre est un petit peu plus loin, un tout petit peu en haut de l'image et c'est lui qui a débordé sur toute une partie de la ville.
00:29 On a pu observer depuis hier soir lorsque nous sommes arrivés des missions de sauvetage, des barques, des véhicules spécialisés
00:36 qui essayent tant bien que mal de ramener les gens au sol, à la terre ferme.
00:41 Mais certaines personnes attendent encore d'être sauvées désespérément.
00:45 C'est le cas de ces personnes à la gauche sur ce toit qui ont déployé quelques affaires et attendent désespérément que les sauveteurs puissent venir les récupérer.
00:54 Malheureusement, ils ont énormément de travail. Il y a déjà 2000 personnes qui ont été évacuées depuis hier.
00:59 Mais le travail continue, un travail extrêmement fastidieux.
01:02 Pourquoi c'est fastidieux ? Déjà parce que les Ukrainiens manquent de moyens.
01:05 Il n'y a pas assez de bateaux, il n'y a pas assez de véhicules spécialisés pour récupérer ces personnes-là.
01:09 Et surtout, la ville de Carson est toujours dans une situation extrêmement dangereuse.
01:14 Pour que vous compreniez bien, les Russes sont seulement à quelques kilomètres.
01:17 Regardez ces images de Gabriel Orion. Derrière le Dniepr, il y a une ligne.
01:22 C'est ici que sont les Russes.
01:25 D'ailleurs, on peut peut-être distinguer certains panaches de fumée.
01:28 Ce sont des récents frappes, probablement des soldats ukrainiens, sur les positions russes.
01:33 En tout cas, depuis hier soir, nous avons entendu sur la ville de Carson de très nombreuses détonations.
01:38 Cette nuit, ce matin, aucune trêve pour les habitants de Carson qui, malheureusement, à cette heure, sont toujours sous les eaux.
01:45 Parce que le pic de crues devait être atteint au milieu de journée.
01:48 Mais ce qu'on constate depuis tout à l'heure avec Gabriel Orion, c'est que le niveau d'eau ne descend pas pour l'instant.
01:54 Selon les autorités, ça pourrait prendre au moins 4 à 5 jours avant que la situation revienne à la normale.
01:58 Dans ces conditions, comment s'organisent les habitants touchés, Nicolas ?
02:03 C'est extrêmement compliqué pour eux.
02:07 Vous savez, les habitants de Carson, ils en ont vécu beaucoup depuis le début de la guerre.
02:10 Ils ont vécu l'occupation pendant plus de 6 mois.
02:12 Ensuite, ils vivent des bombardements presque quotidiens à l'artillerie par les russes.
02:16 Et désormais, c'est ce déluge qui s'abat sur la ville de Carson.
02:19 Alors, de nombreux habitants sont partis dès qu'ils ont pu.
02:22 Les autorités ont rajouté des trains afin que les habitants de Carson qui le souhaitent puissent partir vers le nord.
02:28 Mais pour beaucoup, ils souhaitent rester coûte que coûte.
02:30 Imaginez-vous, ils sont restés à cause des russes. Ils sont restés pendant les bombardements.
02:33 Donc, ce qu'ils nous expliquent, ce n'est pas à cause de ces taux qu'ils vont rester là.
02:38 Il y a également des situations très compliquées comme celle d'une dame âgée que nous avons rencontrée un petit peu plus tôt.
02:45 Elle souhaiterait partir malheureusement. Elle a son mari, alité, malade, qui ne peut pas pour l'instant bouger de manière générale.
02:51 Les habitants, c'est la sidération depuis ce matin. Ils observent impuissant cette eau qui monte et qui monte.
02:56 Je vous propose d'écouter la réaction au micro de mon estimé collègue Gabriel Orion.
03:01 J'ai envie de fermer les yeux et de ne plus regarder ça.
03:05 C'est un cauchemar. C'est un cauchemar total. C'est une catastrophe.
03:10 Je ressens de la douleur et un sentiment d'abandon.
03:14 Notre maison est complètement inondée. Le chien est resté. Je veux qu'on sauve mon chien.
03:21 Mon fils venait tout juste de finir la réparation de la maison.
03:24 Tout est neuf à l'intérieur, tout l'équipement, l'électroménager. Maintenant, tout est perdu.
03:33 Voilà, vous le voyez, ces habitants qui pour la plupart ont tout perdu mais décident de rester coûte que coûte.
03:39 Regardez, à l'heure où je vous parle, les opérations de sauvetage continue par barque.
03:43 Vous pouvez le voir sur ces images de Gabriel Orion.
03:46 Ces barques qui sillonnent les rues de Carson totalement inondées.
03:50 Plus de 3 mètres d'eau à certains endroits. Une eau qui à cette heure-là ne redescend toujours pas.

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