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00:00 -Vous avez eu plusieurs mariages, je crois.
00:02 Je me trompe pas ? -Non, je me suis marié plus.
00:04 Je sais pas si j'ai bien fait de venir.
00:07 -C'est gentil. -Je me suis marié...
00:09 Depuis 47 ans, je vis avec la même personne.
00:11 47 ans, c'est beaucoup. -Ca, c'est Françoise.
00:14 Je veux juste revenir sur une actrice qu'on a connue,
00:17 qui s'appelle Véronique Troisquy.
00:19 C'est bien ça ? Je me trompe pas ?
00:21 -Oui, elle était pas actrice, mais il y a très longtemps.
00:24 -C'est bien sa photo. C'est une jolie photo.
00:27 Elle était... Enfin, voilà, c'est une personnalité, tout de même.
00:31 Je veux juste revenir sur ce petit moment.
00:34 Vous avez été ensemble ? -Oui, très peu de temps.
00:37 -Oui, parce que c'est une fin tragique,
00:39 je crois qu'elle est partie du jour le lendemain.
00:42 Ces histoires d'amour-là, c'est des bons souvenirs, Gérard,
00:45 ou c'est des moments que vous préfériez effacer ?
00:49 -Moi, j'ai l'impression, quand on est âgé...
00:51 Vieux, c'est quand on est en mauvais état,
00:54 et âgé, c'est quand on a les numéros 1, 2, 3, 4, 5.
00:57 Une vie, ça se construit avec des valises de souvenirs.
01:00 Moi, j'ai, par exemple, des dizaines de valises de souvenirs.
01:03 Vous, vous avez rien du tout,
01:05 2-3 petites attaches à caisse de souvenirs.
01:07 On peut sans arrêt ouvrir la valise pour fouiller dans les souvenirs.
01:11 Non, on a un vécu, on le garde, et puis voilà.
01:14 Mais je pense qu'une chose relativement importante,
01:17 c'est de pas, sans arrêt, revenir dans le passé.
01:20 Les vieux que je connais, ils sont parfois chiants,
01:22 parce qu'en fait, c'est sans arrêt un retour en arrière.
01:26 On est âgé, mais pourquoi toujours revenir vers l'arrière ?
01:29 Ils vont mieux regarder devant.
01:31 -J'ai une photo de François, si je ne me trompe pas.
01:34 C'est bien ça ? -Ouais.
01:35 -Elle est là ! Regardez, voyez ?
01:37 C'est la seule que j'ai trouvée, il n'y en a plus d'autres.
01:40 -Non, il n'y en a pas.
01:42 Il n'y a pas de photo ni d'elle, ni des filles, ni des petits-enfants.
01:46 Je trouve ça mieux comme ça.
01:47 -C'est vous qui faites le gardien ?
01:49 -C'est l'ensemble de la famille. Personne n'a envie de se montrer.
01:53 Là, c'était particulier.
01:55 On venait d'ouvrir l'hôtel-restaurant La Bouignate à Blel,
01:58 dans le petit village, et on nous a proposé
02:00 de faire la couverture de match.
02:02 Françoise, qui n'est pas très partante pour ces photos-là,
02:06 a dit que la couverture de match, c'est top.
02:09 Tout jeune, on a des bonnes têtes.
02:11 -Elle est magnifique. Très beau, tous les deux.
02:13 Tout va bien ? -Tout va bien.
02:15 Elle est belle.
02:16 -Je n'en doute pas une seule seconde.
02:18 Je ne peux pas la voir, vous gardez tout pour vous.
02:21 A-t-elle souffert de votre célébrité, votre compagne ?
02:25 C'est ce que vous m'expliquez. -Non, non, non.
02:27 On vit, on a une vie... Je ne sais pas comment expliquer.
02:31 Une vie ordinaire. Pourquoi ?
02:32 Beaucoup de gens m'aiment bien, mais moi, je les aime aussi.
02:36 C'est très important. J'aime les gens.
02:38 Je pense que tout le monde peut... Enfin, les personnes peuvent le ressentir,
02:42 mais c'est moi qui suis concerné. Ce n'est pas ma famille.
02:45 Pas du tout. Ca peut être chiant, si on fait des courses,
02:49 d'avoir quelqu'un qui vient me voir
02:51 et qui n'adresse pas la parole aux autres.
02:53 C'est à chaque fois ce qu'on me redit en interview.
02:55 – C'est le plus ennuyeux.