XV de France : "Les Bleus ont le potentiel et le réservoir pour gagner le Mondial" assume Laporte

  • l’année dernière
Bernard Laporte était l'invité du Super Moscato Show ce lundi pour les 15 ans de l'émission de RMC. L'ancien sélectionneur des Bleus fait de la France un des favoris de la Coupe du monde, à l'automne prochain, et craint l'Afrique du Sud.

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Transcript
00:00 Non, ce qu'on peut dire, je sais pas si ça peut mieux se présenter,
00:02 ce qu'on peut dire, je crois, c'est que pour la première fois,
00:05 on a une équipe qui a le potentiel pour être la championne du monde.
00:08 Bon, les Cannes en 2007 et 2003 étaient pas mal non plus.
00:11 Oui, on était pas mal, mais une grosse Coupe du Monde, c'est quoi ?
00:14 Il faut gagner trois gros matchs d'affilée.
00:16 Quart de finale, demi-finale, finale.
00:18 Il y a des fois six jours, des fois sept jours d'écart.
00:21 Souvent, ça se joue comme ça.
00:22 C'est les plus vides.
00:23 Et nous, il y aura un match avant,
00:24 c'est-à-dire le dernier match de poule contre l'Italie à Lyon quand même,
00:27 parce que tout le monde oublie.
00:28 Peu importe ce qui se passera sur le premier match.
00:30 Dans huit ans, il sera au-dessus.
00:31 Il y aura un match, bien sûr, c'est un match contre une équipe majeure
00:33 du concert international.
00:35 Donc, il faudra une équipe capable de gagner ces quatre matchs.
00:37 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:38 Ça veut dire qu'il faut de la profondeur.
00:41 On sait très bien que les 15 ou les 23 qui seront sur la ligne
00:44 de départ contre l'Italie, ce ne sera certainement pas les mêmes en finale
00:47 parce qu'il y a des gens qui se blessent.
00:49 Et là, il faut du réservoir.
00:51 Et je crois que c'est la première fois, effectivement,
00:53 que cette équipe de France a le potentiel pour aller au bout.
00:58 C'est ce que je pense.
01:00 En tout cas, Pierrot, avec Eric, on est rassuré
01:02 parce qu'on a entendu l'ancien sélectionneur des 15 de France
01:04 nous dire que pour être champion du monde au rugby, il faut gagner trois matchs.
01:07 C'est la théorie de l'Italie.
01:08 Mais non, mais c'est vrai qu'au foot, comment il faut en gagner au foot ?
01:10 Deux ?
01:11 Non, non, mais moi, je suis un peu...
01:12 Non, mais nous, on ne joue pas à l'am'd'or.
01:14 On ne joue pas à la Croatie.
01:15 Il faut gagner.
01:17 On ne joue pas.
01:18 Non, mais c'est trois matchs.
01:19 Ce ne sont pas les mêmes matchs.
01:20 Oui, voilà.
01:21 Surtout au basket.
01:23 Trois matchs.
01:25 Toi, tu as perdu l'occasion.
01:26 Les trois matchs que tu as pris, ce sont trois.
01:28 C'est trois accidents de voiture.
01:29 Quand c'est comme ça, quand il y a des Français qui rigolent entre eux,
01:31 il y en a toujours un qui a un petit sourire et qui nous attend.
01:34 C'est Richard Pouljot, Jean-Clé.
01:35 J'ai une question quand même.
01:36 Comment on se débrouille en organisant la Coupe du monde chez nous
01:39 de tomber contre la Nouvelle-Zélande dans le même groupe ?
01:42 Le tirage au sort.
01:42 Et croiser avec l'Irlande ou l'Afrique du Sud ?
01:44 Le tirage au sort.
01:44 Eric, pour répondre à ta question, le tirage au sort fait par Guy Chabot.
01:48 [Rires]
01:53 C'est à ce moment-là qu'il lui a levé l'étoile alors.
01:54 [Rires]
01:56 Guy, si tu pourrais éviter la Nouvelle-Zélande...
01:59 Non mais comment ça se fait ?
02:00 Nouvelle-Zélande !
02:01 [Rires]
02:02 Non mais dans le rugby, vous n'avez pas les bouleaux-chords de les bouleaux-chords ?
02:03 Non, non, non, pas ça.
02:04 [Rires]
02:10 Richard, Richard, dis-nous ce que tu penses des chances de la France
02:14 pour cette Coupe du monde ?
02:15 Je pense que, comme disait Bernard, c'est une équipe qui est programmée
02:19 pour gagner cette Coupe du monde.
02:21 Mais ça ne veut pas dire que vous allez gagner.
02:22 Alors ?
02:22 Ce qui m'inquiète chez vous, c'est que tout le monde dit
02:24 "ouais, on aurait pu gagner en 2011, on aurait pu gagner à ce moment-là", etc.
02:28 Mais ce n'est pas comme ça que ça se passe, c'est le passé.
02:31 C'est chez vous, certes, mais il y a d'autres équipes qui peuvent vous supporter.
02:34 Richard, Richard, Richard !
02:35 Vous avez beaucoup plus de pression que qui que ce soit.
02:37 Les gestes de pression sera déterminant.
02:40 Tu ne vas pas nous vendre l'Angleterre qui va gagner la Coupe du monde quand même.
02:43 L'équipe, on n'a rien à perdre, cher ami.
02:45 On n'a rien à perdre, on vient là, on claquette.
02:47 Si on a la Coupe de la France, je t'invite à boire un coup.
02:49 Moi, j'étais avec RMC en Angleterre pour cette belle Coupe du monde.
02:52 Ouais, c'est vrai, c'était une belle Coupe du monde, mais...
02:56 Passe le terrain, passe le terrain. On peut pas tout faire.
02:59 Non mais ça, c'est vrai qu'il faut le rappeler, l'Angleterre a été éliminée en poule de sa propre Coupe du monde.
03:04 En sûr, sérieux, c'est toujours tendu, une compétition, c'est très dense, la Coupe du monde.
03:09 Mais pour la France, chez eux, avec cette équipe-là,
03:13 aucune équipe de rugby n'a jamais eu autant de pression, sauf peut-être la New Zealand, chez eux.
03:18 Après, y'a tant de trucs qui rentrent en compte.
03:19 Enfin bon, je préfère avoir une nuit de la pression avec l'équipe qu'on a et recevoir la piole
03:23 qu'aller à l'extérieur, ou d'avoir une équipe de pompe, comme vous aviez en 2015,
03:27 et pas sortir de la poule.
03:28 Et dit-nous, Richard.
03:29 Y'avait quand même une belle équipe de pompe, là, maintenant.
03:31 Mais pour revenir sur l'équipe de 2015, parce qu'il faut dire les choses,
03:33 c'était une équipe qui était très très jeune,
03:35 qu'Oliver Kallster avait construite, qui a lancé beaucoup de trucs,
03:37 et qui, 4 ans après, est allé en finale de la Coupe du Monde.
03:39 C'est la génération Farel, il était encore très jeune.
03:41 Donc souvent, on attribue à Eddie Jones, effectivement, et tout,
03:44 mais celui qui avait construit cette équipe était quand même Alain Kallster.
03:46 Bernard, et t'as vu la demi-finale qu'ils font contre la New Zealand ?
03:49 Oui, c'est le match rugby de la Coupe du Monde.
03:52 On peut dire, le match d'après, à la trapidette, ils sont physiquement.
03:56 Pas à la trappe, c'est un combat de boxe.
03:58 À la trappe, ils peuvent pas gêner les deux combats.
04:00 Contre la Frie du Sud, tout le monde les voit champions du monde,
04:03 et contre la Frie du Sud, ils foutent plus un pied devant l'autre,
04:05 ils sont ruinés physiquement.
04:06 Alors qu'on les a aussi champions.
04:08 Là, l'Afrique, moi, ils ont une équipe.
04:09 En même temps, Vincent, c'est un peu...
04:11 Ils perdent le boîtier.
04:11 Je reviens à ce que disait Bernard, c'est 3 matchs très denses.
04:14 C'est pour ça que les Sudafs, souvent, ils sont très bons en Coupe du Monde,
04:16 parce qu'ils sont très denses.
04:18 Ils ont 30 et des mecs qui sont les bodybuilders,
04:21 et à la fin, ils sont doux.
04:22 Richard, surtout, ils ont un réservoir, les Sud-Africains.
04:25 Je parle souvent à Emar, le président de la Frie du Sud, qui est mon ami,
04:27 il me dit, Bernard, il me dit,
04:28 "On a des jeunes qui sortent en bagaille."
04:30 Ils ont vraiment un réservoir.
04:32 Pour moi, aujourd'hui, c'est la nation du rugby, la nation majeure,
04:34 c'est l'Afrique du Sud.
04:35 Bernard, tu as vécu la Coupe du Monde 2007 en tant que sélectionneur en France.
04:39 Là, on va être en France.
04:40 La pression, ce n'est pas le plus dur de faire abstraction à cette pression,
04:43 d'être favori, d'être chez soi.
04:46 Comment tu l'avais vécue, ton 2007 ?
04:47 C'est ce que...
04:48 On parlait de ça avec Fabien, il y a une semaine, chez lui.
04:52 Effectivement, on discutait, et je le disais par rapport à 2007,
04:54 parce que lui, il n'a pas vécu 2007, il n'était pas...
04:56 Je lui ai dit, oui, tu vas avoir énormément de demandes,
04:59 énormément de sollicitations, des hommes politiques, des trucs...
05:02 Tout le monde veut venir voir l'équipe de France.
05:03 Je lui dis, c'est malheureux, mais il faut que tu dises non à tout.
05:07 À un certain moment, il faut se mettre dans le tabu,
05:08 parce qu'au bout d'un moment, c'est gonflable pour les joueurs.
05:11 Les joueurs, c'est en train de dur.
05:12 À table, tu leur dis, attendez, il y a quelqu'un, donc tu restes.
05:15 C'est ce qu'il a dit.
05:15 Et toi, tu avais été obligé à l'époque.
05:16 Ça va, une, deux fois.
05:17 Quand c'est trop, quand c'est trop, à un certain moment,
05:19 ça devient contraignant pour les joueurs.
05:22 Or, je suis désolé, mais là, il va leur ajouter, c'est eux, il faut les protéger.
05:25 Et même si c'est désagréable de dire non,
05:27 je lui ai dit, Fabien, il faudra que tu dises souvent non.
05:29 — Toi, tu avais été piégé par ça,
05:30 parce que tu étais secrétaire d'État désigné déjà,
05:33 et donc tu pouvais pas refuser le défilé des politiques.
05:36 — Pour moi, je le savais, mais comment tu voulais que je dise ?
05:39 Moi, tous les ministres m'appelaient, ils me disaient,
05:40 « Oui, mais on vient de mai, on vient de mai. »
05:42 À un certain moment, j'avais l'idée, non, non, mais il y en a marre.

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