Sarah Frikh, lanceuse d’alerte sur le harcèlement scolaire, raconte dans "Morandini Live" comment, ce week-end, elle a sauvé du suicide un garçon de 13 ans qui voulait "aller rejoindre Lindsay" - VIDEO
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00:00 avec Sarah Frick. Bonjour Sarah, merci d'être en direct avec nous. Je voulais que vous nous racontiez quand même ce qui s'est passé parce que j'ai
00:06 vraiment le sentiment qu'on a frôlé le drame ce week-end. Tout d'abord vous animiez donc ce forum autour du cyberharcèlement et cette jeune fille vous
00:16 contacte et elle vous dit quoi ?
00:18 Alors écoutez, bonjour à tous et merci d'aborder ce sujet qui est juste complètement un fléau. Je pense que maintenant il est temps qu'on prenne tout ça en main.
00:26 Nos enfants meurent les uns après les autres en lançant des appels à l'aide. Alors pour vous resituer, effectivement, vous avez complètement bien résumé,
00:33 je faisais tout simplement un live et pour tout vous confier c'était je crois mon deuxième. Je ne maîtrise pas moi cet outil-là. Et puis au fur et à mesure du live,
00:41 j'expliquais comment déceler la détresse chez un enfant. Et comme de par hasard, je vois ce pseudo qui arrive, Ludivine, non Justine Paulinsey, je vais vous dire
00:53 clairement, et qui nous fait part de sa détresse et qui nous dit, j'ai d'ailleurs publié quelques textos pour montrer la détresse, qui nous dit "ben voilà, je ne peux pas vivre sans elle,
01:03 je ne comprends pas à quoi je sers dans ce bas monde, c'est qu'une question de jour, mais je vais la rejoindre". Au début je me suis dit c'est peut-être un faux compte,
01:12 et après vous allez comprendre d'ailleurs. Et là je me suis dit j'ai un doute, mais quand il y a doute, il n'y a pas de doute. Au pire, c'est un autre enfant en détresse
01:21 qui utilise le drame de l'INSEE pour faire un appel à l'aide. Il faut le savoir, je l'ai déjà vu dans les écoles quand je me déplace. Et de là, écoutez,
01:30 c'est une mineure, donc c'est compliqué, mais j'ai réussi à lui parler en privé et à récupérer son numéro de téléphone. De là, j'ai pu brièvement échanger avec cette personne
01:43 et j'ai compris qu'elle essayait de cacher aux adultes, parce que j'avais entendu des adultes. Bon là j'ai dit "bon, on ne va pas aller plus loin dans le risque,
01:51 moi je n'ai pas envie qu'il arrive encore un drame". Et à partir de là, je ne vous cache pas que j'ai appelé directement la police, que je conseille d'ailleurs à toute personne,
01:58 de faire, ou la gendarmerie. - C'est une jeune fille, Sarah, c'est une jeune fille qui avait quel âge en fait ?
02:05 - Alors écoutez, moi maintenant je sais qui est cette personne, moi je vous... alors c'est 13 ans, 13 ans. - On va pas en dire plus sur elle, mais voilà, elle avait 13 ans en tout cas,
02:15 donc elle était très très jeune, elle voulait le cacher à ses parents, aux adultes, vous étiez en fait une soupape de sécurité. C'est le dernier appel qu'elle lançait.
02:24 - Voilà, exactement, et je vais même vous dire un petit truc, c'est que c'est pas une petite fille, mais un petit garçon en fait derrière ce compte.
02:31 Et c'est bien un enfant en détresse, voilà, qui... alors est-ce qu'il connaît l'INSEE ou pas, ça je peux pas vous le dire, mais à la limite c'est pas très important si je peux me permettre,
02:40 puisque ce petit bout de chou est réellement en totale détresse. Donc quelque part, c'est à travers le drame de l'INSEE qu'on a pu déceler sa détresse, et d'ailleurs on lui envoie plein d'amour,
02:51 si jamais il tombe sur ce sujet, mais voilà, c'était un exemple parmi tant d'autres que si on arrive à capter l'attention de l'enfant, c'est ce que je fais dans les établissements,
03:00 d'ailleurs. Mais par contre, je suis de plus en plus bouleversée, et je me permets d'utiliser votre média, et merci vraiment à chacun d'entre vous de parler de ce sujet-là,
03:10 parce que la dernière intervention que j'ai faite, il y avait quand même deux petits bouts de chou de 10 ans, de 10 ans, qui sont venus me voir pour me dire "Madame, merci",
03:18 en pleurant, en fait en compté se pendre dans quelques semaines, et leurs parents n'avaient rien décelé.
03:25 C'est terrible, juste pour revenir sur l'histoire de ce petit garçon, ce week-end, vous avez contacté la police, la police a fait quoi derrière ? Ils ont contacté, je suppose, les gendarmes sur place,
03:35 et ils ont réussi à joindre ce jeune garçon ?
03:38 Oui, c'est ça exactement, ça a été magnifique, comme quoi c'est possible. En fait, la police a contacté les gendarmes de l'endroit où était situé le téléphone,
03:49 parce que je suis une ancienne enquêtrice média, on va dire, donc avec le téléphone j'ai pu, j'ai localisé le lieu.
03:55 Donc la police m'a confirmé le lieu, donc ça va, j'ai pas perdu mes méthodes, et à partir de là, donc cette gendarmerie-là m'a contactée,
04:04 les services farostes m'ont contactée, et là, une autre gendarmerie, alors moi de tête je vous dirais d'Axe, parce que j'étais dans le speed, m'a aussi contactée.
04:14 À partir de là, j'ai passé l'après-midi, envoyé les preuves que j'avais, donc mon compte TikTok, les échanges, le live, et les textos, ainsi que le numéro de téléphone.
04:23 Et les gendarmes ont été incroyables, ils se sont déplacés au domicile, c'est ça, c'est important de le rappeler, et ils ont pu discuter avec la maman.
04:31 Alors je vous laisse imaginer la surprise de la maman, on est vraiment désolés, mais on n'avait pas vraiment le choix, je veux dire,
04:38 maintenant, au moins, elle est au courant de la détresse de son enfant, si elle ne le savait pas avant, et il ne faut pas la juger, parce que ce n'est pas simple de se rendre compte de l'urgence.
04:46 Il n'y a pas de jugement du tout, mais c'est vrai que la maman a dû être surprise en voyant les gendarmes débarquer chez elle, en lui disant "votre fils a des idées suicidaires".
04:55 J'imagine le choc pour cette maman, parce que je pense que le gamin l'avait bien caché, à sa famille, et c'est un choc terrible pour cette famille qui est bouleversée.
05:03 Vous avez eu des nouvelles du garçon, depuis il va bien en tout cas ?
05:06 Oui, oui, il va bien. Moi, le gendarme, pose de main, d'ailleurs, je retiens son nom, nous a rassurés sur les réseaux, il m'a rassuré directement.
05:14 J'ai légèrement échangé avec la maman, qui était complètement bouleversée, et il se paraît, si elle entend ce sujet, on est vraiment désolés.
05:22 Le but, c'était juste de l'alerter par rapport à son enfant, mais il a l'air d'aller bien, et j'ai confiance en sa maman, en ses parents.
05:29 Maintenant, je pense qu'ils vont bien le suivre, et il n'y a pas de raison. Mais on est quand même là s'il y a besoin. Ce n'est pas le but.
05:36 Merci beaucoup, Sarah. On vous trouve sur les réseaux, avec le pseudo "Kaya" sur les réseaux sociaux, et vous parlez énormément de ce sujet.
05:44 Tout à l'heure, j'ai dit que vous étiez un influenceuse, c'est un peu ridicule comme nom, surtout en ce moment, parce que c'est lié à de la vente, etc.
05:50 Mais voilà, on va dire que vous êtes consultante sur le harcèlement. Vous êtes consultante sur les réseaux sociaux.
05:55 Merci beaucoup, en tout cas, et bravo pour cette action. On est content que cet enfant soit pris en charge désormais.
06:03 Les parents vont être attentifs, forcément, et la police aussi. Merci et bravo pour ce que vous avez fait sur le harcèlement scolaire.