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Alors que les deux premiers décrets d'application sont parus ce dimanche 4 juin, dix manifestations sont prévues en Drôme-Ardèche ce mardi 6 juin à l'occasion de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
Pour les syndicats, il reste un espoir de faire reculer le gouvernement.

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Transcription
00:00 8h moins le quart à la veille de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:04 le délégué CGT à la centrale nucléaire de Crouaz est avec nous, Emmanuel Champal.
00:08 - Bonjour David Allier. - Bonjour.
00:10 - Demain, franchement, vous vous attendez à quelle mobilisation ?
00:14 - On s'attend à une mobilisation nombreuse avec beaucoup de gens dans la rue.
00:18 Alors certes c'est la 14e journée, certes certains pensent que tout est plié,
00:22 nous on pense que c'est pas le moment de baisser la tête,
00:25 on pense qu'il y a encore pas mal de coups à jouer notamment.
00:28 - Quels coups ?
00:30 - Eh bien par exemple il y a ce vote du groupe Lyott le 8.
00:33 - Donc jeudi. - Tout à fait.
00:35 Il y a également une problématique technique,
00:39 il reste encore 39 décrets à mettre en place d'ici le 1er septembre,
00:44 ce qui semble totalement infaisable techniquement,
00:47 et donc on pense aussi là-dessus qu'on peut attaquer juridiquement
00:50 le moindre décret qui sortira pour ralentir et éviter que cette réforme soit appliquée.
00:55 - Les deux premiers décrets sont sortis, on le rappelle, hier au journal officiel.
01:00 Vous vous dites quoi ? On entend vos arguments,
01:02 mais est-ce que vous essayez pas de vous raccrocher quand même
01:04 à tout ce que vous pouvez aujourd'hui en vous disant "ben voilà" ?
01:08 - Eh oui et en même temps on sait pas de quoi demain sera fait,
01:11 on a des exemples assez récents, notamment nous dans l'énergie,
01:14 de luttes que tout le monde considérait comme perdantes,
01:17 et qui du jour au lendemain on a acquis des augmentations qui sont historiques.
01:22 Donc on sait pas de quoi demain sera fait.
01:24 - Il y a eu une grosse mobilisation dans votre centrale à Crouasse ?
01:26 - En ce moment même d'ailleurs.
01:28 - Toujours ?
01:28 - Toujours en ce moment, depuis une semaine et demie.
01:30 - Qui se traduit comment ?
01:31 - Des arrêts de tranches qui sont perturbés, avec de la maintenance qui est ralentie,
01:36 et avec tout un tas de services différents,
01:39 des militants dans chaque service qui sont gravistes,
01:42 et donc ça ralentit fortement les opérations de maintenance des centrales.
01:46 - Ce que vous nous dites c'est que ça se voit un peu moins,
01:48 on en parle un peu moins, mais qu'il y a toujours des actions c'est ça ?
01:51 - Il y a un énorme impact sur l'entreprise,
01:53 les gens reprennent en main leur outil de travail,
01:56 et donc nous on a un double impact sur la réforme des retraites dans le secteur de l'énergie,
02:00 évidemment l'impact que tout le monde a les deux ans,
02:03 et également l'impact concernant notre statut, notre régime pionnier,
02:08 qui va être détruit à la fin de cette réforme.
02:11 - David Allié, vous êtes délégué CGT à la centrale nucléaire de Crouasse,
02:15 vous l'avez évoqué il y a quelques instants,
02:17 cette proposition de loi Lyot qui va être examinée donc jeudi par les députés,
02:21 normalement, parce qu'on n'est même pas sûr qu'elle va être examinée,
02:24 le gouvernement peut dire effectivement avec l'article 40,
02:29 ben non, on empêche l'examen.
02:31 - Oui, ce serait encore un nouveau coup de leur part d'utiliser des textes de la Constitution
02:36 pour l'opposer de ce pour quoi ils sont conçus,
02:39 à savoir, normalement les textes de la Constitution sont là pour favoriser l'expression du peuple,
02:43 la défense de la démocratie,
02:45 on voit que c'est tout l'inverse qui se passe avec ce gouvernement,
02:47 ce serait encore une mauvaise surprise de plus, mais ce ne serait pas si étonnant.
02:50 - Là vous êtes dans votre rôle de syndicaliste,
02:53 et les personnes les plus motivées évidemment seront là demain,
02:57 est-ce que pour ceux qui sont moins syndiqués,
03:00 les personnes qui se sont mobilisées durant les 13 premières journées de mobilisation,
03:04 vous vous dites qu'elles aussi seront là demain,
03:06 un peu de temps a passé depuis la promulgation de la loi,
03:08 ça s'est un peu apaisé, on a parlé d'autres choses,
03:11 vous vous dites que les remotiver va être simple ?
03:14 - Oui, parce que vous savez, on est 600-650 000 militants à la CGT,
03:19 on a mis des millions de personnes dans la rue avec l'intersyndical,
03:22 et on a rassemblé largement au-delà du cercle syndical un peu traditionnel,
03:28 donc la première victoire quand même de ces 6 mois de mobilisation,
03:31 c'est le fait que le syndicalisme est revenu au centre des débats et des mobilisations,
03:35 donc oui on pense que les gens qui sont au-delà de notre cercle
03:38 seront mobilisés demain et seront sortis dans la rue,
03:41 non seulement pour la réforme de la retraite,
03:43 mais aussi pour protester contre le déni de démocratie
03:45 et le mépris du gouvernement dont on fait face depuis des mois.
03:48 - Aujourd'hui, très franchement, la solution elle est où ?
03:52 Elle est sur la partie juridique, elle est sur la partie gouvernementale,
03:57 elle est où ? Vous la voyez où ? Très honnêtement.
03:59 - Eh bien, j'en sais rien, je ne sais pas vous répondre, si ce n'est que...
04:02 - Mais vous la voyez en tout cas.
04:04 - Nous ce qu'on pense, c'est que le 1er septembre,
04:06 le calendrier initial était déjà complètement infaisable,
04:10 et aujourd'hui ils sont obligés d'embaucher des contrats actuels
04:14 pour mettre en place ces décrets,
04:15 donc on pense que le 1er septembre, rien ne sera calé, rien ne sera ok,
04:18 et qu'on pourra encore continuer la bataille sur d'autres terrains.
04:21 - Quand je vous dis "barreau de donneurs", demain, vous me dites quoi ?
04:24 - Que j'aime pas ce mot, parce qu'encore une fois,
04:26 peut-être que la semaine prochaine, il se sera passé quelque chose
04:28 qu'on ne pourra pas anticiper.
04:30 Les révolutions sociales, on ne les a jamais anticipées,
04:32 donc on ne sait pas ce qui peut se passer.
04:34 - La mobilisation va continuer, on l'entend bien,
04:36 et vous avez encore des espoirs, David Allié,
04:38 vous êtes délégué CGT à la centrale nucléaire de Cruas,
04:40 et vous serez demain dans la rue.
04:42 - Tout à fait.
04:43 - Vous serez où, vous, demain ?
04:44 - Alors, moi, je vais être à Montélimar l'après-midi.
04:46 Il y a également un rendez-vous à Préval, matin.
04:48 - Un dédié rassemblement, donc 1h10 demain, qui sont prévus en Dromardèche.
04:50 Le détail est sur francebleu.fr.
04:53 Merci à vous, passez une bonne journée.
04:54 - Merci.
04:55 - Interview à réécouter sur francebleu.fr, 8h moins 10.

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