Mario Barravecchia (Star Academy) évoque la mort de son père : « C’est moi qui ai débranché la machi

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Mario Barravecchia (Star Academy) évoque la mort de son père : « C’est moi qui ai débranché la machine »

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Transcription
00:00 14 ans après, Mario Baravecchia a mis des mots sur une relation perfi si particulière.
00:13 Dans son livre, "Mon père, ma bataille", écrit en collaboration avec Philippe Héberard,
00:22 publié aux éditions Prisma le 18 mai 2023, le finaliste de la première saison de la
00:27 Star Academy évoque l'histoire de Pino, un immigré sicilien, obstiné et fantasque.
00:33 Père aimant, il a été le premier à croire au talent musical de son fils, allant jusqu'à
00:41 s'improviser manager et producteur.
00:43 Pino est finalement décédé de la maladie de Charcot en 2009.
00:52 Mario Baravecchia l'a accompagné jusqu'à ses derniers instants, allant jusqu'à suivre
00:57 ses volontés, en abrégeant ses souffrances.
01:00 Gala.fr, qu'est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre, et partager votre expérience
01:08 de vie ? Mario Baravecchia, ça fait quelques années
01:11 que je voulais rendre hommage à mon père.
01:13 Je ne savais pas de quelle manière.
01:17 Je me demandais en moi comment je pouvais expliquer ce témoignage, raconter toutes
01:25 ces émotions.
01:27 À travers une chanson de trois minutes, c'était compliqué.
01:31 Et finalement, j'ai commencé à écrire certaines choses comme ça, pour moi.
01:41 Quand on écrit, il y a plein de souvenirs qui reviennent à la surface.
01:46 Star Academy, que sont-ils devenus ? Gala.
01:53 fr, à la lecture de votre livre, la première impression est celle d'un père qui a toujours
02:00 soutenu son fils en lui offrant sa chance.
02:03 Mario Baravecchia, j'avais une relation assez particulière avec mon père.
02:10 Il était restaurateur, et moi depuis mes trois-quatre ans, j'aimais le suivre, aller
02:17 dans ses restaurants.
02:18 Il était toujours été très fier que son fils soit là.
02:24 J'étais le premier de la famille, et pour lui c'était très important d'avoir un garçon.
02:32 Très vite, quand j'ai commencé à chanter, quand il a commencé à m'entendre car je
02:39 m'enfermais dans ma chambre quand j'avais entre huit et dix ans, il a eu l'idée de
02:43 me faire chanter.
02:44 On a commencé dans son restaurant, à la fermeture, autour de quelques clients.
02:51 Gala.fr, très vite, il est devenu votre manager.
02:57 Comment se comportait-il dans cette fonction ? Mario Baravecchia, le premier producteur
03:06 et manager, c'est lui.
03:10 J'ai commencé les concours de chant, j'avais onze ans.
03:16 Très rapidement, une petite carrière a commencé à se faire en Belgique.
03:20 On a sorti un 45 tours.
03:25 Je devais avoir quinze ans.
03:27 C'est mon père qui a mis en route tout ça.
03:32 Il est allé voir la maison de disques à l'époque.
03:39 Il a fait en sorte de signer mes premiers contrats, concerts et tournées.
03:44 Il était d'abord enthousiaste et très excité de découvrir ce monde-là.
03:51 Il était parfois un peu maladroit, mais il le faisait avec plein d'étoiles dans les
03:58 yeux.
03:59 Gala.fr, mais cet investissement à vos côtés a fini par lui porter préjudice dans sa vie
04:07 professionnelle et de couple.
04:09 Mario Baravecchia, je l'ai appris après mais effectivement il était émerveillé par
04:16 la réussite de son jeune garçon.
04:18 À l'époque, il mettait de côté ses affaires, son restaurant qu'il abandonnait petit à
04:25 petit.
04:26 Pour lui, c'était plutôt alimentaire.
04:31 Il espérait qu'une seule chose, que je puisse avoir une belle carrière au-delà des frontières
04:38 belges et qu'il puisse m'accompagner.
04:40 Gala.fr, n'avait-il pas, encore plus que vous, envie de faire carrière dans la musique?
04:49 Mario Baravecchia, c'est en écrivant que je me suis fait cette réflexion.
04:53 Mon père était un rêveur, comme je le suis aussi.
04:59 Il a toujours été déterminé.
05:04 Rien ne lui faisait peur, il allait au bout des choses.
05:10 Il disait toujours qu'avec la détermination et la volonté, tout était possible.
05:18 Effectivement, je pense qu'il avait aussi, quelque part, à travers ma carrière, envie
05:26 d'exaucer son rêve.
05:27 Gala.fr, comment a-t-il évolué votre relation lorsque vous êtes devenu adulte?
05:35 Mario Baravechia, dès qu'on sort le single en France, j'ai 16 ans, et les choses ne vont
05:40 pas comme on l'imaginait.
05:42 Mon père se fait un peu escroquer.
05:46 Il perd beaucoup de sous.
05:51 Je commence à devenir un jeune adulte.
05:53 Je comprends que peut-être, de cette manière-là, je n'y arriverais pas.
06:00 Donc je me suis mis à l'arrêt, j'ai travaillé pour pouvoir, quelques années après, partir
06:08 à Paris et voler de mes propres ailes.
06:10 Pendant cette période-là, avec mon père, c'est plutôt tendu.
06:17 Il m'en a voulu d'avoir arrêté, de l'avoir mis sur le côté.
06:24 Je n'ai peut-être pas eu la manière.
06:28 Mais effectivement à refaire, j'aurais agi différemment.
06:34 Cette période-là sont des années gâchées.
06:39 Mario Baravecchia l'a au côté de son père pendant la maladie Galla.
06:48 FR, le combat commence. 28 mars 2009, peut-on lire dans votre livre ?
06:55 Comment avez-vous appris que votre père souffrait de la maladie de Charcot ? Mario Baravecchia,
07:04 son frère a été touché par cette maladie en 2008.
07:06 Ensemble, on va ensemble à son enterrement en Sicile.
07:12 Je ne reconnaissais pas mon père, il était très choqué, très effacé, n'avait pas
07:20 de réaction.
07:21 Il a eu un grand choc émotionnel.
07:26 J'ai vu aussi qu'il avait une gêne dans la gorge.
07:32 Il m'a dit que quand il avalait, il y avait un truc étrange.
07:37 Je lui dis d'aller faire un examen quand il est rentré en Belgique.
07:44 Quelques semaines plus tard, j'étais à Milan pour enregistrer un album.
07:50 Il m'a appelé et m'a dit qu'il venait de sortir du CHU et que le spécialiste venait
07:58 de lui dire qu'il avait la même maladie que son frère.
08:00 C'est là que tout commence.
08:05 Gala.fr, vous êtes alors passé par une phase de déni puis de colère en vous.
08:14 Mario Baravecchia, je lui dis au téléphone, écoute papa, il s'est certainement trompé.
08:21 Ne t'inquiète pas, on va faire un autre rendez-vous, ailleurs.
08:27 Un autre spécialiste nous a confirmé le même diagnostic, assez brutalement.
08:35 100 m de gants.
08:39 On était assis à son bureau, face à lui.
08:42 Il nous regarde et lui dit, voilà, vous avez entre 6 mois et 1 an.
08:49 Vous avez effectivement la maladie de Charcot.
08:52 Il n'y a pas de traitement.
08:56 Voilà ce qu'il faut faire.
09:00 J'étais très en colère à l'intérieur de moi parce que je n'aurais imaginé qu'on
09:06 puisse dire ce genre de choses de cette manière.
09:08 Le monde s'est écroulé à ce moment-là.
09:13 Gala.fr, comment avez-vous suivi l'évolution de sa maladie, alors que vous étiez à Bône,
09:22 en France, et lui en Belgique?
09:24 Mario Baravecchia, j'y suis allé au moins tous les 15 jours.
09:29 Et je suis resté là-bas les dernières semaines.
09:32 Au début, il était tout à fait normal.
09:38 C'est progressivement, de semaine en semaine, que ça cesse de vraiment dégrader.
09:45 D'abord, il n'arrivait plus à avaler facilement, puis plus du tout.
09:52 Ça passait par une sonde.
09:57 Après, il n'arrivait plus à marcher, à bouger les mains, les doigts.
10:01 Et jusqu'à ce que la respiration s'arrête également.
10:07 Tous les muscles du corps s'attrofiaient.
10:12 Mais, il avait tout sa tête.
10:17 Gala.fr, cela vous a donc paru évident de mettre fin à ces souffrances, en acceptant
10:26 de signer le document d'euthanasie de votre père?
10:28 Mario Baravecchia, il me disait toujours si je dois respirer avec une machine, je préfère
10:34 mourir.
10:35 Quand il commençait à se voir dégradé, il me disait, Mario, j'ai bien réfléchi,
10:43 je ne veux pas mourir comme un légume sur un lit, donc je compte sur toi pour faire
10:47 les choses correctement.
10:48 Et signé ce qu'il faut.
10:53 J'ai vu la finalité.
10:54 Il a effectivement souffert lors des deux derniers mois, atrocement.
11:01 Il était prisonnier de son corps.
11:05 Dans ses yeux, je lisais toute la détresse, l'envie de partir, de fuir le monde où il
11:13 était.
11:14 J'aurais peut-être dû le faire quand il ne souffrait pas autant, et ainsi répondre
11:21 à sa demande plus tôt.
11:22 Je l'ai fait dans les dernières heures.
11:27 Il était en train de partir.
11:32 C'est moi qui ai débranché la machine.
11:37 J'ai fait ce geste qui restera gravé en moi à tout jamais.
11:43 Que devient Mario Baravecchia?
11:49 Gala.
11:50 FR, un projet de loi autour de la fin de vie doit être présenté d'ici à la fin
11:57 de l'été 2023.
11:58 Êtes-vous favorable à une évolution à ce sujet?
12:04 Mario Baravecchia, je ne suis pas un médecin ni un scientifique.
12:08 Je suis juste un fils qui a vécu cette expérience avec son père qui était malade.
12:16 Je me dis qui sommes-nous pour décider à la place de celui qui souffre, qui sait qu'il
12:22 a une maladie incurable?
12:24 C'est non seulement pour lui-même mais aussi pour ses proches qui souffrent, qui sont que
12:30 des figurants qui essaient d'apporter seulement des espoirs.
12:33 Je pense qu'on doit laisser la décision aux malades, de vouloir partir en toute tranquillité
12:41 et sérénité.
12:42 Ce n'est pas une manière saine et humaine de voir un corps souffrir comme il a souffert.
12:50 C'est même pour moi une sorte de non-assistance à une personne en danger.
12:56 Il faut pouvoir donner l'autorisation aux malades de se libérer de cette souffrance.
13:04 Il faut accompagner le malade jusqu'à sa mort d'une manière respectueuse, digne et
13:11 saine.
13:12 Il faut qu'on avance là-dessus.
13:16 Gala.fr
13:20 Plus de 10 ans après la disparition de votre père, comment vous sentez-vous?
13:25 Mario Baravecchia, la mort de mon père m'a vraiment déséquilibré, dans ma vie professionnelle
13:30 et personnelle.
13:31 J'ai divorcé.
13:35 J'étais un peu perdu, pris dans un tourbillon.
13:38 Je ne savais plus par quoi commencer, que faire.
13:44 Pendant deux, trois ans, je faisais le strict minimum.
13:51 Ensuite, je me suis rendu compte que la vie continue, que mon père aurait voulu que je
13:58 profite de la vie, de mes enfants.
14:00 Lui qui était toujours de bonne humeur, avec le sourire, je ne pouvais pas me laisser aller.
14:08 Je me suis repris.
14:12 J'ai rencontré un ange qui est tombé du ciel.
14:15 Ma femme est arrivée dans une période de ma vie qui était très délicate, et à la
14:22 fois importante pour mon avenir.
14:24 J'ai mes trois enfants qui sont là, qui me donnent l'amour, la force, qui me permettent
14:33 aujourd'hui de profiter de la vie.
14:35 La vie est belle, grâce à eux.
14:42 Gala.fr - Pino vous accompagne-t-il régulièrement dans vos pensées, au quotidien ?
14:47 Mario Baravecchia - Aujourd'hui, ce n'est pas la pensée de la maladie.
14:51 Ce sont justement toutes les choses positives que j'ai pu vivre avec lui.
14:58 Je me souviens de certains moments qui sont précieux.
15:04 L'image de la mort, de la maladie, elle a été effacée par tout ça.
15:11 Ce livre m'a permis de me ressouvenir de plein de moments incroyables.
15:18 Même en écrivant, il m'a fait sourire, rire, parce que c'est un sacré personnage.
15:26 Ça m'a permis de faire comme une thérapie avec moi-même.
15:32 Gala.fr - Professionnellement, quelle place occupe désormais la musique ?
15:40 Mario Baravecchia - Je sors un Sinsgol fin juin et je prépare un album.
15:45 C'est plutôt en complément du livre.
15:49 Aujourd'hui, je chante avec beaucoup plus de recul, pour mon plaisir et de manière beaucoup
15:57 plus fluide.
15:58 Je le fais pour me faire plaisir et donner du plaisir.
16:04 Après j'ai aussi des activités professionnelles puisque j'édite un magazine depuis 2012.
16:12 J'ai aussi une agence immobilière avec mon épouse sur Bône depuis 3 ans.
16:21 Je suis également président d'une association culturelle qui met en avant des jeunes auteurs-compositeurs-interprètes
16:28 depuis 10 ans.
16:29 Credi-Photo - Nico Saliagas
16:35 [Musique]

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