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Vidéo publiée le : 02/06/2023 à 18:30:00
Lien vers l'émission Maritima TV sur Maritima.info :
http://www.maritima.info/tv/programmes/la-quotidienne-l-invite/16028/l-invite-samuel-gigot-02-06-23.html
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00:00 Samuel Gigo, bonjour et merci de nous accueillir ici chez toi.
00:14 Je pense que tu en as rêvé quand on te dit chez toi à la commanderie à Marseille.
00:19 On est très heureux de t'avoir en interview aujourd'hui.
00:21 Bonjour, merci à vous pour l'invitation.
00:23 C'est un plaisir de partager ce moment avec vous.
00:27 Première question, c'est la question d'actualité.
00:30 Comment ça va ? On t'a quitté au stade Pierre-Aumouroy après une blessure, une reprise
00:38 de volet qui, dans la tête, a fait couler beaucoup d'encre, mais surtout qui t'a éloigné
00:44 pendant quelques semaines des terrains.
00:45 C'est vrai que c'est une saison assez frustrante pour moi, personnellement.
00:51 Après le match, ça a été compliqué, une petite semaine où j'ai eu pas mal de problèmes
00:58 à la tête.
00:59 Mais bon, ça va mieux, c'est l'essentiel.
01:02 Ça commence à aller mieux, donc je suis content.
01:03 Pas de déplacement à Ajaccio normalement pour toi ?
01:06 Non, malheureusement, non.
01:07 Je vais à peine de reprendre, donc ce sera trop juste.
01:10 Et donc, déjà, projection sur la fin de saison, les vacances et la récupération
01:17 parce que la saison a été riche, elle a été dense, il y a eu beaucoup de bons moments,
01:23 des moments un peu moins sympas, beaucoup d'émotions pour toi aussi.
01:26 Oui, c'est vrai que c'était une saison assez longue avec des bons moments, des moments
01:31 plus compliqués.
01:32 On va d'abord essayer de bien finir cette saison puisqu'il reste encore un match,
01:38 et après bien se reposer pour attaquer la pré-saison en juillet.
01:45 Je reviens sur ton arrivée à l'Olympique de Marseille.
01:48 Je me rappelle, on était en train de bosser sur un match à la fin du Mercato d'hiver
01:53 où on nous annonce, on reçoit le communiqué, Samuel Gigo s'engage avec l'OM, il restera
01:59 prêté à Moscou jusqu'à la fin de la saison, mais il arrivera.
02:04 C'est vrai que ça avait été un peu la surprise pour beaucoup de gens ici parce
02:09 qu'avec les années et ton tour d'Europe, tu étais passé un peu à travers les radars
02:19 de la France.
02:20 Comment s'est passé ton arrivée à Marseille, ton adaptation ? Tu revenais de blessure je
02:27 crois aussi.
02:28 Oui, c'est vrai que j'avais signé fin janvier, c'était au match contre Montpellier
02:35 où tout avait été officialisé, c'était le match de Coupe de France.
02:40 Pour moi, c'était un moment incroyable d'avoir pu signer mon contrat avec l'OM.
02:45 J'en ai rêvé depuis tout petit d'avoir pu vivre ce moment-là avec ma famille qui
02:49 était venue.
02:50 C'est vrai que j'avais fait un aller-retour parce qu'on était en pleine pré-saison
02:53 là-bas en Russie.
02:54 C'était convenu que je finisse ma saison en Russie, du coup je l'ai fini là-bas.
03:00 Ensuite, je suis arrivé ici, on voit que tout est plus médiatisé, tout est en grand,
03:09 on sent la ferveur.
03:11 C'est vrai que moi qui ai toujours été supporter de l'intérieur, c'est quelque
03:15 chose de différent et d'encore plus fort pour moi de le vivre.
03:19 C'est extraordinaire, c'est comme demander à n'importe quel supporter de lui donner
03:24 le manuel de l'OM et d'aller vivre ça.
03:26 C'est extraordinaire.
03:27 J'essaie de profiter à fond, bien sûr il y a des moments plus compliqués, mais c'est
03:34 toujours un honneur et un kiff total pour moi de mettre ce maillot.
03:39 Ça a été difficile au départ pour toi quand même de prendre la mesure, comme tu
03:44 le dis, supporter depuis ta petite enfance et de franchir le pas d'être un joueur de
03:50 l'OM ?
03:51 Difficile, on se dit voilà, maintenant j'y suis.
03:55 Je me souviens de la première, c'était au Vélodrome.
03:58 C'est vrai d'être en tant que spectateur, c'est déjà magnifique.
04:03 Mais d'y être sur la pelouse, j'ai dit là j'y suis, c'est quelque chose d'encore
04:08 plus magique.
04:09 Je me souviens, c'était le premier match en pré-saison contre le Milan.
04:13 C'est extraordinaire, maintenant il faut y aller à fond.
04:16 Après aussi, j'avais signé avec le coach Sampaoli, donc c'est vrai qu'il y a eu
04:22 un nouvel entraîneur, le temps de s'adapter.
04:24 Je pense qu'il faut aussi un petit temps d'adaptation, ça fait partie du sport aussi.
04:31 Tu n'as pas eu de doute quand le coach Sampaoli, le 1er juillet, quitte l'OM ? Tu vois un
04:38 autre coach qui arrive, un ancien défenseur central comme toi.
04:42 On savait très bien de par son passé qu'il jouait souvent à trois derrière.
04:47 Est-ce que tu t'es posé des questions sur le fait de rentrer dans les plans d'Igor
04:53 ? Tu dors ou pas ?
04:54 Non, pas plus que ça.
04:55 Je n'ai pas pensé à ça.
04:57 J'étais tellement heureux d'être là.
04:59 Pour moi, juste de représenter le logo de l'OM, c'était fantastique.
05:06 Je ne me suis pas posé de questions par rapport à ça.
05:07 Après, il y a une pré-saison, il faut s'entraîner le plus dur possible.
05:11 Le football, c'est sur le terrain que ça se joue.
05:17 Pour moi, c'était de faire une bonne pré-saison, d'essayer de donner le maximum et d'essayer
05:20 de gagner sa place.
05:22 De toute façon, ça passe par là, par les entraînements.
05:23 On a beaucoup parlé de la pré-saison, des difficultés que vous avez connues, parce
05:27 que c'était quand même assez chargé.
05:28 On comprend bien avec tes explications.
05:31 Je reprends celle de Valentin Rongier aussi.
05:34 Dans ce groupe, il y a des joueurs qui ont besoin de travailler aussi beaucoup physiquement
05:39 pour être vraiment au top de leur forme.
05:41 Donc toi, la préparation en mode italien, ça ne t'a pas plus dérangé que ça ?
05:45 Non, moi, ça ne m'a pas dérangé parce que j'ai eu pas mal d'entraîneurs italiens
05:49 avant.
05:50 C'est vrai que j'étais habitué à ce genre de préparation, où on court beaucoup.
05:56 Après, les préparations, elles sont toutes compliquées.
05:59 Il faut juste passer par là.
06:02 C'est sûr que ce ne sont pas les meilleurs moments, des fois.
06:05 Mais on a vu que ça nous a fait du bien.
06:07 Ça nous a donné pas mal de gaz pendant la saison.
06:10 Mais voilà, c'est des moments où il faut passer par là aussi.
06:13 Il y a des très bons moments dans cette saison.
06:16 On va en lister quelques-uns.
06:19 Déjà, le démarrage de la saison, parce que tu parles du match amical contre le Milan
06:24 AC qui ne s'était pas très bien passé.
06:26 Il y avait beaucoup de pression sur le premier match de championnat contre Reims, avec une
06:30 victoire de l'OM 4 buts à 1.
06:33 Ce match-là a été fondateur pour la série qui a suivi.
06:37 Vous faites 23 points sur 27 possibles.
06:40 C'est un des meilleurs débuts de saison dont vous auriez pu rêver.
06:43 C'est important d'avoir démarré comme ça cette saison ?
06:45 Oui, bien sûr.
06:46 On sait que les premiers matchs sont très importants.
06:49 Surtout quand on sortait d'une pré-saison, même si on se disait que le résultat n'était
06:54 pas le plus important.
06:55 On voyait qu'on avait quand même du mal.
06:57 C'est vrai que ce premier match nous a donné confiance.
07:00 Surtout de mettre 4 buts à la maison et de commencer à domicile.
07:03 C'était important aussi d'envoyer un bon signal.
07:06 Je pense que ça nous a donné de la confiance pour la suite.
07:10 C'est vrai que d'avoir pu enchaîner un bon début de saison, ça nous a fait du bien
07:13 aussi.
07:14 Vous avez passé une année très particulière avec cette coupure liée à la Coupe du Monde.
07:20 Il fallait enchaîner vite, vous n'aviez pas trop le temps de récupérer.
07:25 Il y a la Ligue des Champions qui est arrivée.
07:27 Qu'est-ce que ça te laisse comme goût cette Ligue des Champions avec une élimination
07:33 au final de toute compétition à l'occasion du dernier match, alors qu'à la mi-temps
07:37 de ce match contre Tottenham, vous étiez qualifié pour les huitièmes de finale ?
07:41 C'est vrai qu'on a vu qu'on n'était vraiment pas loin pour se qualifier.
07:44 Après, c'est le haut niveau.
07:46 Ça se joue souvent à des petits détails.
07:48 Surtout sur ce dernier match où on peut avoir des regrets.
07:53 Mais après, je pense que comme le dit très bien l'ogo, droit au but.
07:58 Je pense qu'à la fin, on a voulu aller mettre ce but.
08:01 Parce que pour nous, on voulait se qualifier à tout prix en Ligue des Champions.
08:04 Après, il y en a qui diront qu'on aurait pu attendre, pas attendre.
08:10 Mais si on met ce but, tout le monde nous dit que c'est énorme ce qu'on a fait.
08:14 On a vu, ça ne se joue à rien.
08:16 Une tête derrière, on perd.
08:17 C'est sûr qu'on était déçus d'être éliminés de toute compétition confondue.
08:22 Mais je pense que cet échec-là servira pour la suite.
08:25 On vous laisse donc avec cet échec.
08:29 Il y a un rebond magnifique avec deux matchs très importants qu'il fallait gagner comme
08:37 des hommes.
08:38 C'était le match de Lyon, puis le match de Monaco.
08:41 Je pense que le 26 mai 1993, ça reste comme le souvenir à jamais les premiers.
08:46 Ce match contre Lyon, pour toi, il gardera pour toujours une saveur particulière.
08:51 C'est un match où vous gagnez 1-0.
08:53 Tu marques le seul but du match.
08:55 Il y a eu une célébration exceptionnelle.
08:58 J'ai presque l'impression que c'est le joueur supporter qui, à ce moment-là, a explosé.
09:03 Oui, là, j'ai tout lâché.
09:06 Il y avait aussi de la frustration d'avoir été éliminé comme ça en Ligue des champions.
09:11 On sait aussi l'importance d'un Olympico et de pouvoir marquer en plus dans un match
09:19 contre l'Olympique lyonnais.
09:20 Pour moi, ce n'est que des bons souvenirs.
09:24 Surtout cette célébration, j'ai lâché d'avoir pu célébrer ça avec le virage.
09:30 C'était magnifique.
09:31 Deux buts pour toi cette saison.
09:33 Des buts qui comptent à chaque fois.
09:34 On a parlé de celui de Lyon, celui de Lille aussi.
09:37 Il est très important.
09:38 Les défenseurs ont un rôle particulier dans ce système de jeu qui a été initié par
09:43 Igor Thudor.
09:44 Il y a bien entendu en premier lieu la volonté de bien défendre.
09:48 Mais comme vous êtes à trois et qu'il y a pas mal de moments où ça peut coulisser,
09:54 vous apportez le surnombre sur les coups de pied arrêtés, mais pas que.
09:58 Il y a pas mal de phases de jeu aussi où on vous a vu vous rapprocher de la surface
10:02 adverse.
10:03 Le coach veut qu'on crée un surnombre.
10:05 Selon le côté.
10:06 Des fois, ça peut même venir des deux côtés.
10:08 C'est à la fois risqué, mais ça peut être payant.
10:12 Il aime bien que les défenseurs à gauche ou à droite apportent le surnombre pour essayer
10:19 d'apporter du danger devant le but.
10:21 Il y a eu pas mal de défenseurs qui ont marqué cette année.
10:25 C'est bien.
10:26 Pour ta première saison à l'Olympique de Marseille, tu finiras à 24 titularisations.
10:34 Deux matchs où tu es entré en jeu.
10:36 Comment tu juges tes premiers pas, tes premiers mois avec ce maillot et le blason, comme tu
10:44 l'as dit, droit au but ?
10:45 Pour moi, ça a été un rêve d'avoir pu jouer tous ces matchs à chaque fois, de rentrer
10:51 dans le stade Vélodrome.
10:52 Après, c'est vrai qu'il y a eu pas mal de petits pépins, de petites blessures.
10:57 Ça me laisse un petit goût amer par rapport à ça.
10:59 Surtout cette fin de saison où j'aurais aimé être là jusqu'au bout avec l'équipe.
11:05 C'est vrai que je suis assez déçu par rapport à ça.
11:09 Mais ça fait partie du sport.
11:10 Des fois, on ne peut pas...
11:12 Les blessures ou les petits accidents, on ne peut pas le gérer.
11:16 Mais d'avoir pu vivre ces moments, ça restera quand même un souvenir extraordinaire.
11:21 Le plus chaud, c'est au moment de la blessure de Clermont ?
11:24 Ou tu prends la pète sur la cheville ?
11:26 Oui, parce que je pense que jusqu'à la fin, je l'ai traîné.
11:29 Je le traîne encore un petit peu malheureusement.
11:31 Pendant de bonnes semaines, même en m'entraînant, j'avais toujours mal, des douleurs.
11:38 C'est vrai que ça a été un peu compliqué.
11:40 Je pense que la pause va me faire du bien pour bien la guérir, cette cheville, parce
11:44 que je n'ai pas eu trop le temps au final de la guérir.
11:46 Donc je pense que ça va me faire du bien.
11:49 Samuel, qu'est-ce qu'au final, on est partagé à la fin de la saison ?
11:53 Il y a des gens qui disent que c'est une bonne saison.
11:56 Il y en a d'autres qui disent que c'est un échec parce qu'il y a la Ligue des Champions,
12:01 vous ne passez pas le premier tour.
12:02 Il y a l'élimination contre Annecy.
12:05 Il y a la fin de saison, où vous perdez trois matchs sur quatre.
12:10 Comment toi tu le vis ? Comment vous, vous le vivez ?
12:13 Est-ce que c'est un échec ?
12:14 Est-ce que c'est une saison réussie ?
12:16 Ou est-ce qu'on est obligé de se situer entre les deux ?
12:18 Non, c'est assez difficile.
12:21 C'est vrai que je pense qu'on est quand même assez déçus.
12:24 Parce que je pense qu'il y avait quand même moyen de faire beaucoup mieux.
12:27 Surtout, je pense déjà par rapport à la Coupe de France.
12:31 Je pense que ça nous a fait mal au fond.
12:34 En tout cas, moi personnellement, je voyais, je pense qu'on avait le potentiel pour aller
12:42 au bout, surtout avec le parcours qu'on a fait.
12:44 Mais voilà, dans le foot, il n'y a jamais rien de fait.
12:47 Donc, ça a été une grosse déception.
12:50 Et après, par rapport au championnat, on a vu que dans le sprint final, on n'a pas
12:53 été à la hauteur, tout simplement.
12:54 Après, félicitations à Lens, ils ont été meilleurs que nous, il faut aussi l'admettre.
13:01 Mais nous, je pense que le match de Coupe de France et le sprint final, on n'a pas été
13:06 au niveau.
13:07 Honnêtement, à un moment donné, vous avez cru pouvoir aller chercher beaucoup plus gros
13:14 que ce que vous avez en fin de saison ?
13:16 Par exemple, on va se le dire clairement, Paris semblait être prenable à un moment
13:20 donné dans la saison, au mois de février, quand vous n'êtes pas loin.
13:25 Après le match de Coupe de France contre Paris, il y a beaucoup de gens qui se sont
13:29 pris à rêver, pourquoi pas, d'aller chercher un titre.
13:32 Oui, je pense que c'est normal d'avoir de l'ambition.
13:34 Mais comme j'ai toujours dit, nous, on a toujours pris les matchs les uns après les
13:37 autres.
13:38 Et c'est ce qu'il faut faire parce qu'on voit que chaque match, c'est la bataille.
13:42 Surtout quand on arrive vers la fin, on voit que chaque match, c'est compliqué.
13:47 Chaque équipe lutte pour le maintien, lutte pour les places européennes.
13:52 Bien sûr qu'on y a pensé, mais après, la vérité, c'est sur le terrain qu'il
13:59 faut le montrer.
14:00 Et toi, d'un côté, sur un plan personnel, tu es arrivé, je le rappelle, comme un joueur
14:07 qui a réussi à l'étranger, mais qui en France n'avait pas fait de carrière.
14:12 On t'a quitté après l'aventure d'Arla Vignon.
14:15 Il a fallu quand même que tu montres beaucoup.
14:19 Tu n'étais peut-être pas celui que les gens auraient coché en premier sur le 11
14:24 au niveau des défenseurs.
14:25 Et tu as réussi.
14:27 C'est dur pour un local à retourner le public et en faire vraiment un allié parce
14:35 que tout le monde a apprécié la saison de Samuel Gigo.
14:38 Après, je pense que c'est le football.
14:41 Surtout à Marseille, on s'est commencé.
14:42 D'un match à un autre, on peut très vite aller en haut, très vite en bas.
14:46 Donc il faut sans cesse se remettre en question, sans cesse montrer.
14:50 C'est ça le plus important.
14:53 Chaque match, il faut donner le meilleur de soi-même et essayer d'être le plus constant
14:57 possible.
14:58 J'espère faire toujours le maximum et mouiller le maillot.
15:02 Je pense que c'est le plus important.
15:04 L'entourage est important dans ces moments-là, soit pour ne pas faire en sorte que tu t'enflammes,
15:09 soit pour relativiser quand c'est un peu moins bien.
15:13 Oui, bien sûr.
15:14 C'est toujours important d'avoir la famille à côté.
15:17 On peut en parler avec eux.
15:19 Après, dans les moments plus compliqués, c'est surtout pour eux que c'est plus compliqué.
15:22 Parce qu'on est d'un côté, il y a toute la famille, les amis.
15:26 Mais bon, ça fait partie du jeu.
15:28 Il faut l'accepter aussi.
15:29 C'est comme ça.
15:30 C'est le sport.
15:31 Mais je pense aussi que l'échec, ça fait partie du jeu.
15:35 Il faut aussi s'en servir pour le futur.
15:39 Tu ne fais pas partie des plans des derniers matchs par rapport à ta blessure contractée
15:44 à Lille.
15:45 Mais comment tu sens le groupe, tes coéquipiers, dans cette fin de saison ? Est-ce que tout
15:50 le monde est un peu fatigué, aussi bien physiquement que mentalement ?
15:54 Oui, bien sûr.
15:55 Après, c'est normal.
15:56 Je pense que le groupe a été affecté.
15:58 Après, quand vous avez des objectifs en début de saison et qu'on n'a pas réussi
16:03 à les atteindre, c'est sûr que c'est compliqué à accepter.
16:08 Mais comme je vous l'ai dit, ça fait partie aussi du sport.
16:12 Il faut apprendre aussi.
16:13 Je pense que ces échecs-là vont nous aider pour la suite.
16:17 Tu parlais en début des supporters, de la relation.
16:22 Les 19 matchs de championnat sont joués à guichet fermé.
16:26 C'est la première année à l'OM, en plus avec le grand stade, avec une moyenne de
16:31 spectateurs de plus de 60 000.
16:34 Tu disais en off tout à l'heure le désespoir que tu avais eu de rater le dernier match
16:41 contre Brest.
16:42 Ce public, il est… Voilà, nous, il n'y a personne qui nous écoute.
16:46 C'est vraiment le meilleur de France.
16:48 100 fois, même d'Europe, on peut le dire.
16:51 C'est la vérité.
16:53 C'est incroyable, vraiment incroyable.
16:55 Ils sont toujours là derrière nous, à nous pousser.
16:59 C'est vrai qu'ils te donnent une force supplémentaire quand tu arrives dans ce stade,
17:05 qu'ils te poussent comme ça.
17:06 Franchement, c'est incroyable.
17:08 C'est vrai qu'ils ont été à la hauteur cette année.
17:10 Vraiment à la hauteur avec chaque match, même en Coupe de France, le stade était
17:15 plein.
17:16 Quand tu dis ça, plus que vous, tu penses ?
17:20 Oui, je pense que oui.
17:21 C'est vrai, par rapport à nos résultats au Vélodrome, on a eu du mal.
17:26 Surtout, je pense, en deuxième partie de saison, on a perdu pas mal de points.
17:32 Mais ils ne nous ont jamais lâchés, ils nous ont toujours encouragés.
17:35 C'est vrai que même le dernier match à domicile, de voir tous ces tifos, c'était
17:40 incroyable.
17:41 Ça ne donnait qu'une envie, c'était de jouer, je pense, comme tout le monde.
17:46 Mais voilà, ils ont été encore une fois incroyables.
17:48 Et comment ça se passe pour toi dans la vie de tous les jours, quand tu es au contact
17:52 des supporters, que ce soit ici ou dans ta région d'origine, qui n'est pas très
17:59 loin de là ? Je sais que tu dois être amené à croiser des gens quasiment tous les jours.
18:04 Oui, c'est clair, pour moi, ça change.
18:06 Parce que j'ai pas l'habitude.
18:07 Moi, d'habitude, je sors en claquette, chaussette, chez moi.
18:10 C'est vrai que je vois que les gens me reconnaissent, mais après, c'est toujours avec gentillesse,
18:18 respect.
18:19 Après, moi, je suis quelqu'un d'assez tranquille, donc je reste souvent dans mon coin.
18:22 Je ne bouge pas trop en général, donc ça va.
18:24 Mais non, les gens sont très gentils.
18:26 C'est bizarre de dire ça, parce que la saison 2022-2023 n'est pas encore terminée
18:30 officiellement.
18:31 Mais toi, tu dois être plein fort sur la saison prochaine, et donc avec des perspectives
18:37 où il va falloir être prêt très vite.
18:39 Oui, bien sûr.
18:40 Après, comme je dis, il faut bien récupérer d'abord pour ensuite bien se préparer.
18:47 Un gros objectif en début de saison, c'est de se qualifier pour la Champions League
18:52 avec ses tours préliminaires.
18:53 La déception aussi, elle peut venir de ce fait de devoir passer par deux tours de qualification
19:02 avant d'être sûr.
19:03 Parce que c'est plus compliqué quand il y a une incertitude, même si vous voulez faire
19:08 le taf.
19:09 Oui, voilà.
19:10 Si on se qualifie, au final, ce sera un objectif atteint.
19:12 On pourra dire ça, parce que c'est de mettre le club en Champions League.
19:16 Mais ce sera des matchs compliqués.
19:18 Il faudra être prêt d'entrer et passer ses deux tours.
19:23 Comment ça va se passer l'inter-saison pour Samuel Gigo ? Comment on va couper, décompresser
19:31 pour recharger les batteries ?
19:32 Moi, je suis tranquille en famille.
19:34 D'être dans la région, ça me suffit amplement.
19:37 Tu prends tellement de temps aussi.
19:39 C'est ça.
19:40 Je ne vais plus trop prendre l'avion.
19:41 Maintenant, je suis tranquille.
19:42 Je reste ici.
19:43 J'ai mon fils, ma famille.
19:44 Je profite avec eux tranquillement.
19:46 On va terminer cet entretien sur ces mots en confirmant bien entendu que tu es marseillais
19:57 et que tu devrais être, même si le foot, on sait que ça va très vite, à la reprise
20:04 à la fin du mois de juin.
20:05 J'espère.
20:06 S'ils veulent toujours de moi, je serai là.
20:07 Toi, avec le coach, j'ai l'impression que ça s'est plutôt bien passé cette année.
20:12 Oui, après, c'est mon entraîneur.
20:15 Quand je dis ça, ce n'est pas pour dire qu'avec d'autres, ça ne s'est pas bien passé.
20:21 C'est dans ce sens-là.
20:22 C'est sa manière de voir le football, de nous adapter.
20:28 C'est toujours pareil.
20:29 Après, le plus important pour moi, c'est de toujours donner le meilleur de soi-même
20:33 pour le maillot et de ne pas tricher.
20:35 Après, je pense que cette année, on n'a pas triché parce que je pense que même s'il
20:39 y a eu des matchs compliqués, difficiles, on a toujours tout donné sur le terrain.
20:43 Je pense que ça, on ne peut pas nous le reprocher de ne pas avoir mouillé le maillot.
20:46 Après, bien sûr, il y a eu des matchs très compliqués où on a peut-être passé au
20:50 travers.
20:51 Mais en tout cas, il y a toujours eu du spectacle, la plupart des matchs.
20:54 Même pour nous, défenseurs, c'est compliqué parce que le but, c'est de bien défendre
20:59 d'abord, mais ça part un petit peu dans tous les sens.
21:01 Je pense que les supporters ont apprécié, même si cette fin de saison, elle nous laisse
21:06 un goût très américain.
21:07 Et de Def Central à Def Central, il t'a appris des choses quand même ?
21:10 Oui, bien sûr.
21:11 Bien sûr, que ce soit dans le positionnement, tout ça.
21:13 Mais après, comme je l'ai dit, j'avais travaillé avec des Italiens aussi, l'adjoint de Conte
21:17 que j'ai eu.
21:18 Donc, c'est un peu le même style de jeu.
21:22 Mais après, il nous a aidé énormément, que ce soit dans les 1 contre 1 avec lui,
21:26 d'avoir du courage, de ne pas avoir peur de faire du 1 contre 1 sur tout terrain.
21:30 Je pense qu'il ne faut pas être peureux, surtout au vélodrome.
21:33 Mais non, bien sûr, on a progressé dans pas mal de points avec lui.
21:37 Et je te pose une dernière question, parce que c'est vrai qu'on en a déjà parlé en
21:40 conférence de presse.
21:41 Tu nous confirmes, à la fin de cet exercice, que vous vous êtes fait une famille à l'intérieur
21:48 du groupe, avec la famille des défenseurs Centraux.
21:51 Je regardais tout à l'heure les statistiques, le nombre de minutes jouées.
21:55 Avec Eric Bailly qui a joué un peu moins sur la deuxième partie de saison, vous êtes
22:01 quatre, vous avez partagé le temps de jeu, mais toujours avec bienveillance, j'ai l'impression.
22:07 Toujours, toujours.
22:08 Mais ça paraît compliqué vu de l'extérieur.
22:10 Oui, c'est vrai que les gens peuvent se dire qu'ils sont en concurrence, mais non, vraiment
22:14 pas.
22:15 On s'entend tous très bien, on est heureux d'être ensemble.
22:20 Et c'est vrai que, comme je l'avais déjà dit, celui qui joue, on est heureux pour lui.
22:24 Qu'il puisse aider l'équipe, c'est le plus important.
22:27 Et celui qui est sur le banc, il encourage toujours son copain à donner le meilleur
22:32 de soi-même.
22:33 On est toujours contents pour les collègues qui jouent.
22:35 Merci beaucoup Samuel Gicot.
22:37 Franchement, ça a été un plaisir.
22:38 On te souhaite un bon rétablissement total, final.
22:44 Et on te retrouvera avec ton âme de guerrier, de footballeur, mais de guerrier avec plaisir
22:51 et avec le sourire.
22:52 C'est gentil.
22:53 Merci à vous.
22:54 Merci beaucoup.
22:55 [Musique]