• l’année dernière
Retrouvez un point complet sur l'actualité parlementaire et politique de la semaine en présence de Claude Malhuret, sénateur de l'Allier et président du groupe Les Indépendants - République et Territoires.

Parlement Hebdo, c´est le tour d´horizon complet d'une semaine au Parlement. Chaque vendredi, Kathia Gilder (LCP-Assemblée nationale) et Alexandre Poussart (Public Sénat) passent en revue les événements et les discussions - en séance ou en commission - qui ont animé les débats. Une mise en perspective analysée en plateau par une personnalité politique.

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News
Transcription
00:00 Générique
00:02 ...
00:08 -Bonjour à tous.
00:09 Heureux de vous retrouver pour "Parlement hebdo",
00:12 l'émission qui revient sur l'actualité.
00:14 -Cette semaine, nous accueillons Claude Maluray.
00:17 -Bonjour. -Vous êtes sénateur de l'Allié
00:20 et président du groupe Les Indépendants,
00:22 république et territoire au Sénat,
00:24 les sénateurs de droite qui se disent constructifs.
00:27 A la une, cette semaine, ce bras de fer politique
00:30 qui continue à l'Assemblée nationale
00:32 entre la majorité présidentielle et les oppositions
00:35 autour de la réforme des retraites et de la proposition de loi
00:38 du groupe Lyot. L'article d'abrogation
00:40 de la retraite à 64 ans a été rejeté en commission.
00:43 La mesure sera réintroduite le 8 juin
00:46 dans l'hémicycle de l'Assemblée,
00:48 mais la présidente de l'Assemblée nationale
00:50 devrait déclarer irrecevable cette mesure sur le plan financier.
00:54 Le Sénat poursuit son travail autour de la démission
00:57 des pressions et des violences de l'extrême droite.
01:00 Le préfet de l'Ouat et les sous-préfets de Saint-Nazaire
01:03 ont été entendus par les sénateurs.
01:05 Une proposition de loi pour mieux protéger nos élus
01:08 a été présentée par la majorité de droite et du centre du Sénat.
01:11 On parlera de la commission d'enquête du Sénat
01:14 sur le réseau social chinois TikTok,
01:16 dont vous êtes le rapporteur, Claude Maluret.
01:19 Les sénateurs tentent de faire la lumière
01:21 sur la stratégie d'influence de Pékin via ce réseau social.
01:25 -D'abord, le sujet de la semaine, les retraites.
01:27 Le départ à 64 heures est pour l'instant maintenu
01:30 puisqu'en commission parlementaire, la majorité a vidé
01:33 le texte de Lyott de son article clé,
01:36 celui qui visait précisément à abroger
01:38 la mesure phare de la réforme.
01:40 Les oppositions dénoncent des magouilles
01:43 qui visent à empêcher le vote en séance publique
01:46 la semaine prochaine.
01:47 Explication avec Marco Pommier.
01:49 -Pour 38, contre 34...
01:53 -A quatre voix près, la majorité et les Républicains
01:56 rejettent l'abrogation de la retraite à 64 ans.
01:59 Dans une salle pleine à craquer et sous tension,
02:02 la NUPES a défendu le retour aux 62 ans.
02:06 -Cette proposition de loi est de salubrité publique
02:09 parce qu'elle vient effacer une régression méprisable,
02:12 injustifiée et injustifiable.
02:14 -Le camp présidentiel, lui, dénonce l'arnaque
02:17 de la proposition de loi défendue par Charles de Courson.
02:20 -Tout le monde sait, dans cette salle,
02:22 que jamais cette proposition ne sera votée au Sénat.
02:25 Tout le monde sait, dans cette salle,
02:28 que cette proposition est inconstitutionnelle.
02:30 -Après une victoire d'étape pour le camp présidentiel,
02:33 la gauche tente une contre-attaque en déposant
02:36 jusqu'à 3 000 amendements pour empêcher les débats
02:39 d'aller à leur terme. Le bureau de la commission
02:42 décide de ne pas les examiner.
02:44 "Obstruction", dit la majorité.
02:46 Colère de la gauche contre la présidente de la commission.
02:49 -Le rôle de parlementaire ne sert plus à grand-chose.
02:52 Nous le constatons et donc, nous partons.
02:54 -La nupes claque la porte.
02:56 La proposition de loi est vidée de sa substance,
02:59 mais le groupe Lyott ne désarme pas.
03:01 -Je déposerai un amendement, absolument,
03:04 pour, non pas réécrire,
03:08 mais pour remettre le texte initial.
03:12 Voilà.
03:13 -Réintroduire l'abrogation des 64 ans par amendement.
03:16 Objectif, obtenir un vote sur cette mesure
03:19 jeudi prochain dans l'hémicycle.
03:21 Un scénario peu probable,
03:22 la présidente de l'Assemblée nationale
03:25 s'apprête à brandir le coupet de l'irrecevabilité financière
03:29 au titre de l'article 40 de la Constitution.
03:32 -Je regarderai l'amendement formellement
03:34 quand il sera déposé, s'il est déposé.
03:37 S'il revient dans l'hémicycle,
03:39 je prendrai mes responsabilités.
03:41 -Déterminé à maintenir la pression,
03:44 Charles de Courson n'exclut pas le dépôt
03:46 d'une nouvelle motion de censure.
03:48 -Claude Mallouret,
03:49 quand vous regardez ce qui s'est passé
03:52 en Commission des affaires sociales,
03:54 qu'est-ce que ça vous inspire ?
03:56 Est-ce que pour vous, la majorité présidentielle
03:59 a eu peur du vote ?
04:00 -Quand je regarde ça, je me dis...
04:02 Je me fais une première réflexion,
04:04 je suis content d'être sénateur.
04:06 Ils sont en train de transformer,
04:08 je plaisante pas, l'Assemblée nationale
04:11 en un guignol.
04:12 Et c'est très grave.
04:14 -Vous trouvez que c'est indigne d'élus de la République ?
04:17 -Bien sûr, depuis les dernières élections législatives,
04:21 la France indigne, la France insoumise,
04:23 comme il s'appelle... -Quand vous dites "ils",
04:25 vous visez... -Ceux que j'appelle
04:27 la France indigne, qui ont décidé
04:29 de discréditer l'Assemblée nationale,
04:32 de la transformer en ZAD,
04:33 de discréditer nos institutions,
04:35 parce que c'est ce qu'ils souhaitent,
04:38 parce qu'ils veulent la fin de la Ve République
04:41 et bien entendu, ils n'y arriveront pas,
04:43 mais c'est leur but.
04:44 Ça fait 9 mois que ça dure,
04:46 que régulièrement, cette loi, comme les lois précédentes,
04:49 donne lieu à des affrontements en commission
04:52 dans l'hémicycle que tous les Français regardent,
04:55 au point qu'aujourd'hui, quand je rentre chez moi
04:57 dans l'Allier, je vois de plus en plus de gens
05:00 qui me disent "j'irai pas voter la prochaine fois,
05:03 "j'irai pas voter pour ce théâtre de guignols",
05:05 ce qui veut dire que ça porte petit à petit
05:08 un coût de plus en plus grave à nos institutions.
05:11 Je parle de LFI, parce que les gens ne veulent plus…
05:14 Petit à petit, ils perdent de l'influence,
05:16 si on suit les dernières sélections législatives,
05:19 les derniers sondages, ils se tirent aussi une balle dans le pied.
05:22 Mais ils sont en train de discréditer nos institutions
05:26 et ce qui se passe là est la preuve même.
05:28 Vous l'avez dit dans le reportage,
05:30 cette loi, nous le savons depuis le début,
05:33 vous le savez depuis le début,
05:34 et comme les chaînes de télé et de radio,
05:37 on parle depuis le début, ça fait 2 mois que ça dure,
05:40 et on sait que cette loi n'a aucune chance de passer
05:43 et qu'elle est inconstitutionnelle.
05:45 Tout ce qui se passe depuis 2 mois,
05:47 c'est uniquement fait pour coincer, pour ennuyer le gouvernement,
05:52 mais tous ceux qui la font, qui la proposent,
05:55 savent parfaitement qu'elle ne passera pas.
05:57 Ce qu'il faut aussi dire, ce que je voudrais dire,
06:00 c'est que vous avez cette entreprise de démolition
06:03 de la part de l'extrême-gauche,
06:05 que l'extrême-droite regarde avec délices,
06:08 c'est l'araignée qui regarde la mouche
06:10 qui va venir se prendre dans sa toile,
06:12 et on voit bien que c'est eux qui montent,
06:15 et à droite, une partie de la droite,
06:17 vous avez des idiots utiles.
06:19 Pourquoi je dis que je suis content d'être sénateur ?
06:22 Parce que les idiots utiles de Lyott,
06:24 je pense qu'ils devraient se méfier,
06:26 on n'a jamais raison, c'est jamais bon
06:28 de se faire applaudir par ses ennemis.
06:31 Au Sénat, la droite, et notamment les Républicains,
06:34 ont une attitude digne qui consiste à dire
06:36 qu'ils vont s'en sortir d'un jour à l'autre.
06:39 – Est-ce qu'il n'y a pas aussi une entreprise
06:41 d'empêchement de la part de la majorité présidentielle
06:45 et du gouvernement, d'un vote de l'Assemblée nationale
06:48 sur cette réforme de retraité ?
06:50 Est-ce que ce n'est pas ça, au fond, le problème de cette crise ?
06:53 Est-ce que ce n'est pas un problème démocratique ?
06:56 – À partir du moment où cette loi n'a aucune chance,
06:59 cette loi est inconstitutionnelle,
07:01 pourquoi le gouvernement, pourquoi la majorité présidentielle
07:05 n'a pas l'intention d'aller, de continuer ce théâtre d'ondes,
07:09 de continuer ce guignol qui, de toute façon,
07:11 au bout d'un certain temps, sera arrêté soit par le Sénat,
07:15 et évidemment qu'elle ne sera pas votée par le Sénat,
07:18 soit par le Conseil constitutionnel,
07:20 et évidemment qu'elle sera arrêtée par le Conseil constitutionnel,
07:24 puisqu'elle est inconstitutionnelle.
07:26 On ne va quand même pas reprocher à la majorité de dire
07:29 "on va abréger les choses parce que ce que vous faites
07:32 n'a rien à voir avec la réalité".
07:34 – La question est, est-ce que la loi sur la retraite
07:37 est une loi qui est adoptée par un gouvernement ?
07:40 Est-ce que c'est une loi qui est adoptée par un gouvernement ?
07:43 Est-ce que c'est une loi qui est adoptée par un gouvernement ?
07:46 Est-ce que c'est une loi qui est adoptée par un gouvernement ?
07:50 Est-ce que c'est une loi qui est adoptée par un gouvernement ?
07:53 – Je ne sais pas, je ne sais pas.
07:55 – Je ne sais pas, je ne sais pas.
07:57 – Je ne sais pas, je ne sais pas.
07:59 – Je ne sais pas, je ne sais pas.
08:01 – La loi sur la retraite, elle a été faite par De Gaulle.
08:04 Elle a été faite par De Gaulle pour éviter l'impuissance
08:07 de la Troisième République.
08:09 Le 49-3, il est fait pour éviter les gouvernements
08:12 de la Troisième République qui se changeaient tous les deux mois
08:16 parce qu'ils se faisaient mettre en minorité.
08:19 Et par conséquent, c'est une des forces de la Ve République.
08:22 Alors qu'on l'utilise, que tous les partis politiques,
08:25 que toutes les majorités l'ont utilisé,
08:27 et évidemment à toutes les majorités, on leur a dit
08:30 aujourd'hui qu'avant il n'y avait rien de nouveau.
08:33 – Après l'utilisation du 49-3, on a observé que la mobilisation
08:36 populaire s'était accentuée, qu'il y a eu beaucoup de manifestations
08:40 et cette fois la chef du groupe, la France Insoumise,
08:43 appelle le 6 juin à mettre la pression populaire maximum
08:47 sur le gouvernement.
08:48 Elle dit, est-ce que vous pensez que cette contestation
08:51 allumée il y a quelques mois sur la réforme de retraite va s'éteindre ?
08:55 – Oui, je pense qu'ils ont perdu.
08:57 Ils ont perdu le combat législatif, ils n'ont pas tout à fait perdu
09:01 parce qu'ils ont réussi à discréditer l'Assemblée nationale,
09:04 mais ça passe seulement pour cette loi.
09:07 Depuis 9 mois, ils la transforment, comme je disais, en une ZAD,
09:10 une zone à délirer d'ailleurs, à mon avis.
09:13 Mais sur ce thème-là, ils ont perdu, je pense, là aussi,
09:16 quand je rentre chez moi le week-end et que je discute
09:19 avec les gens de mon département, je pense que la situation
09:23 n'est pas la même qu'elle l'était il y a un mois ou deux.
09:26 Le vote a eu lieu, ou le vote n'a pas eu lieu comme vous voudrez,
09:30 mais enfin le 49-3 a eu lieu, et la motion de censure a eu lieu,
09:33 parce que quand vous dites qu'il n'y a pas de vote,
09:36 il y a quand même une motion de censure qui a été déposée
09:40 et qui n'a pas été votée, c'est un vote, ça.
09:42 Et aujourd'hui, je pense que les gens, je crois,
09:45 les gens que je vois, pas tous bien entendu,
09:48 il y en a qui continuent à être extrêmement contents,
09:51 mais se disent, et je crois que les gens ont compris,
09:54 et je l'ai vu beaucoup dans les médias,
09:56 tout le monde a compris que le système ne pouvait pas continuer,
10:00 qu'il était déficitaire, alors on n'est pas contents
10:03 de la solution, mais je pense que les gens envoient le gouvernement
10:06 et se disent que c'est joué, passons à autre chose.
10:09 -Claude Maluret, on va parler des violences à l'encontre des élus,
10:13 puisque après la démission du maire de Saint-Brévin,
10:16 victime de la violence de l'extrême droite,
10:19 les sénateurs ont auditionné le préfet de Loire-Atlantique
10:23 de Saint-Nazaire sur l'accompagnement de ce maire
10:25 par l'Etat dans cette affaire, un accompagnement
10:28 qui est pointé du doigt.
10:29 Et cette semaine, la majorité de droite et du centre du Sénat
10:33 a fait des propositions pour mieux protéger nos élus
10:36 de ces violences. Les explications de Jonathan Dupriès.
10:39 -Les explications des hauts fonctionnaires
10:42 étaient très attendues par les sénateurs.
10:44 Deux semaines après la démission du maire de Saint-Brévin,
10:47 le préfet de région Pays de la Loire et le sous-préfet de Saint-Nazaire
10:52 ont accusé le préfet d'avoir menti sur la tenue
10:54 de réunions publiques préalables à l'installation
10:57 d'un centre d'accueil pour migrants au sein de l'école de sa ville.
11:01 -Quand il dit qu'il a organisé des réunions publiques,
11:04 c'est pas de la part d'un préfet.
11:06 Mentir effrontément, on a toutes les preuves.
11:09 Si je lui ai demandé la date, il pourra pas en fournir.
11:12 -Face au sénateur, le préfet a tenu à réaffirmer
11:15 qu'au contraire, l'Etat n'avait pas manqué à ses devoirs
11:18 et avait toujours soutenu le maire, menacé par des groupuscules
11:21 de droite. -Nous avons, la gendarmerie,
11:23 le sous-préfet et moi-même, je crois,
11:26 accordé une attention immédiate et requise au maire.
11:29 Je ne crois pas que l'Etat ait oublié de soutenir
11:32 un maire lâchement ciblé par un incendie.
11:34 -Les sénateurs ont essayé de comprendre.
11:36 Une fois le domicile de Yannick Morais incendié,
11:39 quel soutien l'Etat a-t-il pu apporter au maire de Saint-Brévin ?
11:43 Un coup de téléphone, selon le sous-préfet,
11:45 mais pas davantage. -Est-ce que l'un ou l'autre,
11:48 vous êtes allés à Saint-Brévin pour témoigner
11:51 de l'état au maire de Saint-Brévin ? -J'ai eu le maire
11:54 le jour de l'incendie.
11:55 Euh...
11:56 Je n'ai pas perçu de demande particulière de sa part
12:01 à ce moment-là, peut-être à tort, mais j'ai pas ensuite eu le réflexe
12:06 de l'appeler pour lui dire "je viens chez vous", c'est exact.
12:09 -L'audition des hauts fonctionnaires n'a pas convaincu
12:12 les parlementaires, mais l'affaire du maire de Saint-Brévin
12:15 a touché la Chambre haute, qui entend légiférer à nouveau
12:19 la sécurité des élus et durcir les peines
12:21 envers leurs agresseurs. -Le maire,
12:23 c'est pas Mme Michou ou M. Dupont,
12:25 c'est l'incarnation de l'Etat, donc il représente l'autorité,
12:30 et on ne peut pas tolérer d'être dilettante
12:33 avec des gens qui portent atteinte à la République et à la démocratie,
12:37 ce n'est que ça. -Cette proposition de loi
12:40 sera examinée au début de la prochaine session parlementaire,
12:43 à l'automne. -Claude Maluret,
12:45 est-ce que l'Etat, dans cette affaire, a tardé
12:48 à accompagner le maire de Saint-Brévin
12:50 qui était victime des pressions de l'extrême droite ?
12:53 -Je suis incapable de répondre.
12:55 Je ne connais pas les détails de l'affaire.
12:57 Comme vous le voyez, il y a une commission du Sénat
13:00 qui se penche dessus, et ça a l'air compliqué.
13:03 Je ferai confiance aux conclusions de la commission.
13:06 Je ne peux pas vous dire quelles sont les responsabilités.
13:09 -Est-ce qu'il faut durcir les sanctions pénales
13:12 contre les auteurs de violences contre les élus ou pas ?
13:16 -Ecoutez, je l'ai demandé dans une question au gouvernement
13:19 il y a une quinzaine de jours, et je pense effectivement
13:23 qu'il faut défendre les élus.
13:26 Est-ce qu'ils ne sont pas assez défendus aujourd'hui ?
13:30 Il y a quand même un certain nombre de mécanismes,
13:33 un certain nombre de mesures.
13:35 Si on retrouve les auteurs de l'incendie,
13:37 ils vont s'en souvenir.
13:38 -Donc il faut durcir les sanctions.
13:41 -Et je pense... Alors, pourquoi durcir les sanctions ?
13:44 Je ne pense pas qu'on soit dans une société,
13:47 et je suis peut-être en désaccord avec beaucoup de gens,
13:51 je ne suis pas certain du tout
13:52 qu'on soit dans une société plus violente qu'avant.
13:55 Je pense même que si vous consultez les historiens,
13:58 sur le long terme, les historiens vous disent
14:01 que la société a tendance à se pacifier.
14:03 Après tout, je préfère vivre dans notre époque
14:06 qu'à l'époque de mes parents
14:07 avec les dizaines de millions de morts de la Deuxième Guerre mondiale
14:12 ou que mes grands-parents
14:13 avec les millions de morts de la Première Guerre mondiale.
14:16 Quand j'étais enfant, les enfants étaient battus.
14:19 Aujourd'hui, vous donner une gifle à un enfant,
14:22 c'est scandaleux.
14:23 Les martinets étaient en vente libre,
14:26 dans les drogueries,
14:29 et après, presque chaque famille avait un martinet chez elle,
14:32 et de temps en temps, on s'en servait.
14:34 Je vous parle d'un temps qui n'est pas si ancien que ça,
14:38 où il y avait des violences intra-familiales,
14:40 et il y a toujours des violences intra-familiales,
14:43 notamment des violences sexistes,
14:45 mais je pense que plus ça va, plus elles font scandale,
14:49 et plus, en revanche, sur les institutions,
14:53 et pas seulement les élus, sur les forces de l'ordre,
14:56 vous le voyez, on le voit régulièrement sur vos écrans,
14:59 la contestation des institutions,
15:02 la contestation de la démocratie
15:05 et de ceux qui la représentent,
15:07 me semble être en augmentation,
15:09 et l'une des…
15:12 vous connaissez mon opinion là-dessus,
15:15 l'une des raisons, c'est aussi la montée des réseaux sociaux.
15:19 Obama dit, dans "The Atlantic", il y a quelque temps,
15:22 Obama, qui connaît bien le sujet,
15:24 dit "les réseaux sociaux sont devenus
15:26 une des principales menaces pour notre démocratie".
15:28 Moi-même, il se trouve que ça ne me fait rien,
15:30 donc je ne vais pas porter de pain,
15:31 j'ai reçu au moment des gilets jaunes, au moment des Covid,
15:34 des centaines, je dis bien des centaines, de menaces de mort,
15:37 et je ne suis pas le seul,
15:39 les députés, mes collègues parlementaires
15:42 ont eu leur permanence saccagée et tout.
15:44 Donc augmenter les sanctions pénales,
15:46 ça peut diminuer cette défiance sur les réseaux sociaux ?
15:49 Je ne pense pas que c'est la solution radicale et définitive,
15:53 mais marquer le coup et dire…
15:56 puisque aujourd'hui, les institutions
15:58 sont plus attaquées qu'avant, que la démocratie,
16:00 qui est attaquée non seulement de l'intérieur,
16:02 mais de l'extérieur par les régimes autoritaires,
16:04 enfin, je ne fais pas de dessin,
16:06 donc la démocratie est beaucoup plus en danger
16:08 qu'elle ne l'était après 1990,
16:09 quand les régimes autoritaires se sont effondrés.
16:12 La défense d'aujourd'hui est donnée un certain nombre de signaux
16:15 pour faire notamment réfléchir les plus idiots
16:19 qui n'ont pas encore compris que ça peut leur coûter plus cher.
16:21 Je ne pense pas que ce soit la mesure radicale et définitive,
16:25 mais elle marque le coup
16:26 et je suis plutôt partisan de cette mesure.
16:29 – Allez, on va poursuivre cette émission
16:30 en regardant l'agenda de la semaine prochaine au Parlement.
16:33 [Générique]
16:39 À l'Assemblée le 7 juin, ce sera le vote solennel
16:41 de la loi de programmation militaire
16:44 qui donne plus de moyens aux armées face notamment aux cybermenaces.
16:48 Et puis le 8 juin, la proposition de loi de Lyon
16:52 dont on a parlé justement pour abroger le recul
16:54 de l'âge de départ à la retraite.
16:56 Elle sera examinée cette fois-ci en séance.
16:58 – Au Sénat, mardi 6 juin, ce sera le début de l'examen
17:01 du projet de loi d'orientation du ministère de la Justice.
17:04 Un texte qui augmente le budget de la Justice
17:05 et qui crée 10 000 postes supplémentaires
17:08 dans l'institution judiciaire.
17:09 Mardi, les sénateurs auditionneront également
17:12 la ministre en charge des Professions de santé,
17:14 Agnès Firmin-Lebaudot, sur la fin de vie,
17:16 car c'est elle qui va porter le projet de loi sur la fin de vie.
17:20 Et puis jeudi 8 juin, au Sénat,
17:22 la commission d'enquête sur le réseau social chinois TikTok
17:25 et sa stratégie d'influence auditionnera les dirigeants de TikTok.
17:30 Et justement, on va parler de ce sujet, Claude Maluret,
17:31 puisque vous êtes rapporteur de cette commission d'enquête.
17:34 On va regarder un extrait d'une audition
17:36 de votre commission d'enquête,
17:37 l'audition du député européen Raphaël Glucksmann.
17:41 Il revenait sur la décision de la commission européenne
17:43 de bannir l'utilisation de TikTok à ses salariés,
17:47 mais selon lui, l'Union européenne n'explique pas assez clairement
17:51 pourquoi elle cible ce réseau social chinois.
17:53 On va l'écouter.
17:54 – On a reçu une note confidentielle, je ne suis pas allé la partager,
17:59 mais je n'ai pas le droit de le faire publiquement,
18:01 qui explique les risques.
18:03 Elle n'a pas été communiquée publiquement.
18:06 Et alors ça, c'est une vraie question.
18:09 C'est-à-dire, il n'y a pas de volonté d'expliquer publiquement
18:14 pourquoi on cible spécifiquement TikTok.
18:16 C'est de toute façon une mesure de précaution,
18:23 c'est-à-dire que c'est fondé sur l'idée de risque.
18:26 Ce n'est pas fondé sur des preuves d'espionnage avérées,
18:34 même s'il y en a.
18:35 Ces risques sont conséquents,
18:39 et le fait de ne pas les partager, à mon avis,
18:44 est problématique politiquement, démocratiquement,
18:48 et relève d'une politique européenne depuis longtemps,
18:52 qui est de ne pas antagoniser la Chine.
18:57 – Claude Malheuret, est-ce que l'Union européenne est trop tendre
19:00 avec ce réseau social TikTok, pour ne pas froisser la Chine ?
19:04 – Je dirais surtout qu'elle est prudente, peut-être un peu timorée.
19:10 Elle a quand même un mérite,
19:13 c'est que jusqu'à présent personne n'a rien fait,
19:16 et que c'est la première à avoir fait quelque chose.
19:18 Deuxièmement, elle fait ce qu'elle peut
19:22 parce qu'elle interdit l'application à tous ses fonctionnaires,
19:25 mais elle n'a pas le droit d'interdire
19:26 dans les différents pays européens, elle seule.
19:29 Donc, elle fait sa partie du job.
19:32 Et d'ailleurs, elle a montré l'exemple,
19:34 puisque depuis, dans les jours qui ont suivi,
19:36 pratiquement tous les pays européens, y compris en France,
19:38 ont pris la même décision.
19:41 Donc, Raphaël Glucksmann a raison,
19:44 pourquoi elle ne va pas plus loin ?
19:46 D'abord parce qu'elle ne peut pas,
19:47 mais pourquoi elle n'explique pas publiquement ?
19:49 Et c'est là qu'elle est prudente,
19:51 c'est parce qu'elle sait la raison pour laquelle elle interdit.
19:56 C'est parce qu'il y a un transfert massif de données
19:59 des utilisateurs de TikTok dans tous les pays occidentaux, en Chine.
20:03 Et d'ailleurs, TikTok a été forcé, à la suite de fuites
20:06 qui ont eu lieu à la fin de l'année dernière,
20:08 TikTok a été forcé de le reconnaître.
20:09 Et quand vous savez qu'en Chine, les sociétés de Bytedance,
20:13 qui est la maison de TikTok,
20:14 sont avec des cellules du Parti communiste à l'intérieur,
20:17 comme toutes les grandes sociétés chinoises,
20:20 vous avez là un risque d'espionnage
20:24 à partir du transfert de données qui est majeur.
20:26 Pourquoi la Commission européenne ne le dit pas ?
20:28 Parce qu'elle ne veut pas envenimer,
20:30 c'est un problème diplomatique,
20:31 les rapports avec Pékin.
20:32 Mais la réalité, tout le monde la connaît,
20:34 c'est un transfert de données réel
20:36 et qui, demain, peut donner lieu à de l'espionnage.
20:38 Justement, certains pays ont été jusqu'à aller interdire
20:42 l'usage de TikTok dans leur Parlement.
20:44 Est-ce qu'il faudrait le faire à l'Assemblée, au Sénat,
20:46 et pourquoi pas même dans toute la France ?
20:47 Vous seriez pour ?
20:49 J'attends la fin de la commission d'enquête
20:52 pour voir les recommandations qu'on fera.
20:55 Moi, je crois que, dans un premier temps,
20:59 le fait de l'interdire
21:03 aux fonctionnaires de l'État ou aux fonctionnaires en général,
21:08 c'est important.
21:10 Moi, si on me demandait un conseil,
21:13 si des collègues, sénateurs ou députés me demandaient un conseil,
21:16 c'est surtout ne téléchargez pas cette application.
21:19 Maintenant, évidemment, il faut toujours peser la balance
21:24 dans un pays démocratique,
21:26 entre les précautions à prendre et les dangers à combattre
21:30 et la liberté d'expression.
21:32 Donc, je pense que, de ce point de vue-là,
21:33 il faut aller plus, comme je l'ai fait,
21:35 je vous rappelle l'affaire "Russian Today" et Spoutnik,
21:40 j'ai demandé depuis 2018
21:43 l'interdiction de RT et de Spoutnik en France,
21:46 qui sont des organes de désinformation du FSV, de Poutine,
21:50 et on m'a dit à l'époque,
21:51 "Mais vous n'y pensez pas, liberté d'expression."
21:53 Le jour où Poutine a envahi l'Ukraine,
21:55 le lendemain, RT et Spoutnik ont été interdits
21:57 et on a compris ce que c'était.
21:59 Mais vous avez toujours...
22:00 Je pense qu'il faut être plus ferme,
22:03 mais il faut en même temps expliquer beaucoup,
22:04 parce que, immédiatement, vous avez le réflexe
22:06 "liberté d'expression".
22:07 – Jeudi prochain, vous allez auditionner les dirigeants de TikTok.
22:10 Quelles questions vont être posées, se posent dans cette audition ?
22:14 – J'ai des multiples questions à leur poser.
22:16 – Mais quel est l'enjeu ?
22:17 – Eric Garandot, par exemple, l'ex-directeur des affaires publiques.
22:21 Eric Garandot, directeur des affaires publiques de TikTok.
22:25 – La commission d'enquête a trois sujets principaux.
22:28 Premièrement, le problème des transferts de données
22:31 et de la mainmise du parti communiste chinois
22:32 sur l'ensemble "bydonnance TikTok".
22:34 C'est notre premier point.
22:36 Le deuxième, c'est l'addictivité.
22:39 C'est un algorithme extrêmement addictif,
22:42 tout le monde le sait, les mômes,
22:44 et d'ailleurs les associations de parents nous disent
22:47 "mais faites quelque chose, nos enfants passent la nuit dessus", etc.
22:50 Et comme ils connaissent mieux l'informatique que nous,
22:52 on n'arrive pas à les en empêcher.
22:55 Et donc cet algorithme est beaucoup plus addictif
22:58 que ceux de Facebook, d'Instagram, etc.
23:00 Et par conséquent, vous avez là un problème
23:02 de développement psychologique de l'enfant,
23:04 d'apprentissage de connaissances.
23:09 Et puis le troisième point, c'est le sujet censure
23:12 et la désinformation potentielle.
23:14 Donc vous voyez, il y a pas mal...
23:15 -Beaucoup de questions qui ont été posées.
23:17 -D'en reparler en attendant.
23:18 -D'autant plus que l'édition est publique.
23:20 Donc si ça vous intéresse, n'hésitez pas.
23:22 -On l'écoutera.
23:23 Mais en attendant, on va dire un mot
23:24 d'une autre commission d'enquête,
23:26 celle de l'Assemblée nationale sur les ingérences étrangères,
23:29 puisque le rapport révélé par Mediapart,
23:32 il n'est pas encore sorti,
23:33 accuse le Front national devenu Rassemblement national
23:36 d'avoir été une courroie de transmission du pouvoir russe.
23:40 Écoutez le président et la rapporteure de cette commission.
23:44 -Il y a un parti politique en France
23:47 qui s'est avéré être, beaucoup plus que d'autres,
23:51 un vecteur privilégié,
23:55 un relais assez affirmé, assez constant
23:59 d'éléments de discours, de prise de position,
24:03 d'un narratif russe et de discours émanant du crime.
24:07 -C'est un rassemblement national ?
24:09 -Oui.
24:10 -Certains concluent qu'on serait une courroie de transmission,
24:13 certains concluent que nous aurions
24:16 un rapport accablant sur 10 ans de compromission avec la Russie,
24:20 mais rien ne permet aujourd'hui d'établir ces éléments.
24:23 Bien au contraire, tout ce qu'il y a dans les comptes rendus,
24:25 une fois plus, qui sont à vos dispositions,
24:28 permet d'établir le contraire bien avant que le rapport soit publié.
24:31 -Question simple, Claude Malheuret.
24:34 Est-ce que pour vous, le FN devenu RN
24:36 est une courroie de transmission du Kremlin ?
24:39 -C'est évident.
24:40 Et c'est évident depuis longtemps.
24:42 Je l'ai exprimé à plusieurs reprises au Sénat,
24:44 dans des questions au gouvernement,
24:46 dans des débats, sans doute sur votre plateau
24:50 et sans doute sur d'autres plateaux.
24:51 C'est une évidence.
24:52 D'ailleurs, un certain nombre de ses membres,
24:55 dont le tristement célèbre Thierry Mariani,
24:57 sont aujourd'hui l'objet d'une enquête judiciaire
25:01 en tant qu'agent qui essaye de faire la lumière
25:05 sur la faillite qu'il serait ou non le RN.
25:09 C'est évidemment, depuis longtemps,
25:11 depuis des années et des années,
25:13 une courroie de transmission du poutinisme.
25:16 Pour reprendre les déclarations d'Elisabeth Borne
25:21 sur les fondateurs qui étaient pétainistes, je dirais...
25:24 -Elle a eu raison, selon vous, Elisabeth Borne, de dire ça ?
25:27 -Il y a, elle a eu raison,
25:28 il y a dans les fondateurs du FN, bien entendu,
25:32 non seulement des collabos, des pétainistes,
25:34 mais aussi des gens qui étaient à l'éligion des volontaires français,
25:37 de l'extrême droite pendant la guerre.
25:40 Donc, de pétain à Poutine, ça, c'est une évidence.
25:43 Je voudrais quand même faire juste une remarque.
25:45 Je suis tout à fait d'accord avec le sens de le griffe,
25:48 sauf sur un point, l'IA1, qui est le relais d'influence.
25:51 Il y en a un autre, c'est l'FI, et c'est clair.
25:54 Et vous avez remarqué que le FN a voté contre le rapport,
25:58 que tout le monde a voté pour, et que l'FI s'est déroulé.
26:01 Et c'est pas une raison.
26:03 -C'est la fin de cette émission.
26:04 Merci, Claude Maluret, d'avoir été notre invité.
26:07 Merci à tous de l'avoir suivi.
26:09 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
26:12 ...

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