Les élèves de l'école de Harpe onésienne d'Elise Estavoyer ont intégré un très beau spectacle acrobatique et musical !
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00:00 (musique)
00:16 Une trentaine d'arpistes de l'École de l'Art Aune-Geneve
00:19 ont intégré un spectacle monté et joué pour la première fois.
00:23 Son titre, La Volière Magique, initié par un duo professionnel
00:28 composé d'une arpiste et une danseuse acrobate.
00:31 C'est la rencontre avec Élise, la directrice de l'École de harpe d'Aune-Geneve
00:38 qui est venue à un concert que je donnais, un récital de musique baroque justement à la harpe
00:44 au festival de musique baroque au pays du Mont-Blanc,
00:46 donc pas très loin mais de l'autre côté de la frontière, c'est comme ça qu'on s'est rencontré.
00:49 Elle était venue avec une autre professeure de l'École de harpe
00:52 et puis ensuite est née l'idée de ce projet avec une masterclass,
00:56 un travail corporel, un travail de harpe et puis
00:59 elle nous a offert un peu les conditions de créer ce spectacle ici.
01:03 C'est dans la salle polyvalente d'Erlaville, durant un week-end,
01:07 que les élèves harpistes ont non seulement répété pour le spectacle
01:10 mais également participé à des ateliers.
01:13 Comme nous on mélange la musique et le travail corporel,
01:16 dans le cadre de leur masterclass de musique,
01:19 d'aussi amener un tout petit peu d'éléments corporels.
01:22 Donc on a vraiment pris un temps de travail au sol.
01:26 Il fallait que je les observe et je regarde aussi,
01:31 parce qu'il y a des enfants, donc on sait que les enfants vont bouger
01:34 beaucoup plus vite que des adultes, parce que je ne sais pas
01:37 si c'est des gens sportifs ou pas sportifs.
01:39 Donc il me fallait un petit temps pour que je les "lise"
01:43 et puis c'était l'occasion aussi de montrer
01:48 qu'on peut facilement décloisonner les disciplines.
01:51 Et que dans un conservatoire ou dans une école,
01:56 les musiciens peuvent oser ouvrir la porte du studio de danse,
02:00 le danseur peut se rapprocher d'un musicien.
02:03 Et puis en plus, ça fait du bien, ça a donné une dynamique au groupe,
02:07 ça a créé le groupe dans une dynamique.
02:09 Si le binôme français avait déjà l'idée du spectacle,
02:13 il n'était pas finalisé, et encore moins présenté auprès d'un public.
02:17 L'élément déclencheur a été la proposition de la fondatrice
02:21 et directrice de l'école de harpe, Élise Estavoyer.
02:24 Avec Anne-Claire, de monter ce spectacle autour de la volière magique,
02:29 des oiseaux avec cordes, cerceaux, harpe,
02:32 on avait cette idée qui nous trottait en tête,
02:35 et en fait Élise l'a su et s'en est saisie,
02:38 et nous a demandé si on serait prête à venir le faire ici.
02:41 Donc on était évidemment plus que prête,
02:43 parce qu'on avait envie de le créer ce spectacle.
02:45 Et puis l'autre chose qui m'a complètement séduite,
02:47 c'est l'aspect très global du projet.
02:49 Ce n'est pas juste un spectacle, c'est un spectacle
02:52 dans lequel on cherche à inclure les élèves.
02:55 Alors c'est un spectacle qui va continuer à exister sans les élèves,
02:58 mais là ce n'est pas non plus juste une masterclass,
03:00 c'est une masterclass qui aboutit à un spectacle.
03:03 Et il y a une articulation de tout qui est assez géniale.
03:09 C'est rare d'avoir en un week-end comme ça,
03:11 condensé tant d'heures de travail d'ensemble de harpe avec les élèves,
03:14 et du travail corporel,
03:16 et puis de réussir à embarquer les élèves dans une création.
03:20 Et en plus, plus la préparation du projet a avancé,
03:23 plus j'ai été séduite et épatée
03:26 par le sérieux avec lequel tout ça a été mené,
03:28 articulé, pensé.
03:30 C'est un travail de très longue haleine
03:33 qui se cristallise sur un week-end.
03:35 C'était plus que séduisant comme proposition.
03:38 Une difficulté pour le duo d'intégrer une trentaine d'arpistes,
03:42 d'autant que l'âge et le niveau
03:45 étaient bien différents au sein des élèves.
03:48 Non, en fait, pas du tout.
03:50 D'abord parce que les enfants sont vraiment capables
03:52 d'intégrer des spectacles de haut niveau.
03:55 La fille d'Anne-Claire a 5 ans
03:58 et elle intègre les spectacles de cirque sans aucune difficulté.
04:03 Et là, d'abord, c'est des enfants qui sont exceptionnels.
04:06 Bon, ça, ce n'était pas certain que ce soit le cas avant.
04:09 Moi, je n'ai jamais vu des enfants aussi concentrés,
04:12 aussi calmes, aussi impliqués, quel que soit leur niveau.
04:14 On peut faire un travail pro avec eux.
04:16 C'est génial.
04:17 Et ensuite, on a fait des arrangements,
04:19 enfin, j'ai fait des arrangements
04:20 qui avaient pour but d'être absolument jouables à leur niveau.
04:24 C'est-à-dire que personne n'est mis en difficulté.
04:26 Et puis, Élise, en plus, les a réadaptés ensuite
04:30 pour que ça colle vraiment au profil de chaque élève.
04:33 Donc, il n'y a rien qui est au-dessus des capacités.
04:35 Et en arrangeant les choses,
04:36 on peut avoir… il y a 30 arpistes.
04:38 On peut avoir la pièce complète
04:40 qui serait très difficile à jouer par quelqu'un tout seul
04:45 et puis qui est extrêmement faisable dans ce contexte-là.
04:48 Donc, non, je trouve ça génial.
04:49 Puis le but, c'est de pouvoir justement les embarquer,
04:52 alors qu'il y en a qui sont débutants,
04:54 dans un vrai spectacle.
04:57 Et ça, c'est un objectif, je dirais, humain, pédagogique.
05:02 Non, ça ne fait pas peur.
05:03 C'est génial de pouvoir le faire.
05:05 L'intervention des 30 élèves arpistes
05:08 a volontairement été,
05:09 durant certains moments du spectacle,
05:11 un choix délibéré.
05:13 On a fait le choix que, par exemple,
05:15 je ne fasse pas de cordes pendant les morceaux avec les enfants
05:19 pour être sûre qu'eux soient concentrés dans leur musique.
05:22 Parce qu'évidemment, dès qu'on met un élément
05:23 qui plus est au-dessus d'eux,
05:25 ça pourrait les déconcentrer.
05:27 Donc, on a fait le choix
05:28 que si j'interviens pendant leurs morceaux,
05:30 c'est plutôt sous forme de danse,
05:32 de déplacement autour d'eux.
05:33 Et puis, je les ai prévenus,
05:35 je leur ai montré où est-ce que j'allais aller,
05:38 pour ne pas les perturber.
05:40 Parce que pour eux, c'est déjà énorme
05:42 de jouer ensemble avec une installation
05:45 qui n'est pas l'installation de concert,
05:47 qui n'est pas une installation commune.
05:49 Le public va être de part et d'autre.
05:51 Ce n'est pas frontal.
05:52 Ça fait des éléments comme ça qui peuvent être troublants.
06:01 La complicité du duo s'est traduite
06:03 par une véritable performance de part et d'autre.
06:06 Faisons plus qu'un,
06:08 entre la grâce et la volupté d'un oiseau,
06:10 interprétée par la danseuse acrobate,
06:12 et les notes de musique délivrées par la harpiste.
06:15 C'est formidable.
06:17 Parce que Constance me suit,
06:21 et en même temps, je la suis.
06:23 Il y a quelque chose de l'échange, vraiment.
06:27 Et puis, si on répète, par exemple,
06:29 « Un jour sans énergie »,
06:31 sa musique sera moins énergique,
06:33 et ma corporalité aussi.
06:35 Il y a quelque chose de l'ordre du dialogue.
06:40 Sa musique me fait réagir.
06:44 C'est aussi parce que je suis plus ou moins haute,
06:47 plus ou moins près d'elle,
06:49 parce que je respire.
06:51 Constance m'entend, on respire ensemble.
06:53 C'est vraiment un duo.
06:55 C'est pour ça aussi que la harpe est rapprochée dans l'espace,
06:58 au maximum, sans qu'on se mette en danger.
07:01 Le public, venu nombreux pour ce premier envol,
07:08 s'est laissé porter durant une heure
07:11 par ce spectacle innovant.
07:13 (Applaudissements)