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C’est le mariage du lycée professionnel et de l’organisation patronale, le Medef, qui se joue au lycée Théodore Monod, à Noisy-le-sec (93). Mardi 23 mai, quelques jours après les annonces du ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, sur la réforme du lycée professionnel, professeurs et élèves ont préparé une action coup de point, faisant suite à 13 jours de blocage.

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Transcription
00:00 - Lycée professionnel, voulez-vous être soumis ?
00:03 C'est le mariage du lycée professionnel et de l'organisation patronale, le MEDEF.
00:08 Ici, professeurs et élèves ont préparé une action coup de poing
00:11 contre la réforme du lycée professionnel après 13 jours de blocage.
00:14 - L'idée c'était d'attirer l'attention de façon un petit peu amusante, burlesque,
00:19 sur le fait que cette réforme, à terme, ce sera sans doute la mort du lycée professionnel,
00:23 qui sera mariée avec le MEDEF, donc soumise aux intérêts des patrons
00:28 contre l'intérêt des élèves et des enseignants.
00:30 J'incarnais le MEDEF avec un masque de Bernard Arnault, une écharpe du MEDEF,
00:34 et donc la mariée, c'était le lycée professionnel.
00:36 Le baillon avait pour symbolique de montrer l'absence de consultation et de considération.
00:40 - Jeudi 4 mai, Emmanuel Macron avait détaillé la réforme du lycée professionnel au programme
00:45 "affichage des taux d'insertion des filières et par conséquent suppression de certaines",
00:49 "une rémunération des lycéens stagiaires entre 50 et 100 euros par semaine"
00:53 et "plus de stages pour les élèves souhaitant directement chercher du travail"
00:56 ou "plus de cours pour ceux qui se dirigent vers un BTS".
00:59 Mais les critiques se sont rapidement fait entendre,
01:01 la réforme est accusée de viser particulièrement les classes populaires
01:04 en les incitant à entrer sur le marché du travail plus tôt, sans poursuivre leurs études.
01:08 - Le lycée professionnel va se voir supprimer des filières dont il est dit qu'elles ne sont pas insérantes,
01:13 alors que ce ne sont pas des filières dans lesquelles il n'y a pas d'emploi,
01:15 on cherche des gens dans le commerce, dans le secrétariat, etc.
01:18 C'est simplement des filières qui sont insérantes lorsqu'on fait un ou deux ans d'études.
01:22 Les réformes scolaires vont supprimer les enseignements généraux,
01:25 les maths, la physique, l'histoire, le français,
01:28 qui permettent aux élèves de poursuivre des études,
01:30 et donc ça nuit aux lycées professionnels en tant qu'outil émancipateur qui donne le choix.
01:34 Des professeurs engagés contre cette réforme, et des lycéens particulièrement déçus.
01:38 - Nos prochains, ils n'auront pas trop d'avenir,
01:42 parce qu'ils ne pourront pas faire ce qu'ils veulent,
01:44 ils ne seront pas libres de leur choix.
01:46 Ils pourront travailler au McDo, ils pourront faire serveur.
01:49 C'est les entreprises qui recrutent en Île-de-France.
01:52 - Si Dieu m'aurait imposé cette filière, je pense que j'aurais arrêté l'école à 16 ans.
01:56 - J'aime beaucoup ce que je fais, donc si on m'avait dit de me mettre dans une autre filière,
02:00 je pense que j'aurais arrêté mes études,
02:02 parce que ça n'aurait pas été quelque chose que j'aurais aimé faire.
02:06 J'aimerais faire un BTS, parce que nos jours sans diplôme, on n'est pas à l'abri.
02:11 Cette réforme, elle changera absolument tout ce que j'ai prévu de faire pour mon futur,
02:15 et ça changera celui de beaucoup d'autres personnes.
02:17 Je ressens du stress, je me dis que ma filière peut fermer à tout moment.
02:21 Si Sabrine confie avoir peur pour son avenir, ses professeurs l'inspirent et lui donnent envie de se mobiliser.
02:26 - On prive les élèves de toute possibilité émancipatrice,
02:30 de toute possibilité du droit à l'erreur, de toute possibilité d'essayer des choses différentes.
02:35 On fait en sorte que tous ces élèves, finalement, aillent directement selon les besoins des entreprises du bassin local.
02:41 On ne les empêche pas seulement de rêver, on va les empêcher de bouger,
02:44 on va empêcher toute possibilité d'ascension ou même de déplacement social.
02:48 Des élus étaient présents pour soutenir le mouvement,
02:51 comme le maire PCF de la ville Olivier Sarabérousse,
02:53 ou Aurélie Trouvé, députée LFI de la circonscription et représentante de Jean-Luc Mélenchon sur place,
02:58 ce dernier ayant annulé sa venue juste avant l'action.
03:01 Parmi les 900 élèves du lycée, une vingtaine continue de participer tous les jours au blocage de l'établissement.
03:08 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:12 [SILENCE]

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