SMART ÉDUCATION - Emission du 31 mai 2023

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Mercredi 31 mai 2023, SMART ÉDUCATION reçoit Fanny Lucien (Directrice Student Experience, Pôle Léonard de Vinci) et Hugo Sanchez (Président, Club aviron de Vinci et coorganisateur Course de Vinci race)

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Transcript
00:00 (Générique)
00:02 ---
00:07 -Bonjour à toutes et à tous.
00:09 Bienvenue dans ce nouveau numéro de Smart Education.
00:12 Smart Education, c'est un magazine dédié à la formation,
00:15 au nouveau métier, aux nouvelles pédagogies.
00:18 C'est le rendez-vous qui donne un futur à la jeune génération.
00:21 Aujourd'hui, nous allons parler sport.
00:24 Pour la première fois à Paris, une compétition d'Aviron Multiécole
00:28 s'était le 7 mai dernier.
00:30 Fanny Lucien, directrice student experience au Pôle Léonard de Vinci,
00:34 est en plateau pour nous en parler, accompagnée d'Hugo Sanchez,
00:38 étudiant, co-organisateur de la course
00:40 et président de l'association Aviron de Vinci.
00:43 Bonjour à tous. Merci d'être en plateau pour en parler.
00:47 Fanny Lucien, vous pouvez nous expliquer
00:50 le Pôle Léonard de Vinci derrière cette course d'Aviron ?
00:54 -Bien sûr. Bonjour.
00:55 Le Pôle Léonard de Vinci, c'est un regroupement de trois écoles.
00:59 Une école du numérique, l'IM, une école de management, le MLV,
01:03 et une école d'ingénieurs, l'ESILV,
01:06 donc trois écoles post-bac qui se situent à la Défense.
01:10 Et on compte environ 9 500 étudiants,
01:13 de bac +1 à bac +5.
01:15 -Comment s'est passé l'organisation de la course ?
01:18 Est-ce que c'est d'abord vous qui avez réfléchi à la course ?
01:21 Vous êtes tournée vers Fanny Lucien ou l'inverse ?
01:24 Comment est né le projet ?
01:26 -Ce projet est né dans le coeur de l'association,
01:28 à sa création en 2020.
01:30 Il faut savoir qu'au Pôle Léonard de Vinci,
01:32 un projet annuel doit être réalisé par chaque association.
01:36 Dès la naissance de l'association,
01:38 on voulait réaliser ce projet, faire une course d'avion universitaire.
01:41 On s'est inspiré des courses mythiques en Angleterre.
01:44 "The Boat Race" et la "Henley Royal Regatta",
01:47 qui réunit des milliers de spectateurs et téléspectateurs
01:50 au bord de la Tamise.
01:52 On a la scène. -Entre Cambridge et Oxford.
01:54 -Exactement.
01:55 On s'est dit pourquoi pas nous ?
01:57 On a la scène, la tour Eiffel. -On a tout pour réunir.
02:00 -On a tout pour réunir et le faire.
02:02 Une initiative qui vient de notre côté,
02:04 appuyée par le Pôle Léonard de Vinci,
02:07 qui nous a soutenus jusqu'au bout.
02:09 -Pourquoi l'aviron ?
02:10 Vous êtes sportif dans l'aviron,
02:12 et vous avez souhaité implanter ça dans l'école.
02:15 Ca existait déjà ?
02:16 -L'aviron a été implanté dans l'école en 2019
02:19 en tant que sport obligatoire.
02:21 On a commencé en 2020.
02:22 C'est un processus tout simple qui en est découlé.
02:25 Le Pôle nous a soutenus.
02:27 On a même devenu des rameurs de compétition.
02:29 On a participé au Championnat de France.
02:32 -D'accord. Ca s'est adressé à tous les étudiants.
02:35 Quelle était l'idée derrière cette organisation ?
02:38 Ce n'était pas forcément de juste rassembler
02:40 des personnes de l'association.
02:42 -Le but, c'était de réunir des rameurs de toutes les écoles,
02:46 surtout les écoles d'Ile-de-France,
02:48 mais aussi des écoles qui viennent de partout ailleurs,
02:51 comme Toulouse.
02:52 On a 9 écoles qui ont participé, 120 rameurs.
02:55 L'idée était de faire naître un collectif sur la scène.
02:58 L'événement a eu lieu une semaine avant le Championnat de France
03:02 à Gravelines. C'était un moment de se challenger
03:04 avant le Championnat de France,
03:06 de remettre un peu de niveau entre les rameurs
03:09 et de faire profiter la scène à tous.
03:11 Il faut savoir que rares sont les clubs d'aviron
03:14 qui s'entraînent sur la scène.
03:16 On peut y voir des lacs privés ou des bassins.
03:18 La scène, c'est un territoire qui nous est propre,
03:21 aux écoles d'Ile-de-France.
03:23 -L'aviron, c'est un sport très implanté en France.
03:26 On en associe plus, peut-être, à l'Angleterre.
03:29 Mais en France, quel est le paysage de l'aviron ?
03:32 -L'aviron commence à être implanté en France.
03:34 C'était notre but, en tant qu'étudiants,
03:37 de montrer que nous, on pouvait organiser des compétitions
03:40 sur la scène, être pris au sérieux
03:42 et montrer les valeurs de notre sport,
03:44 qui n'est pas assez représenté en France,
03:47 ou de moins mise en valeur, mais ça reste un sport
03:49 qui va faire part au JO 2024.
03:52 -Vous avez perçu ça comme un projet éducatif,
03:54 vous avez laissé tous les élèves organiser ça tout seuls.
03:58 Comment avez-vous réagi à la première ?
04:00 -Non, bien sûr, pas tout seuls.
04:02 Comme le disait très justement Hugo,
04:04 on a une procédure très claire
04:06 de constitution de nos associations étudiantes.
04:08 Au Pôle, on a la chance de pouvoir avoir une équipe
04:11 de 3 salariés dédiés qui accompagnent
04:14 les étudiants dans leurs événements.
04:16 Quand une association se crée,
04:17 quand un projet étudiant arrive,
04:19 la priorité pour nous, c'est de leur dire
04:22 "Vous êtes une asso, vous proposez un projet annuel."
04:25 Un projet d'envergure qui, en fait,
04:27 dépasse le cadre de l'association stricto sensu.
04:29 Souvent, on a des projets qui émergent chez les étudiants,
04:33 qui veulent retrouver une famille, ont des appétences communes.
04:36 Pour nous, ça va plus loin.
04:38 Quand je mets des ressources humaines, des locaux, du budget,
04:41 dans l'association étudiante, je souhaite qu'il y ait un rayonnement
04:45 et un projet d'envergure.
04:46 Quand ils sont arrivés pour nous présenter ce projet,
04:49 c'était presque une première,
04:51 car souvent, on n'a pas ce niveau d'ambition.
04:53 -D'envergure, mais pas autant. -Exactement.
04:56 Ca peut mettre plus de temps.
04:58 Dès le début, ils ont été très ambitieux.
05:00 On est maintenant en 2023,
05:02 donc il s'est passé 3 ans entre l'émergence du projet
05:05 et sa réalisation, car je ne vous l'apprends pas,
05:07 la crise sanitaire.
05:09 Ca a vraiment bousculé un peu l'ensemble de nos projets associatifs,
05:12 y compris celui-ci.
05:14 Dès que ça a été possible, on les a accompagnés.
05:16 Cette initiative est née des étudiants.
05:19 On a la chance, dans notre milieu de l'enseignement supérieur,
05:22 d'avoir de l'enthousiasme des projets étudiants perpétuels.
05:25 On décide de qui on accompagne ou pas.
05:28 Ensuite, j'ai pu permettre à certaines de mes collaboratrices
05:32 d'accompagner l'association étudiante
05:35 pour pouvoir les aider sur toutes les démarches administratives
05:39 - on en parlera plus tard -
05:40 mais ce projet très ambitieux, derrière,
05:43 c'est des années, en tout cas des mois,
05:45 si on ne compte pas la crise sanitaire de travail,
05:48 pour permettre un arrêté de circulation fluviale,
05:51 pour permettre des choses très ambitieuses
05:53 derrière ce projet étudiant.
05:55 - Comment est-ce que ça s'est organisé, très concrètement ?
05:58 Vous avez fait face à des difficultés,
06:01 des contraintes législatives, j'imagine.
06:03 - Exactement. On a voulu, comme le disait Fanny,
06:06 construire ce projet dès l'année dernière.
06:09 Au début de l'année scolaire, mais avec le manque d'expérience,
06:12 on n'avait pas tous les prérequis, tous les documents attendus,
06:15 et on s'est fait prendre un stop net.
06:17 Mais on ne s'est pas arrêtés là. - Mais par qui ?
06:20 - Par la préfecture.
06:22 Lors de la réception du CERFA,
06:24 il manquait plein d'autorisations préalables.
06:27 La direction territoriale des quais et ports de France
06:30 doit nous autoriser à utiliser leur terre plein.
06:32 Voie navigable de France doit délivrer un arrêté de navigation
06:36 et donc plein de documents à obtenir.
06:38 Et l'année dernière, je peux le dire concrètement,
06:41 on n'était pas prêts, mais ça nous a permis de nous préparer.
06:45 Dès juin, on a commencé à mettre en place ce projet.
06:47 On a commencé par rechercher des sponsors.
06:50 Dès septembre, la rentrée, on n'a pas perdu une semaine.
06:53 On a fait des rendez-vous avec la mairie,
06:55 avec le cabinet de Pierre Rabadan,
06:57 qui est l'adjoint au maire à la mairie de Paris,
07:00 responsable des JO et du sport, du coup, à la mairie de Paris.
07:04 Et de fil en aiguille, avec le soutien du club de Boulogne 92,
07:07 le club où on s'entraîne,
07:08 mais aussi le premier club d'Aviron de France,
07:11 on a pu avoir des contacts,
07:13 rencontrer tout ce domaine de la communauté portuaire de Paris
07:16 et avoir toutes ces autorisations.
07:18 -C'était ce club-là qui était votre premier sponsor ?
07:21 -Le premier sponsor, c'est le Paul Lohner de Vinci.
07:24 Mais on a également, effectivement,
07:26 le club de Boulogne 92, qui a été notre 2e sponsor,
07:29 à nous soutenir jusqu'au bout.
07:31 -Et alors...
07:32 Alors, ensuite, la course s'est organisée.
07:35 Combien de personnes ont participé ?
07:38 Quel a été le...
07:39 Vous pouvez nous raconter la journée, comment elle s'est passée ?
07:43 -La journée en elle-même a commencé pour les organisateurs
07:46 à 6h du matin.
07:47 J'en profite pour remercier Maxime Broussard,
07:50 le co-organisateur de cette course,
07:52 et on s'est rejoints dès 6h du matin au club de Boulogne 92
07:55 pour préparer les bateaux moteurs pour la sécurité,
07:58 les derniers camions, la remorque avec les bateaux.
08:01 On a fait un dérivé sur les terres pleines
08:04 au lieu de l'événement, dans le bras de Grenelle.
08:06 On a monté les bateaux, dans la remorque,
08:09 l'installation des stands,
08:10 des pontons gonflables à la bonne hauteur
08:13 pour faire de l'aviron,
08:14 accueillir la Croix-Rouge,
08:16 les bateaux de police pour sécuriser la scène.
08:19 Tout un protocole à respecter.
08:21 -Et vous, Fanny Lucien, vous avez regardé ça
08:24 avec un peu de distance pour être là au cas où il y avait un problème
08:28 ou vous interveniez quand même
08:30 de manière effective.
08:32 -Je vais vous répondre sur deux plans.
08:34 Au niveau de mon équipe,
08:35 deux personnes qui ont accompagné le projet depuis le début
08:39 étaient présentes pour être là pour soutenir le projet.
08:43 Après, concrètement,
08:44 quand des étudiants sont capables de mener ce projet en un an à bien,
08:48 toute la sécurité est en place.
08:50 C'est pas nous qui allons prendre en charge des blessés potentiels.
08:54 La Croix-Rouge était là.
08:55 Nous, c'était pour les soutenir,
08:57 pour pouvoir les accompagner psychologiquement.
09:00 Il y avait des médias présents.
09:02 Il y a eu un gros engouement médiatique.
09:04 On pouvait aider les étudiants à avoir des éléments de langage.
09:08 Pour vous répondre plus personnellement,
09:10 moi, j'avais la chance ce week-end-là de ne pas être très loin.
09:13 Je suis venue voir la compétition
09:16 et soutenir avec mes deux enfants en bas âge.
09:19 C'est des moments qui sont précieux
09:22 parce qu'on sort aussi un peu du cadre de notre quotidien professionnel.
09:26 On est très heureux d'être utiles, en fait,
09:30 à faire grandir ces étudiants dans des projets si professionnels.
09:34 Et quand ils seront, plus tard,
09:35 à l'aune de leur carrière professionnelle,
09:39 mettre ça sur un CV, expliquer qu'on a réussi
09:41 à organiser de A à Z cette course-là,
09:44 au-delà du niveau sportif, c'est de leur embarque.
09:47 -J'ai lu que vous avez voulu construire un lien
09:50 avec les JO qui vont avoir lieu en 2024,
09:52 avec un projet d'assainissement de la Seine.
09:55 C'était votre idée ? -Pas du tout.
09:57 C'est lors de notre 1er rendez-vous à la mairie de Paris.
10:00 M. Christophe Ribé, qui fait partie du cabinet de Pierre Abadan,
10:03 nous a parlé de développer l'aspect loisir sur la Seine,
10:06 de renforcer cet aspect-là.
10:08 Du coup, il nous a promu des bénédiades pour le loisir.
10:13 Excusez-moi.
10:14 Et je me suis dit, justement,
10:16 pourquoi ne pas faire notre course à cet endroit-là ?
10:19 On n'était pas fixés sur le lieu de notre course.
10:21 -Vous étiez en face de la Tour Eiffel.
10:23 -Exactement. On s'est dit qu'il nous fallait un lieu emblématique,
10:27 accessible, sur ce bras de grenelle-là,
10:29 où seuls les péniches de loisir, bateaux-mouches, passent.
10:33 La circulation est plus facilement arrêtable.
10:36 En plus, c'est un lieu qui voudrait être tendance à être assaini
10:40 pour avoir des bénédiades.
10:42 Ca s'introduisait naturellement.
10:44 -Et assainissement, on parle de quoi ?
10:46 Qu'est-ce que c'était ?
10:48 -Le but, c'est pour l'objectif... Pardon.
10:51 L'objectif, c'est que pour les Jeux olympiques en 2024,
10:54 et par la suite, la mairie de Paris souhaiterait
10:56 qu'on puisse se baigner dans la Seine,
10:59 que la Seine ne soit pas réservée qu'aux bateaux-mouches,
11:02 aux bateaux de transport,
11:03 à toute cette panoplie de bateaux fluviaux,
11:06 et qu'on puisse, nous, étudiants ou citoyens,
11:09 aller se baigner dans la Seine et profiter.
11:11 -Mais vous avez nettoyé avec quoi ?
11:13 C'est des filtres accrochés au bateau ?
11:15 C'est des personnes qui ramassaient des déchets ?
11:18 -On n'a pas fait partie de cet aspect-là.
11:21 On a juste voulu montrer qu'on pouvait faire un pas
11:23 vers cette étape de loisir dans la Seine
11:26 et organiser une course d'avions.
11:28 On a fait, personnellement, la Seine en elle-même.
11:31 Mais on a tout de même fait un nettoyage de quais,
11:33 et pas seulement des espaces qu'on a utilisés.
11:36 C'était promouvoir le sport qu'est l'avion,
11:38 qui est un sport planète, donc qui ne consomme pas,
11:41 qui est vraiment riche et respectueux envers la nature.
11:45 C'est pour ce point que la MAIF nous a soutenus
11:47 pour cet événement.
11:48 -Vous êtes très content du bilan de cet événement.
11:51 Qu'est-ce que vous en avez tiré ?
11:53 Avez-vous eu des retours ?
11:55 -Les participants, je laisserai Hugo en parler,
11:58 mais c'est vrai que je peux revenir sur ce point-là,
12:00 sur nos 60 associations étudiantes.
12:03 Très rares sont les associations,
12:05 au-delà de l'aspect, comme je le disais,
12:07 logistique, administratif,
12:09 qui arrivent à mobiliser d'autres écoles.
12:11 Parce qu'évidemment, dans chacune des écoles,
12:14 concurrentes ou collègues,
12:15 il y a du sport, il y a des associations,
12:18 et chacun fonctionne un peu en silo.
12:20 Et déjà, rien que le fait de pouvoir mobiliser,
12:23 faire venir, être attractif,
12:25 par rapport à des étudiants d'autres écoles,
12:28 Hugo parlait de Toulouse,
12:29 mais même au-delà de Toulouse, sans aller si loin,
12:32 c'est vraiment une réussite.
12:34 De voir autant d'étudiants qui ont trouvé ce projet attractif,
12:37 j'ai trouvé ça très bien.
12:39 Le deuxième point, qui est très important,
12:41 c'est qu'on demande aux étudiants
12:43 de ne pas avoir des projets 100 % financés par le Pôle Léonard.
12:47 On leur demande d'aller chercher leur financement ailleurs.
12:50 C'est quelque chose qu'ils ont réussi à faire,
12:53 avec le Crous, avec des partenariats bancaires.
12:56 C'est très professionnalisant.
12:58 -Quelques derniers mots, parce qu'il nous reste quelques secondes.
13:01 -C'était très enrichissant.
13:03 Le bilan financier n'est peut-être pas atteint et à la hauteur,
13:07 mais très ravi d'avoir pu organiser cette course.
13:09 J'ai hâte de la refaire.
13:11 -Merci beaucoup, Fanny de Lucien, d'avoir été sur Bismarck.
13:14 Merci beaucoup, Hugo Sanchez, d'avoir participé
13:17 à cette conversation.
13:18 Vous êtes directrice student experience du Pôle Léonard de Vinci
13:22 et vous coorganisez la course
13:24 et président de l'association Aveyron de Vinci.
13:27 Quant à nous, on se retrouve bientôt
13:29 pour un nouveau numéro de Smart Education.
13:32 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
13:35 [Musique]

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