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L'hiver tarde à arriver à La Réunion. Nous nous sommes entretenus avec Marie-Dominique Leroux de chez MétéoFrance pour discuter du futur du climat sur notre île. #LaRéunion #Réunion #biodiversité

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00:00 Un Freddy qui a eu la chance d'épargner la Réunion en passant à 190 km au nord,
00:05 il aurait statistiquement plus de chances de ne pas épargner la Réunion dans le futur.
00:09 Si le cœur de Freddy avait touché la Réunion, ça aurait été des rafales à plus de 300 km/h.
00:13 Réunion, le plus chaud de l'Histoire
00:18 À la Réunion, le fait qu'on soit entouré par de la mer qui se réchauffe moins vite que l'atmosphère,
00:36 ça tempère un petit peu les élevations de température.
00:38 Néanmoins, on n'est pas du tout épargné par le réchauffement climatique.
00:40 On a déjà observé +0,9°C, donc presque +1°C en 50 ans.
00:45 On a vu qu'on est plutôt à +5 mm/an dans notre océan, notre région sud-ouest de l'océan Indien.
00:55 C'est légèrement supérieur à la moyenne planétaire globale qui est de 3,7 mm/an sur les 20-30 dernières années.
01:01 La mer, c'est le carburant énergétique principal des cyclones tropicaux,
01:08 donc une température de la mer plus élevée.
01:10 Ce sera des cyclones plus forts avec des vents plus forts,
01:12 une houle cyclonique sur la côte plus élevée et un phénomène de surcôte également plus élevé.
01:18 La communauté scientifique du GIEC a défini des scénarios d'évolution possible
01:23 des concentrations de gaz à effet de serre qui impactent sur le réchauffement.
01:27 Est-ce que, par exemple, dans le scénario optimiste,
01:29 on va réussir à avoir un effort international pour réduire drastiquement
01:34 nos émissions de gaz à effet de serre dès cette décennie ?
01:36 Ou est-ce qu'à l'inverse, dans un scénario du pire,
01:39 on va continuer business as usual, consommer nos énergies fossiles
01:43 pour doubler nos émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050 par rapport aux émissions actuelles
01:48 et les tripler à l'horizon 2100 ?
01:49 Ça, c'est le scénario du pire.
01:50 Et entre les deux, il y a des scénarios intermédiaires
01:52 dont le plus optimiste répond aux accords de Paris pour limiter le réchauffement planétaire
01:58 à +1,5°C à l'horizon de fin de siècle.
02:00 Quoi qu'on fasse, à cause de nos émissions de gaz à effet de serre passées,
02:04 la température globale à l'échelle planétaire va passer le seuil des +1,5°C
02:11 dans les 20 prochaines années,
02:12 parce que les gaz à effet de serre ont une durée de vie dans l'atmosphère.
02:15 Par contre, on voit qu'en agissant aujourd'hui sur nos émissions de gaz à effet de serre futures,
02:20 on va dire dans les prochaines décennies,
02:21 là, on a un impact sur l'horizon de milieu de siècle et fin de siècle.
02:24 Les puits de carbone, qui consistent comme l'océan et la végétation,
02:29 ont absorbé du CO2 naturellement.
02:31 Et ces solutions, il faut les utiliser dès aujourd'hui, il ne faut pas attendre.
02:35 La mer, c'est le carburant énergétique principal des cyclones tropicaux,
02:38 donc une température de la mer plus élevée.
02:40 Ce sera des cyclones plus forts, avec des vents plus forts,
02:42 une houle cyclonique sur la côte plus élevée.
02:45 Ce qu'on observe aussi dans d'autres bassins,
02:47 c'est une migration vers le pôle de leur maximum d'intensité.
02:50 Donc l'ère de jeu actuelle, où les cyclones les plus intenses évoluent,
02:53 va se déplacer en direction des mascarings.
02:56 Ça rapproche les mascarings de l'ère de jeu des phénomènes cycloniques les plus intenses.
03:01 [Musique]
03:09 Le réchauffement climatique, c'est une modification des tendances, des moyennes climatiques,
03:13 mais c'est aussi et surtout une augmentation de l'amplitude
03:16 et de la fréquence des phénomènes extrêmes, comme les sécheresses et les pluies extrêmes.
03:20 L'air réchauffé peut contenir plus de vapeur d'eau.
03:23 Donc ces deux vapeurs d'eau, une fois qu'elles tombent au sol, c'est autant de pluie.
03:26 On a tracé des cartes justement pour voir l'évolution de cet indice ombreux thermique.
03:31 Et on voit effectivement que les zones de savane s'étendent à l'ouest.
03:35 La forêt du Maïdou est rétrécie.
03:38 Et on voit aussi que même dans l'est, il y a des zones très humides qui vont passer à des zones humides.
03:43 On pourrait espérer que ça se compense, plus des phénomènes de pluie intense
03:47 et des phénomènes de sécheresses, mais ça ne se compense pas.
03:50 La végétation en fait va subir un stress hydrique,
03:52 donc il va y avoir des disparitions d'espèces végétales.
03:54 Ce qui serait indispensable, ce serait de penser justement à gérer cette ressource en eau dès aujourd'hui.
03:59 Capter l'eau de surface des toits pour alimenter, par exemple, le système de chasse d'eau ou les lessives
04:04 avec de l'eau des toits et non pas de l'eau potable.
04:07 Pour l'instant, ce qui est observé à l'échelle de notre région océan Indien,
04:11 c'est une élévation de plus de 12 cm depuis 1993 sur la hauteur de la mer,
04:16 qui se profile dans les différents scénarios.
04:18 On va dire que si on part du plus optimiste, ce serait du plus 30 cm à l'horizon de fin de siècle.
04:22 Dans le scénario pessimiste, ce serait plus 1 m à l'horizon de 2100.
04:25 Ça n'exclut pas d'autres possibles, qui sont bien pires,
04:29 qui se produiraient en cas de déstabilisation des calottes polaires.
04:32 Et ces scénarios-là, c'est du plus 2 m à l'horizon de 2100, plus 5 m à l'horizon de 2150.
04:36 On vit une rupture par rapport à la variabilité climatique passée.
04:44 C'est sans précédent.
04:45 Maintenant, je pense qu'il faut saisir ça comme une opportunité pour voir les choses positivement.
04:50 L'échelle supérieure, c'est normal que ça prenne du temps, il y a plus d'inertie.
04:54 Mais l'échelle individuelle, il y a tellement de gestes qu'on peut faire au quotidien.
04:57 Et puis, je pense aussi qu'il va falloir s'armer de courage.
05:01 Oui, il y aura peut-être quelques contraintes qu'on subira à court terme,
05:04 mais elles auront tellement de bénéfices à long terme.
05:06 Et notamment, réduire nos émissions de gaz à effet de serre,
05:09 ça a un co-bénéfice immédiat, c'est la pollution de l'air.
05:12 On va vivre en meilleure santé.
05:15 On va vivre en meilleure santé.
05:17 [Musique]

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