Environ 6000 personnes se sont rassemblées sur un site Natura 200, à Viols-en-Laval dans l'Hérault, pour assister à une rave-party illégale. Une agricultrice locale déplore que ses clôtures aient été endommagées par le passage des fêtards et de leurs véhicules.
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00:00 - Oui, c'est un site classé Natura 2000, c'est une zone extrêmement importante à préserver.
00:05 On est tout près du Pic Saint-Loup, c'est une zone qui est très sincèrement absolument magnifique
00:10 et effectivement il y a beaucoup d'activités ici, notamment des activités agricoles.
00:13 On va y revenir. D'abord je voudrais vous dire la surprise de la préfecture hier
00:18 qui a vu plusieurs milliers de personnes arriver.
00:20 A l'origine le rassemblement devait se tenir dans le Gard et puis finalement effectivement
00:25 des milliers de personnes sont arrivées ici, on nous dit 6 000, 8 000 personnes juste derrière moi.
00:30 D'abord ça a posé des problèmes logistiques avec la route qui se trouve derrière moi
00:34 qui était extrêmement obstruée par des camions, des voitures etc.
00:38 Et puis finalement c'est vrai que la préfecture nous a dit hier en arrivant, bon c'est sous contrôle.
00:43 Il y a nos équipes de gendarmerie qui effectuent des contrôles bien évidemment.
00:46 Il y a la Croix-Rouge qui est ici, qui prend en charge les patients s'ils ont un souci
00:51 qui est extrêmement vigilante avec une quinzaine de personnels mobilisés sur place
00:55 presque en permanence depuis plus de 24 heures.
00:57 Donc oui ça semble finalement plutôt bien se passer mais il y a un autre son de cloche
01:02 et des conséquences évidemment, notamment pour vous Aude, vous êtes agricultrice ici,
01:06 vous nous disiez que vous avez vos brebis, vos vaches qui viennent régulièrement dans les champs
01:11 où ça se passe actuellement.
01:13 Quelles sont les conséquences ? Qu'est-ce que vous avez constaté depuis plus de 24 heures ?
01:16 Nous ce qu'on constate principalement c'est que nos clôtures ont été assez endommagées
01:22 donc ça va nécessiter quand même un travail de remise en état pour l'hiver prochain
01:27 parce que c'est un des pâturages qu'on utilise principalement pour l'hiver.
01:31 Donc c'est ce qu'on constate de prime abord.
01:35 Pour le reste on attendra de voir comment les lieux sont rendus, si c'est propre ou pas.
01:41 On le verra une fois que tout le monde sera parti.
01:44 Qu'est-ce qui a endommagé les clôtures exactement ?
01:46 La flûte de monde de véhicules, c'est un chemin d'accès qui est quand même assez étroit
01:51 et ces clôtures sont tout autour.
01:53 C'est une clôture simple, rien qu'un fil pour tenir des vaches.
01:57 Mais des gens qui passent par-dessus, par-dessous, ça se casse quand même assez vite
02:02 et je pense que la flûte de véhicules a fait que ça s'est cassé.
02:06 Au-delà des clôtures, il y a les sols évidemment.
02:08 La conséquence pour vous, ça va être un décalage sur le moment où vos vaches,
02:14 vos brebis pourront à nouveau en profiter ?
02:16 On est en période quand même assez sèche et ça ne va pas forcément de s'arrangeant.
02:19 Donc là, le fait que ça a été beaucoup piétiné,
02:22 ça risque d'impacter un petit peu quand même la repousse de l'herbe.
02:25 Donc on va voir comment ça se passe cet hiver.
02:28 S'il pleut correctement à l'automne, ça devrait repousser,
02:31 mais sans doute dans une moindre mesure que ce que ça aurait dû en temps normal
02:34 si ça n'avait pas été piétiné.
02:35 Vous me disiez que vous vouliez nous livrer ces conséquences
02:38 qui sont concrètes, qui sont des faits.
02:40 Pour autant, vous nous disiez aussi "moi j'ai fait la fête,
02:43 je ne veux pas les incriminer,
02:46 je ne veux pas non plus que la gendarmerie intervienne là maintenant,
02:48 ça ne sert plus à rien".
02:50 Donc ça veut dire que, bon, on parle des conséquences, c'est important,
02:54 pour autant, on n'estime pas qu'on est dans quelque chose d'extrêmement grave
02:58 qui est en train de se passer d'un point de vue de la société.
03:01 Non, ce n'est pas dramatique, on n'a pas envie de se battre avec personne,
03:04 on n'a pas envie de s'opposer,
03:06 et comme vous l'avez dit, de toute façon, maintenant c'est là et ça ne sert à rien.
03:09 Le problème, c'est qu'on a vraiment été très surpris
03:12 parce qu'on a vu des milliers de voitures arriver d'un coup,
03:15 qu'on n'a pas pu faire grand-chose.
03:17 Et j'ai envie de dire heureusement qu'on n'avait pas nos bêtes à cet endroit-là,
03:20 à ce moment-là, parce que je pense que là, ça aurait été vraiment beaucoup plus compliqué,
03:23 il aurait pu y avoir des accidents avec des animaux énervés,
03:26 des animaux qu'on déménage comme ça n'importe quand, n'importe comment,
03:29 ça ne l'aurait pas fait du tout, donc heureusement que nos bêtes n'étaient pas sur place.
03:32 Mais voilà, ça génère du stress, de la tension,
03:36 on n'a pas forcément beaucoup besoin de ça ces temps-ci,
03:39 et voilà, c'est une situation qui n'est pas simple à gérer.
03:41 Après, on ne veut pas se battre avec personne,
03:43 on n'a pas envie de se faire expulser de tout le monde,
03:45 parce que ce n'est pas l'objet.
03:47 - Un dernier mot, vous n'habitez pas trop loin,
03:49 vous entendez la nuit, les basses,
03:51 alors on voit la zone, nous, depuis un peu plus de 24 heures,
03:54 on se rend compte qu'il n'y a pas énormément d'habitations autour,
03:56 qu'en termes de nuisance sonore, ça ne doit pas être quelque chose d'extrêmement fort.
04:01 Qu'est-ce que vous en dites, vous ?
04:03 - Moi, personnellement, ça reste supportable,
04:05 parce que notre maison est peut-être un petit peu plus reculée,
04:07 mais après, il y a quand même d'autres habitations qui ne sont pas loin,
04:11 pour qui je pense que la nuisance sonore est quand même un peu plus importante.
04:15 - Merci beaucoup, Aude.
04:17 Alors, effectivement, il y a des nuisances sonores,
04:20 il y a les conséquences sur l'agriculture,
04:23 il y a aussi, évidemment, la gestion de l'urgence pour les autorités,
04:26 pour la Croix-Rouge notamment, qu'on a rencontrée, je vous disais,
04:29 environ 15 membres du personnel de la Croix-Rouge
04:31 qui sont mobilisés en permanence.
04:33 Ils nous ont quand même confié que ça se passait relativement bien d'après eux,
04:36 puisqu'ils n'ont eu que cinq interventions en un peu plus de 24 heures.