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TRETS
Transcription
00:00 [Musique]
00:13 Oh, mais quoi ? C'est à toi ?
00:19 Je le sais bien, il faut que j'y aille.
00:21 Tu sais alors, tu vas hésiter comme ça jusqu'à demain ?
00:23 Allons, capitaine !
00:29 [Bruits de la foule]
00:31 Nous allons en 34.
00:37 [Bruits de la foule]
00:39 Si tu as été à l'aise au jeu, je le saurais ici, au cœur.
00:47 Je le saurais.
00:49 [Bruits de la foule]
00:51 Bon, pour les enjeux, tu en as dit ?
00:53 Je n'ai rien dit, je ne lui ai donné aucun renseignement.
00:55 Vous ne pouvez en parler à personne.
00:57 [Bruits de la foule]
00:59 Il se garde tout son chagrin sur l'estomac,
01:02 alors ça ferme, ça se gonfle et ça l'étouffe.
01:06 Au fond, voyez-vous, le chagrin, c'est comme le ver solitaire,
01:12 le but, c'est de le faire en sortir.
01:14 Tu as raison, Félix.
01:16 Attends, il n'est pas fini.
01:18 J'ai dit à Dadien, mais soit le sous-marine.
01:20 Je plonge et je le torpille.
01:22 Tu as raison, Félix.
01:24 Moi ?
01:26 [Bruits de la foule]
01:28 [Bruits de la foule]
01:30 [Bruits de la foule]
01:32 [Bruits de la foule]
01:34 C'est ça ?
01:36 Oh, Panis !
01:38 Tu atteinds quelqu'un ?
01:40 Pourquoi veux-tu que j'atteigne quelqu'un ?
01:42 Je ne sais pas, ça fait une heure que tu regardes la pendule.
01:44 Moi, j'ai regardé la pendule.
01:46 Il me ressemblait de tout à l'heure.
01:48 Monsieur Panis, pourquoi m'espionnes-tu ?
01:50 Par qui es-tu payé ?
01:52 A quoi ça te sert ?
01:54 Je ne t'espionne pas.
01:56 Alors, pourquoi viens-tu avec des yeux luisants de policier me demander si j'atteins quelqu'un ?
02:02 Mais, monsieur César, que tu attendes quelqu'un ou que tu n'attendes personne,
02:06 j'ai l'honneur de vous informer que je m'en fous complètement.
02:10 Je ne te demande rien d'autre.
02:12 Et bien, tu es servi.
02:14 Je pourrais à la rigueur te prier de ne pas employer des mots aussi grossiers que "je m'en fous".
02:20 Mais enfin, comme ta dédicatesse naturelle n'est pas assez grande pour te faire sentir les nuances, passons là-dessus.
02:28 Eh, tortue !
02:34 Attends, attends, toi tu t'es échoué du premier coup.
02:36 Mais moi, je vais y aller de face.
02:38 Ça m'étonnerait.
02:40 Moi aussi.
02:42 Bon, regardez et écoutez.
02:44 Soutenez-moi.
02:46 Le pancle tortueux.
02:48 César, oh, César !
02:50 Oui, Félix ?
02:52 Moi, j'ai comme l'impression que tu attends le facteur.
02:54 Moi, j'attends le facteur ? Et pourquoi j'attendrais le facteur ?
02:58 Je ne sais pas, moi. Pour voir si je t'approche pas et te mettre ton fils.
03:02 Oui, pas ni ça.
03:04 Arrête-toi, Félix. Je te défends de te mêler de mes affaires de famille.
03:06 César, je n'ai pas voulu.
03:08 Moi, par exemple, est-ce que je te demande si ta femme te trompe avec le président des plusieurs jurés ? N'est-ce pas ?
03:14 Est-ce que je te le demande ?
03:16 Je ne me le demanderai pas.
03:18 Tu me l'apprends ?
03:20 Oh, ferme-toi !
03:22 Oh, Félix, la torpille, elle s'est pétée dans la merde.
03:26 Mais non, ce n'est pas vrai, Félix.
03:28 Vous l'avez une taille de guérin, M. Brune ?
03:32 Oh, mais jamais de la vie.
03:34 Et je suis sûr que ce n'est pas vrai.
03:38 Que ce soit vrai ou pas vrai, ça ne nous regarde pas.
03:42 C'est une affaire entre M. Escartefigue, capitaine du fer et bois, et Mme Escartefigue, fortuneuse, son épouse.
03:50 Et aussi M. le président des plusieurs jurés, celui qu'elle appelle Barbarousse.
03:55 Moi, je ne veux rien en savoir.
03:57 Ton pied de merde.
03:59 Eh bien, Félix, émite ma discrétion. Pas de questions sur Marius.
04:04 Et toi, Beaumasque, frangin de la graine.
04:06 Moi, je t'assure que je ne veux rien savoir du tout.
04:09 Et moi non plus.
04:11 Tu ne veux savoir rien du tout ?
04:13 Non.
04:14 C'est-à-dire qu'après une amitié de 30 ans, tu t'en fous complètement de ce qui peut m'arriver.
04:20 Bravo.
04:22 Mais non, César, mais non.
04:25 Mais oui, mais oui.
04:28 Honoré, ce sont tes propres mots que tu as dit tout à l'heure.
04:31 Tu as dit "je m'en fous complètement".
04:34 Mais je t'ai dit ça pour te faire plaisir.
04:37 Si tu ne veux rien dire, ne dis rien.
04:39 Mais si tu veux dire quelque chose, eh bien parle.
04:42 Eh bien parle.
04:44 Je savais que vous finiriez par me questionner.
04:46 J'en étais sûr.
04:48 Vous essayez de me forcer à vous faire des contidinses.
04:51 Eh bien, puisque vous me forcez, je vais t'en répondre.
04:54 Mais non, César, ne te force pas.
04:57 Mais si, on me force.
04:59 Mais pas du tout, César.
05:01 Taisez-vous, M. Brun, puisqu'on me force à parler, au moins qu'on me laisse la parole.
05:05 C'est ça. Parle, César, parle.
05:09 C'est bon, c'est bon.
05:11 C'est bon, c'est bon.
05:13 Oui.
05:15 D'accord.
05:20 Bon.
05:21 Donc, je vois dans vos yeux, et dans les yeux de tout le monde,
05:26 et même dans les yeux des passants, que vous avez pitié de moi.
05:30 Je sais très bien ce que vous dites quand je ne suis pas là.
05:33 Oh, vous dites, oh, il doit pleurer tous les soirs seul dans sa grande maison vide.
05:38 Il attend des nouvelles de son fils qu'il ne lui écrit jamais.
05:41 Et ça, ça doit briser le cœur de cet homme.
05:44 Eh bien, puisque vous pensez à des choses pareilles,
05:47 puisque vous donnez de l'importance à une histoire qui n'en a pas,
05:50 et à laquelle, moi, je ne pense jamais, il faut que je m'explique une fois pour toutes.
05:55 C'est ça. Expliquez-vous, ça mettra tout au point.
06:01 Tout à l'heure, Félix, tu m'as demandé si j'attendais le facteur.
06:04 Eh bien, non, je n'attends pas le facteur.
06:07 D'abord, quand un garçon a eu le courage d'abandonner son vieux père,
06:12 et de ne pas lui écrire une seule fois en 59 jours,
06:17 il y a la guerre d'espoir qui lui écrive le soixantien.
06:22 (Applaudissements)

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