Avocate, Najwa El Haïté réagit à l'annulation du projet de construction d'un centre de rétention administrative à La Trinité dans les Alpes-Maritimes. Elle dénonce un transfert de migrants hors de Paris pour «se vider de tout ce qui dérange», notamment à l'approche des Jeux olympiques l'année prochaine. «Vous avez un Paris qui doit se vider de tout ce qui dérange, voilà la réalité».
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00:00 dès qu'on parle de transfert de migrants,
00:02 et on en parle de plus en plus dans les communes,
00:06 et on en parle de plus en plus à la veille d'événements internationaux
00:10 comme la Coupe du Monde de rugby, les JO en 2024,
00:14 et donc vous avez un Paris qui doit se vider de tout ce qui dérange.
00:18 Voilà, la réalité c'est quand même celle-ci.
00:20 Et la réalité qui dérange, c'est des migrants sous leurs tentes,
00:25 sous les ponts, en pleine ville,
00:27 et donc on ne veut pas voir cette misère-là
00:29 et on peut le comprendre en termes d'image,
00:32 puisqu'on sera très regardé lors de ces événements internationaux.
00:37 Mais après j'ai envie de vous dire, les élus locaux sont en première ligne,
00:41 parce que ça crée des tensions l'arrivée de ces migrants.
00:43 Ça crée des tensions.
00:45 Eh bien, il faut absolument que cette concertation entre l'État et les élus locaux ait lieu,
00:50 parce qu'il ne s'agit pas uniquement de les mettre dans les bus de Paris,
00:54 et puis les mettre dans les bus,
00:55 et puis après, eh bien on les libère dans les villes.
01:01 Oui, il ne faut pas simplement dépasser le problème.
01:02 Exactement, il faut un véritable accompagnement.
01:05 Alors il y a ceux qui sont en attente d'une décision administrative
01:08 pour savoir s'ils restent en France ou s'ils doivent quitter le pays.
01:12 Il y en a d'autres, eh bien, ça dure un peu longtemps la situation administrative.
01:16 Donc autant vous dire que les élus locaux,
01:19 eh bien on les met face à des tensions par rapport aux habitants,
01:23 je le disais, qui vivent mal aussi cette situation-là,
01:27 où on voit une certaine misère humaine.
01:29 On n'aime pas voir la misère humaine.
01:31 On n'aime pas voir aussi qui peut, et attention,
01:33 parce que là, chaque fois qu'on dit ça,
01:35 qui peut s'accompagner par une certaine aussi délinquance.
01:41 Qui s'accompagne ?
01:41 Une certaine délinquance, on va dire.
01:43 Même à Saint-Brévent, il y a eu une augmentation de la délinquance.
01:45 Dès que vous dites ça, ça y est, c'est "oh là là, c'est du racisme".
01:47 Non, non, c'est la réalité.
01:50 Et donc vous avez des élus locaux qui sont menacés par les habitants,
01:53 qui subissent des insultes, qui subissent des menaces,
01:55 et face à ça, il faut qu'ils soient soutenus par l'État.
02:00 Sous-titrage Société Radio-Canada
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