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Le professeur d'histoire Kevin Bossuet, à propos des agressions des agents du service public : «C'est toute la société qu'il faut protéger».

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Transcription
00:00 Mais bien sûr que c'est toute la société qu'il faut protéger.
00:04 Moi, en tant que professeur, ce qui me marque, c'est véritablement
00:08 des vocations qui sont détruites
00:11 quand la personne qui voulait faire professeur, qui voulait faire médecin,
00:14 qui voulait faire infirmière, arrive sur le lieu d'exercice.
00:19 Parce que la vérité, c'est qu'il y a certes des coûts budgétaires,
00:23 mais souvent les postes ne sont pas pourvus, puisqu'il n'y a personne pour les prendre.
00:27 Regardez en psychiatrie, 40% des postes de médecins à l'hôpital public en psychiatrie
00:33 ne sont pas pourvus.
00:35 Les infirmières, les infirmiers, c'est exactement la même chose.
00:38 Quand on vous paye 1700 euros pour vous faire insulter sans arrêt,
00:43 pour vous faire cracher dessus, avec souvent une hiérarchie qui ne nous soutient plus,
00:48 parce qu'il y a quand même un renversement des valeurs qui est incroyable.
00:52 Je veux dire qu'on renverse les choses.
00:54 Quand l'enseignant se fait insulter par un élève, c'est de la faute de l'enseignant.
00:58 Quand une infirmière se fait malmener, c'est de la faute de l'infirmière.
01:02 On nous raconte qu'on n'a pas agi de manière tout à fait opportune.
01:07 Mais c'est ça qui tue le service public.
01:09 Et forcément, on a des personnels qui sont fatigués,
01:12 des personnels qui sont irritables, des personnels qui sont agressifs.
01:16 Et de l'autre côté, on nous répond par de l'agressivité et à la fin, tout implose.
01:20 [Musique]
01:24 [SILENCE]

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