Matinale spéciale consacrée à la ressource en eau et à la sécheresse ce matin.
Notre dernier invité ce matin, Christophe Morgo, vice-président chargé de l'environnement au conseil départemental de l'Hérault.
Avec lui on fait le point sur les différentes actions mises en place dans le département pour aider les communes qui souffrent le plus du manque d'eau.
Notre dernier invité ce matin, Christophe Morgo, vice-président chargé de l'environnement au conseil départemental de l'Hérault.
Avec lui on fait le point sur les différentes actions mises en place dans le département pour aider les communes qui souffrent le plus du manque d'eau.
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00:00 - Dernier invité de notre 6/9 consacré à la ressource en eau et à la sécheresse,
00:05 avec nous en studio Guillaume Rouland, le vice-président chargé de l'environnement
00:09 au conseil départemental de l'Hérault, Christophe Morgot.
00:11 - Bonjour Christophe Morgot. - Bonjour.
00:13 - Merci d'être venu nous rejoindre une fois de plus dans ce studio dont vous êtes un habitué.
00:17 On vous a reçu il y a un petit peu plus d'un mois, un mois et demi je crois,
00:20 pour parler déjà un petit peu de sécheresse et de ressources en eau.
00:26 Est-ce que la situation a malheureusement défavorablement évolué encore un peu plus
00:31 depuis que vous êtes venu nous voir ici dans le 6/9 ?
00:34 - Oui la situation est grave, ce n'est pas les dernières précipitations d'il y a quelques jours,
00:39 les 20, entre 20 et 40 millimètres. - Grave, vous avez bien dit grave.
00:43 - Très grave même, très grave. La situation est très tendue à tous les niveaux.
00:46 Il y a plusieurs départements qui sont impactés, concernés.
00:50 Il y a 20 départements qui sont en alerte, alertes renforcées, et 4 qui sont en crise.
00:55 Il y a 26 autres qui sont en vigilance.
00:57 - Vous êtes en alerte, alors il faut le rappeler, on l'évoquait tout à l'heure
01:00 avec le directeur départemental des territoires et de la mer,
01:02 il faut dire que l'héros est en situation d'alerte renforcée,
01:06 c'est le dernier échelon avant la situation de crise, c'est ça ?
01:09 - C'est ça, donc il y a vigilance, alerte, alertes renforcées et crise.
01:14 Et à l'échelle nationale, c'est 4 départements qui sont en crise,
01:18 8 en alerte renforcée, dont l'héros.
01:20 - Est-ce qu'on risque selon vous, si la situation persiste en l'état,
01:23 de basculer en crise, tout simplement ?
01:25 - On risque, dans certains secteurs, notamment le bassin de l'héros ou le bassin de l'orbe,
01:29 de basculer en crise.
01:31 La partie est est moins impactée,
01:33 elle va l'être peut-être dans quelques semaines, mais pour le moment elle est moins impactée.
01:36 - Et alors vous confirmez ce que nous disait aussi le représentant de l'état tout à l'heure,
01:40 que les pluies des derniers jours, les orages, malheureusement ça ne suffit pas.
01:45 - C'est intéressant bien sûr, pour la végétation,
01:49 c'est pour arroser le jardin, comme on dit, mais c'est très peu de cumul de pluie.
01:55 Malheureusement on a eu de la grêle dans certains secteurs qui ont occasionné des dégâts.
01:59 Donc c'est des précipitations intenses en très peu de temps.
02:03 L'eau ruisselle et c'est cool, on n'a pas le temps de pénétrer dans les sols.
02:07 - Alors il y a le problème des nappes et il y a le problème des cours d'eau,
02:09 qui sont deux choses différentes.
02:11 Les nappes d'abord, dans quel état sont-elles les nappes dans les roues ?
02:14 - On est le seul département de France à avoir un service d'hydrogéologue,
02:18 qui surveille au quotidien toutes les nappes souterraines, mais également les cours d'eau.
02:22 - Il y a une cinquantaine de stations.
02:24 - 51 points de pésométrie pour contrôler quotidiennement la situation au grave.
02:31 On atteint des niveaux qui sont très bas,
02:34 même plus bas qu'au mois d'août, en période de sèche-reste.
02:37 Donc c'est vraiment inquiétant.
02:39 - D'un mois d'août traditionnel ou d'un mois d'août 2022, qui est devenu l'été de référence ?
02:42 - D'un mois d'août 2022.
02:44 - C'est plus bas que lors du mois d'août de l'année dernière ?
02:48 - Il y a 9 points qui nous inquiètent vraiment.
02:50 - Lesquels ?
02:52 - C'est Ouest du département et Centre du département.
02:54 - Les secteurs en particulier ?
02:56 - La partie entre les Hauts-Cantons, la partie du Soulier,
03:00 cette partie-là nous inquiète.
03:02 Après le coeur des Rots, la partie Cabrière, dessus clairement les Rots.
03:04 - Et qui sont des zones où pour l'agriculture, on ne peut pas, on le disait aussi tout à l'heure,
03:09 irriguer avec l'eau du Baron ou avec l'eau d'Aquadomissia.
03:12 C'est pas possible ?
03:13 - Alors on a à la chance d'avoir deux retenues d'eau,
03:15 notamment le Salagou avec ses 5 millions de mètres cubes d'eau,
03:18 et la retenue de Vaillancq pour permettre des lâchers pour irriguer.
03:25 - Alors ça c'est pour les agriculteurs, et vous envisagez toujours d'aller puiser l'eau du Salagou ?
03:29 Ça, ça n'a pas changé depuis ?
03:31 - Alors les sérolâchers permettent de compenser un petit peu la perte d'eau du Flavéro,
03:35 où il y a de nombreux prélèvements pour l'eau potable, notamment à Casuldéro et à Florinsac.
03:39 - Pour les particuliers, la ressource en eau potable, ça aussi c'est un souci,
03:44 et le département est obligé d'intervenir, déjà depuis un certain nombre de semaines, dans des communes ?
03:50 - Oui, alors habituellement on intervient uniquement en période estivale dans certaines communes,
03:53 et là on le fait depuis le début de l'année pour 4 communes, donc qui sont en rupture totale.
03:58 Il y en a 8 qui sont en tension extrême, et une cinquantaine qui sont en alerte.
04:03 - Et là aussi vous pouvez nous donner quelques exemples ?
04:05 - Alors le département a des moyens opérationnels, donc apporte de l'eau potable,
04:10 dans les châteaux d'eau de ces communes qui sont en impact et qui manquent d'eau.
04:12 - Ce sont les châteaux d'eau que vous allez réapprovisionner ?
04:14 - Réapprovisionner en eau, donc pour 4 communes, et en eau notamment,
04:19 je pense à Cabrière, il y a des communes comme Cabrière, Le Soulier, Pumisson,
04:22 et d'autres qui sont en tension extrême, et je pense qu'il faudra alimenter en eau potable dans les jours à venir.
04:27 - La liste de ces communes risque de s'étendre dans le mois qui vient ?
04:32 - Oui parce qu'on en a une cinquantaine qui sont en début de tension.
04:36 Donc il va falloir beaucoup de solidarité entre les collectivités pour acheminer de l'eau dans ces communes.
04:41 - Solidarité entre les communes, et puis aussi prise de conscience des usagers,
04:46 des particuliers, à limiter au maximum leur consommation ?
04:51 - Je ne sais pas ce qu'il faut faire, comme ça s'est passé en fin d'année avec la crise de l'énergie,
04:56 une communication importante auprès des citoyens pour les responsabiliser,
04:59 pour économiser l'eau, comme on a fait pour l'énergie, et ça a fonctionné,
05:02 vu qu'il y a eu une baisse de 15% de la consommation.
05:04 - On l'a beaucoup fait pour l'énergie, mais je n'ai pas l'impression qu'on le fasse beaucoup pour l'eau.
05:08 - Mais il va y avoir un indicateur, il me semble, ça va être le même principe que Watt.
05:11 - Vous le faites, c'est très bien, mais je ne sais pas si au niveau national,
05:14 l'État devrait prendre le relais très rapidement, parce qu'il y a 46 départements qui sont concernés.
05:18 - Et en plus, il y a cette problématique du tourisme,
05:23 parce que notre population augmente considérablement en période estivale,
05:28 et donc forcément, même si les secteurs que vous décrivez ne sont pas forcément les secteurs
05:33 les plus fréquentés par les touristes qui viennent dans notre département,
05:38 mais quand même, ça pose aussi un souci.
05:40 - Bien sûr, ça risque d'impacter d'autres communes, les communes littorales également,
05:44 mais surtout les touristes n'ont pas cette culture,
05:46 ne connaissent pas la problématique, souvent des populations qui viennent de l'étranger,
05:50 qui viennent de loin, qui n'ont pas cette problématique d'eau.
05:53 Donc il va falloir, je pense, communiquer très rapidement auprès de ces nouveaux touristes
05:58 qui vont arriver.
05:59 - Il y a des mesures d'urgence qui vont être prises par le département dans les jours qui viennent ?
06:03 - Le département, nous on attend les services de l'État, notamment le monsieur le préfet,
06:08 pour nous accompagner, nous indiquer ce que nous devons faire,
06:11 que ce soit le département, mais également les communes,
06:13 les communes intercommunalités, métropoles et agglomérations.
06:16 - Merci Christophe Morgeau d'être venu ce matin dans notre studio
06:20 pour nous décrire, vous aussi, au niveau du département,
06:22 la situation telle que vous l'observez à travers cette cinquantaine de stations,
06:26 situation que vous décrivez de grave, voire même de très grave dans certaines communes,
06:30 vous l'avez dit.
06:31 - Jamais connue, donc c'est historique.
06:33 - Vous n'avez jamais connu.
06:34 - C'est historique.
06:35 - Merci, bonne journée.
06:36 - Merci.
06:37 - Christophe Morgeau, en l'occurrence notre invité le vice-président.