Le 29 mai 2013, seulement quelques jours après l'adoption de la loi ouvrant droit au mariage entre deux personnes de même sexe en France, Vincent Autain et Bruno Boileau se sont dit "oui" à Montpellier. 10 ans plus tard, nous avons demandé à ceux qui avaient assisté à cette journée de nous partager leurs souvenirs.
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00:00 Vous êtes punis par le mariage.
00:02 Au nom de l'Amérique.
00:03 Mon mariage a eu lieu le 29 mai 2013 à Montpellier,
00:18 avec toute l'histoire qu'on connaît autour.
00:21 Et puis cette chance, quand même, ça reste une chance,
00:26 en tout cas un grand moment,
00:27 d'avoir inauguré cette loi pour laquelle tant de personnes se sont battues,
00:31 moi y inclus.
00:32 Pour Vincent et son futur mari Bruno,
00:35 le grand jour n'est plus qu'à quelques coups de fil.
00:37 Mercredi prochain, ils entrent dans l'histoire.
00:40 Ils deviendront le premier couple homosexuel marié en France.
00:44 Un privilège qui leur est tombé dessus en septembre dernier,
00:47 au cours d'une visite de Najat Vallaud-Belkacem à Montpellier.
00:51 Najat Vallaud-Belkacem demanda à Vincent et son compagnon
00:54 d'être les premiers mariés.
00:56 Il ne s'y attend pas du tout.
00:57 Mais en même temps, je sens comme une étincelle dans ses yeux
01:00 parce que soudain, ça lui semble visiblement tout à fait parlons.
01:06 Il me dit "attends un instant s'il te plaît", il s'éloigne.
01:09 Je comprendrai après coup, il me racontera qu'en fait,
01:12 il passe un coup de fil à Bruno.
01:14 Pour lui dire "bon voilà, il s'est passé telle chose"
01:17 et chose à laquelle il m'a répondu "bon ben d'accord".
01:20 Bien sûr, mon compagnon et moi voulons nous marier depuis un certain temps,
01:24 mais il n'était pas convenu que nous puissions être les premiers.
01:28 Le couple de Montpellier-Rhin devient donc dès l'automne
01:30 un symbole du combat pour l'instauration du mariage homosexuel.
01:33 La maire de Montpellier de l'époque, Hélène Mandrou,
01:35 qui était extrêmement engagée sur ces questions depuis de nombreuses années
01:38 et qui continue à l'être malgré le fait qu'elle n'ait plus aux affaires de la ville,
01:43 quelques jours après, elle nous a proposé à Bruno et moi
01:46 de nous rendre à l'hôtel de ville de Montpellier
01:48 pour préenregistrer nos bancs de mariage.
01:50 Nous avons donc commencé ce préenregistrement
01:53 et on s'est aperçu évidemment que les systèmes informatiques
01:55 n'étaient absolument pas prévus pour enregistrer les bancs de mariage
01:59 d'un couple de même sexe.
02:01 La loi n'existait pas, elle n'était même pas en débat encore.
02:04 Et donc du coup, Hélène Mandrou avec ses services
02:05 va modifier finalement ce masque informatique, ce système informatique
02:10 pour nous permettre cet enregistrement et on l'a fait en live ensemble.
02:14 Et c'est ce qui a fait que nos bancs de mariage étaient préenregistrés.
02:16 Et c'est la promulgation du texte par François Hollande.
02:19 Ils sont devant la mairie de Montpellier
02:21 pour demander immédiatement la publication des bancs.
02:24 La ville de Montpellier a pu tout de suite publier nos bancs de mariage
02:27 et c'est ce qui a fait que finalement,
02:28 ça a été la seule ville de France à anticiper cette loi.
02:31 Et c'est ce qui nous a amené à inaugurer la loi.
02:33 Il était temps, j'ai envie de dire ça quand même, il était temps.
02:36 Ravi que ce soit à notre tour et autour de plein d'autres
02:39 d'ici quelques jours, semaines.
02:41 Le temps de préparation de notre mariage, c'est 11 jours en fait.
02:44 On a été très pragmatiques.
02:46 Voilà, on s'est réunis avec des amis.
02:47 Chacun a joué un rôle dans cette organisation.
02:51 Bruno s'occupait particulièrement de toute la partie privée,
02:54 celle qui n'appartenait qu'à nous.
02:56 Et puis moi, je m'occupais de la partie plus publique.
02:59 Les futurs mariés l'avouent, la cérémonie risque d'être intimidante.
03:03 Demain, Vincent Autain et Bruno Boileau échangeront leur consentement
03:06 devant les médias du monde entier.
03:08 Moi, je suis en lien permanent avec les services de l'hôtel de ville,
03:12 avec la maire Hélène Mandrou.
03:15 Toute la mairie en fait était en ébullition.
03:17 Je savais très bien que cette journée-là serait intégralement consacrée
03:21 à cet événement, puisque c'était un événement non seulement montpellierain,
03:24 mais aussi français.
03:25 On savait qu'il allait y avoir beaucoup de monde.
03:27 Et donc, on n'a pas fait le mariage dans la salle des mariages classique,
03:31 qui aurait été beaucoup trop petite.
03:33 Et le mariage, on l'a fait dans ce qu'on appelle la salle des rencontres,
03:37 qui est une salle beaucoup plus spacieuse.
03:39 Et donc, c'est sûr que la matinée pour beaucoup d'agents municipaux
03:42 a dû commencer par l'aménagement de cette salle.
03:45 Et on est conscients de tous les agents de la ville qui se mobilisent.
03:49 On est tellement conscients de cela qu'on va recevoir
03:52 des milliers de fleurs de France et du monde entier.
03:55 Et on va demander aux services protocolaires de la ville de Montpellier
03:58 à l'issue de notre mariage, de faire en sorte que la plupart de ces fleurs
04:03 soient dispatchées entre les différents services
04:06 et que toutes les femmes, le lendemain matin,
04:08 puissent avoir au moins une rose sur leur bureau
04:10 pour les remercier de leur implication.
04:12 Ça a été un événement considérable, y compris pour les médias,
04:17 à partir du moment où les mariés ont donné leur accord
04:20 pour que la cérémonie soit retransmise.
04:24 Vincent et Bruno vont se dire oui dans quelques minutes
04:26 s'il n'y a pas de retard à la mairie de Montpellier
04:27 pour immortaliser ce moment.
04:29 Pas moins de 240 journalistes, de nombreux investis.
04:31 Il devait y avoir 33 télévisions du monde entier,
04:34 dont même Mme Gésirain qui était là.
04:36 Pour la première fois, la mairie a reçu 180 demandes d'accréditation,
04:41 ce qui n'était jamais arrivé, jamais arrivé.
04:43 C'était totalement polyglotte.
04:45 On entendait parler, je ne sais pas, 40 langues différentes, vraiment.
04:48 Ça venait de Chine, du Japon, de Russie, vraiment d'Amérique latine.
04:55 Certains de ces journalistes et certains de ces médias
04:57 venaient aussi de pays qui étaient, à contrario, très hostiles
05:01 au mariage des couples de même sexe.
05:03 Donc c'était aussi important, d'une certaine façon,
05:05 de porter un discours positif sur ce sujet-là.
05:08 Il y avait cette foule qui était là,
05:12 qui n'avait pas amené de pancarte pour ou contre,
05:14 qui était là avec des motivations inconnues,
05:16 et ce, assez tôt, alors que le mariage avait lieu à 17h30.
05:20 On a pas reçu de carton d'invitation,
05:23 mais on est tous partenaires associatifs de la Lesbian and Gay Pride,
05:26 tous ici présents.
05:28 C'est la première fois de ma vie, j'ai 65 ans,
05:31 que je ne me sens pas marginal.
05:33 C'était une très belle journée, il faisait très beau,
05:36 et on a commencé le direct à la mi-journée pour BFM TV.
05:41 Ce qui se passe, vous le voyez autour de moi,
05:43 c'est un peu la couleur du jour, ou les couleurs du jour,
05:46 la couleur arc-en-ciel.
05:47 On attend maintenant simplement les mariés,
05:49 la cérémonie était prévue vers 17h30.
05:52 Ici, on entend plutôt peut-être un retard de une demi-heure,
05:55 voire 40 minutes.
05:57 Voilà.
05:57 Frère Manson, s'il vous plaît, s'il vous plaît.
05:59 C'est peut-être le seul imbécile,
06:00 c'est le seul imbécile de cette cérémonie.
06:03 À la fin du direct, je hurle à la foule
06:06 qu'il y a un homophobe dans cette foule
06:11 et qu'il a sans doute des choses à leur dire.
06:13 Et ce type est assez vite parti
06:16 parce que la foule ne voulait pas le violenter, absolument pas.
06:19 J'étais surtout très énervé, mais il y a prescription maintenant.
06:23 Le second moment de tension, ou petite tension,
06:27 c'est plutôt la sortie des mariés qui vont de l'hôtel Marriott
06:29 jusqu'en diagonale à la porte d'entrée de l'hôtel de Lille.
06:33 Ils ont traversé la place Georges-Eiffrèche,
06:36 qui est une place, je vous dis, immense.
06:38 Cette place était noire de vente,
06:39 donc effectivement, il y avait une certaine sécurité autour d'eux
06:43 pour les amener jusqu'à la mairie.
06:45 On avait deux choix, traverser la place
06:47 avec les 3-4 000 personnes qui venaient majoritairement
06:50 célébrer ce moment d'histoire, qui leur appartenait,
06:52 ou passer par les sous-sols.
06:54 C'était absolument hors de question
06:56 que le jour de notre mariage, on se cache.
06:58 Enfin, je veux dire, on s'est battus
07:00 pour visibiliser à la fois le combat,
07:03 mais visibiliser aussi les personnes LGBT.
07:05 Une traversée qui va très bien se passer,
07:08 à l'exception du stress, en tout cas qui est le mien à ce moment-là,
07:11 parce que je suis agoraphobe, et donc, évidemment, cette vague,
07:15 même si c'était une vague d'amour et de bienveillance,
07:17 cette vague va me stresser du simple fait
07:20 de cette phobie que j'ai de la foule.
07:24 Mais au final, ça va super bien se passer
07:26 et les gens vont applaudir, vont hurler.
07:28 Enfin, c'est un truc de dingue.
07:30 On ne peut pas oublier ce genre de choses
07:31 tellement ça file les frissons.
07:34 Il y avait à la fois cette dimension médiatique,
07:37 il y avait une dimension de tension,
07:39 il ne faut pas non plus la sous-estimer,
07:41 parce que la municipalité de Montpellier
07:45 avait reçu des menaces diverses et variées,
07:48 et donc, du coup, il y avait des choses
07:49 auxquelles, avec Hélène, on avait dû renoncer.
07:52 Par mesure de sécurité, l'installation d'un écran géant
07:55 sur le parvis de l'hôtel de ville
07:56 et le vin d'honneur citoyen ont été annulés.
07:59 La préfecture a aussi prévu des renforts de gendarmerie,
08:02 en cas d'action coup de poing, des anti-mariages pour tous.
08:05 Oui, parce que je pense que c'était inutile
08:07 d'amener une agitation supplémentaire
08:09 à l'agitation qui existait déjà.
08:10 C'était totalement inutile.
08:13 La dernière manifestation d'opposition
08:16 a eu lieu le dimanche 26 mai 2013, trois jours avant.
08:19 Et ça a été une manifestation qui a été particulièrement violente.
08:23 C'est sans doute l'une des premières fois
08:25 où on voit des manifestants s'en prendre
08:27 à des journalistes, à la police.
08:29 Ça finit à coups de matraque, de lacrymo.
08:32 Ça paraît malheureusement beaucoup plus commun aujourd'hui,
08:35 ce qui est assez terrible de s'habituer à ce genre de choses.
08:38 Mais le 26 mai 2013, on est peu habitué à ce genre de choses.
08:41 Et donc, il est évident que cette tension
08:45 va engendrer une mise en place de dispositifs.
08:50 Alors, je vais devoir vous interrompre en effet,
08:52 à ce moment où je vous parle,
08:54 des militants manifestement anti-Marriage pour tous
08:58 ont réussi à s'infiltrer tout près de la terrasse
09:01 de cette salle des rencontres
09:03 et sont en train de brandir des fumigènes de couleur bleue.
09:07 Ils sont 4, 5, 6, pas plus.
09:10 Les forces de sécurité sont en train de se ruer
09:14 sur ces jeunes gens qui ont donc réussi
09:17 à s'introduire dans la mairie par l'arrière, manifestement.
09:20 Ils ont été interpellés, le happening, si on peut dire,
09:23 a été rapidement éteint, sachant que ce n'était pas sur la place.
09:28 Donc, oui, les gens qui regardaient très nombreux à la télé
09:31 ce moment l'ont vu.
09:33 Les gens qui étaient de l'autre côté ne l'ont pas vu.
09:35 Donc, on est sur une espèce de mode de terre derrière l'hôtel de ville
09:40 avec des gars qui tiennent chacun une lettre ou des affiches,
09:44 voilà, 21, 29, 7.
09:45 Et ils sont appréhendés, dans mes souvenirs, sans trop de violence.
09:49 Il y a 500 personnes dans la salle, tout le monde est debout,
10:03 tout le monde applaudit, on voit des sourires,
10:06 on voit de la joie, on voit de l'émotion, de la satisfaction.
10:10 Il y a une majorité de personnes qui sont présentes,
10:12 qui sont des responsables associatifs, des militants, des militantes
10:15 qui se sont battues pendant des mois, pendant des années.
10:19 Je me rappelle effectivement quand je suis arrivée,
10:23 la première chose c'est le monde, c'était sale, plein, plein, plein.
10:27 Je me rappelle aussi, alors là, les journalistes étaient dans un coin de la salle,
10:32 je me rappelle alors les flashs, les photos qui partaient de partout,
10:37 alors ça c'était vraiment incroyable.
10:39 Du coup, on avait l'impression d'être un peu à Cannes,
10:42 comme en plus, je vous le disais,
10:46 c'était important pour nous l'aspect un peu lumineux, esthétique de cette cérémonie.
10:52 Eh bien, on avait tous, les invités, décidé de faire un effort,
10:55 même vestimentaire, j'allais dire, plus que d'habitude,
11:00 plus que dans un autre mariage.
11:02 Moi, je pense que je n'ai jamais été aussi bien habillée.
11:06 Parce que d'habitude, je fais beaucoup moins attention à ça,
11:08 mais j'avais envie que ce soit chouette.
11:10 Vincent Bruno, laissez-moi vous offrir en cadeau
11:16 les mots d'un petit garçon de 10 ans,
11:21 les mots qu'un petit garçon m'a écrits récemment.
11:26 Merci d'avoir aidé ma mère et les autres homosexuels.
11:31 Je suis contente que vous avez défendu les lois pour les gens comme ma maman.
11:39 Merci. Je n'ai plus peur.
11:43 On n'oublie pas ces mots, surtout pas venus d'un enfant.
11:50 La conclusion de la lettre, elle a failli nous décrocher une larme,
11:53 mais ça nous a émus.
11:56 On savait déjà qu'on était du bon côté de l'histoire,
12:00 mais là, c'est un enfant qui nous le disait.
12:02 Parce que finalement, le combat que nous menions tous ensemble,
12:04 c'était un combat pour nous-mêmes, bien sûr,
12:06 mais c'était aussi un combat pour les futures générations.
12:08 Vincent et Bruno, je vais vous lire les articles du Code civil
12:13 sur les droits et les droits respectifs des élus.
12:16 Je n'ai pas dit que Madame X voulait vous prendre Monsieur.
12:19 Je n'ai pas dit Monsieur voulait vous prendre Madame.
12:21 Déjà, ça ne pouvait pas être le même mariage que tous les autres.
12:25 Non, non, j'étais parfaitement consciente que c'était un mariage très important.
12:30 On avait l'impression de vivre à la fois une histoire
12:33 et l'histoire avec un grand H.
12:35 Et ça, c'est quand même assez rare.
12:38 On s'est dit oui avant de s'embrasser,
12:40 avec une minute de retard sur le protocole que nous avions défini,
12:43 parce qu'on devait se dire oui à 18h.
12:44 On s'est dit oui à 18h01.
12:46 Monsieur Bruno, Louis et Ernest d'Albert-Boileau,
12:51 consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Vincent Jean-Claude André-Jacques.
12:56 Monsieur Vincent Jean-Claude André-Jacques,
13:04 consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Bruno, Louis, Ernest, Albert-Boileau.
13:10 Oui.
13:11 C'est donc un grand honneur pour moi de vous dire
13:25 que vous êtes unis par le mariage au nom de l'Amérique.
13:33 À ce moment-là, pour le coup, on n'est plus que lui et moi.
13:37 Là, on n'a rien autour de nous.
13:41 C'est le seul moment qui va n'appartenir véritablement qu'à nous, ce baiser.
13:46 Donc il y avait franchement énormément d'émotions.
13:48 Moi, je me souviens vraiment avoir vu des larmes couler sur pas mal de visages.
13:54 Un grand homme disait, après lui tapit pour ne pas le donner,
13:59 que si une loi ne peut pas nous obliger à nous aimer,
14:03 par contre elle peut nous obliger à ne pas se faire lyncher.
14:07 Je crois que c'est ça le plus important.
14:10 Alors, je n'ai pas mes temps.
14:11 Je voudrais dire merci à mes familles, à nos familles, à notre famille.
14:19 C'est vrai, à notre famille.
14:20 Ça a été sans doute la prise de parole la plus compliquée pour moi.
14:23 Alors, j'ai revu les images une fois et je me suis toujours dit,
14:26 c'est vraiment le discours le plus lamentable que tu as pu faire dans ta vie.
14:30 Mais quelle performance horrible.
14:32 Donc, pour le coup, Bruno a été très bon.
14:34 Je vais remercier aussi ma famille qui est ici.
14:37 Vous tous qui êtes présents,
14:38 deux hommes, évidemment, mais aussi l'ordre,
14:40 parce que les enfants de tout à l'heure qui ont la manifestation réagissent.
14:44 Et ça fait très plaisir que vous soyez là aussi, tous dehors.
14:48 Je vais remercier Madame le maire parce que je vous montrerais
14:52 le même petit truc que la France dans mes qualités.
14:54 Après cette prise de parole, elle a été assaillie par les journalistes.
15:00 Elle a été d'ailleurs très, très compliquée parce qu'ils ont été transgressifs.
15:05 Ils se sont passé les cordons.
15:07 Du coup, on s'est retrouvé avec des objectifs d'appareils photo, de caméras, de partout.
15:12 Ça a été assez compliqué.
15:14 C'était un moment un peu de tâtonnement.
15:16 On attend de savoir et on sait qu'il y a eu beaucoup de négociations
15:19 entre les autorités publiques et les familles des deux mariés
15:22 pour savoir un petit peu ce qu'on pouvait faire.
15:24 Il y a eu une tentative de négociation, notamment pour faire un petit salut sur le balcon.
15:28 Ce salut, on l'attend tout le temps.
15:30 Maintenant, pour des questions de sécurité, impossible pour l'instant de savoir
15:33 si les mariés vont sortir à pied, s'ils vont parcourir le parvis.
15:37 En tout cas, ils seront, pour ce qu'on peut voir, très bien accueillis.
15:40 Et la suite, nous sommes allés sur le balcon,
15:43 sur le balcon qui est devant la grande salle des rencontres de la mairie de Montpellier.
15:48 Et là, la place extérieure était noire de moi.
15:53 Allez, allez, allez !
15:57 On se rend bien compte du monde qu'il y a.
15:59 Enfin, c'est incroyable avec toutes ces pancartes.
16:03 C'est fou, on apparaît sur le balcon, les gens hurlent.
16:06 C'est complètement dingue.
16:10 Là, pour le coup, on a envie de descendre, on a envie d'aller faire la fête avec les gens.
16:14 On voudrait vous dire que notre combat ne s'arrête pas là.
16:19 Juste avant de conclure notre prise de parole,
16:22 vous nous demandez un bisou, c'est-à-dire celui, finalement, qu'on a fait après le Oui,
16:27 mais qu'il et elle n'avaient pas vu,
16:29 puisqu'encore une fois, c'était sonorisé, mais il n'y avait pas d'image.
16:32 Et donc, on va se faire un deuxième bisou de Oui,
16:35 finalement, sur le balcon de l'hôtel de ville.
16:38 C'est fou, ce moment, toute cette journée est incroyable,
16:48 mais il y a des tempos comme ça, des petits instants particuliers
16:52 qui sont complètement dingues.
16:55 C'est très bizarre parce que j'ai vécu, évidemment, cet événement,
16:59 c'était mon mariage.
17:02 Mais des fois, quand j'en parle ou quand je vois des images,
17:04 je sais bien que c'est moi, mais j'ai l'impression que c'est moi,
17:07 et puis ce n'est pas moi à la fois, tellement c'est improbable de vivre
17:10 quelque chose comme ça dans une vie.
17:12 Dix ans après, on s'est séparés.
17:16 Finalement, c'est ça aussi l'égalité.
17:18 On s'est battus pour l'égalité et dans l'égalité, il y a le divorce.
17:22 Et voilà, on ne fait pas exception, ça aurait pu durer une vie.
17:25 Et puis, après 12 ans de vie commune, 7 ans de mariage,
17:28 on a décidé de prendre des routes différentes.
17:31 Et puis, je reconstruis ma vie et c'est génial.
17:34 Et tout ça fait partie de mon histoire, en fait.
17:36 ♪ ♪ ♪