Presque par hasard, Stéphane Tonsart est devenu la doublure de Vincent Cassel dans "Les Trois Mousquetaires". Pour neo, il raconte cette folle aventure.
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00:00 C'est à moi que tu parles, là ?
00:01 C'est à moi que tu parles, enculé, là ?
00:03 Eh, les mecs, là !
00:04 C'est à moi qu'il parle, là ?
00:05 C'est à moi que tu parles, l'enculé, là ?
00:08 Bonjour, je m'appelle Stéphane Tonçard.
00:12 Je vais vous raconter comment j'ai été la doublure de Vincent Cassel
00:16 dans Les Trois Mousquetaires.
00:16 J'ai eu la chance de côtoyer tous les acteurs du film,
00:20 en fin, tous les cas, les principaux.
00:21 Très souvent, je me suis retrouvé avec François Syville
00:24 et puis Omar Maï et puis Vincent Cassel,
00:27 que j'ai eu l'occasion aussi également de côtoyer.
00:30 Alors, je suis gérant d'une chambre d'hôte sur Beauvais, dans l'Oise.
00:35 Et un jour, je reçois une annonce sur Facebook
00:38 concernant un casting pour Les Trois Mousquetaires à Compiègne.
00:41 Et je postule.
00:42 On me répond deux, trois jours après
00:44 pour me dire que je suis retenu sur le casting.
00:46 Et ensuite, l'aventure commence.
00:47 Donc au début, je suis venu juste pour être figurant.
00:51 À la base, c'était trois, quatre jours sur le tournage à Compiègne.
00:55 Et puis ensuite, ce qui s'est passé le premier jour,
00:57 on se retrouve sur le plateau.
00:59 Je suis habillé avec ma cape, mon chapeau.
01:03 Et là, j'ai un monsieur qui se présente devant moi
01:06 et qui me demande de me prendre en photo.
01:08 Je lui dis "Allez-y, sans problème".
01:09 Et j'apprends que ce monsieur, c'est Martin Bourboulon, le réalisateur du film.
01:13 À partir de ce moment-là,
01:15 j'ai commencé à me retrouver un petit peu sur toutes les scènes du film.
01:19 Le soir, en fin de tournage,
01:21 j'ai rencontré la directrice de casting qui m'a demandé
01:25 si je ne voulais pas devenir la doublure de Vincent Cassel.
01:27 Je dirais que la scène qui m'a le plus marqué,
01:29 c'est la scène qui se passe à la cathédrale de Meaux,
01:33 où on me demande de prendre deux chevaux en main.
01:37 Je prends les deux chevaux, je les donne à un palfregné.
01:40 Et puis ensuite, je dois m'infiltrer dans une foule
01:42 et m'arrêter à un moment, me tourner pour regarder la cathédrale.
01:46 Ça, c'est juste là, l'avant-attentat qui se passe dans la cathédrale.
01:50 Et quand Vincent Cassel est revenu,
01:53 il a fallu que je lui montre un petit peu
01:55 les déplacements par rapport aux caméras.
01:58 Une fois la scène terminée, il a dit au réalisateur
02:01 "C'est pas la peine que je fasse la scène, puisqu'il l'a fait pour moi."
02:05 J'ai trouvé ça sympathique de sa part.
02:07 Une autre anecdote,
02:09 quand on est dans le réfectoire des Trois Mousquetaires,
02:12 où on nous avait installé des jolis plateaux
02:15 avec de la bonne charcuterie, du pain, du fromage.
02:18 On devait être à peu près 200 figurants.
02:19 C'était un immense réfectoire, il y avait des grandes tables un peu partout.
02:22 Donc le gars de la déco nous apporte chacun un plateau.
02:25 Et moi, ne sachant pas ce qu'il fallait en faire,
02:27 pour moi, on pouvait le prendre.
02:29 C'était l'heure du repas.
02:31 Et donc j'ai commencé à taper dans le plateau,
02:33 à manger du bon saucisson avec du bon pain.
02:35 On m'a dit "Stop Stéphane, là, il faut arrêter tout de suite,
02:38 ça c'est pour le décor, c'est pas fait pour être mangé."
02:39 Ça, c'était aussi un truc qui était assez drôle sur ce moment-là.
02:42 Alors, il est vrai que le fait d'avoir passé autant de temps sur des plateaux,
02:47 le soir, on est content de retirer son costume et de rentrer chez soi.
02:50 Quand l'aventure s'arrête, c'est un peu difficile.
02:53 J'ai eu un peu de mal au démarrage de me dire que le film était terminé
02:55 et que maintenant, il fallait passer à autre chose.
02:57 J'aurais bien voulu que ça continue et que ça continuait encore et encore.
03:00 Maintenant, j'aimerais en tous les cas pouvoir en profiter à nouveau
03:04 et faire de nouveau d'autres films si c'était possible.
03:07 Par rapport à la ressemblance avec Vincent Cassel,
03:09 dans l'activité que j'exerce en tant que gérante de Maison d'Hôte,
03:12 tous les clients que je peux rencontrer me disaient souvent
03:15 "On vous a déjà dit que vous ressembliez à Vincent Cassel,
03:17 vous avez un air de Vincent Cassel."
03:19 Très souvent, je prends des photos avec des gens qui me disent
03:21 "On va prendre une photo ensemble."
03:23 J'ai envoyé ça à ma famille pour dire "J'étais avec Vincent Cassel."
03:25 Je me suis toujours posé la question parce que je n'avais vraiment pas
03:28 au début le sentiment de lui ressembler plus que ça.
03:31 Et après, il est vrai qu'on a un regard,
03:33 je pense qu'on a le haut du visage qui est assez flagrant.
03:36 Il est vrai que je prends un peu conscience qu'il y a une ressemblance.
03:40 À tous les cas, je ne veux pas dire de loin,
03:41 mais il y a quelques airs de ressemblance.
03:43 En plus d'être la doublure dans le film "D'être muscletaire" de Vincent Cassel,
03:48 le retour que j'ai eu de toutes ces personnes qui font ça tous les jours,
03:53 m'ont dit "Tu devrais persévérer, tu as une gueule,
03:56 tu as un truc en plus, vas-y, tape à toutes les portes."
03:59 Et c'est ce qui m'a donné vraiment envie de pouvoir continuer aujourd'hui,
04:02 de trouver des moyens de rentrer un peu plus dans ce monde qui est assez fermé.
04:07 Mais j'ai fait des belles rencontres,
04:09 alors j'espère que ces rencontres-là me serviront à quelque chose pour demain.
04:13 [Générique de fin]
04:15 [SILENCE]