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Transcription
00:00 - On va parler de Gustave Courbet avec vous Frédéric, le temps que je retrouve ma feuille,
00:05 parce que je me suis un petit peu emmêlée dans mes pinceaux.
00:07 - Je vais vous raconter ce qu'il est.
00:08 - Et c'est la restitution dont vous voulez nous parler d'un tableau du maître.
00:12 - Exactement, cette histoire elle m'a particulièrement touchée en fait,
00:15 et surtout elle reflète une réelle nécessité de justice, ça fait du bien.
00:19 Justice qui apparaît via certains musées européens plus de 70 ans après la fin de la seconde guerre mondiale.
00:24 - Alors quel tableau de Courbet avait été volé ?
00:27 - La Ronde Enfantine, c'est donc une toile représentant un groupe d'enfants jouant dans les bois.
00:31 On l'a vu dans des manuels scolaires, elle date de 1862.
00:35 Alors Gustave Courbet, pour vous resituer, c'est le chef de file du courant réaliste,
00:39 il provoqua de nombreux scandales chez ses contemporains.
00:42 Bon vous l'avez dit, on le connaît évidemment pour la toile L'origine du monde,
00:45 tableau représentant un sexe féminin en gros plan et exposé au musée d'Orsay.
00:49 D'autres œuvres sont également très connues, on pourrait citer Le Désespéré,
00:52 c'est un autoportrait absolument halluciné qui vous plaît beaucoup je crois Philippe.
00:56 - J'adore mais il plaît à tout le monde et on connaissait pas le titre,
00:58 mais quand je leur ai montré, ils m'ont dit Anissa et ça je m'en dis ah oui évidemment,
01:01 c'est splendide ce regard complètement illuminé et halluciné.
01:04 - Moi je connaissais, je connaissais.
01:06 - Alors sinon il y a la femme au perroquet, c'est un autre nu féminin,
01:12 bon il faut dire que c'était un amoureux des femmes Courbet.
01:14 Mais bref, revenons à nos moutons, donc c'est en mai 1941 que deux membres d'une force nazie
01:19 chargée du pillage d'œuvres d'art ont dérobé donc cette fameuse Ronde Enfantine
01:24 dans un appartement du 16ème arrondissement à Paris.
01:27 Le propriétaire il s'appelait Robert Bing de confession juive,
01:30 il avait déjà fui la capitale pour rallier la résistance
01:33 où il s'illustra de 1941 à 1944.
01:35 Il a d'ailleurs été arrêté mais finalement libéré en 44,
01:38 puis ensuite décoré de la croix de guerre en 46,
01:41 il est finalement décédé en 1993.
01:43 - Alors Robert Bing c'était le propriétaire mais qui quid du parcours de l'œuvre ?
01:46 - Alors en fait cette œuvre elle était destinée à la collection d'Hermann Göring
01:49 qui faisait joyeusement son marché personnel d'œuvres d'art aux jeux de paume.
01:52 - Hermann Göring un des dignitaires nazis ?
01:53 - Exactement, là où étaient entreposées les toiles volées aux juifs.
01:56 Mais finalement cette toile n'était pas du tout à son goût,
01:58 donc elle s'est retrouvée comme ça à passer de main à main entre différents marchands d'art véreux
02:02 pour finalement arriver en Angleterre et terminer son voyage
02:05 au musée de l'université de Cambridge, ça c'était en 1951,
02:09 où elle se trouve toujours actuellement.
02:10 Alors aujourd'hui ce sont les descendants de ce fameux Robert Bing
02:13 qui réclament cette restitution après seulement avoir été mis au courant
02:17 parce que figurez-vous que les héritiers ne savent pas la plupart du temps
02:20 que leurs aïeuls ont été volés et où se trouve l'objet.
02:23 Mais une fois que les chercheurs ont mis le doigt dessus et les en ont informés,
02:27 les descendants ont fait appel à des avocats spécialisés,
02:29 qui sont extrêmement rares en France,
02:31 comme maître Mélina Wollman qui nous explique son rôle dans cette affaire.
02:34 - Alors j'ai été saisie en 2021, juin 2021 pour être exact,
02:40 par la société Mondial Corporation qui avait identifié que ce tableau
02:44 en réalité appartenait à Robert Bing,
02:47 que Robert Bing avait bien été spolié en 1941
02:51 et qu'il était localisé au Fitzwilliam Museum à Cambridge.
02:55 - Est-ce que le musée était au courant de cette histoire ou ils étaient très étonnés ?
02:59 - Non, le musée n'était pas au courant de la spoliation.
03:02 - Alors elle m'a également révélé que cette quête était très souvent bouleversante
03:05 pour les descendants écoutés.
03:07 - C'est un parcours qui de manière générale est toujours douloureux.
03:11 C'est douloureux parce que d'abord,
03:14 ils ne sont pas forcément au courant de l'existence de la spoliation,
03:18 parfois ils le sont, parfois ils ne le sont pas,
03:20 mais ça les replonge dans une histoire qui est une histoire extrêmement compliquée
03:25 liée à leur famille, parfois même qu'ils découvrent.
03:29 Et le temps qu'on peut mettre à récupérer un tableau
03:35 qui a été spolié pendant la Seconde Guerre mondiale,
03:37 c'est du temps de souffrance pour les familles.
03:40 - Alors voilà, pour les familles, est-ce que les musées coopèrent facilement ?
03:43 - Alors facilement, je ne dirais pas ça, mais disons qu'ils n'ont pas vraiment le choix en fait.
03:47 - Aujourd'hui, les musées et même les collectionneurs
03:52 n'ont plus envie d'avoir les mains sales,
03:54 savent très bien que leur réputation peut être bafouée totalement
04:00 lorsqu'ils disposent encore d'objets d'art spoliés
04:03 et encore plus lorsqu'ils refusent de les restituer,
04:07 alors que les éléments du dossier permettent d'établir la spoliation du tableau
04:12 et permettent d'identifier les héritiers de la famille spoliée.
04:16 - Alors comme vous l'avez compris, certainement ce n'est qu'un début,
04:19 et à l'avenir, il est certain que les restitutions de spoliations vont se multiplier.
04:23 Et d'ailleurs, il y a un projet de loi en cours en France
04:25 pour simplifier les choses et faire preuve de davantage de rapidité.
04:28 - Et alors si on a envie d'en savoir plus sur Gustave Courbet ?
04:30 - Alors vous pouvez vous rendre à Ornans, ça c'est dans le Doubs,
04:32 là où est né l'artiste précisément, et où se trouve le musée Gustave Courbet.
04:36 Et sinon, sachez que le 4 juin, une vente aux enchères va se dérouler près de Tours.
04:40 La star de cette vente, ce sera sans aucun doute un grand nu de Courbet.
04:44 Qu'est-ce que vous faites rire, c'est Tours ?
04:45 - Non mais si vous voulez, est-ce qu'il y a quelqu'un dans ce studio qui a les moyens d'acheter un Courbet ?
04:49 - Mais non, mais on peut toujours suivre, on va aller voir !
04:52 - On va aller voir la toile, parce que ce sera le grand nu de Courbet,
04:55 probablement le dernier d'ailleurs qu'il a peint, réalisé et intitulé "La grande baigneuse".
04:59 Donc voilà, justement, avis aux millionnaires, s'il y en a qui nous écoutent, ça peut être intéressant.
05:02 - Vous n'êtes pas millionnaire ? - Non, pas encore.
05:05 - Pas encore.
05:06 - Ça vous a séduit cette histoire ?
05:08 - Oui, oui, ça m'a séduit.
05:11 J'ai pensé à mes propres dessins, je me suis dit s'ils étaient bien cachés.
05:14 - Bien verrouillés.
05:15 - Vous en faites quoi de vos dessins ?
05:17 Vous les gardez, il y a deux attitudes, il y a ceux qui gardent tout, ceux qui gardent rien et ceux qui s'affrontent.
05:20 - Si, je garde tout, on est des petits classeurs.
05:23 - Et vous dessinez tout à la main ? - Oui, bien sûr.
05:26 - Bien sûr, il y en a plein qui dessinent à l'ordinateur.
05:28 Dans un instant, on va parler littérature, de gens qui écrivent à la main ou à l'ordi.
05:31 C'est notre deuxième indispensable, c'est Nicolas Carreau qui nous rejoint dans Culture Média.

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