Enfin un audit sur les élèves juifs contraints de fuir l'école publique - En toute subjectivité

  • l’année dernière
Avec Anne Rosencher, journaliste, écrivain et directrice déléguée de la rédaction de l’Express.

Retrouvez "En toute subjectivité" sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/en-toute-subjectivite

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00:00 En toute subjectivité ce matin avec la directrice déléguée de la rédaction de l'Express,
00:04 Anne Rosancher, bonjour.
00:05 Bonjour Nicolas, bonjour à tous.
00:06 Dans un entretien à l'Express, en kiosque aujourd'hui, le ministre de l'Éducation
00:11 nationale a voir demander un audit concernant les élèves juifs contraints de fuir l'école
00:16 publique dans certains quartiers.
00:18 Oui, cette promesse ne date pas d'hier et le phénomène que cet audit entend mesurer
00:22 encore moins.
00:23 Un témoignage édifiant sur cette question nous a été livré en 2017 par Bernard Ravet,
00:29 ancien proviseur dans deux établissements des quartiers nord de Marseille.
00:33 Dans son livre, ce hussard de la République raconte comment il a dû un jour, à contrecoeur,
00:38 dissuader la mère d'un enfant juif de scolariser son fils dans l'établissement qu'il dirigeait.
00:43 En l'état, justifié Bernard Ravet, je n'aurais pas pu garantir la sécurité de cet adolescent
00:48 dans mon collège sans aucune mixité où certains sont chauffés à blanc chaque soir
00:53 via les télévisions par satellite, voant aux gémonies Israël et les Juifs.
00:58 Alors combien d'établissements en France n'offrent plus un cadre assez serein, ni
01:02 même parfois un cadre assez sûr pour les élèves juifs ? C'est justement l'état
01:07 des lieux qu'a demandé Papendia et au Conseil des sages de la laïcité.
01:11 La France, bien sûr, n'a pas de statistiques ethniques.
01:14 Mais le ministre compte sur la méthode sociologique, c'est-à-dire nous a-t-il précisé, interroger
01:19 les familles, les chefs d'établissements, regarder l'évolution des effectifs des
01:23 écoles juives par exemple de Seine-Saint-Denis ou du 19e arrondissement de Paris, fin de
01:28 citation.
01:29 Franchement, cet état des lieux est une bonne nouvelle.
01:32 Son idée ne date pas d'hier, puisqu'Emmanuel Macron l'avait publiquement demandé en
01:36 février 2019.
01:37 Je me souviens m'être déjà dit à l'époque que cette audite était nécessaire pour connaître
01:41 l'ampleur du problème.
01:43 Et je me souviens aussi avoir regretté que cette annonce ait été faite lors d'un
01:48 dîner du CRIF.
01:49 Et pour quelle raison ?
01:50 Parce qu'annoncer des mesures contre l'antisémitisme lors d'un événement communautaire, cela
01:54 alimente l'idée que l'antisémitisme en France ne serait que le problème des Français
01:59 juifs.
02:00 De manière générale, je déteste cette façon qu'a la conversation publique de parler
02:04 de l'émotion des communautés.
02:06 Vous savez par exemple de l'émotion de la communauté LGBT après une agression homophobe.
02:12 La Fraternité républicaine ne connaît qu'une communauté, la communauté nationale.
02:17 Découper les préoccupations en fonction d'une origine, d'une orientation sexuelle,
02:22 d'un fait organisé, l'indifférence, les « à quoi bon » ? Les « chacun ses soucis »
02:26 ? Ensuite, ne nous leurrons pas la prégnance de l'antisémitisme dans les établissements
02:31 dont on parlait toujours l'indicateur d'un mal plus général.
02:34 Ils signalent qu'une norme islamiste virulente s'est imposée par la pression d'une minorité
02:41 sur la majorité silencieuse.
02:43 Cela veut dire que bien d'autres élèves de toutes origines ou de toutes religions
02:47 sont pris au piège quotidien de la pression.
02:50 Oui, cette audite des établissements qui n'a que trop tardé et qui fait si peu parler
02:55 nous concerne tous.
02:56 Anne Rosancher, merci et à...

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