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Après un nouveau meurtre par balle la nuit dernière - le quatrième en deux semaines - un individu est en garde à vue à Valence. Le corps d'un homme de 27 ans a été retrouvé sur le parking d'une station de lavage à Bourg les Valence. Il y avait à proximité une voiture calcinée. L'homme placé en garde à vue aurait un lien avec cette voiture. La série de meurtres dans l'agglo de Valence continue...Où en est l'enquête ?

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00:00 France Bleu de Romardèche, à la radio sur francebleu.fr et sur ici l'appli gratuite par France Bleu et France 3.
00:07 8h moins le 44ème meurtre par balle commis dans la goulération de Valence en deux semaines.
00:12 On reçoit Emmanuel ce matin le procureur de la République Laurent Dequenny.
00:15 Bonjour Monsieur Dequenny.
00:17 Bonjour Emmanuel Chopard.
00:18 On parle de règlement de comptes, de guerre de territoire, de prise de contrôle par le milieu parseillais.
00:23 On entend à peu près tout et n'importe quoi.
00:25 On parle beaucoup de drogue aussi. Qui aujourd'hui est responsable de ce qui se passe à Valence selon vous ?
00:31 Alors quand vous me dites qui, si je pouvais vous donner un nom, ça arrangerait tout le monde.
00:36 D'abord mes enquêteurs qui cherchent activement et cela dit avec succès puisque vous avez évoqué quatre homicides volontaires.
00:45 L'un d'entre eux a été élucidé par la police judiciaire puisque un auteur a été écroué sous la responsabilité du parquet de la juridiction interrégionale spécialisée de Lyon qui nous prête son concours.
01:00 Donc qui, on commence à le savoir.
01:02 Mais c'est quoi ce sont des gens d'ici en fait qui viennent régler leur compte ici ou ce sont des gens qui viennent d'ailleurs, d'autres départements ?
01:09 Je crois que la Drôme est aussi riche de sa propre criminalité organisée.
01:13 Donc je voudrais dissiper un fantasme.
01:15 Non, en sortant des clichés, les Marseillais, les Lyonnais, les Grenoblois ou je ne sais quelle autre destination qui aurait la réputation sulfureuse d'engendrer une criminalité organisée importante ne viennent pas s'installer à Valence.
01:30 Nous avons nos criminels organisés ici aussi.
01:34 Ce sont des vendettas locales ?
01:36 En tout cas à ce stade de l'enquête, on peut parler de vendettas locales ou pas ?
01:40 Que par les méthodes employées, on sent bien, hélas, que ce sont des assassinats ciblés.
01:47 C'est-à-dire que malheureusement, les gens qui décèdent soient visés à raison de leurs relations voire de leurs activités délinquantes.
01:55 C'est tout à fait la logique d'enquête qui est actuellement en cours.
01:59 Donc, après les mots "vendetta", "règlement de compte", "exécution" qui ont une connotation un petit peu grandiloquente, mais dont je comprends que le grand public les utilise.
02:09 Je ne peux pas, moi, les reprendre à mon compte parce que ce n'est pas mon vocabulaire technique.
02:13 Mais effectivement, ça s'inscrit sur un fonds de trafic zoopluriel de stupéfiants et aussi dans d'autres dossiers d'homicide qui ont pu avoir lieu dans les deux dernières années.
02:26 - Peut-on dire que les quatre derniers meurtres par balles sont liés ou pas ?
02:31 - Alors, ils ne sont pas liés au sens technique, si j'étais très pédant, je vous dirais au sens de la connexité juridique.
02:37 Non, sinon, je l'aurais dit, j'aurais essayé d'expliquer en quoi le numéro 1 a un lien avec le numéro 2, etc.
02:45 En revanche, ils ont le même terreau, un terreau de délinquance organisée, criminalité organisée valentinoise, comme je l'expliquais encore tout à l'heure.
02:54 - Autour de la drogue ?
02:55 - Avec effectivement, en toile de fond, le trafic de produits stupéfiants, notamment sur les quartiers de la zone de sécurité prioritaire du plan Eiffon-Barlett.
03:04 Mais je dis notamment parce que là encore, il ne faut pas non plus imaginer que tout est dessiné avec des frontières.
03:10 Ce n'est pas un jardin à la française, la délinquance organisée.
03:13 - Laurent Dequigny, procureur de la République de Valence, côté interpellation, on en est où aujourd'hui ?
03:19 Combien de personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces affaires, de ces quatre meurtres ?
03:23 - Alors, dans le cadre de ces quatre meurtres, je vous ai dit, il y a...
03:27 - Une personne en détention ?
03:28 - Voilà, il y a une personne en détention.
03:29 - Ça c'est pour le meurtre du McDonald's ?
03:32 - Pour moi, c'est le deuxième. Donc si on parle de la même chose, nous nous sommes d'accord.
03:38 Il s'agit d'un profil qui est particulièrement inquiétant, qui peut recouper d'autres sans aucun lien, d'autres informations qui ont défrayé la chronique sur vos ondes.
03:49 C'est un mineur, alors un mineur qui n'est pas loin de sa majorité, mais c'est un mineur qui reconnaît sa participation au fait.
03:57 Et, pour le professionnel que je suis, a un rapport à ce geste qui est très banalisé, ce qui est très inquiétant.
04:09 - Tuer ne lui fait pas peur ?
04:10 - Je n'irai pas jusqu'à affirmer cela parce qu'il ne l'a pas dit comme tel.
04:14 Mais en tous les cas, je ressens à travers les éléments qu'avec mon collègue Nicolas Jacquet, le procureur de Lyon qui suit ce dossier, nous échangeons.
04:23 Je sens un garçon qui, effectivement, met le meurtre au même rang que d'autres activités délinquantes, ce qui est inquiétant.
04:30 - D'autres interpellations ?
04:31 - D'autres interpellations, oui. Parce que quand on fait une enquête sur fond de bande organisée, ça c'est le terme technique pour nos cadres d'enquête.
04:43 On interpelle aussi les gens dont on sait qu'ils ont un lien plus ou moins proche avec la victime, par exemple.
04:50 Puisqu'on part évidemment de la victime, c'est la seule qu'on commence par l'identifier.
04:53 Puis après ça, progressivement, l'environnement ou d'autres dossiers dans lesquels la victime a été soit impliquée, soit des personnes dont le nom apparaît ont été elles aussi impliquées.
05:05 Voilà, donc c'est un travail de fourmi.
05:07 - Un homme étant garde à vue depuis hier après la découverte d'un cadavre à Bourg-les-Valences la nuit dernière, que sait-on ?
05:12 Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur cet individu aujourd'hui ?
05:15 - Il est toujours en garde à vue alors on se parle.
05:18 S'il est toujours en garde à vue, c'est que pour l'instant je ne peux pas vous en dire beaucoup.
05:21 - Il a un rapport avec la voiture qui a été retrouvée brûlée, c'est ça ?
05:24 - Voilà, je l'ai dit, effectivement, vous avez besoin de le rappeler.
05:26 S'il est en garde à vue, c'est parce qu'il s'est présenté spontanément au commissariat pour parler de ce véhicule qui nous intrigue beaucoup, puisqu'il est, on va dire de façon un peu imagée, criblé de balles.
05:36 Bon, donc c'est quand même pas bien naturel pour un véhicule, c'est pas construit comme ça.
05:40 Donc effectivement, quelqu'un qui spontanément, toute fin de nuit ou très tôt le matin, se présente au commissariat pour parler d'un véhicule criblé de balles, ça questionne.
05:48 Et comme les premières explications qu'il donnait paraissaient un peu discordantes par rapport à d'autres éléments,
05:54 dans un cadre légal qui est prévu qui s'appelle la garde à vue, il est interrogé.
05:59 Quel est son rôle ? Quel est son lien ? Quel est tout cela, ce travail ?
06:04 Dernière question Laurent Dekeny, très rapidement, la présence des CRS, les renforts qui sont à Valence depuis deux semaines, ça ne sert à rien ?
06:12 C'est faux de dire ça, je le dis très clairement.
06:14 C'est une réponse.
06:15 C'est faux de dire cela.
06:17 Maintenant, si vous me demandez si on fait venir la CRS 8 ou toute autre unité très compétente de CRS pour résoudre la criminalité organisée,
06:25 je vous répondrai, comme le directeur général de la police nationale Frédéric Vaulle l'a dit, non, c'est pas pour ça que c'est conçu.
06:31 Par contre, ça a un rôle puisque ça sécurise un quartier qui était en grande souffrance,
06:35 avec aussi une délinquance qui n'est pas que les phénomènes de criminalité organisée.
06:41 Donc oui, c'est utile et je sais que madame le préfet, qui est responsable de ce dispositif de sécurisation,
06:47 a l'intention, d'ailleurs dans un dialogue républicain avec moi, de vous faire part le moment venu,
06:52 et je crois qu'elle envisage dans la journée, d'un bilan de l'action de ces CRS depuis 15 jours.
06:58 Laurent Dekeny, le procureur de la République de Valence, ce matin sur France Bleu de Remardèche, merci à vous, passez une bonne journée.
07:03 Merci Emmanuel Champagne.
07:04 - Interview à réécouter dans quelques instants sur francebleu.fr 7h52

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