Le coup de gueule de la ministre de la Culture sur la présence de Johnny Depp à Cannes

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Ça vous a troublé qu'il soit là Johnny Depp ou pas ?

00:02 Bien sûr que c'est troublant, mais ce n'est pas à moi, ministre de la Culture,

00:05 de choisir quel va être le film d'ouverture.

00:07 Imaginez si je commence à faire ça, c'est la fin de la liberté de programmation

00:11 et c'est la fin du Festival de Cannes.

00:13 Et en plus, c'est un film sur une femme, Jeanne Dubarry,

00:15 plutôt invisibilisée par l'histoire, qu'elle veut remettre en lumière.

00:18 Donc c'est beaucoup plus complexe que juste le sujet des violences

00:24 sous l'angle de la vie de Johnny Depp.

00:26 Et puis moi, au fond, ce qui m'importe au-delà de ça,

00:28 c'est de voir que dans le cinéma, il y a des films

00:31 qui nous aident à changer de regard sur ces sujets.

00:34 Même là, au Festival de Cannes, le film de Valérie Donzelli, par exemple,

00:38 sur l'emprise, sur les relations toxiques, c'est un film passionnant.

00:42 [Applaudissements]

00:47 Elle va partout.

00:49 On l'a invitée ici, la ministre de la Culture, elle peut venir.

00:51 On voit qu'elle a toujours bien révisé avant d'arriver.

00:54 On sait que c'est un pote, à mon avis, ils ont tous des conseillers.

00:56 Alors, il y a le film de Valérie Donzelli.

00:59 Deux minutes, Rima.

01:01 Il y a le film de Valérie Donzelli.

01:02 Oui, qui est cette...

01:02 C'est une personne.

01:03 Va sur Wikipédia, s'il te plaît.

01:05 Donc on voit qu'elle récite le Wikipédia à chaque fois.

01:07 C'est incroyable.

01:08 Donc si elle veut venir le réciter ici, c'est avec grand plaisir.

01:10 On l'a invitée maintes et maintes fois.

01:11 La ministre de la Culture, elle fait tout.

01:13 Elle fait Télé Matin.

01:14 C'est très sympa, Télé Matin, mais si vous voulez prendre de la notoriété,

01:17 vous serez plus regardé ici, vous serez plus vu ici.

01:19 Non, mais c'est vrai.

01:20 On adore Télé Matin.

01:21 C'est très sympa, j'adore.

01:21 Mais c'est vrai qu'elle sera plus vue ici.

01:23 Voilà, je lui dis, elle fait ce qu'elle veut, elle peut venir.

01:25 Et puis en plus, c'est sympa, on pourra lui dire tout ce qu'on pense.

01:28 C'est vrai qu'elle sera moins...

01:29 Voilà, ce sera moins sécure.

01:30 Il va falloir plus réviser.

01:32 Parce que là, il y a des cases bonbons autour de la table.

01:35 Non, mais elle vient quand elle veut, ce sera avec plaisir.

01:37 Oui. Alors, qu'est-ce qu'elle a ?

01:38 - Alors...

01:39 - Qu'est-ce qu'elle a ?

01:40 - Le lancement de notre ambassade.

01:42 - J'adore.

01:43 - Qu'est-ce qu'elle a ?

01:43 - Merci Myriam d'être là, déjà.

01:44 - Non, je vous en ferai avec plaisir.

01:45 Alors, ce qui s'est passé, c'est qu'elle s'est alarmée auprès de Thomas Odo dans Télé Matin

01:52 que Johnny Depp soit venu au Festival de Cannes.

01:55 Alors, comme vous le savez, il est à l'affiche du film de Maiwen.

01:58 - Exactement.

01:58 - Jeanne Dubarry.

01:59 Et il a fait...

02:00 - C'est un film sur le saumon.

02:02 - Pfff !

02:03 Un film historique.

02:05 Et en fait, il a fait...

02:06 Ce film a fait l'ouverture du Festival de Cannes.

02:09 Et pendant 7 minutes, Johnny Depp a été applaudi sans cesse.

02:13 - Oui, on l'a.

02:14 Regarde, on l'a, la standing ovation.

02:16 - Et c'est ça qui a défrisé...

02:18 - Non, alors, il y a une tribune dans Libération, notamment avec à la tête Julie Gaillet, Géraldine Ackach

02:25 qui se sont insurgées contre le Festival de Cannes en disant que le Festival de Cannes

02:29 invitait les hommes et les femmes qui agressent, en faisant référence en fait au procès de Johnny.

02:35 - Il a gagné, non, son procès ?

02:36 - Il a gagné, oui. C'est ça qui nous dit.

02:37 - C'est ça qui nous dit.

02:38 - Il a gagné son nom.

02:40 - Il a gagné son procès, donc c'est...

02:41 Allez, on regarde.

02:42 - Bah...

02:43 (Applaudissements)

03:08 - Donc, alors, oui, donc voilà, c'est ça qui a...

03:10 - En tout cas, ça a défrisé la ministre et du coup, elle s'est dit, oui, c'est assez troublant

03:15 que Johnny Depp soit invité au Festival de Cannes et qu'il soit accueilli de cette façon.

03:20 Mais en même temps, je suis ministre de la Culture, je suis presque personne pour rien dire,

03:24 mais en même temps, elle dit les choses.

03:25 - Alors, le directeur général du Festival de Cannes a annoncé qu'il n'était pas au courant de l'affaire.

03:29 - Ah oui, alors là, il s'est un peu foutu, un peu de vertigo de permettre.

03:32 - Et il a même ajouté qu'il s'en foutait.

03:34 - Oui, qu'il s'en foutait de la vie privée.

03:35 Il faut quand même savoir que ce procès a duré plus de 7 semaines,

03:38 qu'il a fait l'éti de tous les journaux, qu'en plus, on avait plein de détails de malade assez glauques sur cette histoire.

03:48 C'est vrai que ce procès s'est terminé par une victoire pour Johnny Depp,

03:55 qui a été... puisque Amber Heard a été condamnée à 15 millions de dollars à lui verser, ce qui est énorme,

04:01 et lui, pour diffamation, et lui a dû lui verser 2 millions de dollars.

04:05 Donc, dans la balance, voilà, 15 millions de millions, Johnny Depp a gagné.

04:08 - Donc, c'est Amber Heard qui a été condamnée pour diffamation.

04:10 - C'est ça. - Exactement, voilà.

04:12 - Donc, ça peut... une histoire, mais un peu... enfin, voilà, on revient avec du MeToo,

04:16 à part que lui, il a été, voilà, dédouané de cette histoire.

04:20 - Donc, la ministre, elle était quand même énervée.

04:23 - Non.

04:24 - Mais Thomas Soto, il n'a pas dit dans l'interview que Johnny Depp,

04:27 qu'Amber Heard, son ex-femme, avait été condamnée pour diffamation.

04:30 - Les journalistes, face aux ministres, ils ne disent pas grand-chose.

04:32 - C'est pour ça qu'elle vient ici.

04:34 C'est vrai, elle vient ici, regardez-moi, elle vient...

04:36 Quand elle veut, on l'invite, vraiment, parce qu'elle fait beaucoup de plateaux.

04:39 Voilà, elle peut venir ici, et avec plaisir, on peut l'inviter.

04:42 Tiens, semaine prochaine, si elle veut, j'ai quelques dispo.

04:46 Non, mais on a quelques dispo, elle peut venir, quand elle veut.

04:48 Si elle veut venir lundi, tiens, c'est pas mal, le jour de la pente-côte.

04:51 Ce serait pas mal qu'elle vienne, la ministre de la Culture.

04:53 - C'est férié. - Mais non, on travaille, nous.

04:55 - Ça ne paraît pas, c'est férié. - T'as raison, c'est vrai, bravo.

04:57 - Tu l'as dit toi-même, agenda de ministre avant, ça voulait dire...

04:59 Maintenant, ça ne veut plus rien dire, agenda de ministre.

05:01 - Agenda de ministre, maintenant, ça veut dire...

05:03 J'ai beaucoup de télé à faire, les mecs.

05:05 Je ne peux pas être non plus avec Thomas Soto.

05:07 Et puis le soir, dans Les Amours, ça n'existe même plus.

05:09 - C'est ce qu'elle veut.

05:11 - Elle a dit que c'est clairement du sexisme anti-homme.

05:13 Et moi, je me pose la question, si Amber Heard était venue au Festival de Cannes,

05:15 est-ce qu'elle aurait poussé le même coup de gueule ?

05:17 - Elle aurait été condamnée plus jours devant que Johnny Van Damme.

05:19 Elle aurait rien dit du tout.

05:21 Donc là, c'est du sexisme anti-homme et c'est insupportable.

05:23 Et je trouve qu'elle donne beaucoup son avis sur tout et n'importe quoi

05:25 au lieu de promouvoir la culture qui est quand même sa mission primaire.

05:27 - En l'occurrence, c'est sur la culture, là.

05:29 - Bah non, mais c'est parce que...

05:31 - Elle a pas demandé une question sur les jeux.

05:33 - Non, mais qu'elle lance des initiatives,

05:35 qu'on se souvienne d'elle pour quelque chose d'autre

05:37 que ses coups de gueule médiatiques.

05:39 Il y a d'autres ministres de la culture qui ont été plus marquants que ça.

05:41 - Non, mais son métier, c'est plus de lancer des initiatives

05:43 et de faire la promotion de la culture que de donner son avis.

05:45 - Non, non, non.

05:47 - Mais là, elle répond à une question, c'est pourquoi il y a plein d'actrices,

05:49 malgré tout, et de personnes de la culture qui ont signé cette tribune

05:51 sachant qu'il aurait été éventuellement innocenté,

05:53 mais c'est pas si clair que ça.

05:55 Et à ce moment-là, pourquoi il y a beaucoup de femmes,

05:57 artistes, actrices, tout ça, qui se sont insurgées de sa présence ?

05:59 - On peut se faire insurger de la même manière pour Amber Orr,

06:01 qui a été sanctionnée de 15 ans d'amende.

06:03 - Je vais te dire, Géraldine, le problème...

06:05 - Et troublant, ça veut pas dire que...

06:07 - Le problème, comme disait Nicolas Sarkozy,

06:09 de la diffamation, il en reste toujours quelque chose, de la calomnie.

06:11 - C'est vrai.

06:13 - Donc forcément, les gens, ils ont peut-être ça dans la tête,

06:15 parce qu'elle a été condamnée.

06:17 10 millions de dollars de dommages et intérêts compensatoires

06:19 et 5 millions de dollars de dommages et intérêts punitifs.

06:21 - Oui.

06:23 - Mais lui aussi, il a été condamné.

06:25 - Non, non, mais lui, 2 millions.

06:27 - Et ça veut pas dire qu'il l'a pas frappée.

06:29 - Ça veut pas dire qu'il l'a pas frappée, excusez-moi.

06:31 - Non, mais ils se sont frappés dans ce couloir,

06:33 ils se sont tous les deux...

06:35 - C'est ce qu'ils disent.

06:37 - C'est un procès pour diffamation, ça n'avait rien à voir.

06:39 - Oui, d'accord, mais quand on garde les faits...

06:41 - Le genre de faits bloqués sur le fait que...

06:43 - Elle, elle défend Télématins, c'est son ancienne maison,

06:45 elle veut y retourner.

06:47 - Non, je défends Amber Heard, excusez-moi, et je défends...

06:49 - Mais Amber Heard, elle a perdu le procès, qu'est-ce que tu racontes ?

06:51 - Je suis désolée, c'est scandaleux qu'elle se soit prise plein la tête.

06:53 - Non, mais Amber Heard n'est pas non plus la pauvre petite victime.

06:55 - Bah oui, elle a perdu le procès.

06:57 - Elle a perdu la tête, elle a perdu la tête.

06:59 - Les gens sont aveuglés par le côté bad boy de Jenny Depp, je suis désolée, moi, c'est scandaleux.

07:05 - Le vainqueur de tout, c'est lui.

07:07 - Mais le procès en diffamation, il a tapé quand même sa table, excuse-moi, à un moment ou à un autre,

07:11 et on en fait des caisses avec certains qui ont à peine touché un petit doigt,

07:13 et lui, on lui fait une ovation de 7 minutes, je suis désolée.

07:15 - En fait, si tu gagnes, tu perds, n'est-ce pas ?

07:17 - Moi, j'ai le droit de dire ce que je pense, parce que je lis quand même des choses,

07:21 je ne suis pas la seule, peut-être, autour de la table, mais pas dans la vraie vie,

07:25 donc j'ai le droit de le dire, après, je ne dis pas que j'ai raison, c'est mon ressenti.

07:29 - Les chiffres sont là, excuse-moi, chérie, voilà, donc après, c'était où, il ne l'invitait pas du tout,

07:33 voilà, ou bien, voilà, maintenant qu'il est là...

07:35 - Moi, j'aurais préféré ça, moi, j'aurais préféré qu'on ne l'invite pas du tout, voilà, c'est ça.

07:39 - Moi aussi.

07:40 - Je signerais des tribunes, moi, j'aurais préféré que toutes les actrices qui signent des tribunes,

07:43 on l'avait déjà eu avec les Césars, je préfère qu'elles boycottent.

07:45 - Qu'elles boycottent, c'est exactement ça.

07:47 - Dans votre cinéma, votre mascarade, avec des gens accusés de viol, je n'y vais pas,

07:51 mais elles viennent, elles prennent les Césars, elles prennent les récompenses,

07:54 elles prennent les petits fours, elles vont aux soirées et après, elles signent des tribunes.

07:58 - N'y allez pas, n'y allez pas.

07:59 - Il a raison, il a raison.

08:00 - Prenez le temps, n'y allez pas, c'est un problème grave.

08:02 - C'est un problème grave.

08:03 - C'est un problème grave.

08:04 - Ecoutez-le.

08:06 - Il a eu la tribune, il sait qui a signé, il sait si c'est lui.

08:08 - Vous m'avez dit des noms, vous m'avez donné des noms.

08:10 - Jérémie Niagat, Jérémie...

08:12 - Il y avait des noms, des Césars, il y avait des noms aussi.

08:15 On a vu des gens partir de la cérémonie des Césars.

08:17 Pourtant, deux semaines après, il signait des contrats avec les mêmes gens.

08:20 - Je ne suis pas Géraldine Niagat.

08:21 - Arrêtez alors, arrêtez, faites les trucs bon, vraiment.

08:23 - Mais on l'est, Géraldine Niagat, elle n'est pas dans la salle,

08:25 elle n'applaudit pas le jeu de gamme.

08:26 - Je ne l'ai pas vue, Géraldine.

08:27 - Je veux dire, non, mais oui, il est très grand.

08:28 - Bravo, je te signe l'honneur.

08:29 - Bravo, dis bravo, Géraldine.

08:30 - Bravo, Géraldine, j'adore.

08:31 - C'est une amie, c'est son animateur en solo, on est comme ça.

08:33 - J'ai regardé tous ses films.

08:34 - Oui, ben voilà, bravo, bravo.

08:35 Bravo, va !

08:36 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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