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Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, prévoit un plan dès cet été pour que la France soit prête à affronter les vagues de chaleur. Le gouvernement lance ce mardi sa consultation pour définir une nouvelle stratégie pour adapter la France aux enjeux du changement climatique. "Nous devons préparer notre pays à une évolution des températures de +4 degrés" a déclaré Christophe Béchu. Une hausse critique des températures qui bouleverserait le climat et les paysages en France.

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Transcription
00:00 Nous avons un rêve qui est très simple chez AXA Climate,
00:02 c'est de projeter les Françaises et les Françaises à 2030.
00:05 On connaît tous la météo du jour.
00:06 Moi, j'étais biberonné à L'Ingil au Pétré et sa météo du jour après le JT.
00:10 Trop peu de Français, trop peu de Françaises connaissent la réalité du climat à 2030.
00:14 Et donc le travail qu'on a fait avec cette fédération des producteurs de fruits,
00:17 c'est bien de projeter l'impact du climat sur les rendements agricoles.
00:20 Et là, ce qui est très important, je pense, à dire ce soir,
00:22 c'est que les moyennes, on s'en fiche.
00:24 Que ce soit 2 ou 4 degrés, la réalité pour les Français va se jouer en local.
00:29 Et en local, la réalité du climat va être très différente.
00:31 Vous voulez dire que c'est autant de villages gaulois, en quelque sorte,
00:34 qu'il faudra observer avec une nouvelle météo ?
00:36 Exactement, je vais vous donner quelques chiffres sur les fruits, c'est très frappant.
00:39 Évidemment, on va avoir un doublement des zones de production fruitière
00:42 sévèrement impactées par le climat.
00:43 Ça, c'est la mauvaise nouvelle dès 2030.
00:45 Mais l'abricot va être beaucoup plus touché que la pomme.
00:48 Et un département comme le Tarn, par exemple,
00:50 va être beaucoup plus sévèrement touché en termes de risque d'eau
00:53 que l'ensemble de la moyenne nationale.
00:55 Et donc mon message, il est clair, les outils existent,
00:57 les données existent, vous avez fait référence.
00:59 Maintenant, chaque entreprise, chaque Français, chaque Française
01:01 doit s'en emparer et pouvoir dire finalement
01:04 "le climat au coin de ma rue en 2030, il est de temps"
01:07 pour déclencher des réflexes d'adaptation dont vous venez de parler.
01:10 Je vois que vous avez très sérieusement travaillé sur ces questions,
01:11 mais est-ce qu'on peut très simplement dire,
01:14 dans les projections que nous faisons pour l'instant,
01:16 voilà les fruits ou les légumes qui vont en partie disparaître de la culture française
01:21 et voilà ceux qui vont s'installer ou qui vont prendre une autre dimension ?
01:23 S'il faut résumer en quelques mots.
01:25 Alors ce qu'il faut résumer, c'est que les pratiques agricoles de l'abricot
01:29 vont devoir vraiment changer.
01:30 Et là où je rejoins en effet mon voisin de gauche,
01:32 c'est de dire que l'adaptation...
01:33 - Excusez-moi, mais en ce moment, dans tous les marchés de Paris,
01:35 il y a des abricots espagnols absolument sublimes,
01:38 dans un pays qui n'a connu quasiment aucune pluie
01:40 pendant ces dernières semaines.
01:43 Et je pense que ceci explique cela.
01:44 - Alors ceci explique cela, mais en fait, c'est un cas typique
01:47 qu'on appelle la maladaptation,
01:48 c'est-à-dire que, évidemment, les températures se réchauffent,
01:51 on en fait le constat au quotidien.
01:53 Il y a des réflexes, ils sont des mauvais réflexes.
01:56 Typiquement, il fait chaud, je mets la climatisation.
01:58 Et bien c'est un mauvais réflexe,
01:59 parce que la climatisation va renvoyer l'air chaud dans la rue
02:02 et va accroître le problème.
02:03 Et donc ce qui est très important dans le combat qui va être le nôtre,
02:06 qui est le combat de l'adaptation,
02:07 c'est de faire la différence entre une adaptation
02:09 qui résout vraiment les problèmes,
02:10 pas uniquement le problème du climat,
02:11 mais le problème de la biodiversité, le problème de l'eau,
02:14 et ce qu'on appelle la maladaptation,
02:15 des mauvais réflexes qui vont l'aggraver.
02:17 - AXA, pardonnez-moi, c'est quand même un grand groupe d'assurance,
02:20 avec une augmentation de 4 degrés,
02:22 est-ce qu'il n'y a pas des pans entiers du littoral français
02:25 qui sont menacés par la montée des eaux ?
02:27 Et là j'ai envie de vous dire comment faire pour les protéger
02:29 ou en tout cas les préparer ?
02:30 C'est déjà trop tard ?
02:32 - Alors, c'est pas déjà...
02:33 Malheureusement, les choses sont enclenchées,
02:34 quoi qu'il fasse, en termes de climat malheureusement.
02:36 Par contre, si on prend un exemple très concret,
02:37 Lacanau, une station balnéaire,
02:39 40% des logements de Lacanau vont être submergés en 2050.
02:43 Donc ça, c'est une vraie réalité,
02:44 ça représente à peu près 1 000 de ceux au logement.
02:46 - Vous avez raison de me challenger, qu'est-ce qu'on fait de ça ?
02:49 Eh bien nous, assureurs, on réinvente notre métier.
02:51 Évidemment qu'on sera toujours là pour assurer les risques,
02:53 mais l'enjeu pour nous maintenant, il est d'anticiper,
02:55 de faire prendre conscience de ces risques,
02:57 les Français, les Françaises et les entreprises,
02:59 et de former, surtout, pour avoir des bons réflexes d'adaptation.
03:02 Parce que le climat qui change,
03:04 c'est pas uniquement de mettre des protections
03:06 contre les inondations qui vont résoudre le problème,
03:08 c'est pour le tourisme alpin,
03:10 une nouvelle façon de faire tourner l'activité,
03:12 pour l'immobilier, pour les entreprises de construction,
03:15 une nouvelle façon de bâtir.
03:16 Et donc finalement, chaque métier,
03:18 tous les secteurs de l'économie vont se réinventer.

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