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Une infirmière de 37 ans, maman de deux enfants, a été tuée ce lundi à coups de couteau au sein de l’hôpital de Reims. L’acte d’un homme atteint de troubles mentaux, qui illustre la très grande vulnérabilité des professionnels de santé. 1244 déclarations d’incidents ont été réalisées auprès de l'ordre en 2022, un chiffre qui a bondi de 23,3% en un an.

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Transcription
00:00 Des dizaines de blouses blanches réunies pour rendre hommage à leur collègue infirmière décédée.
00:07 Nous allons maintenant procéder à une minute de silence en hommage à Karen Mezino qui a passé sa vie au service des autres.
00:20 Dans la cour, ce banc devient le lieu de recueillement. Qu'ils la connaissent ou non, les soignants de l'hôpital de Reims sont bouleversés.
00:30 Ça nous a vraiment choqué, profondément marqué. On se console comme on peut, on parle entre nous. On n'a plus le bain. On ne sait vraiment pas quoi dire plus.
00:43 Un hôpital entier secoué par cette violente agression.
00:50 Lundi, en début d'après-midi, un homme arrive au premier étage du CHU. Il entre dans un vestiaire où une infirmière est en train de se changer.
01:00 Armée d'un couteau, il s'en prend à elle en la poignardant plusieurs fois. Puis il agresse une secrétaire médicale.
01:08 Les deux victimes ont été prises en charge immédiatement par leurs collègues qui étaient présents, qui pour certains ont assisté à cette scène d'horreur.
01:19 Toutes les deux ont été prises en charge ensuite par l'équipe du SAMU.
01:24 Après plusieurs heures au bloc opératoire, l'infirmière de 37 ans décède. Le pronostic vital de sa collègue n'est plus engagé.
01:33 Après l'agression, l'homme est rapidement interpellé et placé en garde à vue. Il tient d'abord des propos incohérents, puis il explique avoir voulu se venger de plusieurs années de maltraitance en psychiatrie.
01:46 Quel est son profil ?
01:48 Âgé de 59 ans, habitant à Reims, l'agresseur présente des troubles psychiatriques sévères. Il avait déjà été mis en examen pour violences volontaires aggravées.
01:59 En juin 2017, le suspect avait poignardé quatre personnes dans un ESAT, établissement et service d'aide par le travail, qui est une structure qui accompagne les personnes qui souffrent de troubles psychiatriques.
02:14 Il avait été pour cela mis en examen par un juge d'instruction qui, après cinq ans d'enquête, avait estimé qu'il y avait une possibilité que le suspect soit déclaré irresponsable pénalement.
02:28 La cour d'appel aurait dû statuer ce vendredi sur son cas. Ce drame aurait-il pu être évité ? Au CHU de Reims, les représentantes syndicales assurent que la sécurité est prise au sérieux.
02:40 Depuis un mois, il y a une mise en place de badges nominatifs avec des photos des agents qui est en train de distribuer à tout le personnel. C'est un début pour nous.
02:51 Des mesures mises en place dernièrement, alors que les violences à l'encontre des soignants sont en augmentation sur tout le territoire.
02:59 Un rapport publié ce mardi révèle qu'en 2022, 1244 déclarations d'incidents ont été remontées à l'ordre des médecins. Une hausse de 23% en un an.
03:12 Principalement visées les médecins généralistes, les psychiatres et les cardiologues. Comment expliquer ces violences ?
03:21 Beaucoup de médecins sont agressés par des patients ou l'environnement de leurs patients, des accompagnants.
03:27 Alors c'est souvent parce qu'il y a aussi le problème de la prescription qui ne correspondrait pas à ce que voudrait le patient.
03:35 Alors on peut remettre en question ce qui se passe sur Internet où le patient va puiser des informations là où il croit être trouvé la vérité et qui ne correspond à rien.
03:45 En 2021, près de la moitié des agressions étaient commises avec arme. Mais à l'hôpital, les soignants ne voient pas comment plus sécuriser les lieux.
03:55 C'est vrai que c'est une passoire un hôpital. C'est un lieu où on doit recevoir tout le monde, soigner tout le monde.
04:01 Et on ne doit pas faire de différence avec les gens qui sont pris en charge.
04:08 Suite au drame de Reims, le ministre de la Santé a annoncé réunir en fin de semaine les professionnels du secteur afin de réfléchir à des solutions pour mieux assurer la sécurité des soignants.

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