Infirmière tuée à Reims: "On voit une montée en charge des violences envers les soignants" estime David Guillerm (Fédération Nationale des Infirmiers)

  • l’année dernière
Une infirmière et une secrétaire médicale ont été attaquées par arme blanche ce lundi au sein de l'hôpital de Reims, par un homme souffrant de troubles psychiatriques. L’infirmière, âgée de 37 ans, est décédée dans la nuit de lundi à mardi. L’agresseur présumé avait bénéficié en juin 2022 d’un non-lieu pour “irresponsabilité pénale” après avoir été mis en examen pour des faits de “violences aggravées” pour avoir poignardé quatre personnes en 2017 dans un établissement spécialisé, selon des informations recueillies par BFMTV. Le ministre de la Santé, François Braun, a demandé une minute de silence dans tous les hôpitaux mercredi.

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Transcript
00:00 On voit une montée en charge depuis quelques années des violences vers les soignants.
00:04 35 infirmières agressées par jour à l'hôpital.
00:07 Tout type de violence, verbale ou physique.
00:09 Heureusement que ça ne finit pas aussi dramatiquement à chaque fois.
00:11 Absolument. Et je pense que la crise Covid a encore potentialisé ça.
00:15 Comment vous expliquez que des gens s'en prennent à ceux qui sont là pour les soigner ?
00:21 Au-delà de ce cas précis qui est un cas psychiatrique.
00:25 Si j'avais la réponse, je pense qu'on trouverait plus facilement des solutions.
00:29 Mais je pense qu'aujourd'hui la société est traversée par un courant qui est assez prégnant.
00:36 On voit que la population ne supporte en tout cas moins toute forme d'autorité.
00:48 De frustration aussi. On n'a pas toujours le soin, le bon médicament.
00:52 Il y a ce phénomène-là. Il y a un deuxième phénomène qui est le phénomène de consumérisme.
00:56 Et qui est potentialisé par l'émergence des réseaux sociaux.
01:00 Aujourd'hui, vous avez des patients qui arrivent chez leur médecin en ayant le traitement qu'ils veulent avoir en tête.
01:06 Et si le médecin ne donne pas le traitement, c'est vu sur Internet.
01:10 Le médecin se fait engueuler.
01:12 Le médecin se fait au mieux verbalement agressé et au pire physiquement.
01:16 Est-ce que ça arrive le plus souvent quand ce sont des infirmières, personnel féminin ?
01:20 Il ne faut pas tomber dans la caricature.
01:25 Sur les profils d'hôpitaux que vous décriviez tout à l'heure,
01:30 on mettait des hommes très musclés pour ceinturer les malades psychiatriques.
01:35 J'aurais tendance à dire qu'il n'y a pas de problème de genre.
01:41 Il y a des portiques ? Des agents de sécurité parfois devant certains hôpitaux ?
01:45 Je ne suis pas sûr que ça règle le problème.
01:50 C'est un pansement sur une jambe de bois, un portique.
01:52 Vous pouvez prendre n'importe quel objet contendant dans un service, un pied à perfusion, et en faire une arme mortelle.
01:57 Est-ce qu'il y a des sanctions ?
01:59 Est-ce que c'est suffisamment signalé et sanctionné derrière lorsque, notamment, on s'en prend physiquement à un soignant ?
02:05 Ce n'est pas suffisamment signalé.
02:07 On est en train de lancer des mesures.
02:09 Quand on commence à mesurer certains critères, c'est qu'il y a déjà un problème.
02:14 On ne mesurait pas ce genre de choses.
02:16 Les violences aux soignants, on ne les mesurait pas il y a quelques années.
02:19 Quand on commence à les mesurer, c'est que le problème est installé.
02:22 Et là, c'est du déclaratif en plus.
02:24 C'est du déclaratif et c'est sous-déclaré.
02:26 C'est très clairement sous-déclaré.

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