William Lowenstein : «On a une santé mentale générale qui est de pire en pire [...] Les moyens ne sont plus à la hauteur»
Le président de SOS Addictions, William Lowenstein, déplore une santé mentale de plus en plus fragilisée. «On a une santé mentale générale qui est de pire en pire [...] Les moyens ne sont plus à la hauteur».
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00:00 c'est sociologiquement qu'il faudrait pouvoir regarder les choses,
00:06 mais ce qui nous apparaît, et on en discutait tout à l'heure,
00:11 c'est qu'on a une santé mentale générale qui est de pire en pire.
00:15 On était dans une société addictogène, on passe à une société très anxiogène,
00:21 avec des moyens de repérage, de soins, de surveillance,
00:27 des ressources nécessaires qui ne sont plus à la hauteur.
00:30 Ça ne veut pas dire qu'il y a 40 ans, tout était parfait.
00:32 - Ça veut dire quoi ?
00:34 Que les gens qui ont piloté la médecine en France étaient nuls ?
00:39 Je peux le dire comme ça ? Est-ce qu'ils étaient nuls ?
00:42 Pardonnez-moi.
00:43 - Je crois qu'il y a ce décalage que vous évoquez souvent,
00:48 et on l'a vu notamment par rapport à des choses évidentes,
00:51 comme le numerus clausus,
00:53 c'est-à-dire déjà prévoir dans 20 ans ou 30 ans un nombre
00:57 qui va être totalement insuffisant et l'imposer.
01:00 Même chose, les infirmières du temps de Bernard Kouchner,
01:03 il a fallu aller les chercher dans des pays étrangers
01:06 pour pouvoir "faire fonctionner les services".
01:10 Et tout ça avait été fait dans des cabinets,
01:14 y compris la direction générale de la santé, sur des tableaux Excel,
01:18 c'est l'image, loin du terrain, avec des grandes réflexions,
01:23 et vous voyez par rapport à l'épisode de Villeneuve-Das
01:28 qu'on va sûrement évoquer, c'est une photo, si j'ose dire,
01:32 absolument tragique de la France le dimanche matin,
01:35 que ce soit dans les villes, que ce soit sur les départementales,
01:39 à 6h, 7h, 8h, vous avez depuis des années des personnes
01:44 qui ont perdu tout contrôle à cause de l'alcool,
01:47 à cause des consommations, à cause de la fête.
01:50 Il n'y a plus un chauffeur de taxi à Paris
01:53 qui veuille récupérer quelqu'un sur les Champs-Élysées
01:56 à 7h ou 8h du matin.
01:58 Même chose à Châtelet, pour parler de Paris,
02:01 ou sur les grands boulevards.
02:03 Et quand vous avez été à l'hôpital, le dimanche matin,
02:07 de 5h à 8h, 9h, vous voyez tous les dégâts.
02:11 L'histoire de Villeneuve-Das, vous avez un premier dégât,
02:14 c'est une jeune fille qui a été sans doute violée,
02:17 et dont il faut faire le constat.
02:20 On est dans la nuit de samedi à dimanche.
02:22 Et ensuite, l'accident a lieu avec des personnes totalement irresponsables,
02:28 chargées en alcool, avec des traces de cannabis,
02:31 qui vont percuter ces policiers qui font leur mission.
02:35 Ça, c'est ça la France du dimanche matin.
02:38 Sous-titrage ST' 501
02:41 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]