La cour d'appel de la Fédération italienne a infligé lundi une pénalité de dix points à la Juventus pour fraudes comptables. Le club de Turin sort du top 5 en Serie A et s'est incliné quelques heures plus tard lourdement à Empoli (4-1).
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00:00 - Le classement, oui, puisque là, notre information, c'est la défaite de la Juve, mais c'est surtout -10 points au classement par rapport à la Juve.
00:07 C'est un feuilleton dont ils sont empêtrés depuis le début de la saison. Ça s'appelle les plus-values fictives.
00:13 On vous expliquait ça dans quelques minutes, mais ce soir, c'est tombé. -10 points. Donc pas de Ligue des champions la saison prochaine pour la Juve,
00:19 qui est septième au classement. J'allais dire, est-ce la fin de feuilleton ou une suite ? Mélisande Gomez pense que c'est une suite encore, non ?
00:27 - Ils peuvent faire appel, encore une fois, auprès du... - Du collège de garantie. Voilà. - Du comité olympique, oui. Enfin l'équivalent de leur CNOSF.
00:34 Mais l'appel est pas suspensif, de toute façon, comme on l'a vu la première fois. Le collège de garantie avait suspendu la décision en demandant
00:44 à la FED de la réévaluer, mais en disant bien qu'il y avait effectivement des fautes graves de la Juve et de ses dirigeants.
00:51 Donc ça pourrait encore se faire. Mais l'idée, c'est que de toute façon, ils seront écartés de la Coupe d'Europe. C'est-à-dire que la sanction,
00:59 la pénalité fait en sorte qu'ils soient pas qualifiés pour une Coupe d'Europe la saison prochaine.
01:03 - Pourquoi la Juve est condamnée, chers téléspectateurs, à la truque et ses comptes en multipliant les plus-values fictives ?
01:08 Oh là là ! Qu'est-ce que c'est que ça, les plus-values fictives ? Je vais essayer d'expliquer les plus-values fictives pour les nuls.
01:14 Yvan, s'il y a une imprécision, des petites choses à me dire, vous prenez la main avec vos assistantes.
01:21 Alors dans le foot, quand on vend un joueur, on peut mettre l'intégralité de cette somme dans son bilan.
01:25 Vous vendez donc à un joueur 50 millions d'euros. Et même si le club vendeur ne vous paye pas en intégralité,
01:31 dans vos comptes, vous faites figurer ces 50 millions dans le bilan de la saison.
01:35 42 opérations ont été le fruit de cette petite manipulation de plus-values fictives pour la Juve. C'est à peu près ça ?
01:44 C'est à peu près ça. C'est-à-dire qu'on distingue le bilan de la trésorerie. On oublie la trésorerie, ce qui rentre, ce qui sort.
01:50 On parle de valeur. Si un joueur est vendu 50 millions, dans le bilan, tu as plus 50 à la fin de l'année.
01:55 Si tu achètes le joueur 50 millions, 50 contrats, c'est 10 millions par saison. Donc si on achète au même club, c'est à quoi ?
02:04 C'est ce qu'ils ont fait, de faire des échanges avec un club, de dire « je te prends un joueur, tu me prends un joueur ».
02:09 Ce qui permet d'écrire l'intégralité de la vente à l'intérieur du bilan. Par contre, l'achat, il est divisé par 5 parce que c'est 50.
02:16 Donc 50, si on fait un amortissement de 10 millions, au bilan, il reste plus 40, d'où l'intérêt.
02:22 – L'exemple, c'est Barça-Juve, Arthur, Pjalić. – Absolument.
02:25 – C'est à peu près ça. – Oui, ça s'est fait avec Nepple, sinon.
02:28 – Vous avez fait des renseignements avec la Juve ? Ils sont petits, petits bêtes ?
02:30 – Moi, je travaille encore avec la Juve, j'ai fait beaucoup d'opérations avec eux, ce sont des gens sérieux.
02:34 Là, c'est vrai que… – Là, c'est sérieux, là.
02:37 – Là, c'est sérieux pour trafiquer les comptes. – Quelle période est-elle terminée, là ?
02:40 – Olivier, la vraie différence… – 2019 ?
02:43 – C'est récent, c'est récent. – D'accord, donc ça concerne quelqu'un qui voulait faire une Super League ?
02:47 – Dans le football, on a la possibilité, Jean-Rével le sait, de définir la valeur, c'est l'offre et la demande.
02:52 Si Barcelone est prêt à payer Pjalić 60 millions au lieu de 45 millions,
02:57 et que la Juventus est prête à faire l'opération sur Arthur à un certain prix, les deux clubs s'entendent.
03:02 C'est vrai que la valeur, ils vont évidemment la gonfler, pour des raisons de bilan,
03:06 mais quand j'entends des malversations, des combines, la mafia…
03:09 – Mais c'est légal, c'est légal. – On n'est pas là-dedans.
03:12 – C'est un jeu d'écriture. – C'est légal, mais pas moral.
03:14 – C'est juste un jeu d'écriture. – Non, c'est pas légal, parce que…
03:16 – C'est pas bien, c'est pas légal. – C'est légal, mais pas moral.
03:18 – Mais la juve est cotée en bourse, et c'est pour ça qu'il y a eu toutes ces affaires sur la juve.
03:21 C'est-à-dire que l'enquête de la Fédération, de la justice sportive, elle découle des écoutes téléphoniques
03:27 et de l'enquête de la justice civile sur des possibles fausses communications à la bourse,
03:35 ce qui là est un délit dans la loi italienne, et d'ailleurs dans la loi dans tous les pays où il y a des sociétés cotées.
03:42 – Mais donc un aussi grand club que la juve, ils savent que tout le monde voit le jeu d'écriture sur les pianistes.
03:46 – Mais parce que des clubs de foot sont habitués à le faire.
03:48 – Ils le font, on y est à la barbe.
03:50 – Des clubs pas cotés en bourse qui font ce jeu de sport.
03:52 – Mais tu dis, eux, ils savent qu'ils sont cotés en bourse, ils le savent, ils l'ont pas oublié.
03:54 – Quand la justice, quand le procureur de Turin, la Fédé a appelé en disant
03:59 "Bah nous on est intéressés, montrez-nous ce que vous avez comme preuves, comme enquêtes",
04:04 et là la justice sportive a dit "Ah bah non, là il y a un problème de communication".