Trophée Sud Radio de l’initiative citoyenne : Médecins Solidaires

  • l’année dernière
Les Vraies Voix Citoyennes avec Clémentine LABOURÉ, Médecin.
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Transcript
00:00 Et l'idée de Médecins solitaires, c'est en fin de compte, c'est votre slogan un peu chez Médecins solitaires,
00:05 c'est de demander peu de contraintes à beaucoup de médecins, plutôt que de demander beaucoup de contraintes à peu de médecins.
00:10 On le sait, désertification médicale, il y a des endroits en France où il n'y a plus du tout de médecins,
00:15 et Médecins solitaires est arrivé et apparemment ça marche bien.
00:20 Alors dites-nous un peu comment ça fonctionne, qu'est-ce que c'est ?
00:25 - Et où est-ce que c'est déployé surtout, c'est important.
00:28 - Pour résumer, quoi de neuf docteur ?
00:31 - Alors Médecins solitaires, c'est un collectif de médecins généralistes qui propose de venir passer une semaine d'exercice dans un désert médical rural.
00:40 Pour l'instant, on a ouvert le premier centre à Agin dans la Creuse, il a ouvert le 30 octobre 2022.
00:46 Pour l'instant, ça fonctionne très très bien.
00:48 - Je voulais dire, il y a un Agin, A-G-I-N, dans la Creuse, à ne pas condormer, c'est pas dans le lot des Garonnes.
00:54 - Agin avec les Cruneaux, absolument.
00:56 Et donc on a ouvert le premier centre, on est ravis, on a actuellement plus de 800 patients qui ont demandé au centre d'être leur médecin référent.
01:04 Ce qui montre bien l'urgence qu'il y avait à se déployer dans ce genre de territoire et le nombre de patients qui n'avaient plus de médecins traitants.
01:10 On est très content parce que le retour des patients est excellent, le retour des médecins est excellent également.
01:15 Le planning sur Agin est complet jusqu'à fin 2023.
01:19 On ouvre le prochain centre à Bellegarde-en-Marche, qui est à quelques kilomètres d'Agin, mi-juin 2023.
01:26 - Et là, vous faites comment ? Vous venez installer un cabinet ?
01:29 Ou vous vous installez dans les locaux d'une municipalité ?
01:32 - Alors ça dépend, on s'adapte en fonction du lieu.
01:35 A Agin, il n'y avait plus de médecins parce que le médecin qui était parti à la retraite deux ans auparavant exerçait dans sa maison.
01:40 Donc on a tout monté, on a apporté un cabinet modulaire qui fonctionne bien.
01:46 Et par exemple, on s'adapte au niveau des territoires.
01:49 A Bellegarde-en-Marche, il y avait un grand centre de santé de 200 m² qui avait été créé en espérant attirer un médecin,
01:56 ce qui n'a pas fonctionné finalement, et donc on s'installe là-bas.
01:59 - Clémentine Laborey, pour qu'on comprenne bien, est-ce que ça veut dire que tout au long de l'année,
02:03 vous avez des médecins qui se relaient, semaine après semaine, c'est ça ?
02:06 - Exactement.
02:07 - Donc ça veut dire que déjà dans cette commune-là, ça veut dire que le désert médical est en train de réduire
02:14 et il faut maintenant le déployer dans d'autres villes ?
02:16 - Exactement. Là, le but, ça va être de se déployer un peu ailleurs, de sortir de la creuse éventuelle.
02:20 Évidemment, on ne compte pas rester que en creuse et d'aller partout dans les territoires où c'est nécessaire.
02:25 - Mais qu'est-ce que vous leur apportez ? Vous organisez tout pour ce médecin ?
02:27 Pour que lui n'ait plus qu'à accomplir son métier ?
02:30 - Exactement. Tout est fait pour que la pratique médicale soit la plus agréable possible.
02:34 Le médecin est bien attendu, bien accueilli.
02:37 On lui met un véhicule de fonction pour faire ses visites à domicile, par exemple.
02:42 On a des assistantes qui s'occupent de tout ce qui est administratif
02:45 afin de décharger du temps médical et qui se concentrent uniquement sur sa pratique.
02:48 - Est-ce que vous faites tout, on va dire en spécialité ou presque tout ?
02:51 Médecin généraliste, médecin spécialiste, on peut faire un peu tout ?
02:54 - Alors pour l'instant, le dispositif ne s'adapte qu'aux médecins généralistes,
02:58 mais on a des spécialistes qui nous sollicitent.
03:00 Donc pourquoi pas voir dans le futur comment organiser ça avec les spécialistes.
03:04 - Oui, Stéphane Pelé.
03:05 - Je m'inquiétais surtout du fait que peut-être vous vouliez qu'on continue à présenter cette association
03:10 d'ici quelques minutes, donc je vous faisais signer en vous disant
03:14 "les médecins sont prêts encore à parler tout à l'heure".
03:17 - C'était pour la pause ! C'est bien que vous ayez le timing pour la pause !
03:21 - Il nous reste du temps, absolument, il nous reste du temps.
03:26 Pour les médecins, comment ça se passe ? Est-ce qu'il y a une plateforme ?
03:32 Pour tous les médecins qui nous entendent, est-ce que vous les sollicitez
03:35 par le biais peut-être de la Fédération des médecins de France ? Comment ça se passe ?
03:39 - Alors chaque médecin est libre de nous rejoindre.
03:41 Il y a justement un système qui s'est mis en place avec une plateforme
03:43 pour qu'ils puissent se présenter à nous, pour qu'on puisse les rappeler et les emmener dans le système.
03:50 - Et aujourd'hui, il y a combien de médecins engagés déjà ?
03:52 - Pour l'instant, il y en a 45 qui souhaitent revenir pour la plupart,
03:56 donc le planning est plein sur Agen et on est en train de monter balgarde.
03:59 - Est-ce que parfois vous faites appel à des médecins retraités qui disent
04:03 "moi j'ai un peu de temps, les petits enfants c'est très bien mais je peux en profiter
04:07 et j'ai envie de vous filer un coup de main" ?
04:09 - Tout à fait, les médecins retraités font exactement partie de nos médecins qu'on vise.
04:13 On vise parce qu'il y a bien sûr des gens installés, alors il y en a qui nous rejoignent,
04:17 même si c'est peut-être plus difficile pour eux, mais il y en a.
04:19 Et puis les médecins remplaçants, les jeunes médecins retraités, tout ce pool de médecins mobilisables.
04:24 - Ils sont payés comment ? Est-ce que ce sont des gens qui sont salariés ou finalement la consultation ?
04:29 - Ils sont salariés pour une semaine.
04:31 - Pour une semaine. Et autre chose, il y a toujours un problème de spécialistes aussi dans ces déserts médicaux.
04:36 On parle de médecins généralistes, est-ce que ça veut dire qu'il faut déployer aussi sur d'autres spécialités ?
04:42 - Alors ce serait l'idéal. Là pour l'instant, Médecins Solidaires ne s'adresse pas encore en tout cas aux spécialistes.
04:47 Mais oui évidemment, il y a aussi un manque dans les déserts.
04:50 - Et alors les patients, ils le vivent comment ? Parce que c'est vrai qu'on a la culture du médecin de famille,
04:56 surtout dans les campagnes, dans les villages, même dans les petites villes, je le vois moi.
05:01 Donc pour le coup, ils le ressentent comment ? Il y a une bonne perception ?
05:05 Ils sont enfin heureux d'avoir plein de médecins à leur côté ?
05:08 - Pour l'instant, on avait très peur justement de ce regard du médecin qui change chaque semaine et du retour des patients.
05:14 Pour l'instant, on est vraiment très contents parce que finalement, il n'y avait plus de solution.
05:17 Il n'y avait plus de médecin du tout. Donc finalement, il y en a plein qui se disent "bon ben pourquoi pas ?"
05:21 Et en fait, ceux dont on avait peur initialement que ce soit une faiblesse, on se rend compte que c'est pas mal.
05:26 Il y a quand même beaucoup de continuité dans le dossier. On échange à chaque relais évidemment pour qu'il y ait de la continuité dans les soins.
05:31 Et les patients sont vraiment très contents. On a donc beaucoup de bons retours.
05:36 Et moi, quand j'étais à Agen, le nombre de patients qui me disent "merci de venir nous soigner", c'est incroyable.
05:40 - On vous attend comme le Messie en clair ? - Exactement, oui.
05:43 - Avec un "E" à la fin évidemment.
05:45 Comme celui du PSG. Clémentine Labourey, vous voyez, moi je ne me trompe pas de prénom.
05:49 Vous faites appel par exemple... - La méchanceté de ce garçon.
05:53 - Il y avait une faute sur le conducteur.
05:58 - Vous êtes jeune médecin, on peut le dire. Est-ce que vous allez solliciter les jeunes en fac de médecine
06:04 qui sont en fin d'études pour dire "bah écoute, nous on a fondé une association,
06:07 on a une association qui va faire de la médecine sur le terrain en zone rurale, rejoignez-nous quelques jours par an".
06:13 - Pourquoi pas. Pour l'instant, c'est difficile d'intégrer les internes.
06:17 - Pour les droits d'auteur, c'est très bien.
06:19 - Pour l'instant, on ne peut pas encore accueillir des internes, mais je pense qu'à long terme, ce sera un projet qui sera intéressant de développer.
06:24 - Stéphane Collet. - Moi je voulais juste dire que je suis très fier que vous soyez en tous les cas dans ce trophée,
06:30 parce que parmi la centaine d'associations dont on a parlé tout à l'heure, il y en a quatre et je trouve que c'est un très très beau projet,
06:36 parce que franchement ça c'est accroché au territoire.
06:38 Et saluons au passage ceux avec qui vous avez travaillé pour monter tout ça, l'association Boucheton-Cocq.
06:43 Vous savez, on en avait parlé ici. - Ma passion, ma passion.
06:46 - La passion de Roquefort. - Un peu de médecin de proximité.
06:50 - Je trouve ça génial, ça veut dire que le territoire se bouge, vous vous apportez une réponse.
06:54 Il fallait y penser quand même à des médecins qui viennent passer une semaine, voilà. Tant que c'est génial.
06:58 - La question des problèmes des aires médicaux, parce que c'est de cela dont on parle aujourd'hui,
07:03 c'est effectivement de faire revenir des médecins d'une manière ou d'une autre, d'une façon plutôt intelligente,
07:08 c'est-à-dire de tout organiser autour d'eux pour qu'ils aient envie de venir travailler.
07:12 Mais est-ce que quelque part, derrière on se dit peut-être qu'il y a un médecin qui va se dire finalement,
07:18 "Moi je suis très heureux ici, et je vais rester, et du coup on pourra déplacer la caravane dans un autre endroit."
07:24 - Ah mais tout à fait, c'est le but. - Le bonheur est dans le prêt.
07:26 - On serait ravis, et ça peut être bien évidemment que ça peut susciter des vocations,
07:31 et le fait de venir découvrir comme ça des territoires qu'on ne connaît pas,
07:34 il y a peut-être un médecin parmi le nombre de médecins qui viennent.
07:36 - Je voudrais vous poser une question. Les déserts médicaux, c'est pas qu'à la campagne, c'est aussi dans les villes.
07:40 - Évidemment. - Il y en a de plus en plus. Est-ce que vous agissez également en ville ?
07:44 - On s'est concentré initialement sur la ruralité de par l'association avec Boucheton-Coc, qui œuvre dans les campagnes.
07:51 - Cécile est fan. - Ah oui, non, même c'est une association que je leur avais proposée,
07:54 parce que je l'ai découvert, Boucheton-Coc permet en tout cas de remettre dans des centres-villes des commerces de proximité.
08:00 - Et d'ailleurs on le disait, quand il n'y a pas de médecin, il n'y a pas de commerce, quand il n'y a pas de commerce, il n'y a pas de médecin,
08:05 donc tout ça va très bien ensemble. - Ça va très bien.
08:07 - Il y a toujours des gens qui ont faim, il y a toujours des gens qui sont malades.
08:10 - Exactement. Et au niveau des financements, comment c'est financé tout ça en fin de compte ?
08:15 C'est les mairies qui vous appellent et qui vous disent "là il y a un problème, il y a un financement de la municipalité, du département, de la région, de l'ARS, de l'État ?"
08:24 - À chaque projet médecin solidaire qui s'installe quelque part, on a des collectivités, de l'ARS, de beaucoup de...
08:31 Et après, le but c'est qu'avec les revenus générés par les consultations, à terme, les centres soient totalement autonomes.
08:38 - Merci en tout cas Clémentine Laboret, médecin, d'être venue. Médecin solidaire, vous restez bien entendu avec nous.
08:44 - Et un appel, s'il y a des médecins qui veulent s'engager dans une cause humanitaire dans l'hexagone, ça reste en France,
08:53 ils peuvent aller sur www.medecinsolidaires.fr. Médecin avec un S et solidaire avec un S aussi.
09:01 - Et même des spécialistes. - Généralistes. - Généralistes. Mais spécialisés dans l'engagement.
09:09 - En fait ça s'appelle retomber sur ses pieds. Et sans faire d'entorses.

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