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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Et jusqu'à 11h, Philippe Vandel vous recevez, aujourd'hui, Thomas Dutronc.
00:04 Bonjour Thomas Dutronc.
00:05 Bonjour Philippe.
00:06 Vous êtes chanteur, mais avant tout musicien, guitariste.
00:08 Je dis avant tout parce que chronologiquement vous avez d'abord été guitariste.
00:12 Votre premier album en tant que chanteur a fait un carton, c'était comme un manouche
00:14 sans guitare.
00:15 600 000 exemplaires, celui d'une grosse tournée, 600 dates, à quoi j'ajoute d'autres albums
00:19 dont avec votre papa Jacques.
00:20 Tout à l'heure on va entendre le titre Les Cactus en duo, puis un album plus personnel
00:24 qui s'appelle Frenchy avec des reprises de grands titres qu'ont fait rayonner la France
00:28 et des duos improbables comme avec Billy Gay Bones de Didzy Top.
00:31 On va vous demander ce qu'il fait là.
00:32 Mais d'abord votre actus.
00:33 Vous êtes à l'affiche, vous serez à l'affiche du festival United Music of Deauville jusqu'au
00:38 21 mai, c'est-à-dire jusqu'à dimanche.
00:39 Vous jouerez deux mains avec votre trio de guitare.
00:43 Mais avant qu'on entende ce nouveau son et qu'on parle de ce festival, on va d'abord
00:46 situer Thomas Dutronc qui a débarqué dans le paysage, donc avec ce titre, comme un manouche
00:51 sans guitare.
00:52 Et ça commence comme ça.
00:59 Comme t'es pas là, je suis comme ça.
01:03 Comme un Rasta sans pétard, comme un Corse sans pétard, une Normande sans armoire.
01:12 Comme t'es pas là, je suis sur les points com, mythique, pornographique et je suis comme
01:20 un con.
01:21 Je suis à fond, j'ai plus de neurones, je tombe de mon trône.
01:28 Comme t'es pas là, je n'existe pas.
01:32 Comme Sherlock sans sa loupe, comme Tintin sans sa houpe, comme un mandarin sans sa coupe.
01:40 Je me permets de parler sur le solo.
01:52 Vous nous disiez, ce titre, cette version qu'on entend a une histoire.
01:55 On va parler sur les solos de contrebasse.
01:58 Mais comme c'est à vous, je vous demande l'autorisation, vous allez me la donner.
02:00 À l'époque, on a fait le disque qui s'appelle "Comme un manouche sans guitare".
02:04 Si tu veux, la version sur l'album, je l'adore, elle est vachement bien.
02:07 Elle est manouche, il y a des choeurs rigolos, il y a tout un truc sympa.
02:11 Mais ça ne pouvait pas passer à la radio.
02:13 Je dis "Ah bon, mais pourquoi ?" Parce que la contrebasse, ce n'est pas possible sur nos partenaires.
02:18 À l'époque, c'était Virgin Radio ou RTL2.
02:21 Ça ne pouvait pas passer sur France Inter, mais c'est tout.
02:25 Donc il faut faire une autre version.
02:27 Mais on était débordé, on tournait, on avait déjà fait le disque.
02:30 Et donc, cette version, on l'a faite en une demi-journée en Belgique.
02:34 Je ne suis pas très... J'aime bien, mais ce n'est vraiment pas mon style.
02:39 Moi, je l'adore.
02:40 Merci, c'est bien.
02:41 Ça veut dire qu'un truc moyen de moi, tu aimes quand même.
02:44 Ça prouve le niveau du gars, non ?
02:46 Ça prouve le niveau du gars.
02:47 Vous avez commencé comme votre père, à la guitare ?
02:49 Oui.
02:50 Vous jouez toujours de la guitare, beaucoup ?
02:52 Parce qu'au début, on joue beaucoup, et après on devient célèbre, on joue beaucoup moins.
02:55 Et après, on ne compte plus les heures par jour, mais on compte les heures de guitare par semaine.
02:58 Ce que je fais, c'est que déjà depuis un moment, je joue beaucoup plus de guitare électrique.
03:02 De strato, des solos, avec un peu de disto et tout, dans mes concerts.
03:06 C'est plus facile.
03:07 Pardon de dire ça, c'est plus facile.
03:09 Non, ce n'est pas une histoire de facilité. C'est marrant, c'est autre chose.
03:11 Et puis surtout, je joue beaucoup avec Rocky Gresset, qui me suit un peu dans mes aventures
03:15 et qui joue tellement bien de la guitare acoustique.
03:17 Il ne sait pas trop faire le côté Hendrix, moi non plus, mais mieux que lui.
03:21 Donc du coup, si c'est pour jouer, moins bien que lui.
03:24 Parce que là, il sera, j'anticipe, vous serez avec lui, demain sur scène.
03:29 Donc vous êtes obligés d'être au niveau.
03:31 C'est ça, et là, c'est un festival de jazz, c'est la première édition.
03:34 C'est tout frais, on va découvrir, mais d'aller à Deauville, c'est sympa, en plus pour jouer, c'est bien.
03:39 Alors, ça s'appelle United Music of Deauville.
03:43 Il n'y a pas le mot festival dans l'intitulé.
03:45 On va jouer jusqu'au 21 mai.
03:46 Vous allez jouer demain avec votre trio de guitare.
03:48 Le trio s'appelle Dutronc, Rosenberg et Gresset.
03:51 Je peux préciser un truc ?
03:52 Bien sûr, au contraire, ça allait de ma question.
03:54 Qui sont-ils ? Qu'est-ce que vous faites ?
03:55 Alors, c'est un trio qui est unique au monde, puisqu'on est quatre dans le trio.
03:58 Ah ouais, c'est un concept !
03:59 C'est comme les Mousquetaires !
04:00 Mais non, c'est les Mousquetaires !
04:01 C'est les Mousquetaires !
04:02 C'est qui le quatrième ?
04:03 Parce qu'on a pris un bassiste, en fait, en plus, si tu veux, parce qu'on s'est dit, bon, trois guitares, c'est bien,
04:06 mais ça serait quand même chouette avec une basse, donc on a quand même le seul et unique trio à quatre au monde.
04:11 C'est une vieille blague entre copains musiciens, tout le temps, on dit, mais tu joues quand, la samedi ?
04:16 Ben, la samedi, je joue en quartette.
04:17 Et toujours la blague, c'est, ah oui, vous êtes combien dans le groupe ?
04:19 Tout le temps, ben, on est cinq, on est deux.
04:21 Je suis dans un duo à trois, là, enfin, on arrête de faire des conneries.
04:23 Moi, qui joue de la basse, c'est pas très cool, il n'est pas sur la photo.
04:25 Eh ben non, parce que du coup, il n'était pas prévu au début.
04:27 Il est arrivé après, la photo.
04:29 Alors, ce trio, l'histoire, c'est que comme je joue avec ce génie de la guitare, Rocky Grasset,
04:35 depuis une dizaine d'années, je le connais depuis qu'il a 15 ans, on me l'a présenté chez les Mandouches.
04:39 J'ai découvert un jeune comme ça, qui jouait fabuleusement, sans regarder le manche,
04:42 avec jamais un pain, et puis avec beaucoup de musicalité,
04:45 parce que parfois, dans le petit milieu du jazz manouche, des fois, il y a un petit peu de mitraillette à la guitare, ça joue vite.
04:51 Et ou alors, on voit l'effort.
04:52 Et lui, il n'y a ni d'effort, il peut jouer vite s'il faut, mais il est très musical.
04:56 Tu lui demandes, tiens, tu connais ce titre, une chanson, machin.
04:59 Il a une oreille, il fait des accords qu'il invente lui, qu'il trouve, il est incroyable.
05:05 Et régulièrement, je lui dis, mais tu n'en as pas marre de m'accompagner ?
05:08 Alors moi, je lui laisse beaucoup de place dans mes concerts.
05:10 - Il faut dire quelque chose, ce n'est pas un concours de virtuose,
05:12 comme il y avait Aldi Meola, John McLaughlin, et j'oublie le troisième,
05:16 et Paco De Lucci, à qui je jouais tous les trois.
05:18 Là, vous êtes trois, donc quatre, avec le pauvre bassiste qui n'a pas sa photo sur l'image.
05:24 Mais ils entourent des chansons de Thomas Dutronc.
05:27 - Un peu les deux, on fait un petit peu les deux.
05:29 J'avais demandé à Rocky, tu n'en as pas marre d'accompagner des chansons avec moi ?
05:33 Fais ton projet, moi je t'aide à faire ton projet.
05:35 Et puis il me dit, non, je m'en fous, je suis bien avec toi.
05:37 Et un jour, il m'a dit, ce qui me ferait plaisir, c'est de faire un trio avec Stoke Ello et toi.
05:41 Parce que Stoke Ello, c'est vraiment une star dans le milieu manouche.
05:44 C'est quelqu'un qui est connu dans le monde entier, avec le trio Rosenberg,
05:47 très connu en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, aux États-Unis, au Japon.
05:51 C'est vraiment un des meilleurs représentants de Django.
05:53 Il a une virtuosité, un son, c'est juste incroyable.
05:57 Et il se trouve qu'il joue souvent avec Rocky tous les deux,
05:59 qui sont fans mutuels.
06:01 Rocky est plus jeune et tout.
06:02 Et voilà, moi je me retrouve là-dedans.
06:04 Donc on va faire des Django fabuleux, quelques instrus,
06:07 mais on va doser ça pour que ce ne soit pas trop de guitare indigeste, entre guillemets.
06:10 Et on va faire aussi des chansons et des nouvelles.
06:12 Parce qu'en fait, je fais des reprises depuis le Covid,
06:15 entre mon père et mon projet Frenchy, qui était voué à l'international.
06:18 On s'est retrouvés à la maison pour le Covid.
06:20 Et là, je mets des nouvelles chansons.
06:21 Vous savez quoi ? Vous m'avez fait le sommaire, sans que je vous le demande,
06:24 de la prochaine séquence.
06:26 On marque une courte pause.
06:27 Culture Média revient avec Thomas Dutronc sur Europe 1.
06:29 Il sera sur la scène de l'United Music of the Bill demain,
06:34 mais avant ça, il s'arrête dans Culture Média sur Europe 1.
06:37 Thomas Dutronc et votre invité, Philippe Vandel.
06:39 Vous serez avec ce trio, avec ces deux guitaristes émérites.
06:41 Vous êtes un très très très bon guitariste.
06:43 Et eux, vous les dites prodigieux.
06:46 Je ne sais pas.
06:47 Oui, ils sont vraiment prodigieux.
06:49 Ils sont fabuleux.
06:50 Leur répertoire, ça sera lequel ? La base ? Le fond de sauce ?
06:52 Ils ont un niveau mondial.
06:54 Le fond de sauce du répertoire que vont voir les gens demain soir à Deauville,
06:58 c'est l'album Frenchy.
06:59 C'est bien ça ?
07:00 Non, pas forcément.
07:01 Il y a quelques morceaux de Frenchy.
07:03 Il y a des nouvelles chansons.
07:04 Il y a des nouvelles reprises, on va dire, intemporelles.
07:07 On chante "Curiosity ni los amores", que j'aime bien.
07:10 On fait quelques-unes de mes vieilles chansons,
07:12 genre "J'aime plus Paris", on fait une version.
07:14 Une chanson de mon père, je ne vous dis pas laquelle.
07:16 Et puis, on joue la musique du parrain avec Schloke-Lohr-Zennberg.
07:20 On joue une compo à lui qui s'appelle "Forcephora",
07:22 qui est tellement romantique, magnifique.
07:24 Un ou deux Django, quand même, il ne faut pas déconner.
07:26 C'est si bon, vous la faites ?
07:27 Et c'est si bon, on ne la fait pas, celle-ci.
07:29 Mais on est capable de la faire.
07:31 Déjà, à votre niveau et leur niveau, ils sont capables de tout faire.
07:35 Une seconde avant, on lui dit "tu vas faire ça", il le fait.
07:37 Et même s'il s'est mis en mime et mode, il me la fait pareillement.
07:40 100 000 exemplaires vendus de l'album Frenchy.
07:42 Le concept de l'album, racontez-le, rappelez-le.
07:45 C'était l'idée de faire des...
07:47 Moi, j'avais envie de...
07:48 Justement, c'était toujours Rocky qui ne veut jamais aller jouer.
07:50 Parce qu'il y a des petits festivals Django aux Etats-Unis.
07:52 Il est invité très souvent parce que c'est un des meilleurs.
07:54 Je dis juste un mot, pour les plus jeunes,
07:56 Django, on n'arrête pas de lui citer, c'est Django Reinhardt.
07:58 Dimense musicien de jazz qui a inventé ce style.
08:00 Connu dans le monde entier, au même titre que Louis Samstrong ou Duke Ellington.
08:03 Mais pas assez...
08:04 Donc, les petits festivals de jazz.
08:06 Je suis un petit message pour la ministre de la Culture, quand même.
08:08 Et voilà, qu'est-ce que je disais ?
08:10 Donc, pour faire jouer Rocky aux Etats-Unis, je dis, vas-y, on va faire un projet
08:14 un petit peu international, avant de faire un autre disque.
08:17 Et on a eu cette idée de reprendre les thèmes les plus connus.
08:20 Alors, c'est toujours, vous vous posez la question, sondage,
08:22 c'est toujours "La vie en rose", le premier titre français que les gens connaissent.
08:26 Et on a fait ça avec un super groupe de Français.
08:29 Et on n'a invité que des chanteurs internationaux à venir sur ce disque.
08:32 Alors là, on va entendre le titre "C'est si bon".
08:34 Et là, vous n'avez pas invité n'importe qui.
08:36 C'est un trio avec Iggy Pop et Diana Krall.
08:39 Alors déjà, on se dit, c'est l'alliance de la carpe et du lapin.
08:42 Non, en plus, il y a Thomas Dutronc.
08:44 Mais, et c'est pour ça qu'on l'a choisi, ça fonctionne vraiment, ça commence comme ça.
08:48 C'est si bon
08:50 Les amoureux disent ça en France
08:55 Quand ils sont enthousiastes à l'amoureuse
08:59 Ça veut dire que c'est si bon
09:03 C'est si bon
09:07 Alors je le dis à toi
09:12 Comme les Français le font
09:17 Parce que c'est si bon
09:20 Chaque mot
09:24 Chaque signe
09:26 Chaque bisou, chérie
09:29 Leur fait penser à un seul mot
09:34 Et c'est ça, chérie
09:38 C'est si bon
09:41 On n'imaginait absolument pas Diana Krall avec Iggy Pop.
09:45 Et ça fonctionne. Et en plus avec vous, comment vous les avez convaincus de venir avec vous ?
09:49 J'ai eu beaucoup de chance et puis c'est grâce à mes contacts à la brise de mer, évidemment.
09:52 J'ai eu beaucoup de chance. Je suis arrivé premier dans un concours de circonstances.
09:59 Mais Iggy Pop est très fan de la musique française.
10:02 Carrément, sur un disque à lui, il a repris "La Vie en Rose".
10:05 Les passantes de Brassens, il l'a repris, c'est incroyable.
10:07 Et puis j'ai eu le bonheur d'avoir aussi Billy Gibbon sur l'album.
10:11 Les gens ne connaissent pas son nom, mais tout le monde connaît sa tronche, même tout le monde connaît sa barbe.
10:16 Vous savez qui c'est, Billy Gibbon ?
10:17 Zizi Top !
10:18 Génial, c'était extraordinaire.
10:20 Il a fait deux prises, personne n'osait lui dire.
10:22 Moi j'ai osé lui dire "Est-ce que tu ne veux pas en refaire une dernière, tout du long ?"
10:24 Parce qu'il faisait phrase par phrase.
10:25 Il a dit "Ok".
10:26 Et après, c'était fabuleux.
10:28 Et après, pareil, concours de circonstances, sa femme aimait bien la France, elle était danseuse en France.
10:32 Il a eu vent du projet, il a dit "Ok".
10:35 Et après, on lui a dit "Tu ne voudrais pas faire un petit peu de guitare ?"
10:37 Il a fait une prise, le solo de guitare, parfait.
10:39 C'était vraiment un grand bonheur.
10:40 Et après, on a bu des coups avec lui pendant une heure et demie.
10:42 Et là, c'était grand moment, il y a un mec qui vient nous dire bonjour, c'était Pete Townsend, le guitariste de The Who.
10:47 On a bien fait de voyager un peu, ça fait du bien.
10:49 J'ai une toute petite question, avec qui vous n'avez pas bu des coups, Thomas Dutronc ?
10:52 Culture Média continue, on est sur repas, on est ravis, on a encore plein plein plein de questions et de bouteilles à déboucher, à tout de suite.