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Dans l'OM au café, Romain Haering reçoit Laurent Edriat, coach mental qui analysa la situation des joueurs à l'OM.

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Sport
Transcription
00:00 Ah on va voir notre invité !
00:07 Bah allons-y bascule Rémi, bascule !
00:10 Salut, comment ça va ?
00:14 Super bien, super bien !
00:16 On t'entend très très bien, voilà notre invité c'est Laurent Edria.
00:19 Ce matin tu es coach mental, alors deux joueurs de football et bien sûr de sportif,
00:25 donc on voulait avoir ton ressenti aussi par rapport à certains cas de l'Olympique de Marseille.
00:30 Déjà peux-tu nous définir ce que c'est qu'un coach mental ?
00:32 Parce qu'on a eu l'image de ce fameux Denis Troche avec la moustache,
00:35 mais est-ce que c'est toujours d'actualité dans le football déjà ?
00:39 Oui, alors le football oui, moi je suis spécialisé en football, je ne fais pas d'autres disciplines,
00:45 uniquement le football.
00:47 Nous aussi.
00:48 Oui, j'ai pu retenir d'ailleurs, je regarde de temps en temps et je vois effectivement une certaine expertise
00:56 dans le domaine du foot et de l'Olympique de Marseille.
00:59 On essaye, on essaye.
01:01 Non, c'est réussi, c'est réussi.
01:02 Merci beaucoup.
01:03 Et du coup alors coach mental c'est quoi ?
01:06 Alors c'est finalement aider un joueur de foot à stabiliser sa performance à son meilleur niveau.
01:13 Voilà, c'est globalement ce qu'il y a de plus difficile dans la vie, c'est d'être bon, très bon,
01:18 et de stabiliser finalement sa performance à son meilleur niveau.
01:21 Tu as un exemple en tête ?
01:23 Oui, alors un exemple de quoi ? De ce qu'on peut travailler ou de joueurs qui restent disparus ?
01:29 Oui, ou d'un joueur, je pense que par exemple Benzema ça peut être un bel exemple,
01:32 mais je ne suis pas sûr qu'il ait besoin d'un coach mental, je ne sais pas.
01:35 Ben on n'en sait rien, en fait on ne le sait pas,
01:38 puisque c'est peut-être aussi un petit peu tabou finalement dans le sport,
01:42 pas trop, mais dans le football certainement.
01:45 Puisque là, pas, moi quand je signe des contrats avec des joueurs, j'ai une fausse de confidentialité.
01:49 Donc ce qui prouve encore que peut-être que le football n'est pas assez mature encore sur ce sujet-là,
01:54 et que les uns et les autres finalement se moquent un petit peu peut-être de ceux qui vont avoir un préparateur mental
02:00 pour justement utiliser son intelligence, l'intelligence du joueur, à passer différents paliers,
02:06 et les passer vite, parce que dans le football on n'a pas trop le temps.
02:10 Absolument, et c'est vrai qu'on sait que certains joueurs ont recours à ce type de méthode,
02:16 certains clubs même, mais ça reste assez confidentiel effectivement.
02:20 Moi, on va s'intéresser à l'Olympique de Marseille,
02:24 mais est-ce que pour toi il y a des joueurs, je ne dirais pas qu'ils en ont besoin,
02:28 mais qu'un apport psychologique et mental pourrait aider ?
02:32 On imagine tous un Nuno Tavares en consultation par exemple,
02:36 mais est-ce que tu vois d'autres profils qui pourraient, pourquoi pas,
02:40 sans dire qu'ils sont faibles ou quoi, mais qu'une préparation mentale pourrait aider à maintenir en termes de performance ?
02:47 Oui, bien sûr, c'est vrai pour 100% des joueurs, même ceux qui sont à très très haut niveau.
02:53 Ronaldo avait dit à une époque "je vieillis, je suis un peu plus lent, etc."
02:58 "Maintenant j'ai compris tout ça, je me place mieux."
03:02 On peut imaginer que s'il avait eu large placement aussi avant,
03:06 quand il avait sa vitesse de sa jeunesse, il aurait été encore un plus grand joueur.
03:10 Donc on peut voir que ça marche avec tout le monde, ça marche aussi avec les piétons,
03:14 ça marche aussi avec toi peut-être, tu peux faire une préparation mentale et être meilleur aussi demain,
03:18 en fait ça fonctionne avec tout le monde.
03:20 Et du coup sur l'OM, il y a des cas, parce qu'on a quelques questions pour toi, on va les prendre,
03:25 mais on nous parle beaucoup de Vitinha, est-ce que tu penses que, je te tutoie évidemment,
03:30 n'hésite pas à me dire s'il y a un souci, est-ce que tu penses que les prestations de Vitinha
03:35 traduisent des difficultés mentalement, nous dit Coquin de Sort, et lui-même s'était penché sur son manque familial ?
03:41 Oui, ça serait de se dire, est-ce qu'il a le même niveau qu'il avait quand il était dans son ancien club ?
03:47 Ça pourrait être notre jauge en fait, c'est de dire, avant le joueur savait faire ça,
03:51 aujourd'hui il le fait pas ou il le fait moins ou il le fait un peu plus.
03:54 Est-ce qu'on est sûr que c'est mental, parce qu'il y a aussi la fameuse adaptation au championnat, au pays ?
04:01 Oui, mais ça c'est mental, ça c'est mental parce qu'il doit avoir une représentation finalement.
04:06 La représentation qu'il a quand il est à l'Olympique de Marseille l'empêche peut-être d'être au même niveau
04:11 qu'il pouvait l'être dans son ancien club, c'est mental.
04:14 C'est une image qui se fait, il se construit une image, qui peut devenir une image hyper fun et kiffante,
04:20 comme disent les jeunes aujourd'hui, mais peut-être une image d'une montagne un peu plus élevée
04:25 et on a peut-être du mal à franchir la montagne.
04:28 Donc sur Vitigna, c'est quelque chose qui te paraît assez flagrant, c'est qu'il y a un doute qui s'installe.
04:36 Oui, complètement, complètement. Et puis on sait ce que c'est qu'une spirale,
04:40 il y a la spirale positive et il y a la négative. Et quand on est pris dans ce tourbillon-là,
04:45 c'est très difficile de l'arrêter, puis après de remonter à son meilleur niveau.
04:50 Il faut éviter qu'une spirale s'enclenche.
04:53 On va continuer à évoquer ce sujet évidemment, mais on a les coachs mentaux qui prennent des individus.
04:58 J'ai cru comprendre que c'était ton cas, tu travaillais plus sur l'individu.
05:01 Et il y a les coachs mentaux pour les groupes. On a des exemples en Ligue 1 évidemment.
05:06 On se rappelle, il y a Yannick Noah qui avait assisté le PSG, on a Denis Troche, on en parlait tout à l'heure,
05:11 qui a fait en effet une spécialité, qui avait à un moment donné assisté Rudi Garcia dans sa mission à l'Olympique de Marseille.
05:17 Est-ce que, tiens c'est Oufada qui nous pose cette question,
05:20 est-ce qu'un coach mental pourrait faire moins appréhender le vélodrome ?
05:24 Oui, bien sûr. Alors, moi j'ai pu travailler avec des équipes de Ligue 1, de Ligue 2.
05:31 J'accompagne aussi des coachs de Ligue 1 et de Ligue 2. En ce moment, j'en ai deux, notamment pour éviter la relégation.
05:38 Oui, on peut changer les choses en groupe ou en collectif.
05:45 Bien entendu, je ne pense pas qu'il y ait de spécialisation.
05:47 Je pense qu'il y a une écoute active très importante pour bien comprendre la problématique
05:53 et donner certains leviers que n'ont pas les coachs pour les aider à motiver et à galvaniser leur groupe.
06:00 Absolument. Tiens, petite blague de Nono qui nous dit, c'est la francesinha qui lui manque à l'ami Vitinha.
06:07 Je ne sais pas si tu vois ce que c'est la francesinha, c'est vraiment un truc vraiment gras.
06:11 J'en ai mangé une fois, je crois que je l'ai encore sur l'estomac. C'est une dinguerie.
06:16 Oui, mais peut-être. Tu sais, on dit souvent, il faut bien manger, bien dormir, bien ceci, bien cela.
06:22 Mais certains joueurs peuvent mettre ça de côté et ont une autre source de motivation, une autre façon de se préparer.
06:30 En fait, il n'y a pas de bonne façon de se préparer. La seule bonne façon de se préparer mentalement,
06:35 c'est de regarder ce qui fonctionne et de reprendre ce qui fonctionne et de le mettre dans son environnement.
06:41 Je comprends bien. Concernant les joueurs en eux-mêmes, par exemple, on a parlé de Vitinha.
06:48 Parlons de ce qui se passe autour de Dimitri Payet, par exemple. Est-ce que tu penses qu'un joueur comme ça,
06:54 avec une telle expérience, a eu besoin ou a besoin d'un peu d'aide extérieure pour digérer ce qui se passe autour de lui cette saison ?
07:02 Lui qui était le meilleur joueur, on le rappelle, la saison dernière et qui, cette année, est le dernier joueur du banc.
07:08 Alors, on parle de cette saison ou de la carrière, finalement, de Dimitri ?
07:12 Moi, je te parle de cette saison, de ce qui se passe pour lui actuellement.
07:16 Ok, moi, je vais te parler de sa carrière. Parce que moi, quand je vois ce joueur et ce talent, tu te dis quand même,
07:22 il aurait certainement pu faire mieux, notamment en termes de stabilisation. On va aller plus en l'heure de ça.
07:27 La stabilisation de la performance à son meilleur niveau, globalement, Dimitri n'a pas trouvé de bon.
07:31 Bon, tant pis, mais il y en a plein, ce n'est pas le seul. Ce n'est pas très grave pour lui parce qu'il fait une super carrière
07:38 et il joue encore à l'âge qu'il a, à un bon niveau. Donc, bravo pour ça, Dimitri.
07:42 Est-ce qu'il aurait pu faire mieux avec son talent ? La réponse est oui.
07:45 Ça, c'est très clair. En utilisant la préparation mentale, certainement, oui.
07:50 Maintenant, c'est aujourd'hui. Aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe pour lui ?
07:54 Il joue un peu moins. Je pense qu'on peut le voir. Et il doit, à lui, maintenant,
07:59 de trouver un certain équilibre, finalement, dans ce qu'il vit aujourd'hui.
08:04 À la fois le statut qu'il a et le statut qu'il aura peut-être demain à l'Olympique de Marseille.
08:12 Je crois qu'il y a un projet de reconversion, certaines choses, etc.
08:15 Ça peut l'aider à tenir sur le long terme.
08:18 On ne parle pas de la même chose. C'est quoi mon futur ?
08:21 Si je peux raccrocher ma situation actuelle à un futur, je vais avoir un comportement différent
08:26 que si je n'ai pas de futur. Une fameuse vision.
08:29 Oui, c'est ça. On a plein de questions pour toi dans le chat.
08:32 Moi, j'en avais une concernant les entraîneurs.
08:37 Parce que là, c'est vrai que ça peut apporter ce que tu fais comme taf
08:43 et ça peut apporter complètement, je suis d'accord avec toi, sur les joueurs, sur les coachs.
08:47 Est-ce que tu penses, moi c'est mon avis, que les grands entraîneurs,
08:51 ce qu'on appelle les grands entraîneurs, ils ont déjà dans leur palette ce que toi tu fais.
08:56 C'est-à-dire qu'un très grand entraîneur est capable d'être aussi le coach mental de ses joueurs.
09:01 Il n'est pas capable. Il a effectivement un vernis, il sait faire des choses, bien entendu.
09:08 Et même s'il était aussi bien formé que moi, il n'aurait pas les mêmes résultats que moi sur l'aspect mental.
09:13 Parce que moi, je suis pas du tout sur l'aspect tactique. Je suis incompétent pour être coach, que ce soit bien clair.
09:19 Il ne peut pas le faire parce qu'en fait, il est jugé parti.
09:23 C'est-à-dire que je ne connais pas beaucoup de joueurs qui vont se confier à leur coach en leur disant
09:28 « mon problème, c'est ceci, mon problème, c'est machin et mon problème, c'est toi ».
09:32 Je n'en connais pas, à part les suicidaires ou ceux qui n'ont pas envie de jouer.
09:35 Il y en a très, très, très qui vont vraiment le faire.
09:38 Du coup, il va avoir 20 ou 30 % de ce que pense le joueur et avec 20 ou 30 % de ce que pense le joueur,
09:43 il va passer à côté de 70 % du problème. Donc non, ce n'est pas possible.
09:49 Et qu'aucun de sort nous demande si un coach mental peut travailler avec des joueurs qui ont de mauvaises fréquentations.
09:56 Oui, ça fait partie de l'environnement. C'est l'un des thèmes, effectivement, de mon accompagnement.
10:00 On va travailler sur la partie environnementale, bien connaître son environnement, le maîtriser,
10:06 déblayer un petit peu son environnement pour pouvoir après planter quelque chose et avancer vers son objectif.
10:12 Bien évidemment, l'environnement est essentiel. Et il y a quelque chose à faire là-dessus.
10:17 Il y a des noms qui arrivent dans le chat de joueurs justement qui ont, on ne va pas dire une faiblesse,
10:23 mais qui ont semblé avoir des failles à un moment dans leur carrière, comme Ben Arfa, comme Gourkuf.
10:28 Ce sont des joueurs qui, à ton avis, auraient pu être récupérés par ce biais ?
10:32 Ou il y a des joueurs qui sont, malgré tout le travail qu'on peut faire avec eux, c'est difficile ?
10:38 Non, en fait, tu sais, moi j'étais dirigeant de grand groupe avant et j'ai commencé à coacher des dirigeants de grand groupe
10:44 au tout début de ma carrière de coach mental. Et j'ai beaucoup de dirigeants qui me disent,
10:48 « Oh, Laurent, tu n'as vraiment pas de chance, tu bosses avec des aboutis. En fait, les joueurs de foot, ils sont cons comme la lune. »
10:53 Bon, en fait, les joueurs de foot sont plus intelligents.
10:56 Ce n'est pas vrai, ça.
10:57 Non, mais voilà, complètement, on est d'accord.
10:59 Ils sont beaucoup plus intelligents que les foot.
11:02 Il y en a, par contre, mais c'est comme partout.
11:04 Oui, c'est ça. Mais surtout, les joueurs de foot, la chance qu'on a quand on bosse avec eux et pour eux, c'est qu'ils sont compétents.
11:12 Parce qu'un joueur de foot, tu ne lui as pas donné son contrat professionnel.
11:15 Le mec, il a été le chercher avec le couteau entre les dents. Il s'est bagarré pour avoir son contrat professionnel.
11:20 Donc s'il se retrouve aujourd'hui dans cet univers footballistique, c'est qu'il est compétent.
11:25 Ce qui n'est pas toujours vrai dans le monde de l'entreprise.
11:28 Il y a beaucoup de gens incompétents à des postes importants.
11:31 Ça arrive.
11:32 Après, je reviens. Je peux parler d'Atem un peu parce que j'ai failli plusieurs fois travailler pour Atem et puis ça ne s'est jamais fait.
11:40 Alors pour Atem, je peux en parler parce que ce n'est pas un secret du tout sur le sujet.
11:45 J'ai rencontré Michel Woisin régulièrement et à chaque fois, on devait travailler ensemble.
11:49 Et à chaque fois, ça freinait, ça bloquait parce qu'Atem allait jouer dans un club où le coach allait bien comprendre Atem, allait mieux comprendre Atem.
12:00 Et grâce à ce coach-là, il allait être révélé.
12:03 Ça a marché à Nice par exemple, cette chose-là.
12:09 Alors, c'est le problème avec ces trucs-là.
12:11 C'est que moi, je pense que… pas du tout.
12:13 Parce que moi, je pense qu'un coach, ça a déjà un groupe à faire tourner et qu'un individu peut certes te faire gagner des matchs, mais pas un championnat.
12:22 Donc, tu peux effectivement le faire, mais ça marche.
12:27 Oui, ça a marché à Nice, mais ça ne marche pas partout.
12:29 Avec Lucien Favre.
12:30 Non, c'est sûr.
12:32 Non, non, c'était Puel, non ?
12:34 On a Juju qui nous pose une question.
12:37 Laurent, est-ce que tu as déjà bossé pour l'OM ? Sans nous dire évidemment les noms, puisqu'on comprend évidemment la confidentialité, mais est-ce que tu as déjà bossé pour l'OM, un coach, un joueur ?
12:48 Alors non, puisque c'est confidentiel.
12:51 Bien sûr.
12:52 Par contre, j'ai travaillé avec Nasser Larguet l'année dernière sur donner les clés au staff de la meilleure communication pour les jeunes joueurs.
13:05 Parce qu'on voit bien qu'il y a un fossé qui se creuse de plus en plus avec la communication et l'interprétation que vont faire les joueurs et l'interprétation aussi que peuvent faire les coaches en fonction du comportement du jeune joueur.
13:16 Donc, avec Nasser, par rapport à ses problématiques, je lui ai préparé une formation spécifique.
13:23 On n'a pas pu la mettre en place, puisqu'après il nous a quitté pour l'Arabie Saoudite.
13:27 Tout à fait.
13:28 Mais c'est quelque chose que j'ai dans ma besace et que j'ai été présenter à la FED en mois de février.
13:33 C'est vrai que tout commence avec les jeunes.
13:36 Je ne vais pas dire ça comme ça, mais si, je vais le dire.
13:40 La jeunesse en ce moment est très, très difficile à encadrer, de façon à faire franchir ces jeunes-là du monde où ils sont dans le centre de formation, avec toutes les fréquentations extérieures, de les faire rentrer dans le monde pro et quelque part de se ranger du bon côté.
13:58 On va dire c'est quelque chose qui est difficile actuellement, je trouve.
14:01 Et je pense qu'il y a des leviers à activer là-dessus aussi, mais il faut qu'ils en aient envie.
14:07 Oui, mais c'est surtout, il faudrait rejoindre les deux visions du monde.
14:11 Les systèmes de pensée sont totalement différents.
14:14 On le voit déjà avec Kilian Mbappé.
14:16 C'est que tu vas dans un centre de formation, on va t'expliquer qu'on va y aller étape par étape.
14:20 Bon, sauf que Kilian, il a dit, moi, tu ne me parles pas d'âge.
14:24 Donc, les jeunes, ils ne veulent pas aller étape par étape.
14:27 Ça ne les intéresse pas du tout.
14:28 Ça, c'est le truc chiant, laborieux, tu as des oreilles sous les bras.
14:32 Non, eux, ils veulent y aller vraiment.
14:34 Donc, peut-être que dans les apprentissages, il va falloir accélérer le processus, l'hypothèse.
14:39 Et peut-être qu'il faut laisser aussi y aller les jeunes, non pas leur expliquer, mais les laisser vivre.
14:44 Vivre ce qu'ils ont à vivre vraiment et voir après où ça les mène.
14:49 Au lieu de dire, je sais où ça va te mener, donc je vais te contraindre et le chemin, c'est par là.
14:54 Je pense qu'il faut donner des informations et le joueur va voir son propre chemin pour l'amener à son objectif.
15:00 Là, on n'est pas prêt.
15:01 Oui, c'est ça.
15:02 Et puis, tu parlais d'Ambapé, il y en a un tous les 100 ans, des mecs comme Ambapé qui explose à cet âge-là.
15:08 Je ne dis pas que c'est le meilleur joueur du monde, ce n'est pas mon avis.
15:10 Moi, je ne le trouve pas extraordinaire, mais bon, pour moi, il est top 3.
15:14 Peut-être le seul, non ?
15:15 Écoute, on ne fait pas le débat, mais pour moi, Allende est trois fois plus fort et Vinicius n'est pas loin d'être meilleur.
15:21 Mais après, chacun ses goûts.
15:22 D'accord.
15:23 Moi, je demande à voir Ambapé ailleurs qu'en Ligue 1 et mettre des triplés contre Troyes, Ausserre et Guingamp.
15:29 Mais après, il a fait deux Coupes du Monde de très haut niveau, il n'y a pas de souci.
15:34 Je dis juste que sur le moment actuel, pour moi, ce n'est pas le meilleur joueur du monde.
15:37 Après, chacun ses goûts.
15:38 Mais sur l'éclosion précoce, ça, c'est un truc qui arrive tous les 100 ans, je pense.
15:43 À cet âge-là, à ce niveau-là, il est extraordinaire, il n'y a pas de souci.
15:48 Je voulais dire que D.Ambapé, ok, mais à côté de ça, nous à l'OM, on a eu un Boutoba, par exemple, qui à 16 ans a été lancé par Bielsa et qui, du coup, a dit "non, mais moi, je ne signe pas à l'OM, je vais aller à Séville"
15:59 et qui s'est noyé totalement et qui renaît là depuis quelques mois du côté de Nioré et qui va, je l'espère pour lui, signer en Ligue 1.
16:05 Mais à 21 ans, finalement, il s'est bousillé ses premières années de footballeur en ayant cet ego surdimensionné que les jeunes se créent beaucoup aussi grâce à leur entourage.
16:16 C'est quelque chose… Il ne faut pas un peu les protéger de leur entourage ?
16:19 Non, parce que tu n'y arriveras pas.
16:22 La séance avec Laurent va durer une demi-heure, une heure et puis après, il va passer 72 heures dans son entourage.
16:27 Donc, tu n'y arriveras pas.
16:29 Non, je ne suis pas d'accord avec toi, parce que, juste, je me permets, on fait un petit débat, mais l'entourage, il y a le cercle proche.
16:35 Effectivement, ça, tu ne peux pas l'en empêcher, sa famille, ses meilleurs amis.
16:39 Mais après, il y a l'entourage néfaste qui vient se greffer et ça, on peut prévenir le joueur, je pense.
16:43 Fais attention quand même, il va y avoir des trucs qui vont se passer.
16:47 Je pense quand même que ça fait partie de la formation.
16:50 Alors, est-ce que c'est au coach mental de le faire, ça, je ne sais pas.
16:52 Mais c'est quelque chose qu'il faut dire aux joueurs, je pense.
16:55 Oui, mais tu sais, tu vas dire quelque chose à un jeune, le jeune, il va être plutôt attiré par le truc un peu fun,
17:00 plutôt que le truc dit par un ancien qui va l'emmerder.
17:04 Donc, tu as très peu de chances de le convaincre en lui en parlant.
17:07 Tu as plus de chances de le convaincre en préparation mentale.
17:10 Complètement. Oui, ça, c'est un abs…
17:13 Moi, ça fait partie de l'environnement, fait partie intégrante de mon processus, bien évidemment.
17:17 Et on peut imaginer qu'effectivement, Boutoba, son problème pourrait être que s'il avait bossé avec un coach mental,
17:24 il aurait eu un objectif qui le transcende vraiment,
17:27 qui lui permette d'avoir une stratégie pour atteindre à sa façon son objectif.
17:32 Et il se serait moins perdu un peu partout.
17:35 Il y a l'argent aussi, on n'en parle pas, mais c'est sûr que ça fait partie, malheureusement,
17:40 tant mieux pour eux, mais du package.
17:43 On nous parle de l'IAG aussi dans le chat, c'est vrai.
17:46 C'est vrai que l'IAG s'est bien perdu aussi, alors que c'est des jeunes qui avaient un chemin tracé à l'OM,
17:51 ce qui est rare. C'est pour ça qu'on en parle.
17:53 Mais ce n'est pas les joueurs qui se perdent avec l'argent, c'est l'entourage qui se perd avec l'argent.
17:58 C'est vrai. Non, mais c'est vrai.
18:00 Parce que le joueur, il s'en fout, il en a assez, il va s'acheter un sac Vitton,
18:04 une fois qu'il a fait ça, il va pouvoir en acheter 40.
18:06 Il pourrait, mais ce n'est pas très utile.
18:08 Mais c'est surtout l'entourage qui va avoir ça.
18:11 Les joueurs, moi, je les plains.
18:14 Franchement, c'est certainement l'un des métiers les plus difficiles.
18:17 Peut-être que ceux qui se lèvent tous les matins à 5 heures pour dire Laurent, tu dis n'importe quoi.
18:21 Mais franchement, psychologiquement parlant, joueur de football, c'est très, très dur.
18:26 Alors moi, je peux te suivre si on met de côté l'argent.
18:31 Je te suis à 100%.
18:33 C'est vrai qu'il y a une intensité de travail qui est importante.
18:38 Il y a moins de vacances peut-être que la plupart des.
18:40 Mais il y a quand même une rétribution qui est quand même à côté.
18:44 Bon, après, c'est vrai qu'il y a joueur et joueur.
18:47 C'est vrai que les joueurs de national, par exemple, c'est un métier qui est un peu plus difficile.
18:51 Voilà, je peux te suivre là-dessus.
18:54 Laurent, c'est intéressant si tu veux qu'on parle assez rapidement d'un joueur de national.
18:59 Avec plaisir, bien sûr.
19:01 Joueur de national, je suis contacté l'année dernière pour un jeune joueur, Giovanni Icanga,
19:05 qui était en R1 et qui voulait passer au professionnel avec le Red Star.
19:09 Voilà un joueur qui a pris ses affaires en main.
19:12 Donc, son agent lui a dit, ce serait bien que tu bosses avec Laurent.
19:15 Il m'a appelé en direct.
19:16 Il n'a pas attendu que l'agent le connecte, mais en direct, il a signé mon contrat.
19:19 Et il est parti.
19:21 Voilà ce que j'appelle finalement les nouvelles générations.
19:25 Elles veulent aller rapidement à leur objectif et sont prêtes vraiment à faire du mental
19:29 sans penser qu'ils sont malades.
19:31 Ils vont juste ajouter un levier supplémentaire au développement de leur performance.
19:36 Un peu comme la nutrition, par exemple.
19:38 Et Giovanni Icanga, aujourd'hui, est l'un des meilleurs lutteurs du Red Star.
19:42 Et il joue souvent.
19:45 Sous les ordres d'Abhi Bhai.
19:47 Et il a signé.
19:49 On peut peut-être recentrer un peu sur l'effectif actuel de l'Olympique de Marseille.
19:55 Parce qu'il y a des joueurs vraiment très particuliers dans ce groupe.
19:59 Je voulais qu'on parle quand même de Nuno Tavares.
20:01 C'est un joueur qui est typiquement ce que tu décrivais tout à l'heure.
20:04 C'est-à-dire un joueur qui n'est pas capable de maintenir un très haut niveau de performance.
20:08 Et c'est dommage parce que son très haut niveau de performance à lui, il est très très très haut.
20:12 Quand on l'a vu faire des matchs qu'il a fait, notamment en début de saison,
20:16 et puis juste après la Coupe du Monde, on se dit quand même que c'est un joueur
20:19 qui a un potentiel très très très élevé.
20:22 Alors est-ce que c'est le type de joueur qu'on peut travailler ?
20:25 Est-ce que c'est le profil rêvé pour un coach mental ?
20:28 Ah oui !
20:31 Oui, oui, oui.
20:32 Alors j'ai regardé notamment, et je dis oui, mais il faudra peut-être développer un peu plus.
20:36 J'ai regardé les minutes de jeu qu'il a eues sur le dernier match.
20:40 Où je l'ai vu faire des choses formidables et des choses catastrophiques.
20:44 Donc là on peut dire que globalement, on a un joueur d'instinct.
20:48 Parce que ce qu'il a fait de formidable, ça c'est de l'instinct, c'est différent.
20:52 Et on a un joueur qui essaie de rentrer dans le modèle peut-être qu'on veut lui faire porter à l'Olympique de Marseille.
21:00 Donc il est pris en dualité entre jouer pour l'équipe et jouer avec son identité.
21:07 Et là, tu as effectivement une dualité interne entre épouser la philosophie de l'équipe, l'ADN de l'équipe,
21:15 ou continuer à jouer avec sa propre identité.
21:17 Et donc il est entre deux eaux, c'est pour ça que de temps en temps c'est bon, de temps en temps c'est pas bon, de temps en temps c'est bon.
21:22 Il y a un problème de curseur.
21:24 Il faut qu'il travaille sur son identité, l'identité du club, pour réguler tout ça.
21:27 Et rendre une copie à la hauteur de son talent.
21:30 Parce que wow, quel joueur quand même.
21:32 Mais on a l'impression que le fameux curseur est très fin et que pour trouver le bon endroit, il a un petit peu du mal.
21:39 Il y a d'autres éléments dont j'avais envie de parler avec toi.
21:41 Bah Balerdi par exemple.
21:43 Il a du mal tout seul, c'est normal.
21:45 Il a du mal tout seul.
21:47 Il n'est pas coach mental, il ne va pas s'auto-coacher lui-même.
21:50 Il n'a pas les compétences, les connaissances.
21:52 Et puis surtout, il a des tonnes de conseils.
21:54 Et puis il n'a peut-être pas conscience aussi de ce qu'on dit là.
21:57 Certainement, certainement.
22:00 Puis autour de lui, il y a peut-être des gens qui disent "joue plutôt comme ça", "essaye plutôt ça".
22:04 Donc tout le monde y bat de son conseil et ça perturbe son logiciel.
22:06 Lui, il a sa façon de faire, il faisait comme ça avant, ça marchait.
22:10 Maintenant, il fait comme il faisait avant, mais ça ne marche plus.
22:12 Donc il y a des tonnes de personnes qui lui donnent des conseils.
22:14 Il est perdu. Il faut l'aider.
22:16 Il faut l'aider.
22:17 Justement, je ne vais pas continuer à dérouler sur certains joueurs qui sont, pour moi, des cas d'école.
22:22 Je pense, tu vas me dire si tu es d'accord ou pas.
22:24 Mais moi, je trouve qu'un gars comme Balerdi, mentalement, il est très solide.
22:27 Il en fait quand même des boulettes qui coûtent très, très, très cher à l'OM.
22:31 Et le match d'après, il est bon.
22:34 En général, il est très bon même.
22:36 Donc comment on peut expliquer de passer, et souvent, une boulette au vélodrome devant 65 000 personnes.
22:42 Le pénalty qui rate contre Annecy, par exemple.
22:45 Le match qu'il fait ce soir-là.
22:46 Et le match d'après, il est très bon.
22:48 Lui, est-ce qu'il n'a pas un mental un peu au-dessus des autres ?
22:52 Peut-être qu'il a aussi des failles pendant les matchs.
22:56 Mais, waouh, non ? Qu'est-ce que tu en penses ?
22:59 C'est-à-dire qu'il faudrait qu'il travaille un peu sur lui.
23:01 Parce que s'il est capable d'être bon après avoir fait une connerie,
23:04 moi, je te dirais franchement, évitons la connerie, peut-être.
23:07 C'est peut-être mieux.
23:09 Mais peut-être qu'il a besoin de la connerie pour hisser son niveau de jeu un peu plus haut.
23:13 Peut-être qu'il a besoin de faire une connerie pour être en action et pour se bouger.
23:20 Donc un petit travail mental sur ce sujet-là,
23:23 pourrait permettre 1) d'éliminer la connerie et 2) de stabiliser sa performance à son meilleur niveau.
23:28 Bien entendu.
23:29 Oui, après, c'est facile à dire, éliminer la connerie, ce n'est quand même pas si simple.
23:34 Je développe, quand on joue sous le système Tudor,
23:38 en 1 contre 1 défensivement sur ton adversaire tout le temps,
23:42 tu es quand même plus exposé que dans certains clubs où tu joues bloc bas à 5 et tu ne bouges pas.
23:47 Ce n'est pas si simple d'éliminer la connerie, le duel perdu.
23:51 Effectivement, ça se travaille, mais ce n'est quand même pas si simple.
23:57 C'est un jeu professionnel.
23:58 C'est vrai, bien sûr.
24:01 Je voulais le défendre un petit peu.
24:04 Un petit peu ?
24:05 Mais de toute façon, il faut les aider les joueurs.
24:08 On les met dans des situations toujours très difficiles,
24:11 on les achète, on les balance dans un club, on leur dit maintenant vas-y joue.
24:14 Non, ce sont des êtres humains.
24:17 Il faut vraiment les aider.
24:18 Ils ont vraiment besoin d'accompagnement pour qu'ils donnent leur plein potentiel,
24:21 non pas en fin de saison, non pas après avoir passé une année à regarder et à bien comprendre ce que c'était que la ligne,
24:26 mais à performer immédiatement.
24:28 On poursuit l'effectif.
24:30 Il y a un joueur, c'est Samuel Gigo.
24:32 Samuel Gigo a un truc particulier, c'est qu'il est supporter de l'Olympique de Marseille.
24:37 On a l'impression que les 3 ou 4 premiers matchs, il s'est laissé déborder par ses émotions.
24:43 Il a réussi à passer un cap.
24:45 Ce cap-là, comment tu expliques qu'il l'ait passé et qu'est-ce qui se joue mentalement pour le passer ?
24:50 Est-ce qu'il l'avait passé ? Certainement, puisque les performances sont au rendez-vous, ça tu le dis.
24:56 Qu'est-ce qu'il a fait pour le passer ? Moi, je n'en sais rien.
24:58 Peut-être qu'il n'a rien fait.
24:59 Peut-être que juste ses parents lui ont dit arrête d'être supporter,
25:02 arrête de te regarder jouer, arrête de regarder les tribunes et fais un focus uniquement sur toi et rien que toi.
25:08 Imagine-toi que tu n'es pas au vélodrome, mais que tu es plutôt au Parc des Princes.
25:13 Qu'est-ce que tu as envie de faire quand tu joues au Parc des Princes ?
25:16 Et plonge-toi là-dedans.
25:18 Mais tu es d'accord qu'il y a eu une bascule à un moment donné sur ce cas-là,
25:23 parce que c'est difficile de jouer pour l'OM en étant supporter.
25:26 On a un joueur comme Alessandrini, par exemple, qui n'a jamais vraiment passé ce cap-là.
25:30 Il y a très peu de joueurs qui sont arrivés supporters de l'OM.
25:33 Il y a Bafé Gomis qui a réussi ça aussi.
25:35 Il y a Djibril Sisé.
25:37 Mais il n'y en a pas énormément qui ont réussi à passer ce cap-là.
25:41 Tout ça, c'est une image.
25:43 C'est quelle image, quelle représentation mentale je me fais de jouer à l'Olympique de Marseille ?
25:47 Et comment je la traduis plutôt en performance au lieu de la traduire finalement en étant contraint,
25:53 en ayant peur peut-être, peut-être que la peur joue aussi peut-être un peu là-dessus.
25:58 Je comprends.
26:00 D'autres cas qui nous sont demandés dans le chat, donc on va les aborder.
26:04 On parle de Malinovski.
26:06 C'est très particulier.
26:08 C'est StephOM86 qui nous parle de Malinovski.
26:11 Il y a beaucoup de choses qui se passent dans son changement de situation.
26:16 Là, pour le coup, il y a vraiment besoin d'un coach mental pour aborder tous les sujets.
26:21 Parce qu'il y a un nombre de sujets incroyables.
26:23 Changement de championnat, changement de coach, changement de système, guerre en Ukraine.
26:27 Il y a quand même… C'est lourd.
26:30 Ça fait beaucoup.
26:31 Ça revient effectivement à ce que je te dis.
26:33 C'est qu'on prend des joueurs et puis on les met dans un 11.
26:36 Il y a plein de choses.
26:38 Ce sont des êtres humains, encore une fois.
26:40 Ils ont besoin d'être dans un cadre qu'ils maîtrisent.
26:43 Un cadre aussi où leur identité va pouvoir s'exprimer vraiment.
26:48 Souvent, on a du mal à exprimer sa propre identité.
26:52 Et puis avoir un véritable objectif.
26:55 Parce que là, quel est l'objectif ? Moi, je ne le connais pas.
26:57 Quel est son véritable objectif ? Est-ce qu'il en a un vraiment ?
27:00 Ou est-ce qu'il a déjà atteint son objectif en étant à l'Olympique de Marseille ?
27:03 Je ne sais pas.
27:04 C'est une bonne question.
27:05 Mais restons sur Malinovski.
27:07 Est-ce que pour toi, c'est facile ?
27:09 Enfin, c'est facile.
27:10 Comment on fait pour jouer bien au foot, l'esprit libéré,
27:15 alors qu'il y a dans une partie de ta tête un stress énorme concernant l'extra-foot ?
27:20 Oui.
27:22 Après, il faudra voir si ce stress énorme extra-foot empêche de bien jouer.
27:26 C'est ce que je te demande.
27:27 Je ne sais pas, moi.
27:28 Peut-être pas.
27:29 Ça dépend.
27:30 Je suis normand aujourd'hui.
27:32 Ça dépend, en fait.
27:33 Il y a des joueurs qui, sous pression, avec un stress énorme,
27:36 jouent mieux que quand ils n'ont pas de stress.
27:39 Donc, il y a des choses à ne surtout pas enlever quand tu fais un coaching mental.
27:42 Si tu es un joueur qui est très bon sous stress et sous pression,
27:46 il faut le laisser.
27:48 Éventuellement, tu vas même en rajouter un peu.
27:50 En fait, ça dépend.
27:51 C'est comme tous les métiers.
27:54 Il y a un truc de base et qu'on adapte vraiment aux personnalités.
27:58 C'est ça, en fait.
27:59 Oui, complètement.
28:00 C'est du sur-mesure.
28:01 Oui, c'est un sur-mesure.
28:03 Oui, on pourrait parler de plein de joueurs.
28:05 Il y a plein de joueurs qui vont s'exprimer différemment en fonction des émotions
28:09 qu'ils vont vivre sur le terrain.
28:11 Et l'émotion qui est vécue sur le terrain ne va pas se retraduire dans le même
28:14 comportement que l'autre joueur, que l'autre joueur ou que l'autre joueur.
28:17 Oui, je comprends.
28:18 Oui, il y a Nico qui nous dit dans le chat,
28:20 « Under a eu un passage à vide au moment du séisme en Turquie. »
28:23 C'est vrai, voilà.
28:24 C'est vrai, c'est vrai.
28:25 C'est vrai.
28:26 Il a réussi à passer outre.
28:27 Peut-être que sa famille n'a pas été touchée d'aussi près que d'autres.
28:31 Il y a plein de raisons.
28:32 Ou pas.
28:33 Ou pas.
28:34 Parce que tu peux jouer aussi pour ta famille qui a été touchée, par exemple.
28:36 Ça peut être une source de motivation supplémentaire.
28:38 Ou pas.
28:39 Ça dépend de ce que tu en fais.
28:40 Non, bien sûr.
28:42 On parlait de Kloss aussi, qui a un profil un peu Valbuena,
28:45 qui vient de nulle part et qui explose, mais qui, selon les supporters dans le chat,
28:51 a quand même « semble un peu faible parfois mentalement sur certaines séquences ».
28:55 Est-ce que tu es d'accord déjà ?
28:57 Et qu'est-ce que tu penses déjà de Jonathan Kloss sur cet aspect-là ?
29:02 Il faudrait déjà voir un peu d'où il vient.
29:05 C'est peut-être que…
29:07 De loin.
29:08 La Coupe du Monde…
29:09 Oui, c'est ça.
29:10 Tu es très loin.
29:11 Tu as raison.
29:12 Tu viens de très loin, tu te rapproches un peu du bol de Sangria,
29:15 tu joues en Ligue 1, tout ça, c'est formidable.
29:17 Et puis on te dit que peut-être que tu fais la Coupe du Monde.
29:20 Et tu es là, et puis après tu ne fais pas la Coupe du Monde.
29:23 Donc tu es là.
29:25 Et après, c'est comment tu bosses cet aspect-là.
29:29 C'est une hypothèse, parce que je ne dis pas du tout que c'est ce qui se passe aujourd'hui.
29:32 On sait d'info sûre qu'il a été évidemment touché,
29:36 mais qui ne l'aurait pas été par cette non-sélection ?
29:39 Oui, bien sûr.
29:40 Le matin, il se lève, il lit les journaux avant la sélection,
29:44 il découvre qu'il y a un doute, alors que pour lui il n'y avait aucun doute.
29:48 Il se dit « oh là, il y a un doute, et au plus la journée avance,
29:51 le doute est confirmé », et il allume la télé le soir et voit qu'il n'y est pas.
29:55 Donc oui, c'est rude.
29:57 Tu prends ça, boom, tu prends ça.
30:00 Après peut-être que tu regardes ta famille,
30:02 et peut-être que tes parents, tout ça, sont aussi embêtés pour toi,
30:05 donc ils vont te plaindre en permanence.
30:07 Donc ça aussi, tu vas baisser encore des niveaux.
30:09 Ils ont envie de t'aider, mais ça n'aide pas non plus, ça comme comportement.
30:12 Et puis tu peux partir dans une mauvaise spirale.
30:16 Ce qui peut peut-être expliquer un peu de bonnes et de moins bonnes performances.
30:20 Mais ça veut pas dire que c'est ça.
30:22 C'est vrai, il y a Loïc Luchot qui t'empere.
30:24 Il dit en même temps que « Lô », c'est le deuxième meilleur passeur du championnat,
30:27 et tout le monde dit qu'il est bidon.
30:28 Effectivement, tu as raison Loïc, personne ne dit qu'il est bidon d'ailleurs.
30:31 On n'a pas dit ça.
30:32 Il dit bon Loïc, il faut le garder.
30:34 Mais oui, ils sont tous bons, les amis qui suivent l'émission.
30:38 Ils sont très nombreux ce matin, et ils nous remercient de faire ce petit duo.
30:42 Donc c'est très cool, merci à toi d'être passé nous voir.
30:45 On continue encore deux, trois minutes, si tu les as, je ne sais pas.
30:48 Oui, bien sûr.
30:50 Avec plaisir alors.
30:52 On en a un débat, là, ces jours, c'est sur Paul Lopez.
30:55 Parce qu'il s'est retrouvé dans une situation difficile l'année dernière.
30:59 Arriver et piquer la place de Mandanda, le fenomeno.
31:02 Il a réussi à passer outre, et aussi il a montré quelques failles l'année dernière
31:09 en disant « oui, non, mais s'il faut faire jouer Steph, je le laisse jouer ».
31:12 Il a semblé un peu sur la retenue, et cette saison par contre,
31:16 il a pris le poste complètement, et il y a quand même des débats autour de lui.
31:22 Est-ce que c'est facile à vivre, tu penses, pour lui ?
31:25 C'est toujours de se faire comparer à Mandanda, qu'est-ce qu'était Mandanda, etc.
31:30 Oui, c'est ça, c'est quand on commence à regarder un petit peu ce qui se passe ailleurs,
31:34 on n'est plus focus sur soi-même.
31:37 Donc souvent, il est mieux de penser qu'elle soit uniquement à soi.
31:40 Ça n'empêche pas la franche camaraderie, l'alternance peut-être sur certains matchs de Coupe de France, etc.
31:45 Mais il vaut mieux rester focus sur soi, sur sa performance,
31:48 plutôt que de dire « tiens, ça serait bien si je faisais jouer un peu mon copain, etc. ».
31:52 La stabilisation de la performance, c'est avant tout être un sportif de haut niveau.
31:57 Être le véritable camarade, c'est bien, mais ce n'est pas sportif de haut niveau.
32:03 Oui, je comprends.
32:05 Tiens, on a une question de Jeff Foltier qui nous dit
32:09 « Quelle formation a notre invité ? Il est psychologue ? Est-ce que tu es psychologue ?
32:13 Et comment on arrive à être coach mental ? »
32:16 Coach mental, alors moi j'étais dirigeant de grand groupe à l'époque,
32:19 donc je me suis formé au coaching.
32:21 Coaching en général, c'est aider l'autre, comprendre la vision du monde de l'autre,
32:26 l'écoute active, enfin c'est plein de choses comme ça, la gestion des émotions.
32:30 Ça, c'est une formation de deux ans.
32:32 Puis après, je me suis formé à la PNL, à la programmation neuro-linguistique.
32:37 Rien à voir avec le groupe de rappeur.
32:40 Non, mais quoi que, je ne sais pas, de temps en temps, c'est intense aussi.
32:45 Redis-nous ce que c'est la PNL, excuse-moi, je t'ai coupé pour faire une vanne.
32:50 Moi, je suis maître praticien en programmation neuro-linguistique.
32:53 C'est finalement programmer le cerveau, programmer un comportement
32:57 qui sera adapté dans l'environnement dans lequel va se retrouver la personne.
33:02 Parce qu'on est tous différents, parce que moi par exemple, j'ai été aidé par des parents
33:05 qui m'ont aidé comme ça, j'ai joué au foot avec des mecs comme ça,
33:08 j'ai rencontré une femme comme ça, puis une deuxième,
33:11 puis des collègues de travail, donc je me suis façonné une identité.
33:14 Je suis qui je suis parce que j'ai rencontré ces personnes-là
33:17 et que j'ai été élevé de cette façon-là.
33:19 Toi, en l'occurrence, tu n'as pas eu la même éducation que moi,
33:21 tu n'as pas eu les mêmes parents, tu n'as pas eu le même environnement,
33:23 du coup, tu vas avoir un autre comportement dans la même situation.
33:26 Voilà.
33:27 Donc l'idée, c'est d'avoir le bon comportement dans le bon environnement.
33:31 Donc moi, je déprogramme et je reprogramme le joueur dans l'environnement dans lequel il est.
33:36 Je ne sais pas si c'est clair.
33:38 On a une question du patron du fossé, alors là, c'est très important qu'on me la donne.
33:42 Est-ce qu'il a une obligation de résultat quand il bosse avec un joueur ?
33:45 Ah oui, intéressant.
33:47 Est-ce que tu as une obligation de résultat quand tu bosses avec un joueur ou un club ?
33:52 Oui.
33:54 Et est-ce que tu as connu des échecs, des réussites marquantes ?
33:59 Alors, échec, réussite, je vais dire zéro, mais vraiment zéro,
34:04 parce qu'on atteint toujours un truc.
34:06 Est-ce qu'on atteint toujours le résultat attendu ?
34:09 Non. Je vais te donner un exemple.
34:11 Je veux que mon joueur marque 20 buts.
34:13 Et de temps en temps, tu es à 17, tu es à 18.
34:16 Tu n'as pas atteint l'objectif, mais tu as claqué des buts.
34:18 C'est quand même pas mal.
34:20 Oui, mais ce n'est pas l'atteinte du résultat,
34:22 parce que moi, je me fais aussi rémunérer sur l'atteinte de l'objectif.
34:25 D'accord, c'est intéressant.
34:27 On demande au joueur d'être performant, il n'y a rien.
34:28 Oui, on demande au joueur d'être performant, on demande au coach d'être performant,
34:31 on pourrait peut-être demander au coach mental de l'être aussi.
34:34 Ce ne serait pas idiot.
34:35 Donc moi, je me fais payer en fonction du résultat obtenu.
34:38 Oui, il y a un objectif que vous définissez ensemble.
34:40 Si l'objectif est atteint, évidemment, c'est positif pour toi aussi, du coup.
34:45 C'est ça.
34:47 Ça peut renouveler le contrat, il peut y avoir plusieurs…
34:50 Oui, succession d'objectifs, bien sûr.
34:52 Tout à fait.
34:54 Une question un peu rigolote, je te la pose.
34:58 Est-ce qu'il existe, c'est Sheva qui nous dit ça, des coachs mentaux pour coachs mentaux ?
35:02 Oui, il existe des personnes, j'en fais partie aussi, qui sont en supervision,
35:09 effectivement en supervision d'un coach,
35:11 et le coach, quand il est face à une problématique ou face à quelque chose de particulier,
35:15 va en parler à son superviseur pour voir si ce qu'il fait, ce qu'il est en train de faire,
35:19 est cohérent, s'il ne se laisse pas emmener dans la relation avec son joueur, par exemple.
35:24 Oui, c'est le même schéma que pour les psychologues
35:27 qui eux-mêmes souvent se confient à d'autres psychologues,
35:30 sur leur vie même, à eux-mêmes.
35:33 Très bien.
35:36 Je vais te remercier pour cette belle matinée qu'on a passée ensemble.
35:40 J'espère que ça vous a plu.
35:41 N'hésitez pas, si vous avez une dernière question, allez, je la prends,
35:43 s'il y en a une petite dernière qui tombe.
35:45 Ah, ben tiens, j'ai une question sur Benoit Paire.
35:48 Je sais que ce n'est pas du foot, mais c'est un Avignonais, il est d'ici.
35:51 Benoit Paire, ça doit être un cas particulier, non ?
35:54 On rappelle Benoit Paire, tennissement français, légendaire par ses craquages.
35:59 Tu ne travailles pas dans d'autres sports que le foot, tu nous as dit,
36:03 mais est-ce que, voilà, si on te disait, il y a Benoit Paire qui a besoin d'un coup de main
36:07 pour Roland Garros, là, est-ce que tu foncerais quand même ?
36:09 Ah, volontiers.
36:11 Quand tu vois le talent du sportif et ce qu'il en fait, ah, volontiers.
36:16 Vraiment, si je pouvais lui filer un coup de main, bien volontiers.
36:18 On voit bien que lui, la gestion des émotions, c'est quelque chose de très compliqué.
36:21 Ce n'est pas son sport.
36:22 Son dialogue interne n'est pas bon, il faut changer le dialogue interne.
36:26 Oui, et encore, parce que parfois, il arrive à se motiver avec de la colère.
36:31 Il est très particulier, Benoit Paire, effectivement.
36:34 C'est pour ça que je te disais qu'il n'y a pas de bonne recette, c'est qu'on est tous différents.
36:38 C'est vrai.
36:39 Et après, est-ce qu'il atteint la colère ?
36:40 Si tu penses que la colère est quelque chose de bon pour lui,
36:42 est-ce qu'il atteint la colère suffisamment vite, suffisamment tôt dans le match ?
36:46 Et est-ce qu'il en fait vraiment une force à chaque fois ou est-ce qu'il en fait une faiblesse de temps en temps ?
36:51 Oui, exactement.
36:52 Et tiens, on nous parle de Turpin, je pense que c'était pour une blague,
36:55 mais en vrai, les arbitres aussi, ils n'ont pas besoin d'un peu d'aide mentale ?
36:59 Oui, c'est le bonjour des émotions quand tu es arbitre.
37:03 Tu dois faire attention à ce que font les joueurs, tu dois regarder juste deux touches.
37:07 Tu as la vare, tu as les joueurs qui te polluent en permanence l'esprit parce qu'ils te parlent.
37:11 Tu as le coach qui est sur le côté qui n'est pas content.
37:13 C'est un sacré boulot quand même.
37:14 Tu fais les arbitres ou pas ?
37:15 Oui, j'en ai accompagné deux.
37:18 Des pros ?
37:19 Oui, des pros, notamment sur la gestion des émotions et surtout d'être focus,
37:24 de ne pas se laisser parasiter ou se perdre dans des détails.
37:29 C'est l'histoire de se mettre sa bulle, une bulle protectrice qui te permet d'être focus uniquement sur ce que tu dois faire et pas plus.
37:37 L'objectif a été atteint avec ces arbitres-là ?
37:39 Oui.
37:41 Oui ? Tant mieux.
37:43 Mais c'est normal. Ce que je fais fonctionne avec tous les êtres humains, alors quand tu es arbitre, tu l'es aussi.
37:48 Bien sûr.
37:49 Merci beaucoup d'être passé nous voir une prochaine sur le fossé avec grand plaisir.
37:55 C'était très intéressant.
37:57 Voilà.
37:58 Merci.
37:59 [SILENCE]

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