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Chaque jour, Jean-Luc Lemoine vous offre une session de rattrapage de tout ce qu'il ne fallait pas manquer dans les médias.
Retrouvez "La session de rattrapage" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-session-de-rattrapage

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Transcription
00:00 Et je salue Jean-Luc Lemoyne, bonjour Jean-Luc !
00:02 Bonjour Philippe !
00:03 On vous a entendu avec Stéphane Bern, mais là tous les jours, vous vous intéressez à un programme pour nous, c'est votre session de rattrapage.
00:08 Et aujourd'hui, vous avez voulu revenir sur un paradoxe de ce week-end.
00:13 Oui, le rapport entre le sport et l'arc-en-ciel.
00:16 Car autant en cyclisme, ils rêvent tous d'avoir le maillot arc-en-ciel, qui est le maillot du champion du monde,
00:20 autant dans le foot, dès que tu mets un petit bout de rainbow flag, tu sens que c'est un peu plus compliqué.
00:24 La lutte contre l'homophobie dans le football, il y a encore du chemin à faire.
00:29 C'est la polémique du week-end sur les terrains de football.
00:32 La lutte contre l'homophobie ne fait pas l'unanimité sur les terrains de foot.
00:36 Oui Philippe, il n'y a pas de vanne.
00:38 En 2023, la lutte contre les violences homophobes semble ne pas faire l'unanimité dans le monde du football.
00:43 Incomble pour un sport dont les supporters passent leur temps à se dire les uns les autres d'aller prendre du plaisir par des voies arrière.
00:49 Alors qu'est-ce qui a pu provoquer une telle discorde autour de ce sujet ?
00:53 Est-ce qu'on a obligé les joueurs à rentrer sur le terrain sur du village people ou du millenfarmer,
00:57 de célébrer leur but en se faisant des sucçons ?
00:59 Bah non, même pas !
01:00 Un maillot arc-en-ciel devait être porté ce week-end pour marquer le refus de toute discrimination.
01:05 Voilà, c'était pas fou.
01:07 Parce que le maillot, c'était pas non plus un crop top à paillettes face aux Eurovision,
01:11 c'était un maillot sur lequel le numéro du joueur était aux couleurs du drapeau arc-en-ciel.
01:15 Déjà sur les réseaux, quand Loël, qu'on voit ici, a publié la photo du sien,
01:19 ou Montpellier en vidéo pour montrer qu'ils ont bien saisi l'enjeu,
01:23 les réactions des supporters en disaient longuement "pas mon club", "pas de politique",
01:28 "laissez-nous", "dictature woke", "on n'est pas obligés d'être gays".
01:31 Oh oh, alerte au goggle !
01:33 Alerte au goggle !
01:35 Oui, c'est mon détecteur de goggle.
01:37 Il se met en route dès qu'il capte une énorme connerie.
01:39 Alors autant vous dire que quand je regarde certaines chaînes en ce moment,
01:42 je suis obligé de charger les piles tous les trois quarts d'heure.
01:44 Parce que tu sens que la lutte contre l'homophobie, c'est pas clair pour tout le monde.
01:48 Pour certains donc, c'est "t'obliger à être gay".
01:51 Alors on va être très didactique, non.
01:54 Si tu mets un maillot avec un arc-en-ciel dessus, c'est pas magique.
01:58 Tu vas pas te transformer en licorne ou changer d'orientation sexuelle.
02:01 C'est comme quand t'es supporter.
02:03 Si tu mets le maillot de ton équipe, on va pas te demander de t'échauffer pour entrer sur le terrain.
02:07 Il y a quand même une grosse différence entre soutenir et pratiquer.
02:11 Et ce week-end, des joueurs ont refusé de porter ce symbole en se justifiant comme ils pouvaient.
02:15 Le respect est une valeur que j'estime beaucoup, il s'étend aux autres,
02:18 mais il englobe aussi le respect de mes convictions personnelles.
02:21 C'est pourquoi je ne pense pas être la personne la plus apte à participer à la rencontre.
02:25 J'espère que ma décision sera traitée avec respect.
02:28 Invoquer ses convictions personnelles pour expliquer qu'on soutient pas la lutte contre l'homophobie,
02:32 c'est très très décomplexé, ou très maladroit.
02:35 Bon, essayons du côté des entraîneurs pour voir si ça relève un peu le niveau.
02:38 C'est catastrophique parce qu'on le voit bien, il y a des joueurs à qui ça pose problème.
02:43 Donc à partir de là, fais le pas dans les trois derniers matchs,
02:46 où t'as des matchs qui sont des matchs pour la survie des clubs.
02:50 Oh oh, alerte au goggle !
02:53 Elle marche très bien cette alarme.
02:55 Donc lui c'est Eric Croix, entraîneur du FC Brest,
02:57 qui nous explique sérieusement que tu peux être gay-friendly seulement si t'es pas relégable.
03:01 Voilà, c'est vrai en plus.
03:03 Et encore plus tôt en août, pendant les matchs de préparation.
03:06 Et c'est pas une erreur, car ton directeur sportif avait le même discours.
03:09 On parle toujours de racisme, on parle toujours d'homophobie,
03:12 on parle toujours de religion.
03:14 À mon avis, il faut que ça reste en dehors de tout ça.
03:16 Quand on veut faire ce genre de choses, on le fait pas lorsqu'il y a des matchs clés.
03:21 Moi je suis pas contre l'idée.
03:23 Le problème c'est que les homophobes, c'est comme les racistes.
03:26 On les aime beaucoup mais c'est pas des gens carrés.
03:28 Ils respectent rarement le calendrier, ils se comportent comme des cons mais toute l'année.
03:31 Alors précisons tout de même que la Ligue n'avait pas fait ça que pour embêter le FC Brest.
03:35 Non, il y avait une autre raison.
03:36 Le choix de la date c'est parce que mercredi prochain, mercredi 17,
03:39 c'est la journée mondiale de lutte contre l'homophobie.
03:41 C'est pour ça que la Ligue en a profité pour la faire ce week-end.
03:43 Voilà, c'était pas un complot contre la Ligue 1.
03:46 Mais je comprends, ton club est en difficulté, tu perds un peu de lucidité.
03:49 Donc voyons ce que ça donne avec l'entraîneur d'un club du haut de tableau,
03:52 en l'occurrence Bruno Genesio de Rennes.
03:54 Personnellement je suis contre toutes les discriminations.
03:57 Mais je pense aussi que nous sommes là pour jouer au football.
04:00 Je suis pas certain qu'il soit nécessaire de faire une journée contre l'homophobie.
04:07 Malheureusement, tant que des gens auront peur d'un petit arc-en-ciel, moi je pense que si.
04:11 Merci beaucoup Jean-Luc Lemoyne.

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