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Court métrageTranscription
00:00 Pierre Richard, Johnny Depp, Maywen, Melville, on était là.
00:03 "Is this real ?"
00:06 Ça me vient parler anglais, même.
00:07 Ne pensez-vous pas qu'il serait temps de changer de vie ?
00:11 Pour aller où ?
00:12 Jeanne Du Barry veut que je vous présente au roi.
00:14 La comtesse Jeanne Du Barry !
00:19 Franchement, je ne peux pas dire que Jeanne Du Barry
00:24 était le tournage le plus dur de toute ma vie.
00:27 Je pense que le tournage de "Police" est assez indétrônable.
00:30 Mais après, j'ai envie de vous dire que chaque tournage
00:34 est un combat, un marathon,
00:37 une rencontre des difficultés qu'on n'a pas vu venir.
00:39 C'est un miracle de réussir à faire un film jusqu'au bout.
00:42 C'est des films qui ne se font plus.
00:43 C'est des prises de risques de producteurs énormes.
00:46 C'est grandiose.
00:47 On a l'impression que ça a parti en passé,
00:48 puis tout d'un coup, non, ça revient
00:49 et on a la chance de faire ça en plus à Versailles.
00:52 On est habité par les fantômes du lieu.
00:54 Nous, on n'arrêtait pas de se dire "C'est dingue, quand même."
00:57 Disons que la plus grande difficulté de tourner
00:58 dans les intérieurs de Versailles,
01:00 c'est que comme c'est un endroit très protégé,
01:03 le chef opérateur n'avait pas le droit d'utiliser
01:05 les bougies, la fumée,
01:07 qui sont des choses qui aident énormément
01:10 à rendre le plan très beau.
01:12 Donc, il fallait trouver d'autres aspects techniques
01:15 pour relever le défi.
01:17 En dehors de ça, c'est que du bonheur de tourner ici.
01:20 C'est majestueux.
01:21 Il y avait une ambiance de volonté collective
01:24 qui était assez immense.
01:26 J'ai eu beaucoup de chance d'avoir les techniques 5G.
01:28 Le Premier ministre ne va pas tolérer
01:30 que vous laissiez une fille des rues
01:32 côtoyer votre entourage.
01:33 Cette jeune femme est mon entourage.
01:36 Quand j'ai été voir Johnny Depp, il y avait déjà un scénario
01:43 qui avait été écrit sur plein de versions différentes.
01:47 Donc, il y avait déjà ce côté mystérieux, très peu bavard.
01:51 On a travaillé ensemble,
01:52 mais vraiment de la même manière que je travaillais
01:55 avec Benjamin Lavergne, avec Pierre Richard,
01:57 c'est-à-dire en discutant tout le temps
02:00 de ce qu'eux voulaient me proposer,
02:02 de ce que moi, j'avais envie de filmer d'eux.
02:05 J'aime quand sur les plateaux, chacun donne son grain de sel.
02:08 Je n'aime pas quand règne l'ambiance
02:11 d'une seule et unique autorité sur un plateau.
02:13 Et donc, avec Johnny, comme avec Benjamin, Pierre Richard
02:16 ou India R,
02:18 on pouvait explorer plein de facettes
02:20 du personnage différent.
02:22 Pour moi, c'est un de ses meilleurs rôles,
02:23 en tout cas depuis longtemps,
02:24 parce que c'est vraiment...
02:26 Il est presque mis à nu,
02:27 la façon dont il est filmé par Maïwenn, des fois.
02:29 Au-delà du roi, on voit aussi l'homme, on voit Johnny Depp,
02:32 on voit un homme, en général, un peu brisé
02:35 et aussi flamboyant par moments.
02:36 - Inquiétant, très multiple. - Oui, c'est comme un document
02:39 sur un acteur de 60 piges
02:42 qui a déjà une carrière de folie, qui a un mythe vivant
02:45 et qui est une sorte de prince, en tout cas, du cinéma mondial.
02:48 Et je trouve que ce film est très beau aussi,
02:50 parce que ça documente ce moment de la vie de Johnny Depp.
02:53 Et on sent qu'il est conscient de ça et il se livre.
02:56 On le voit au réveil, habillé, maquillé, pas coiffé,
03:02 malade, souffrant.
03:04 Et rien que pour ça, le film est précieux, je trouve.
03:07 Je regarde le 18e siècle avec mes yeux d'aujourd'hui.
03:14 Je fais vraiment les choses au premier degré, par amour
03:17 et puis aussi par conviction de pouvoir défendre
03:21 tel personnage, telle histoire, tel scénario.
03:23 Mais j'ai jamais de théorie sur rien.
03:26 Le roi a d'autres maîtresses ?
03:29 T'es en train de découvrir le côté sombre du roi.
03:33 Vous êtes en danger, madame.
03:41 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:45 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]