"Guardiola est en plein rêve, je ne sais pas comment il se réveillera"
LIGUE DES CHAMPIONS Alors que le titre est quasiment acquis en Premier League, Manchester City est en course pour un triplé championnat - C1 - Cup. Avant d'affronter le Real Madrid en demi-finale retour de C1 mercredi, les Cityzens et Pep Guardiola sont en plein rêve. Comment vont-ils se réveiller ? On en parle dans Tour d'Europe avec Philippe Auclair (Real : A. Lebreton / Q. Guichard).
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00:00 Demi-finale retour très très attendu contre le Real, ce sera mercredi soir.
00:03 Tu parlais d'un Pep Guardiola qui se sentait bien en ce moment.
00:07 J'ai bien aimé sa réaction après la victoire à Everton.
00:10 Guardiola qui a dit qu'il se sentait dans un rêve qui devenait réalité.
00:15 Il a dit "je sais qu'on n'a pas encore les trophées,
00:16 mais le simple fait de se battre pour ces trois titres,
00:19 d'être la seule équipe européenne encore en Ligue pour tout gagner,
00:21 et bien c'était un véritable rêve".
00:24 Je crois que c'est le mot, il n'y a pas besoin d'en dire plus.
00:26 City vit dans un rêve, ou en tout cas peut transformer cette fin de saison en véritable rêve.
00:32 Absolument, parce qu'il deviendrait, s'il faisait ce triplé mythique,
00:37 FA Cup, Ligue des Champions, il deviendrait le second club anglais de l'histoire,
00:42 en l'occurrence, à faire ce triplé.
00:44 Après bien évidemment le Manchester United de 1998-99,
00:48 mais il le ferait d'une manière complètement différente du United de Ferguson.
00:52 C'est-à-dire que United de Ferguson a tenu à deux remplaçants qui marquent d'antan additionnels,
00:58 Scherringham et Solskjaer.
01:00 La finale de la FA Cup s'est jouée à presque rien,
01:03 excusez-moi, la FA Cup s'est jouée à pratiquement rien face à l'arsenal d'Arsene Wenger,
01:07 on peut continuer comme ça longtemps.
01:09 Par contre, là pour Manchester City, si jamais ils allaient au bout,
01:13 ils allaient au bout en ayant dominé de l'instant A à l'instant Z.
01:17 C'est tout simplement impressionnant.
01:20 Au niveau du jeu, c'est très impressionnant également.
01:22 Du coup, on le sent plus relâché, plus sûr de lui-même.
01:27 Ce ne serait pas la première fois qu'il ferait le triplé,
01:31 puisqu'il l'a déjà fait avec le FC Barcelone, n'oublions pas.
01:34 Il ne l'a pas fait avec le Bayern,
01:37 mais ça serait d'une certaine manière, je crois qu'il clourait le bec à beaucoup de critiques,
01:41 puisqu'il paraît-il qu'il a des critiques.
01:43 Et une façon de couronner, je dirais, ce très long passage à Manchester City.
01:54 Il se sent confiant, il se sent en confiance.
01:57 Il se pose peut-être moins de questions,
01:59 ce qui se traduit d'ailleurs par le fait qu'il a maintenant une idée assez précise
02:03 de l'équipe qu'il entend mettre sur le terrain.
02:05 Il ne se prend pas la tête à imaginer des problèmes qui n'existent pas nécessairement.
02:10 Il est confiant dans la force de son équipe d'imposer son jeu, de trouver les solutions,
02:14 ce qui n'était pas toujours le cas auparavant, où parfois il se compliquait la tâche.
02:17 Là, ce n'est plus le cas.
02:18 Et donc, il n'est plus détendu, c'est vrai.
02:21 Alors, il n'est pas complètement détendu à Sépèle-Guardiola, attention,
02:24 c'est toujours une boule de nerfs.
02:25 Mais en effet, il sent qu'il est tout près de réaliser quelque chose de totalement unique.
02:30 Il a déjà fait un triplé, mais dans ce triplé avec Manchester City,
02:34 mais dans ce triplé, il manquait la pièce principale,
02:37 le diamant dans le diadème, à savoir la Ligue des Champions.
02:41 Là, si jamais ça passe contre le Real Madrid, mais c'est un gros si.
02:45 C'est un gros obstacle qui attend quand même Manchester City.
02:48 Et on l'a très bien vu au match aller, parce qu'il y a une petite partie des certitudes
02:54 de Manchester City qui n'ont pas semblé aussi claires, aussi flagrantes dans ce match aller.
02:59 Je ne sais pas si tu es d'accord avec moi, Philippe.
03:01 Quel est un petit peu l'état d'esprit avant ce match retour ?
03:06 Je crois que c'est bien une personne qui est consciente du fait que le Real Madrid
03:09 a posé des problèmes à Manchester City qu'aucune autre équipe n'a posé cette saison,
03:13 c'est Pep Guardiola.
03:14 Très honnêtement, je crois que ce qu'on a vu le Real Madrid offrir particulièrement
03:22 aux secondes périodes, avant le but égalisateur de Kevin De Bruyne,
03:25 qui est arrivé quand on s'y attendait le moins,
03:27 c'est la première fois que j'ai vu ce Manchester City en réelle difficulté.
03:31 Et pas en réelle difficulté parce qu'ils étaient face à un adversaire
03:35 qui balançait de longs ballons face à des avançants de deux mètres.
03:38 Non, dans le jeu même, dans l'autre jeu, au milieu de terrain par exemple,
03:42 ils étaient dominés.
03:43 Ils ne trouvaient pas de réponse à ce que faisait Camaringa,
03:46 à ce que faisait Vinicius, à ce que faisait Rodrigo.
03:49 Même bien que Karim Benzema n'ait pas été au top du top ce soir-là,
03:55 aux déviations de Karim Benzema qui permettaient de mettre ses coéquipiers dans les espaces.
04:01 Et ça, il l'a senti.
04:03 Il sait que ce Real Madrid est supérieur au Real Madrid qu'il avait éliminé la saison passée.
04:07 Donc à cause de tout cela, il y a quand même une zone de doute,
04:10 mais en même temps, c'est l'excitation absolue.
04:13 C'est le test.
04:14 La seule chose qui puisse être le plus grand danger,
04:17 ce serait si jamais ils passent contre le Real Madrid,
04:19 c'est ensuite être en roue libre face à quiconque sera sur leur chemin
04:23 à la finale d'Istanbul.
04:24 C'est à peu près la seule chose.
04:26 Mais par contre, le Real, oui, ça va être un nouveau test
04:30 dont il n'y a pas eu véritablement d'équivalent avant cela, cette saison.
04:33 Donc il vit un rêve éveillé.
04:37 Quand je dis éveillé, il vit un rêve.
04:42 Je ne sais pas comment il se réveillera.
04:44 Voilà, c'est comme ça qu'on peut le dire.
04:46 [Générique]