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Lundi 15 mai 2023, SMART TECH reçoit Nicolas Rongeard (Consultant crypto et blockchain, KPMG)

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Transcription
00:00 C'est la deuxième partie de l'émission qui commence. Vous nous rejoignez sur la chaîne Bsmart où vous nous écoutez aussi en podcast.
00:13 C'est Smartech, votre quotidienne sur le numérique et l'innovation. Et c'est l'heure de notre rendez-vous avec l'actualité des cryptos.
00:19 On en parle aujourd'hui avec Nicolas Rongiard qui est consultant crypto et blockchain chez KPMG. Bonjour.
00:24 Bonjour.
00:25 Bienvenue sur ce plateau. C'est votre première avec nous.
00:27 Exactement.
00:28 Mais KPMG est un habitué de Smartech.
00:31 Alors, première actualité qu'on va commenter ensemble, c'est faire un point sur la régulation des NFT.
00:36 Tout à fait.
00:37 Qu'est-ce qui se passe-t-il ?
00:38 Exactement. Comme vous le savez, on a le règlement européen, MICA, qui a été voté le 20 avril dernier et qui se rentrera en vigueur donc en octobre 2024.
00:47 Alors, ce règlement européen, MICA, il concerne quoi exactement ?
00:50 Elle concerne à la fois les prestataires de services en matière d'actifs numériques et à la fois les cryptoactifs.
00:57 Donc, on a la chance d'avoir, si je peux dire, une certaine classification en matière des cryptoactifs.
01:02 Donc, on a par exemple les fameux stablecoins.
01:05 On a les autres cryptoactifs comme l'Ethere et le Bitcoin qui ont leur propre structuration juridique.
01:10 Mais pour revenir effectivement au NFT, aujourd'hui, ils ont été exclus du champ réglementaire de MICA.
01:16 Et c'est le cas aussi d'ailleurs en France. Aujourd'hui, on n'a pas de structuration juridique en matière de NFT.
01:21 Et on doit un petit peu faire au cas par cas, c'est-à-dire étudier projet par projet.
01:26 Et pourquoi le NFT est-il un cas à part ?
01:29 Comme vous le savez, ce qui caractérise le NFT, c'est finalement l'authenticité, le caractère unique de cet actif numérique.
01:38 Contrairement à un Bitcoin ou un Ether où on peut les échanger de manière…
01:42 Un Bitcoin sera toujours égal à un Bitcoin alors qu'un NFT a cette propriété, ce caractère unique.
01:48 Et donc aujourd'hui, on a un petit peu un flou juridique sur cet actif-là.
01:52 Et donc, avec le règlement MICA, on a la possibilité toutefois de reconsidérer l'aspect juridique et le caractère du NFT.
02:02 Et donc, en fonction du projet, si on a 10 000 NFT qui ont tous les mêmes propriétés, on perd justement cette dimension d'unicité.
02:09 Et donc, on a potentiellement une requalification juridique possible.
02:13 Et donc, on passerait finalement sous le régime de MICA.
02:16 Donc aujourd'hui, on n'a pas de régime spécifique propre au NFT.
02:19 Mais aujourd'hui, on en parle déjà, on aura très certainement un cadre spécifique pour cet actif-là.
02:26 Donc, il y aura une réglementation spécifique.
02:28 En tout cas, il y a des discussions en ce moment qui ont lieu en France au ministère de l'Économie et des Finances et de la Souveraineté Numérique Industrielle.
02:35 C'est un long nom pour notre ministère.
02:38 Des discussions en cours sur la réglementation des NFT en France.
02:44 Est-ce qu'on est sur une ligne européenne ?
02:47 Je pense qu'effectivement, lorsque MICA sera effectif, on aura plus de visibilité.
02:53 Même l'AMF en parle déjà aujourd'hui.
02:55 Pour l'instant, on fait au cas par cas en fonction des collections et des projets.
02:58 Mais on aura un régime spécifique qui va arriver et qui va concerner l'ensemble de l'Europe, effectivement.
03:02 Et on aura une unicité a priori, vous le pensez, sur ce sujet-là ?
03:05 Oui, tout à fait.
03:06 Autre actualité qu'on va commenter ensemble, c'est la Société Générale qui, via une filiale, a lancé son propre stablecoin.
03:13 Exactement. C'est une nouvelle super intéressante.
03:16 Et quand on prend un petit peu de hauteur, on se rend compte finalement que c'est dans la continuité d'une tendance de fonds,
03:21 qui est celle de l'adoption des crypto-actifs de manière générale.
03:24 On l'a vu auprès des particuliers.
03:26 Par les établissements bancaires.
03:27 Par les établissements bancaires, exactement.
03:30 Nous, on le voit au quotidien.
03:31 On accompagne nos clients principalement dans le secteur bancaire.
03:34 Il y a une demande, il y a un besoin de vouloir explorer, d'expérimenter ces nouveaux actifs.
03:39 Et donc, l'initiative de Société Générale, et c'est d'ailleurs FORGE, la filiale de Société Générale,
03:44 qui est dédiée aux technologies du Web3, de lancer son propre stablecoin.
03:48 Pour rappel, un stablecoin, c'est tout simplement la représentation d'une monnaie fiduciaire ayant cours légale,
03:54 en l'occurrence ici, l'euro.
03:56 C'est-à-dire que pour chaque émission d'un stablecoin, on va avoir un euro qui va être bloqué, sécurisé,
04:01 chez un intermédiaire, chez une société fiduciaire par exemple.
04:05 Et donc, le stablecoin euro va évoluer en fonction de son sous-jacent et donc en fonction de l'euro.
04:11 Qu'est-ce qui est intéressant dans cette expérimentation ? A quoi ça sert ?
04:14 Plusieurs choses.
04:16 Tout d'abord, d'un point de vue volatilité, parce que le stablecoin, comme vous l'aurez compris,
04:21 supprime un petit peu la volatilité inhérente aux cryptoactifs, comme les bitcoins, comme l'Ether.
04:27 Et donc, on peut s'exposer au marché des cryptoactifs avec un actif qui n'a aucune volatilité,
04:33 tout en bénéficiant de l'ensemble des avantages de la blockchain et des cryptoactifs,
04:37 c'est-à-dire effectuer des transactions de manière quasi instantanée,
04:41 à l'autre bout du monde, pour quelques euros, si ce n'est quelques centimes de frais de transaction.
04:46 Donc là, on a vraiment un ensemble de cas d'usage qui émergent pour les entreprises.
04:50 Ça peut être non seulement de l'optimisation des flux de trésorerie,
04:53 voilà, on a une filiale à l'autre bout du monde, on fait des paiements de manière instantanée pour quelques euros,
04:58 avec un actif stable, encore une fois, sur un support qui est Ethereum, en l'occurrence,
05:02 la blockchain Ethereum, qui fonctionne, qui est sécurisée.
05:05 Et puis, on a aussi, par exemple, la possibilité de réaliser des transactions directement sur la blockchain.
05:10 On parle beaucoup en ce moment, surtout dans le secteur bancaire, des obligations, des actions tokenisées.
05:15 Il y a un énorme appétit de ce côté-là de la part des acteurs institutionnels.
05:19 Et donc, le stablecoin euro, par exemple, de Société Générale Forge, pourrait être utilisé comme moyen de règlement, par exemple.
05:25 Allez, en dernière actualité, ensemble, la startup française DFNS,
05:30 qui propose des solutions de conservation des actifs numériques à destination des entreprises.
05:35 Exactement, c'est une startup française, Defense, qui a été fondée en 2020,
05:39 qui a levé même plus de 14 millions de dollars en 2022,
05:42 et qui propose des solutions à destination des entreprises,
05:46 en matière de portefeuille d'autoconservation des crypto-actifs.
05:49 Donc, ce qu'il faut bien comprendre aujourd'hui, c'est que si on souhaite s'exposer au marché des crypto-actifs,
05:54 on a deux moyens de les conserver, soit passer par une plateforme centralisée.
05:58 On peut citer Binance, Coinbase, Kraken.
06:00 C'est simple, c'est intuitif, ça permet de déléguer la responsabilité de ces crypto-actifs.
06:05 Mais il y a certaines limites. On l'a vu en 2022 avec les déboires de FTX.
06:09 Donc, on a la chance, avec cette classe d'actifs, de pouvoir posséder, sécuriser,
06:13 et donc contrôler ces crypto-actifs par soi-même.
06:15 Mais aujourd'hui, on a de nombreuses barrières techniques pour les utilisateurs.
06:19 Mais les wallets, on a une startup, l'Epit, en France.
06:23 Exactement, Ledger, tout à fait, qui permet de sécuriser par soi-même ces crypto-actifs.
06:27 Mais c'est une solution matérielle.
06:29 Matérielle, qui peut freiner l'adoption de certaines personnes.
06:33 C'est un frein un petit peu technique, c'est un petit peu compliqué à maîtriser, ça demande une certaine connaissance.
06:37 Et donc, la solution du nouveau service de Defense,
06:40 c'est de proposer justement un accès à ses portefeuilles via les données biométriques.
06:45 Face ID, l'empreinte digitale, des technologies qu'on utilise au quotidien
06:51 pour s'identifier à son smartphone, pour effectuer des paiements sans contact.
06:55 Mais est-ce que c'est aussi bien sécurisé ?
06:57 Tout à fait. Ça va utiliser des mécanismes et des technologies différentes, par exemple, que Ledger,
07:02 mais qui vont permettre de contrôler et de sécuriser ces actifs par soi-même,
07:06 avec justement juste un accès plus facile et plus rapide à son wallet.
07:11 Ok, donc Defense, D-F-N-S, la carte n'est pas à suivre selon vous.
07:16 Merci beaucoup Nicolas Ronjard de KPMG pour ce décryptage des principales actualités du monde des cryptos dans Smartech.
07:23 À suivre, c'est notre regard sur Où va le Web ?

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