Mémoire du sport du CDOS 28 : Michel MARTIN 1/2

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00:00 Alors Michel Martin, adjoint au maire d'Annette, dans le domaine des sports, depuis combien de temps ?
00:08 Ça fera 5 ans au mois de mars.
00:12 Alors, qu'est-ce qui vous a poussé à, sportif, devenir un élu pour vous occuper du sport ?
00:20 Parce que j'ai pratiqué de nombreuses disciplines sportives.
00:24 Donc en l'occurrence j'ai joué en bal pendant 15 ans, j'ai fait de l'athlétisme pendant 2 ou 3 ans,
00:30 je fais du tir au club de Dreux toujours actuellement,
00:34 j'ai fait du tir aussi en réserviste avec l'armée puisque j'étais sous-officier.
00:38 Et donc le domaine du sport c'est un domaine que j'apprécie particulièrement
00:42 et que je trouve que c'est bien de faire pratiquer à des jeunes et moins jeunes des disciplines sportives
00:47 pour leur plus grand bien et pour que tout le monde puisse épanouir.
00:51 Donc vous pensez qu'au niveau d'une commune, l'objectif "faire du sport"
00:56 c'est un élément fondamental pour la population ?
00:59 Tout à fait, pour moi oui.
01:01 Le sport c'est un...
01:03 Toutes les disciplines sportives font partie de la vie des personnes,
01:08 ça appartient à un bien-être au point de vue santé,
01:11 maintenant c'est beaucoup cité en exemple, "fait du sport" et tout pour votre santé,
01:15 marcher, pratiquer, plusieurs aides.
01:17 Mais il n'y a pas que la santé physique, ça entretenait, on avait André Lejeune qui nous disait tout à l'heure,
01:22 "grâce au sport j'ai pu maintenir une santé mentale par rapport à ma profession".
01:27 Est-ce que c'est aussi important pour vous cette santé physique et cette santé mentale ?
01:32 Surtout moi dans la discipline que j'ai pratiquée, en réalité ça permet de se maîtriser.
01:36 Donc c'est quand même une approche qui vous est utile au cours de la vie.
01:40 Moi je sais que j'ai eu de graves problèmes de santé il y a deux ans,
01:44 j'ai été 15 jours entre la vie et le mort, j'ai passé deux mois à l'hôpital,
01:47 et le chirurgien a dit à ma femme que si je n'avais pas été sportif et si j'avais fumé, je serais mort.
01:53 Ah d'accord, donc le sport vous a ressuscité.
01:57 Tout à fait.
01:59 Solide expérience, concrète donc par rapport effectivement à la vie.
02:03 Oui je sais que je suis passé vraiment tout à côté,
02:05 et c'est pour ça que maintenant je prends la vie d'une autre manière.
02:08 Alors prendre la vie d'une autre manière c'est comment ?
02:11 Je suis plus souple, je suis zen.
02:16 C'est quand même un petit peu dans le domaine des arts martiaux ça.
02:19 Oui mais là beaucoup plus qu'avant.
02:21 Là je n'hésite pas à remettre au lendemain ce que je peux faire le jour même,
02:26 j'ai toujours le temps maintenant, ma femme me dit d'ailleurs,
02:28 maintenant tu as plus le temps qu'avant parce que je me presse moins,
02:32 en plus je suis à la retraite, je suis moins stressé,
02:36 et puis bon on se dit que je suis en sursis.
02:40 Donc je suis passé très près.
02:42 Vous êtes en sursis parce que vous avez senti effectivement le boulet passer très près,
02:47 et cette notion de maîtrise de soi c'est quelque chose qui vous est venu du sport ?
02:52 Oui en particulier oui.
02:54 Oui ?
02:55 Oui tout à fait oui.
02:56 Parce que si vous voulez ça forge quand même un caractère,
02:59 moi j'ai toujours eu un, comment si vous voulez, dans ma devise c'est toujours gagner,
03:06 gagner, gagner, et pour moi il n'y a pas 36 places, il n'y en a qu'une la première place.
03:11 Et c'est toujours ce que j'ai motivé auprès de mes élèves dans n'importe quelle discipline,
03:15 la deuxième, la troisième place ce n'est pas un bon résultat.
03:19 Mais il y en a quelques-uns qui réussissent.
03:20 C'est le premier.
03:21 Alors les autres ?
03:22 Ah ben les autres quand on est confiant.
03:24 Maintenant vous êtes élu, vous êtes aussi obligé de vous occuper des autres.
03:27 Exactement, c'est ce que je fais, j'essaye justement de transmettre mon expérience
03:33 pour que justement ces jeunes et moins jeunes puissent obtenir le meilleur résultat possible.
03:39 D'accord, c'est plus par rapport à eux-mêmes que vous citez les choses que par rapport à un podium.
03:44 Oui mais le podium je pense qu'il ne faut pas non plus le laisser de côté.
03:49 Ah non non, mais comment vous les voyez arriver au podium ?
03:53 Parce que chacun va avoir son podium dans ce cas-là.
03:55 Ah oui mais justement il faut toujours travailler pour faire que le petit plus va faire la différence
04:03 pour être au-dessus des autres.
04:05 Parce que c'est ce que je dis en sport, d'être si vous voulez moyen, tout le monde arrive à peu près à faire.
04:12 Mais après il faut trouver le petit déclic au-dessus qui permet de passer à l'étape suivante.
04:17 Et ça c'est pareil pour tout le monde.
04:18 Mais là vous décrivez parfaitement le sport de compétition.
04:21 C'est ça, on est en plein dedans.
04:23 Mais à côté de ce sport de compétition.
04:25 Le sport d'entretien, vous voulez dire ?
04:26 Oui, le sport santé, sport loisir.
04:29 Sport loisir exactement, oui.
04:30 Parce qu'aujourd'hui on attribue quand même aux collectivités territoriales la responsabilité du sport pour tous.
04:35 Qu'est-ce que c'est pour vous le sport pour tous ?
04:37 Que ce soit accessible pour toutes les classes de la société et que ça ne pénalise personne,
04:46 que tout le monde puisse accéder au sport à des coûts disons relativement faibles.
04:50 Je me mets à la place, j'ai eu le cas dans le sport, de familles qui ont plusieurs enfants.
04:55 On faisait des tarifs dégressifs pour pouvoir aider et puis le sport sera possible pour toute la famille.
05:02 C'est vrai que quelquefois c'est handicapant.
05:04 Il y a des disciplines où le sport revient très cher.
05:07 Donc là c'est pareil, on essayait toujours de faire des prix pas très hauts afin de contenter tout le monde.
05:14 Et puis de faire pratiquer parce que c'est vrai que d'avoir des enfants,
05:17 à une époque je voyais avant la coupe du monde du football nous étions plus de 100 licenciés.
05:21 Donc la coupe du monde du football nous a fait perdre 25% et le football en a récupéré 25%.
05:27 C'est parce que j'ai vu avec le club de football d'Annette.
05:31 Donc ce qu'on avait perdu ils l'avaient récupéré mais seulement eux n'avaient pas les entraîneurs et les infrastructures pour pouvoir assumer ces 25% de plus.
05:39 Quel est le premier sport que vous avez pratiqué ?
05:41 Le premier sport que j'ai fait, le handball.
05:43 Le handball ?
05:44 Le handball après l'école, avec justement M. Suissat.
05:47 D'accord.
05:48 Donc j'ai pratiqué le handball et après un peu l'athlétisme à cette période là.
05:52 D'accord.
05:53 Puisque le club a été créé en 1963.
05:56 1963 oui.
05:57 Et le karaté a été créé en 1966, 66, 67.
06:02 Alors qu'est-ce qui vous a fait passer du hand au karaté ?
06:05 Alors le karaté j'ai commencé au moment de l'armée.
06:08 Ah oui d'accord.
06:09 Donc j'ai commencé relativement tard quand même.
06:11 20 ans ?
06:12 Oui.
06:13 Alors qu'est-ce qui vous a intéressé dans le karaté ? Vous aviez un bon prof ?
06:16 Un très bon prof, ce prof, à l'époque ce n'était pas très connu le karaté.
06:22 Ah non ?
06:23 Donc il était sur Paris.
06:25 C'était en quelle année ?
06:26 1966.
06:27 D'accord, 1966.
06:29 Alors ce monsieur, c'était M. Duna.
06:31 Roland Duna, il était le gendre de M. Bouillon qui était fleuriste à net.
06:36 Et donc ce monsieur venait les week-ends et M. Bouillon qui était déjà dans notre
06:43 association pour s'occuper du hand et de l'athlétisme, parce que M. Bouillon a quand même été
06:48 présélectionné aux olympiques dans sa jeunesse.
06:51 C'était un grand monsieur du sport.
06:54 Et donc M. Duna est venu nous prodiguer des cours de karaté le week-end au début, puisqu'il
07:00 était sur Paris.
07:01 Et puis après, ça a duré 4 ou 5 ans, il a formé des ceintures noires qui ont après
07:07 pris le relais sur Anette.
07:10 D'accord.
07:11 Donc le club d'Anette existe depuis quand en karaté ?
07:14 1966.
07:15 1966.
07:16 Donc effectivement, ça vous fait quand même une belle période.
07:21 Et il a toujours été bien actif ?
07:23 Au tout début, le club d'Anette était le seul sur le département.
07:29 Donc si vous voulez, à ce moment-là en karaté, il n'y avait que les combats, les kumités.
07:35 Et donc ce qui fait que nous, nous allions directement en ligue.
07:38 D'accord.
07:39 Puisqu'on était le seul club de Rédouard, donc on allait directement en ligue.
07:42 Et en ligue, on avait très bon résultat, parce qu'on était plusieurs fois champions
07:46 de ligue en individuel, en équipe, etc.
07:48 Ah oui ?
07:49 Et après, on allait aux championnats de France.
07:50 D'accord.
07:51 Et les kumités, donc vous aviez un prof qui vous entraînait ?
07:54 Non, c'était M. Duna à l'époque.
07:55 C'était M. Duna ?
07:56 Oui.
07:57 Ah d'accord.
07:58 Et le week-end, on avait le dimanche matin aussi, puisque on avait le samedi soir et
08:01 le dimanche matin.
08:02 D'accord.
08:03 Et quand il y avait des congés, il venait aussi ensemble.
08:04 Alors, dans le domaine du karaté, quelles ont été les étapes que vous avez franchies ?
08:12 Depuis pratiquant, entraîneur.
08:19 Pratiquant, donc j'ai...
08:21 Ceinture Noire, quand ? Vous débutez quand ?
08:23 Début 66, Ceinture Noire 1972.
08:27 Ah oui, 6 ans, d'accord.
08:30 Et le fait d'être Ceinture Noire vous permet d'entraîner, d'encadrer le club ?
08:34 Après, je suis allé suivre des cours à Blois, au Dojo Régional de Blois.
08:42 Donc j'ai passé à l'époque un diplôme, ça devait être...
08:46 Attendez, ce n'était pas le diplôme d'instructeur fédéral, ça avait un autre nom.
08:51 Parce qu'il y avait deux diplômes, il y avait le diplôme d'État, plus un diplôme d'animateur.
08:55 Et d'animateur.
08:57 Et je me rappelle, parce que pour passer cet examen, nous avions des épreuves sportives.
09:01 Il y avait le 1000 mètres, le 100 mètres, le saut en hauteur et l'autre discipline,
09:08 plus la partie proprement dit, karaté.
09:11 Et le président de l'époque, M. Galet, avait dit que le jour où il sortirait un diplôme équivalent,
09:19 il nous le transformerait.
09:21 Ce qui fut dit, fut fait. Quand le DIF est sorti, le diplôme d'instructeur fédéral,
09:25 moi je ne l'ai pas repassé, il m'a été attribué immédiatement.
09:28 C'est bien ça !
09:29 Exactement.
09:30 Le numéro du mien c'est 05.
09:32 Ah, en France, c'est bien dans les premiers...
09:35 Je pense que ça doit être dans la ligue.
09:37 Ah non ?
09:38 07, 005.
09:40 07, oui c'est ligue et... d'accord.
09:43 J'ai le numéro 5.
09:44 C'est bien, d'accord.
09:46 Ok, et alors cette pratique du karaté, est-ce que vous avez eu des grands moments dans cette pratique du karaté,
09:52 ou vous, ou avec vos karatékas ?
09:55 Ah, on a eu des grands moments, on a eu des...
09:58 On a eu même des entraînements quelquefois de choc.
10:01 C'est ce que je disais...
10:02 De quoi un entraînement de choc ?
10:03 C'est ce que je disais à mes élèves par la suite, je leur disais,
10:07 si je faisais faire ce que l'homme a fait faire, je pense que j'enseignerais pas très longtemps.
10:13 Ah bon ?
10:14 Parce que si vous voulez, dans les salles de sport, il n'y avait pas de chauffage.
10:19 Donc une fois, il y a un prof qui venait faire un stage,
10:23 c'était le responsable de Kyokushinkai de l'Europe, je crois, c'était Blomigne.
10:28 Et il y avait de la neige.
10:31 Donc nous sommes sortis à l'extérieur du bâtiment,
10:34 nous avons couru dans la neige pieds nus,
10:36 et nous sommes rentrés dans le gymnase, les pieds brûlaient,
10:39 c'était mouillé un peu, le sol était adapté quand même,
10:42 les pieds nous brûlaient, mais nous n'avons pas attrapé un rhume.
10:46 Donc c'est pour ça que je dis, si on faisait faire ça à des élèves maintenant,
10:50 je pense que ça se passerait mal pour l'enseignant.
10:54 C'était ça l'entraînement de choc ?
10:55 Oui, et puis il y en a eu d'autres, on mettait un partenaire sur les épaules,
11:00 et on montait des côtes assez importantes en donnant des coups de pied.
11:05 Donc je pense que ce n'était pas très bon non plus pour le squelette.
11:09 D'accord.
11:10 Oui, c'était un peu l'entraînement à la dure qu'on a connu à une époque,
11:13 où le sport c'était effectivement vaincre à tout prix.
11:19 Faire des combats dans la rivière d'or, avec les kimonos complètement mouillés,
11:24 les ceintures qui détaillaient, et après on remontait en footing en forêt,
11:28 donc c'était quand même assez annoté dans les annales.
11:31 Ah oui c'était annoté dans les annales, vous partiez avec vos jeunes karatékas ?
11:35 C'était notre prof qui nous faisait faire ça à l'époque, ce n'était pas moi.
11:38 Alors comment ça se passait à une épreuve comme ça ?
11:40 On faisait un stage l'été en plein air, et donc à Annette,
11:44 évidemment la rivière n'est pas très loin, donc on faisait le stage sur le terrain de football,
11:48 et après nous allions à la rivière qui était distante de 200 mètres, de 300 mètres,
11:52 et après une fois bien mouillé et tout, nous remontions faire l'entraînement en forêt de Dreux,
11:57 avec les ceintures qui détaillaient sur les kimonos.
12:01 D'accord.
12:02 Parce que sur l'âme nous n'étions pas encore ceinturonnards,
12:05 ce devait être en 60' parce qu'au début du karaté il n'y avait pas de ceinture de couleur.
12:10 Nous avons commencé blanche, et c'était 9ème kyu, 8, 7, 6, voilà,
12:16 et à partir du 3ème kyu c'était ceinture marron, 3ème kyu, 2, 1 et après noir.
12:21 D'accord.
12:22 Ok.
12:23 Et alors aujourd'hui le club de karaté d'Annette, il a combien de licenciés ?
12:28 Au jour d'aujourd'hui, maintenant je ne suis plus président,
12:30 donc j'ai arrêté mes fonctions au mois de juin 2012.
12:33 Quand vous l'avez quitté.
12:34 Au mois de juin 2012, environ 75.
12:37 75. Et est-ce que vous touchez une population féminine ?
12:41 Ah oui, nous avons des féminines, quelques-unes, pas beaucoup,
12:45 et même pour vous dire que la première ceinture noire féminine,
12:53 elle est du club d'Annette et c'est en 1900, je ne sais plus,
12:58 et elle s'appelle Madame Le Brion.
13:00 D'accord.
13:01 Elle était du club d'Annette.
13:04 Elle était du club d'Annette.
13:05 D'accord.
13:06 Parce que j'ai vu aussi que dans le domaine de la santé,
13:09 le karaté fait beaucoup de choses par rapport aux gens qui sont malades du cancer
13:13 et qui ont des pratiques très intéressantes, je relisais ça récemment.
13:18 Est-ce que vous êtes au courant de cette expérience ?
13:20 Tout à fait, parce que la fédération a justement fait une vaste campagne,
13:23 il y a eu des affiches qui ont été envoyées dans les clubs et tout,
13:26 pour justement sensibiliser les gens qui ont des problèmes de santé
13:29 à venir pratiquer le karaté.
13:31 Et je pense que ça a eu un effet bénéfique.
13:33 Oui, parce que pour la campagne du CNDS, l'expérience du karaté c'était un exemple.
13:38 Donc ça a été...
13:39 Oui, la fédération a bien œuvré dans ce domaine.
13:41 Oui, tout à fait.
13:42 Alors vous nous aviez apporté des documents sur Annette et son histoire,
13:46 quels sont donc les grands moments du karaté à Annette ?
13:51 Alors les grands moments, il y a eu l'équipe de filles d'Annette
13:55 qui a été troisième à la Coupe de France.
13:57 Oui.
13:58 Mais deux têtes, je pense que ça fera l'objet d'un autre rendez-vous.
14:03 L'équipe masculine Espoir a fait deuxième au championnat de France,
14:11 en 2004 je pense, et troisième à la Coupe de France, pareil, en Espoir, dans la même année.
14:17 D'accord.
14:18 Et en 2011, il y a deux jeunes, les frères Pascoli,
14:22 qui ont fait... il y en a un qui est deuxième à la Coupe du Monde de Chukwukai,
14:26 en Italie, à Tivoli, et son frère est troisième et cinquième en équipe.
14:31 Vous avez un excellent niveau international.
14:33 Ah oui, et la semaine dernière, enfin dimanche dernier,
14:36 ils ont fait la Coupe des Franches-Chukwukai à Chartres,
14:39 et justement l'aîné des Pascoli est premier dans sa catégorie, je pense,
14:44 et premier en Open.
14:45 Ah oui, d'accord.
14:46 Mais là-dessus, c'est pareil, c'est un vaste sujet,
14:49 parce que les styles de karaté sont de plus en plus nombreux,
14:53 et tous les autres styles qui ne sont pas reconnus par la Fédération française
14:58 ne peuvent prétendre qu'à des Coupes de France, mais ils ne peuvent pas prétendre aux Chapels de France.
15:03 Si vous voulez participer aux Chapels de France, il y a quatre styles reconnus.
15:06 Il y a le Shotokan, Chitorio, Wadorio et Kojorio.
15:10 D'accord.
15:11 Qui correspondent à quoi ?
15:12 Ce sont des styles de karaté avec des positions, avec des règles,
15:18 des hauteurs de hanches, des déplacements.
15:23 Différents.
15:24 Ils font différence et qui justement sont propres à chaque style.
15:27 D'accord.
15:28 Par contre, les autres styles peuvent pratiquer et aller aux Chapels de France,
15:31 mais à condition de respecter les règles de la Fédération.
15:34 De la Fédération.
15:35 Alors ce qui fait que, si vous voulez, nous, quand on participe à la Coupe des Franches-Chukwukai,
15:39 on n'y participe qu'en combat, en unité.
15:41 Ah oui, d'accord.
15:42 Parce qu'en kata, ce n'est pas du tout les mêmes règles.
15:44 Ce n'est pas les mêmes kata.
15:45 Par contre, les combats, c'est à peu près les mêmes règles.
15:47 Et en combat, c'est pareil, ça a beaucoup évolué.
15:49 Parce que je me rappelle, quand je combattais au début, il n'y avait pas de catégorie de poids.
15:52 Ah oui, exact.
15:53 Il n'y avait pas de catégorie de poids.
15:55 Et ce qui fait que, moi à l'époque, je pesais 66, 67 kilos.
15:59 Vous combattiez sur 90 kilos.
16:01 100 kilos, oui.
16:02 100 kilos, d'accord.
16:03 Et il y avait un hippon.
16:05 Le combat était fini.
16:06 D'accord.
16:07 C'était deux wasari ou un hippon.
16:08 Un hippon.
16:09 De toute façon, on n'a pas tellement de chance dans la Russe.
16:12 Il y a un coup, mais ça doit être le bon.
16:14 Je te le vois tout à fait, oui.
16:15 Et ce qui fait qu'avant, après, il y avait même pas de protection, il y avait juste une coquille.
16:20 Et on pouvait toucher à la coquille et c'était hippon.
16:22 Donc le combat était fini.
16:24 Ah oui, d'accord.
16:25 Maintenant, on n'a plus de loi.
16:27 Maintenant, il y a eu des catégories de poids.
16:28 Après, il y a eu léger, moyen et lourd.
16:31 Puis après, il y a eu des catégories intermédiaires, léger, mi-moyen, moyen, etc.
16:35 D'accord.
16:36 Et vous pensez que cette évolution est positive pour le karaté ?
16:42 Oui, parce que ça permet quand même de limiter un peu.
16:45 Parce que vous voyez, quand vous faites 65 kg ou 60 kg, et que vous tombez sur quelqu'un qui en fait 100 ou 110,
16:51 Le combat n'est pas égal.
16:52 Ce n'est pas égal.
16:53 Non.
16:54 Donc c'est bien d'avoir fait quand même des catégories.
16:57 Et les perspectives du karaté en France, aujourd'hui ?
17:01 La grande perspective, et ce que souhaiterait la fédération, c'est que ça devienne olympique.
17:05 Oui.
17:06 Parce que c'est quand même en discipline, je pense qu'il y a plus de 230 ou 240 000 licenciés.
17:15 Et que finalement, il y a même en Turquie, à une époque, c'était sport national.
17:19 Ah oui ?
17:20 Le karaté est sport national en Turquie ?
17:22 À une époque.
17:23 D'accord.
17:24 À une époque.
17:25 Parce que là, il y a eu les championnats du monde en France au mois de novembre.
17:28 Et la France est sortie vainqueur et première nation.
17:31 Je crois qu'il y avait 80 nations, 72 ou 80 nations.
17:33 Oui, ce qui veut dire qu'on atteint maintenant le plancher pour pouvoir passer à la dimension olympique.
17:39 Ça fait des années qu'on en parle.
17:41 Les choses se négocient en ce moment.
17:44 Et il y a des sports comme la lutte, par exemple, qui risquent de disparaître des prochains JO.
17:48 Par contre, il y a des disciplines où il n'y a pas tellement d'adhérents.
17:52 Et finalement, c'est sport olympique.
17:54 Oui, et puis il y a aussi d'autres arguments, à mon avis, qui sont des arguments financiers.
17:58 Je pense au golf.
17:59 Oui, parce qu'il y a quatre ans, ça a déjà été proposé pour passer aux olympiques.
18:05 Mais ça n'est pas passé.
18:06 Peu de voix près, mais ce n'est pas passé.
18:08 Alors votre expérience de karatéka comme adjoint au maire dans le domaine du sport, en quoi ça vous stimule?
18:15 En quoi ça vous aide?
18:17 En tant que karatéka?
18:20 Je pense... là vous me posez une colle parce que finalement...
18:29 Vous avez le droit de ne pas répondre.
18:31 Non, mais finalement, je pense que c'est ce que je disais tout à l'heure.
18:35 En ayant pratiqué plusieurs disciplines, je pense que je suis...
18:39 C'est plus l'esprit sportif?
18:41 Oui, tout à fait.
18:42 Mais si, en étant karatéka, ça permet quand même de se maîtriser, de ne pas être trop...
18:53 Bouillant et de ne pas...
18:55 De bien se maîtriser et de ne pas exposer.
18:59 Voilà, c'est ça.
19:00 D'accord.
19:01 Donc de bien maîtriser les relations.
19:03 Oui.
19:04 D'accord.
19:05 J'ai eu quand même plusieurs expériences dans beaucoup de domaines, aussi bien au niveau départemental, club, départemental, régional et national.
19:14 Oui.
19:15 Parce que j'étais...
19:16 Parce que votre dimension nationale, il faut qu'on en parle quand même.
19:18 Voilà.
19:19 Alors, qu'est-ce que vous avez fait au niveau national?
19:20 Au niveau national, j'ai été... j'ai passé le... j'ai été reçu au titre de juge national kata.
19:25 C'est ça.
19:26 Donc parce qu'en kumite, on dit un arbitre.
19:29 Un arbitre kumite.
19:30 D'accord.
19:31 Mais en kata, c'est juge.
19:32 Ah oui, d'accord.
19:34 Arbitre pour le combat et juge pour le kata.
19:38 Voilà.
19:39 D'accord.
19:40 Et donc j'ai passé cet examen en 1996.
19:43 D'accord.
19:44 Donc c'est ce qui fait qu'après j'ai été responsable de l'arbitrage sur kata sur la région centre et dans le département.
19:51 D'accord.
19:52 Et puis j'ai arbitré les championnats de France, les coupes de France à chaque fois que j'étais convaincu par la fédération et les intérrégions aussi à Nantes.
19:59 D'accord.
20:00 Puisque nous avons la ligne TBO dépend de l'intérrégion de Nantes.
20:05 Avec la Bretagne et puis les Pays-Bas.
20:07 D'accord.
20:08 Et vous sentez évoluer les pratiques des arts martiaux dans le karaté aujourd'hui, dans la société actuelle, 2013 ?
20:16 C'est toujours en progression.
20:18 C'est en progression.
20:19 C'est toujours, oui.
20:20 Mais par contre ce qui s'est développé aussi beaucoup c'est le karaté pour les enfants.
20:24 Oui.
20:25 Et le karaté pour les enfants, maintenant il y a beaucoup de clubs qui font des baby-karatés.
20:29 Moi j'en ai ouvert une section il y a deux ou trois ans parce qu'il y avait une jeune fille qui justement était diplômée et qui était intéressée par enseigner le baby-karaté.
20:39 Alors qu'est-ce que c'est la rapporte aux enfants ?
20:41 Ce n'est pas pratiquer du karaté, c'est une approche du karaté, c'est plutôt ludique.
20:46 Il n'y a pas du tout, presque pas de karaté, c'est juste se situer un peu dans l'espace avec des jeux, des animations.
20:53 Et par exemple par rapport aux valeurs du judo, vous avez aussi des valeurs qui sont données comme la politesse, l'amitié, le respect.
21:00 Tout à fait, oui.
21:01 Alors quelles sont vos valeurs dans le domaine du karaté ?
21:04 Moi, les deux premiers cours du début de saison, quand j'entraînais, je disais ceci aux élèves.
21:11 L'école est obligatoire, le karaté n'y est pas.
21:14 Donc si vous venez au karaté, c'est de votre plein gré. Mais au karaté, la discipline est de rigueur.
21:22 Dans la rue, on ne dit peut-être plus bonjour, mais au karaté, ça s'appelle le salut.
21:27 Et le salut, ça veut dire de dire bonjour.
21:29 Donc vous êtes averti, maintenant, après, celui qui ne respectera pas, tant pis, il sera pénalisé.
21:38 Mais ça, je leur disais tous les ans au début de saison, les deux premiers cours.
21:42 La politesse.
21:43 La politesse, le respect.
21:44 Le respect.
21:45 Le respect de celui qui enseigne.
21:46 Quand on a besoin de sa santé, on demande.
21:49 Si on a envie d'aller aux toilettes, on demande à l'enseignant, etc.
21:53 Mais quand on rentre sur le tatami, on salue.
21:56 Quand on s'en va, on salue.
21:58 Donc c'est une manière.
21:59 La notion d'art martial, pour vous, elle intervient quand, par rapport à ce sport, quand même un sport de combat ?
22:06 Quand est-ce qu'on franchit la frontière ? C'est quand on passe ce ceinture noire ou est-ce qu'on peut acquérir la notion d'art martial avant ?
22:16 Moi, j'ai connu toutes sortes d'élèves avec des comportements différents.
22:23 Quelquefois, il y a des élèves, quand le niveau ou les résultats sont à leur hauteur, quelquefois, la tête ne suit plus.
22:32 De temps en temps, il faut quand même les remettre sur le droit chemin.
22:36 J'en ai connu quelques-uns, c'était dramatique.
22:41 Parce qu'après, ce qu'il ne faut pas non plus arriver, c'est que si vous avez de bons éléments et de moins bons, c'est que tout le monde a droit au même entraînement.
22:51 Parce que j'ai vu le cas, quelquefois, dans une époque, il y avait des parents, quand leurs enfants étaient vice-champions de France ou autre, qui souhaitaient peut-être que je m'occupe plus de ses enfants.
23:01 Mais chez nous, tout le monde a droit au même entraînement, tout le monde paie sa cotisation et tout le monde a droit à la même chose.
23:08 C'est l'égalité, là, devant l'enseignement.
23:10 Quand il y a des stages, les autres stages, oui, pour ceux qui ont plus de résultats.
23:15 Mais au départ, il faut que les choses soient égales et qu'il n'y ait pas de différence entre les élèves.
23:21 Parce qu'en plus, quelquefois, ce ne serait pas très bon non plus d'avoir des différences.
23:24 Et alors, dans cette expérience de militant dans le domaine du sport, qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
23:32 Le plus marqué...
23:36 J'ai cité d'ailleurs à la Fédération, j'avais un élève qui venait en mobilette, il venait de Saint-Lubain-de-Laye en mobilette à Aisy.
23:48 Ça faisait, je ne sais pas, 14 ou 15 kilomètres.
23:51 Du temps, il venait de mobilette, il était régulièrement, il venait deux fois par semaine de l'entraînement à Aisy.
23:56 À ce moment-là, il s'entraînait à Aisy.
23:58 Du jour où il y avait une voiture, il ne venait plus.
24:01 D'accord.
24:04 Donc ça, j'en ai cité.
24:06 Par contre, alors bon, après, pour quelle raison ?
24:09 Je ne sais pas, parce que c'est souvent ce qui arrive dans les disciplines.
24:12 Je pense que vous, au judo, vous aurez la même chose.
24:14 Les catégories d'âge, à partir de cadets, juniors, c'est là où il y a la grosse baisse des effectifs.
24:21 Tout à fait. D'accord.
24:23 Alors, votre espoir en tant qu'élu dans une ville comme Annette, quelles sont les perspectives que vous avez ?
24:29 En tant qu'élu Annette, alors ça, je suis très à l'aise pour vous répondre.
24:33 Ce qui serait super bien et ce qui serait exclutable, ce serait d'avoir un petit dojo avec une salle de musculation.
24:41 Plus une petite salle annexe.
24:44 On aurait une surface de tatami au moins en judo, une salle de musculation, parce que c'est vrai qu'aux alentours, il n'y en a pas du tout.
24:50 Et puis une autre salle pour permettre d'autres activités comme, je ne sais pas, le yoga, la danse, etc.
24:56 Le kendo, les choses comme ça, le shambara et tout.
24:59 Le choix me paraîtrait judicieux parce que quand même, Annette et Zivri, ça fait une grosse agglomération, plus des communautés autour.
25:06 Donc ça serait quand même une bonne chose.
25:09 Donc un élu bâtisseur qui a des perspectives par rapport à la montée en puissance des sports, de salle.
25:15 Parce que c'est quand même aujourd'hui quelque chose qui est nécessaire sur votre territoire.
25:19 Tout à fait. Parce que je pense qu'il y a de plus en plus de monde.
25:23 Je sais que quand j'étais gamin, question discipline sportive, on n'avait pas trop le choix.
25:27 Donc hormis le football, c'est tout ce qu'il y avait.
25:29 On jouait dehors.
25:30 Voilà. Et en bal, moi j'ai joué dehors pendant plusieurs années. On jouait sur des terrains en herbe.
25:34 Moi, ce n'est pas que je balayais le terrain quand il y avait de la neige avec Michel Barbeau pour pouvoir jouer une demi-heure après.
25:42 C'est pour ça qu'à l'époque, c'est vrai. Donc maintenant, c'est d'accord.
25:47 Donc élu bâtisseur avec des perspectives, effectivement, de toucher un maximum de population.
25:52 Et vous auriez une anecdote pour terminer ou un espoir ou quelque chose qui vous tient particulièrement à cœur.
26:01 Une anecdote. Il faut quand même que je vous cite aussi quelque chose.
26:06 C'est qu'à une époque, à un être, nous avions. Nous avons eu. Nous avons fait pratiquer du karaté aux handicapés en fauteuil roulant.
26:17 Nous avons été la première ligue en France à le faire. Et même dans la revue officielle karaté, il y avait un article consacré au club Danette sur l'accessibilité aux handicapés pour faire du karaté en fauteuil roulant.
26:30 Et il a fallu adapter. Nous avons adapté avec Madame Le Brian, qui était une desi, des kata en fauteuil roulant pour justement pour les handicapés du centre Arditi à Saint-André de Leure, qui venait pratiquer en même temps.
26:43 C'est une première. Ça, c'est une chose importante pour le département. Je ne connaissais pas cette initiative. C'est super.
26:51 Oui, tout à fait. Et c'était en quelle année? Alors, je. Ça fait une dizaine d'années. Non, il y a plus longtemps que ça. Plus longtemps que ça.
26:58 Je pourrais vous donner la date exacte parce que je l'ai mentionné tout à l'heure. Mais je vous le dirai.
27:04 L'essentiel, c'est que vous ayez été à l'origine de ce karaté handicap. Il y a toute une page sur officiel karaté de l'époque avec un reportage sur les ITBO et donc.
27:14 Donc, ce qui se fait aujourd'hui dans le cadre du karaté en direction des personnes malades, etc. C'est tout à fait dans cette ligne, je dirais, de valeur et de conduite.
27:24 Tout à fait. D'accord. Vous voulez une anecdote? Moi, je sais que je me rappelle une fois, il y avait une femme qui avait une voiture sans permis et qui emmenait ses gamins faire du karaté pour un championnat à Chartres.
27:36 Et cette pauvre femme avec sa voiture sans permis parce qu'il n'y avait pas d'autre véhicule. On était complets de tous les côtés. Et elle a bravé le froid avec sa voiture sans permis parce que son mari était décédé.
27:47 Ça, c'est vraiment pour amener ses enfants à la compétition à Chartres. Danette, enfin, à l'Algora ou à la Côte d'Azur. Ça faisait quand même 45 kilomètres.
27:57 Et avec la voiture sans permis. Il n'y avait pas de chauffage dans la voiture. Oh là là. À venir l'hiver, on est d'accord. Oui, mais on rencontre ce dévouement chez les parents, chez les supporters.
28:08 Et ça, c'est quelque chose qui appartient véritablement en sportif. On le rencontre de moins en moins quand même. Oui, mais enfin, il n'y a que toujours des gens qui sont prêts à donner.
28:17 Mais vous posez le doigt sur un problème fondamental. C'est la diminution du bénévolat et du militantisme sportif aujourd'hui. Tout à fait. Mais moi, la seule.
28:27 J'ai un élément aussi à exprimer, c'est que j'en ai parlé dans un journal. Les yakas et les faucons, ce n'est pas trop ma tasse de thé.
28:38 Je dis que j'admets les remarques de personnes qui s'occupent de quelque chose, mais de celles qui ne s'occupent de rien. Je les accepte beaucoup.
28:46 Oui, tout à fait. Alors là, vous avez tout à fait raison. C'est comme ça qu'on arrivera à faire avancer les choses. Parce que là, franchement, il y a des moments où les gens abusent.
28:56 Oui, oui, la critique est facile, mais l'arrêt difficile. Parce que je sais que pour les déplacements, regardez quand nous allons participer au championnat régionaux à Châteauroux, Châteauroux à Nettes.
29:06 Il faut partir à 6 heures du matin pour être à 9 heures à Châteauroux. Oui, tout à fait. Donc, vous savez, vous avez des gens qui vous appellent à 5 heures et demie du matin pour vous demander au fait.
29:16 Où était où est ce rendez vous? Je ne me rappelle plus. D'accord, vous êtes sur le pied toute la journée. C'est 24 heures sur 24. Alors ma femme qui se levait tous les jours à 5 heures, c'est franchement.
29:26 D'accord. Et donc, en plus, vous avez des parents qui vous disent également. Est ce que vous pourriez pas emmener mon enfant? Parce que je ne peux pas y aller aujourd'hui. D'accord.
29:38 Et puis, vous dites ça le matin. Voilà le matin. D'accord. Eh bien, merci. Ça fait partie des anecdotes. Des anecdotes qu'on rencontre habituellement avec l'homme. Bien, merci. On va arrêter là.

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