Ma passion sur radio mont blanc

  • l’année dernière
Bons moments de vie !...

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Transcription
00:00 Voilà encore une interview de Radio Montblanc. Décidément, il y en a plusieurs ces deux derniers jours que je partage de bon cœur.
00:11 Cette fois-ci, la surfonde d'images, de toute façon. Et là, à l'occurrence, les images, c'est l'ascension du Grosjean-Lac-Ner, puis au sommet, un solitaire autrichien.
00:20 (Bruit de clavier)
00:34 (Bruit de clavier)
01:03 (Bruit de clavier)
01:16 Alors, quelle sensation a-t-elle de la porte ?
01:31 (Bruit de clavier)
01:59 Vous évoquiez le fait d'être seul. Vous aimez faire ces aventures en solitaire ?
02:04 Oui, j'aime les faire en solitaire. J'ai l'impression que j'ai un dialogue qui s'installe entre la nature dans laquelle je décide de faire mes ascensions, mes traversées glaciaires, mes cols, mes sommets.
02:16 Et ce dialogue passe de façon continue, de façon crescendo, au bout de quelques jours que je suis parti dans le massif que je veux traverser.
02:24 Mais ce que j'en retiens, c'est ce contact avec les éléments, et puis le bien-être que cela procure, à savoir, bon, évidemment, l'air pur qu'on peut respirer, et l'isolement, comme on peut aussi ressentir par rapport aux personnes qui vivent, j'allais dire, entre guillemets, normalement.
02:42 Et vous n'aimez pas partager cette passion avec des amis, avec des filles, des enfants ?
02:47 Non, pourquoi pas. J'ai eu la chance, lors d'une conférence, de rencontrer une copine avec qui j'ai osé partager ma passion. J'ai enfin compris que, non seulement on pouvait se faire un maximum de plaisir soi-même seul dans la nature en tant qu'aventurier,
03:00 et que finalement, on arrive à un stade où on se rend compte qu'il n'y a aucune raison que cette passion ne puisse envisager de la partager. C'est ce que, maintenant, je décide à vivre.
03:08 Mais je ne vous cache pas qu'il m'a fallu, normalement, j'allais dire, de temps pour décider à franchir le pas de façon véritable, c'est-à-dire non seulement envisager partir une après-midi, une journée ou deux, trois jours avec quelqu'un,
03:23 mais l'envisager de façon plus longue, et c'est ce que je vis depuis deux ans, avec des satisfactions réelles et d'autres choses qui ne sont pas des satisfactions.
03:34 Parce que quand on est un gros solitaire, comme j'estime l'être depuis que je sais où de la montagne, qui remonte à l'âge de mes 20 ans, dire au moins,
03:43 je me suis aperçu que ce n'est pas simple aussi que ça d'un seul coup de vouloir partager des grosses émotions, dans sa passion, dans le milieu qu'on préfère.
03:54 Parce que, bon, moi j'ai rencontré une personne dont je suis tout le temps bien heureux, mais ensuite, ce que je veux dire, c'est qu'il y a mon expérience à moi,
04:04 et même avec la volonté de vouloir la partager, qui ne se transmet pas comme ça en claquant des doigts, cette collette ne savait pas faire de ski de randonnée,
04:13 elle n'en avait jamais fait, elle n'avait pas du tout un bon niveau en ski de pique, et je lui ai fait faire plein de refuges en ski de randonnée l'an dernier.
04:21 Est-ce que vous avez déjà fait des choses dangereuses dans la montagne ? Est-ce qu'il y a eu des problèmes ailleurs ?
04:26 Oui, il y a eu le sommet très connu de l'Orkles, c'est un massif, c'est à la fois un sommet et un massif qui s'appelle l'Orkles, qui culmine à 3900 mètres,
04:34 que j'ai carrément atteint, j'allais dire tout seul, le copain qui m'avait accompagné quelques temps était resté au bivouac en ce moment,
04:41 et comme j'ai quitté le bivouac une heure et demie avant la nuit, j'ai atteint le sommet à la nuit, quasiment, dans la neige, dans le vent, avec les traces qui s'effaçaient,
04:50 c'était quand même un sommet glaciaire, et je reconnais que je suis descendu au bivouac avec une frontale qui ne marchait plus bien,
04:56 des rafales de vent, et j'ai bien cru à un moment donné que j'allais tourner en haut, avec simplement un fond de bourre de dos à bois,
05:04 et passer la nuit dehors avec, j'allais dire, pas de sac de couchage, et presque plus rien à manger, en plus c'était devenu très avalancheux,
05:11 et il y avait une grande flamée à sauter pas très loin du bivouac pour atteindre le bivouac, et je passais la porte du bivouac qui faisait nuit noire,
05:17 avec la frontale qui ne marchait plus, et là je me suis dit que, oui, je l'avais un peu, mais je l'avais belle.
05:22 Alors quelles sont vos relations avec les autres grands alpinistes de la vallée ?
05:27 Bon, je crois que, j'allais principalement dire que j'ai très peu de relations, et si il n'y a pas de relations, parce que je crois que,
05:33 c'est pas de l'égoïsme, mais j'ai un caractère très solitaire, et j'ai tendance à aïr quand on l'entend, et j'allais dire plutôt,
05:42 quand c'est moi qui le souhaite, qui le désire, et c'est pour ça que je préfère communiquer avec moi-même quand je suis face à un micro ou face à une caméra.
05:50 Merci, j'en peux plus de faire.
05:53 Et voilà, c'était sympa, n'est-ce pas ? Encore un intérieur de plus que je partage. Merci de vos attentions.

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