Pierre Gentillet : «Les condamnations ne sont pas au rendez-vous»

Pierre Gentillet, avocat, sur la fusillade à Valence : «Les condamnations ne sont pas au rendez-vous».

Transcript

00:00 Je ne pense pas que ce soit simplement une question de police.

00:02 C'est-à-dire qu'encore une fois, la chaîne pénale, justement,

00:04 comme on dit, c'est plusieurs niveaux.

00:06 Effectivement, à la fois, il y a le travail de la police,

00:09 mais il y a aussi le travail des magistrats.

00:12 Et quand on a des magistrats qui ne condamnent pas, voire peu,

00:16 des profils qui sont condamnés parfois 10, 20, 30 fois,

00:21 écoutez, on a les conséquences qu'on observe.

00:24 Et par ailleurs, je rappelle, c'est un vieux sujet,

00:28 je n'arrête pas d'en parler, que nous avons des prisons

00:29 qui sont pleines.

00:31 Un taux d'incarcération qui a dépassé les 120 %, d'accord ?

00:35 Donc on nous annonce 15 000 balles de prison

00:37 dont on ne sait pas encore quand est-ce qu'elle va être construite,

00:39 si les maires vont donner leur accord,

00:41 parce qu'il faut l'accord de la commune à chaque fois.

00:42 - Ce ne sont pas les migrants. - Pardon ?

00:45 Ce ne sont pas des foyers de migrants,

00:47 donc là, on les installe sans demander la vie.

00:48 Je suis d'accord qu'il y a des sujets sur lesquels on est plus rapide

00:51 et sur lesquels on est un peu plus lent, étrangement.

00:55 Mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas

00:57 qu'une question de police.

00:59 Vous aurez beau multiplier par, je dis des bêtises,

01:01 par 5 ou par 10 les effectifs de police,

01:04 il faut que la police dissuade, et pour qu'elle dissuade,

01:05 il faut que derrière, il y ait des condamnations.

01:07 Mais aujourd'hui, les condamnations ne sont pas au rendez-vous.

01:10 Il suffit simplement d'aller dans un tribunal et d'assister,

01:13 vous allez à Pantin, vous assistez à une audience,

01:16 mais vous verrez les profils de gens qui ont parfois 30 ans

01:19 et qui sont condamnés 15, 20 fois,

01:21 et vous comprenez la réalité et vous comprenez l'impuissance

01:25 de ces préfets.

01:26 -C'est ça, là.

01:27 [Musique]

01:30 [SILENCE]