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Trop Américain pour les Français et trop Français pour les américains ?
Louis Leterrier est venu faire un tour dans notre Vidéo Club pour parler cinéma.
Des films qui ont changé sa vie, à ceux qui lui ont tout appris du milieu, il nous dit TOUT !
Le réalisateur français derrière Le Transporteur, L'incroyable Hulk ou les Insaisissables, revient avec Fast & Furious X
Transcription
00:00 C'est un film sur lequel j'ai travaillé avec James Cameron.
00:02 Ça c'est un scoop.
00:03 Les textes à vrimes ont tout appris sur le cinéma.
00:05 Je suis trop pas américain pour les français,
00:06 je suis trop français pour les américains.
00:08 Alors là, le film qui a changé ma vie, c'est incroyable.
00:12 Je crois que c'est grâce à ce film-là que je suis devenu réalisateur.
00:15 Bienvenue.
00:25 Merci.
00:26 Toi, c'est un lieu qui est important pour toi, le Vidéoclub ?
00:28 Ah bah oui.
00:29 C'est vraiment, je suis la génération Vidéoclub.
00:31 J'ai découvert le cinéma sur grand grand écran,
00:33 mais vraiment la cinéphilie, je l'ai découverte en Vidéoclub.
00:38 J'ai commencé avec, avant le VHS,
00:41 il y avait un Vidéoclub Betamax, Rue Vavin,
00:44 et ensuite qui s'est transformé en VHS.
00:47 Et j'ai tout découvert.
00:49 Je n'ai jamais vraiment analysé, mais même encore maintenant,
00:51 quand je vais voir un film, vraiment,
00:52 ce n'est pas parce que je suis réalisateur que j'analyse tous les plans.
00:55 Je prends un film en pleine gueule et dans le cœur.
00:59 Mais quand je regarde en vidéo, j'analyse, je comprends.
01:03 Et je pense que mon style, c'est grâce à tout ça.
01:07 Justement, une découverte vidéo.
01:10 Alors ça, c'est quelque chose que j'ai vu au cinéma,
01:12 mais que j'ai revu, qui est très compliqué à trouver.
01:15 Oui, en fait, je faisais ça aussi,
01:18 parce que je voulais voir si c'était vraiment un très bon Vidéoclub.
01:21 Et vous aviez tout.
01:22 Donc c'est Le Festin Chinois de Tsui Hark.
01:25 [Musique]
01:31 Pour moi, c'est un film d'éclate.
01:32 C'est un film d'un réalisateur qui s'amuse.
01:34 Et c'est un peu ce qui s'est passé avec moi sur Fast,
01:37 sur Fast & Furious 10, où je me suis vraiment fait plaisir.
01:39 Je me suis amusé.
01:40 C'est un film d'art martiaux, mais de cuisine.
01:42 Tsui Hark est un réalisateur absolument incroyable, légendaire,
01:46 qui fait un film de cuisine.
01:49 C'est Masterchef, mais avec les plus beaux plans que vous avez vus,
01:54 de Kung Fu, etc.
01:55 Donc, c'est vraiment un film que j'adore et que je recommande souvent,
01:58 mais que personne ne trouve.
01:59 Donc, maintenant, je leur dis, venez à Paris, il y a un Vidéoclub qui l'a.
02:03 Alors, j'ai rencontré le diable.
02:04 [Musique]
02:08 C'est vraiment, pour moi, une claque.
02:12 Le cinéma, moi, coréen, a tout changé pour moi.
02:15 C'est une nouvelle vague de cinéma.
02:17 Les films, les structures sont différentes.
02:18 Les films, justement, en fait, qui ont explosé les sentiers battus.
02:21 Le cinéma coréen commence là où le cinéma occidental s'arrête.
02:25 C'est-à-dire que le premier acte d'un film coréen,
02:27 c'est le dernier acte d'un film occidental.
02:30 Et donc, j'ai rencontré le diable, commence avec la fin d'un film,
02:35 et continue.
02:37 Et on ne sait pas où ça va aller.
02:38 Il y a du très, très, très, très grand cinéma dedans,
02:40 enfin, du jeu absolument incroyable.
02:42 - Très dur. - Oui, c'est très dur.
02:43 Si j'hésitais, je me serais dit, non, j'ai pris des trucs un peu très noirs,
02:46 mais bon, je suis un mec plutôt sympa, vous verrez.
02:49 Ce film-là, il est absolument incroyable.
02:50 Et il y a des plans dedans.
02:51 Vraiment, je me suis dit, mais comment est-ce qu'ils ont fait ça ?
02:53 Je ne savais pas.
02:55 Notamment, une séquence à l'intérieur d'un taxi.
02:58 Et je me suis dit, mais...
02:59 Même moi, c'est mon métier, je me suis dit, mais comment est-ce qu'ils ont fait ça ?
03:02 Comment ils ont fait ça ?
03:03 Et ce plan-là a inspiré des plans de Fast and Furious qui n'avaient jamais été faits.
03:08 Donc, c'est pour ça que je voulais vous parler de ce film-là.
03:10 Il y a un autre film asiatique, mais juste pour son acteur,
03:12 parce que c'est un acteur que tu as côtoyé.
03:13 Oui, tout à fait.
03:14 Ils se font une fois en Chine, un et deux, qui est incroyable.
03:16 Jet Li, c'est un acteur où j'ai compris,
03:22 mais c'est vrai que j'avais travaillé déjà avec John Sata,
03:24 mais où vraiment, l'implication de l'acteur dépasse les scènes de comédie,
03:31 rentre dans les scènes d'action.
03:32 Et c'est là où, grâce à Jet, j'ai compris que l'action et la comédie,
03:36 c'était des lignes brouillées et qu'on pouvait continuer.
03:38 Et c'est pas...
03:39 La comédie ne s'arrête pas, en tout cas, l'histoire, le personnage ne s'arrête pas
03:43 quand la scène d'action et la baisson commencent.
03:46 Et ça, c'était important pour moi.
03:47 J'ai vraiment compris ça grâce à Jet.
03:49 Et j'adore Jet et c'est quelqu'un
03:55 que je respecte et que c'était vraiment
03:58 de le voir arriver sur le plateau et de le diriger.
04:01 Et surtout que c'était non seulement Jet Li, mais aussi Morgan Freeman,
04:06 Bob Hoskins, Kerry Condon, qui a fait une belle carrière après.
04:08 Et c'est vraiment à chaque fois, c'était un film exceptionnel.
04:12 C'est vraiment peut-être le film de ma carrière au début,
04:15 où ce qui est le plus personnel, j'ai fait vraiment tout ce que je voulais.
04:18 C'est un film un peu bizarre.
04:19 Luc Besson, qui produisait le film,
04:22 il me l'a donné genre "ouais, j'ai promis à Jet de faire son film.
04:27 Tu veux le faire ? C'est son idée originale.
04:29 Il veut jouer un chien. Bon, allez, salut.
04:30 Et c'est vraiment... Mais tu fais ce que tu veux."
04:32 Donc, j'ai fait vraiment ce que je voulais.
04:33 Et puis, on s'est entendu avec Jet.
04:42 D'ailleurs, j'ai une anecdote assez drôle sur ce film.
04:44 Je vais vous la raconter.
04:45 J'étais assez jeune. J'avais 27 ans à l'époque.
04:48 C'est mon deuxième film.
04:49 Et Morgan, il avait genre un mois sur le tournage.
04:52 Il arrive. Je vais le voir à l'hôtel.
04:54 On commence un peu à parler de "et Paris, vous connaissez ? Oui, très bien."
04:58 Mais bon, ça dure un peu.
04:59 Je suis un peu genre "bon, bon, il veut parler.
05:02 Il fait vraiment la causette."
05:03 Je lui dis "bon, Morgan, vous êtes peut-être fatigué.
05:06 On va peut-être commencer à faire ces essayages."
05:10 Et il me dit "oui, mais vous voulez pas qu'on attende le réalisateur ?"
05:13 [Rires]
05:15 J'étais...
05:16 Je me suis dit "mais qu'est-ce qu'a raconté Luc à Morgan ?
05:19 Est-ce qu'il lui a dit que c'est lui qui a réalisé ?"
05:21 Donc, j'ai dit "non, mais c'est moi, pardon, monsieur.
05:23 Je suis le réalisateur."
05:24 "Ah oui, j'ai pas compris.
05:25 Je crois que c'est Luc Besson qui a réalisé."
05:27 Super pro. On n'a pas dit "non, non."
05:28 Il dit "ravi, ravi, enchanté."
05:30 On s'est très, très bien entendu.
05:31 Et d'ailleurs, on est devenu amis.
05:33 Et maintenant, on a fait deux, trois films ensemble.
05:35 Voilà, on se connaît très bien.
05:36 - Tu as sélectionné un film italien.
05:37 Assez récent.
05:39 - Assez récent, mais encore une fois, très, très original.
05:41 [Sifflement]
05:43 "Dogman", justement, vraiment ce film-là m'a touché.
05:47 Et j'ai vraiment aimé l'originalité de ce film.
05:50 Bon, évidemment, on peut trouver des choses dans tous les films.
05:54 Mais c'est vrai que pour moi, ce film est un chef-d'œuvre.
05:58 Et un chef-d'œuvre, justement, par sa composition,
06:01 son rapport avec ce personnage cassé, son rapport avec les chiens.
06:05 Je ne sais pas si vous avez déjà vu l'histoire de Scorsese à travers le cinéma.
06:08 Scorsese dit qu'il y a un chef-d'œuvre dans chaque film.
06:10 Que ça soit un film entier, un acte, une scène, un plan.
06:14 Et moi, je pense que ce film-là, il y a 20 chefs-d'œuvre à l'intérieur de ce film.
06:18 Il y a vraiment des choses absolument incroyables à apprendre de ce film-là.
06:21 Le cinéma français, tout à fait.
06:23 - Il y en a plein.
06:23 - Il y en a quelques-uns qui devraient te parler.
06:25 - Oui, il y en a quelques-uns qui vont me parler.
06:26 Alors, voilà, celui-ci.
06:28 [Rire]
06:29 - Ah, c'est fou.
06:29 - Tiens, écoute.
06:30 [Cris]
06:31 [Coup de feu]
06:33 - C'est toujours l'atterrissage qui est un peu lourd.
06:35 Je crois que c'est grâce à ce film-là que je suis devenu réalisateur.
06:38 Vraiment.
06:38 Pour la petite histoire, je voulais faire plein de choses dans la vie.
06:43 Peut-être être musicien, etc.
06:44 Mais depuis que je suis petit, je fais des courts-métrages.
06:46 Et j'ai commencé à faire des études de cinéma, des études aux États-Unis.
06:49 Aux États-Unis, à NYU, on nous a tous mis dans une salle.
06:52 700.
06:53 On a dit, qui veut devenir créateur de costumes ?
06:56 1.
06:56 Qui veut devenir chef-op ?
06:58 15.
06:58 Qui veut devenir réalisateur ?
07:00 [Cris]
07:01 675.
07:02 J'étais à côté des fils de Spielberg, de Brian Opalma.
07:05 Je me suis dit, je n'arriverai jamais à devenir petit Français réalisateur de films.
07:09 Mon intérêt, c'est de faire du cinéma.
07:10 Ce n'est pas de devenir réalisateur.
07:12 C'est vraiment d'intégrer ce monde.
07:15 Après avoir fait Alien Resurrection en tant qu'assistant avec Jean-Pierre Jeunet,
07:19 je suis rentré en France à cause d'un visa que je n'avais plus.
07:23 Et j'ai commencé à travailler sur Jeanne d'Arc de Luc Besson.
07:28 [Musique]
07:30 J'ai très bien entendu avec Luc.
07:32 Ensuite, j'ai fait Mission Cléopâtre en tant que second assistant.
07:36 Je me suis tellement entendu avec Alain Chabat.
07:38 On s'adorait.
07:39 Il a vu en moi un peu un cinéaste en devenir,
07:42 mais toujours vraiment, non, non, mais un jour peut-être.
07:45 Mais on parlait des mêmes choses.
07:46 Et quand il a fallu faire des petites deuxièmes équipes,
07:50 Alain m'a dit, tiens, fais ci, fais ça.
07:52 Et tiens, il y a un caméraman qui va t'aider.
07:53 Il s'appelle Luc Besson.
07:54 Tu le connais un peu ?
07:55 J'ai dit, oh merde, Luc.
07:58 Que j'adore, avec qui j'avais travaillé.
08:00 Et on a passé la journée, une journée à faire 25 plans.
08:03 Ils ont bougé les trucs et moi, je jouais.
08:05 Je joue d'ailleurs dedans.
08:06 Je joue, oui, Charlie, oui, Charlie.
08:07 Je joue dedans parce que j'étais toujours l'assistant qui était au milieu de tout le monde.
08:10 Et Luc Besson, à la fin, je le vois en train de parler avec Alain.
08:16 On rentre à Paris et Luc me dit, tiens, tu veux passer me voir au bureau, etc.
08:21 Et Luc me dit, je me suis tellement amusé avec toi.
08:23 Je vois en toi un réalisateur.
08:25 Est-ce que tu ne veux pas m'aider à faire ce film-là ?
08:28 Il me donne le scénario de Transporter et j'ai 26 ans.
08:30 Voilà, c'est ça.
08:31 Et c'est grâce à ce film-là et grâce...
08:35 Je peux vous montrer exactement les plans avec lesquels je suis devenu réalisateur.
08:38 Voilà, c'est ça.
08:39 Au-dessus, alors voilà, je vous explique.
08:41 Le condamné à mort s'est échappé de Robert Brisson.
08:44 Cet homme, c'est mon papa.
08:48 Il est devenu acteur.
08:49 C'est drôle, parce que j'ai vu l'autre jour M. Night, Shemala N,
08:52 qui est justement, Minhoche, parler de ça ici.
08:54 C'est le meilleur sushi que tu auras jamais.
08:56 C'est incroyable, combien il s'enlève.
08:58 Je suis étonné.
09:00 Et c'est un film traumatisant pour un enfant de 7 ans qui va le voir
09:04 et qui voit son père dans un truc austère, en prison, etc.
09:08 Et ça m'a complètement choqué.
09:10 Je me suis retrouvé vraiment au milieu de cette famille de cinéma.
09:15 Et d'ailleurs, voilà, j'en prends un autre, Coco avant Chanel.
09:18 Coco accepte gentiment de nous interpréter sa chanson.
09:20 Très beau film de Dan Fontaine.
09:24 Mais ce joli pyjama a été créé par ma maman, qui fait des costumes.
09:29 Entre mon papa, cinéaste, ma maman, créatrice de costumes,
09:33 j'ai vécu dans une famille de cinéma et j'ai eu beaucoup de chance.
09:37 C'est drôle, parce que c'est évidemment le cinéma français,
09:39 mais j'ai l'impression d'en faire partie et pas trop.
09:43 - C'est pas mal pour toi, hein ? - Oui, mais enfin...
09:46 Insaisissable en anglais, Transporteur en anglais,
09:49 Transporteur 2 en anglais, Incroyable Hulk.
09:50 Ouais, c'est la section française, c'est ça ?
09:53 - C'est réalisateur français. - Ah oui, d'accord, c'est pas réalisateur.
09:55 Oui, d'accord.
09:56 Tu ne te sens pas de partie du cinéma français ?
09:58 J'aimerais bien, mais on ne me considère pas comme...
10:00 Je ne suis surtout pas américain pour les français,
10:02 je suis trop français pour les américains,
10:04 je suis un peu toujours entre les deux.
10:05 Alors, ça, c'est intéressant.
10:07 Non, mais on ne me touche pas ! Pourquoi, clé de bras, on me moleste ?
10:11 C'est intéressant, parce que justement, comme je vous retrouve comme ça,
10:14 c'est vrai que je me suis dit, je me suis rendu compte,
10:16 "Transporteur, machin, t'as jamais fait de films en français,
10:18 et de séries, en fait, et donc Lupin ou Périf,
10:23 en fait, c'est des recherches pour moi,
10:24 de voir si j'arrive à réaliser en français,
10:26 si j'arrive à diriger des acteurs en français.
10:28 Et la réponse est oui.
10:29 Oui, mais ce n'est pas évident, parce que c'est un truc de...
10:32 C'est une musicalité, en fait, le jeu.
10:33 Donc, je me suis dit, est-ce que c'est compliqué ?
10:35 Est-ce que je fais de faire machin ?
10:36 Est-ce que je trouve ma place en cinéma français ?
10:38 Est-ce que je ne fais pas de l'américain ?
10:39 Les deux ont marché, donc ça a quand même plu.
10:41 Donc, voilà, c'était intéressant.
10:43 Et puis, non, et surtout, j'avais vraiment de très bons copains,
10:46 et surtout Omar et Laurent.
10:48 Enfin, c'est vraiment des gens exceptionnels,
10:50 et on s'est vraiment, vraiment, vraiment amusés.
10:52 Avant qu'on change de rayon, il y avait un film dont tu voulais nous parler ?
10:54 Oui, même chose.
10:55 En fait, pour moi, c'est des claques de cinéma que j'ai choisis un petit peu.
11:00 C'est surtout des moments qui ont changé ma voie de cinéma,
11:02 où j'ai compris autre chose.
11:04 Et ce film-là, Seules les bêtes, de Dominique Bolle...
11:06 Il y a quelqu'un dehors.
11:09 Comment ça, quelqu'un dehors ?
11:10 C'est un film qui m'a vraiment fait comprendre
11:13 que la structure cinématographique, scénaristique,
11:16 pouvait complètement exploser.
11:18 Ça nous faisait aller de l'avant, en fait.
11:20 Plus on casse les codes, plus le film est intéressant,
11:23 plus vraiment on se dit que c'est quelque chose de fort,
11:28 et ça rend l'histoire principale plus intéressante.
11:31 D'avoir une histoire B, voire une histoire C,
11:34 ça rend l'histoire principale encore plus intéressante.
11:37 Donc ça, c'était très, très intéressant,
11:39 et je le conseille à tout le monde,
11:40 surtout aux Américains, en leur disant "Regardez ça, c'est vachement bien".
11:43 Alors, en plus d'action...
11:45 Dark Crystal, là, le film qui a changé ma vie.
11:52 Et d'ailleurs, j'ai dédié huit ans de ma vie
11:55 pour faire une prequelle.
11:57 - Huit ans ? - Oui, huit ans.
11:58 Dark Crystal, Age of Resistance, c'est sur Netflix.
12:00 Et c'est un prequel que j'ai entièrement showrunné,
12:07 produit, réalisé, steadycamé, monté.
12:11 Enfin, j'ai tout fait, c'est une passion.
12:14 C'est un chef-d'œuvre.
12:15 Premier film a été fait en Skeksis,
12:19 et absolument pas en anglais, a été doublé ensuite.
12:22 Nous, on avait quand même décidé de le faire en anglais.
12:26 C'est l'un des plus beaux souvenirs de cinéma,
12:30 expérience de cinéma, clac.
12:32 Et pour moi, en tant que réalisateur,
12:34 c'était vraiment...
12:36 Moi, ma série, c'était l'un des moments les plus forts.
12:40 Forte honneur, à ce moment-là, je voulais en parler.
12:42 C'est un film de Michael Mann.
12:49 Michael Mann a fait quelque chose de vraiment différent,
12:51 qui pour moi est un chef-d'œuvre, que j'adore.
12:53 J'adore tellement que j'ai emmené mon équipe sur le choc des Titans
12:56 pour tourner à l'intérieur de la carrière de la forteresse noire,
12:59 cette carrière de tuile incroyable.
13:02 Mais incroyable.
13:03 Je sentais, j'avais...
13:06 C'est le film qui m'a glacé le sang.
13:07 C'est quelque chose de formidable.
13:09 Outland, c'est un film qui m'a...
13:11 Je sais, c'est pas un très bon film, c'est un peu un AV.
13:14 [Musique]
13:19 Mais ce film-là, je l'adore parce que, justement,
13:21 il y a un côté un peu sale et c'est l'espace sale.
13:24 Et c'est vraiment quelque chose qui me plaît.
13:26 Il y a des choses qui m'ont choqué.
13:27 C'est un peu l'avant Verhoeven.
13:30 Avant que Verhoeven fasse des choses un petit peu de choc value,
13:33 mais qui veulent leur dire quelque chose,
13:35 il y avait quelque chose à l'intérieur là-dedans.
13:37 En fait, j'ai pris des trucs, je me suis dit,
13:38 ah, un vidéoclub, c'est là où on peut faire des vraies découvertes.
13:41 Puis aussi, c'était des tests pour vous, pour voir si vous y arrivez.
13:44 Et on les avait.
13:45 Dark Water.
13:46 [Musique]
13:50 C'est pas un film préféré, mais je peux vous dire qu'il y a deux acteurs dedans
13:54 qui ont changé ma vie.
13:55 C'est Mark Ruffalo et Tim Robbins.
13:57 Mark Ruffalo, c'est un ami.
13:59 C'est quelqu'un que j'ai rencontré à Hollywood.
14:01 Et on fait vraiment de belles rencontres à Hollywood,
14:04 des rencontres humaines.
14:05 Et on s'est tellement aimé qu'on s'est dit,
14:07 allez, on va faire un film ensemble.
14:08 Et ce film-là, c'était l'incroyable Hulk.
14:11 Mais quand je suis arrivé avec Mark Ruffalo chez Marvel,
14:14 ils m'ont dit, ah ben non, non, non, il n'est pas assez connu.
14:16 Non, non, non, non, non, non.
14:17 Tu vas prendre quelqu'un d'autre.
14:19 Et bon, après, on connaît la suite.
14:21 C'est Edward Norton qui a fait mon Hulk.
14:23 [Musique]
14:27 Mais je pense que grâce à cette rencontre,
14:31 maintenant, Mark est devenu Hulk.
14:34 Et voilà, c'est des acteurs que j'aime.
14:36 Ce sont des acteurs qui se donnent à fond et qui aiment ce qu'ils font
14:38 et qui défendent leur film.
14:41 Il y en a un, là, justement, pour un peu parler.
14:44 Oui, Jason Statham, incroyable dans ce film.
14:46 Meilleur film de Guy Ritchie, on le sait.
14:48 C'est un film exceptionnel.
14:50 [Inaudible]
14:54 What ?
14:54 Mais aussi Jason Fleming.
14:56 Il y a tellement de gens à l'intérieur qui sont incroyables.
14:59 Ça a été mon film de chevet pendant très, très longtemps, ce film.
15:01 Et évidemment, j'ai vu ce jeune acteur à l'intérieur
15:06 qui n'avait pas autant de muscles qu'à l'époque,
15:09 mais vraiment une présence énorme.
15:11 Et c'était Jason Statham.
15:13 Et quand il s'agissait de faire mon premier film,
15:17 voilà, je me suis dit, il y a quelqu'un qui me plairait bien.
15:20 Et je sais qu'il commence à faire des arts martiaux.
15:22 C'est Jason Statham.
15:23 On lui a demandé, on lui a proposé le rôle de transporteur et on l'a fait.
15:26 Voilà, c'est ça.
15:27 [Musique]
15:32 Alors voilà, ça,
15:35 c'est l'Aventure intérieure de Joe Dante.
15:36 [Musique]
15:40 C'est ce genre de film-là qui m'a décidé d'aller aux États-Unis.
15:44 En fait, je me suis rendu compte quand je grandissais,
15:47 je voyais les films, je revoyais les films dans les vidéoclubs,
15:50 que le cinéma qui me parlait, c'était ce cinéma-là,
15:53 un cinéma de divertissement, un cinéma avec des effets, un e-cinéma.
15:56 Justement, vous avez vu, il y a deux, trois moments,
15:58 un cinéma où on se dit, mais comment est-ce qu'ils ont fait ça ?
16:00 Et ça, ça m'a toujours plu avec le truc de...
16:03 Et Joe Dante et Zemeckis et des gens comme ça, Spielberg,
16:08 à des niveaux différents ou en tout cas avec des goûts différents,
16:10 s'amusent toujours et on voit vraiment qu'ils s'amusent en tant que réalisateurs,
16:13 font du grand cinéma, mais font un cinéma de divertissement pour le public.
16:16 Donc, ce film-là m'a intéressé vraiment.
16:18 Ce film-là, et en tout cas, Le Voyage Fantastique, le film original,
16:22 c'est un film sur lequel j'ai travaillé pendant un an avec James Cameron
16:26 et on allait faire une version, un remake, et ça, c'est un scoop,
16:31 avec James Cameron, on a inventé des caméras,
16:33 on a fait des choses qui ont servi maintenant sur Avatar, etc.
16:36 C'était juste après le choc des Titans, donc en 2014 ou un truc comme ça.
16:40 Et après, ça prenait du temps et lui, il allait faire Avatar, machin, etc.
16:44 Enfin, il avait commencé son aventure...
16:45 Non, c'est pas qu'il allait faire Avatar.
16:47 Un moment, je l'appelle et il ne me répond pas, il ne me répond pas.
16:50 Il était justement dans la tranche de Marianne, son aventure...
16:54 Bon, et Fox n'a pas suivi sur l'aventure, sur Le Voyage Fantastique,
17:00 mais donc c'est le film qui m'est sorti des mains et que je regrette
17:05 et vraiment qui était formidable.
17:06 J'ai cru comprendre qu'il y en avait eu plusieurs des films que tu as failli faire
17:08 et qui ne se sont pas faits.
17:09 C'est pas trop frustrant ?
17:10 C'est frustrant pendant une heure et tu passes à la suite.
17:13 Tu es obligé, en tant que réalisateur, tu es obligé de passer à la suite.
17:16 Tu ne sais jamais ce que ta carrière sera faite.
17:18 Vraiment, c'est ce que j'expliquais.
17:19 Quand tu regardes mon CV, je peux te faire un autre CV des films que j'ai failli faire.
17:24 J'aurais rêvé de faire un Fast & Furious il y a dix ans,
17:28 mais peut-être que moi, il y a dix ans, je n'étais pas prêt pour faire un Fast & Furious.
17:33 Je n'étais pas prêt, même si j'avais déjà fait un Hulk,
17:35 même si j'avais fait du Choc des Titans,
17:36 même si j'avais fait ça, de faire un Fast & Furious.
17:38 Donc je pense que, et je le sais, que c'est grâce à Lupin que j'ai eu Fast & Furious.
17:42 Donc c'est des choses intéressantes.
17:43 Mais ça, je le sais, je suis absolument...
17:45 Qu'ils ont vu la manière dont je gérais l'histoire,
17:48 les retours en arrière, les flashbacks, les choses comme ça.
17:51 Ils se sont dit "Ah ouais, il est assez à l'aise avec ça".
17:53 Les carrières de réalisateurs, c'est plutôt, il faut voir tous les films qu'ils n'ont pas fait.
17:56 Les Star Wars de Lynch, les machins...
17:58 Tu vois, c'est ça qui est intéressant.
18:00 On s'imagine, c'est ça, les Dunes de Jodorowsky, des choses comme ça.
18:03 - On peut faire le dernier rayon d'animation ?
18:05 - Les Tex Averim ont tout appris sur le cinéma.
18:07 - Un, deux, trois.
18:13 - Ce sont les premiers films que j'ai vus.
18:14 C'était justement, c'est les premières cassettes que j'avais, c'était un Betamax.
18:18 Je les voyais, je les voyais, je les voyais, je les revoyais.
18:20 J'ai tout appris sur le ton, les tons multiples.
18:24 Et vraiment, ça m'a plu.
18:26 Et donc, il y en a un dont je me souviens très bien, c'était "La voiture du futur".
18:30 Évidemment, c'est en rapport avec Fast and Furious.
18:32 Mais je me souviens que justement, il y a un côté un peu, un clin d'œil au public toujours.
18:40 Et c'est à multi niveaux.
18:41 Et c'est ça qui me plaît aussi.
18:42 Et j'essaie toujours de mettre ça dans mes films.
18:44 C'est une lecture à double niveau et de revoir et de voir, revoir et revoir ces choses-là.
18:50 Et ça, ça me fait rire.
18:53 Et c'est drôle que ça soit en animation parce que c'est une catastrophe.
18:55 Quand les enfants choisissent ça, "Maman, je veux voir ça".
19:01 Une scène d'amour dans cette version qui est incroyable, qui est la plus belle scène d'amour de tous les temps.
19:05 Mais je crois que je l'ai vue, celle-là.
19:06 Avec le popo dans la couche ?
19:08 Ouais, c'est ça.
19:09 C'est incroyable.
19:12 C'est les créateurs de Sars-Parc.
19:13 Chaque année, quand je finis un film et mes agents me disent "Bon, qu'est-ce que tu veux faire après ?"
19:19 Et je dis "Il n'y a toujours pas de suite à Team America parce que j'ai vraiment envie de le faire".
19:25 Je sais, je sais, comme Dark Crystal, je sais comme Atteitré,
19:29 c'est la meilleure et aussi la pire expérience de leur vie de faire des marionnettes.
19:33 Ah, les marionnettes, c'est impossible de faire de la marionnette.
19:36 Tu commences chaque jour avec du plastique et il faut que tu crées un monde, etc.
19:41 Et eux, c'était des galères en galères en galères.
19:44 Mais ce film est un chef d'oeuvre et à ne pas placer entre les jeunes mains.
19:48 Merci beaucoup.
19:52 Merci, merci.
19:53 Super.
19:54 En mini !
19:55 En mini !
19:56 Vidéoclub, plus c'était haut, moins c'était pour moi, pour les enfants.
20:00 C'est pour ça que je suis grand en fait.

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