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Médecine esthétique, chirurgie esthétique, comment le secteur évolue t-il, de quoi faut-il se prémunir ? Un chirurgien plasticien de l'hôpital de Toulouse nous répond, le Dr Dimitri Gangloff.
Transcription
00:00 8h moins le quart, soyez les bienvenus, vous ouvrez les yeux et les oreilles, c'est France Bleu et France 3 Occitanie qui vous accompagne.
00:05 Notre dossier ce matin, c'est la chirurgie esthétique parce qu'une nouvelle clinique privée s'installe, quartier Saint-Georges à Toulouse.
00:11 Et nous on avait envie d'entendre un chirurgien du CHU Clémence.
00:14 Oui, de l'hôpital public, donc bonjour Dimitri Gangloff.
00:17 Bonjour.
00:18 Merci d'être avec nous ce matin, vous êtes chirurgien plasticien, vous faites essentiellement de la chirurgie réparatrice.
00:23 D'abord, est-ce que vous êtes surpris par l'arrivée d'une grande clinique esthétique parisienne qui fait le buzz sur les réseaux sociaux dans le centre-ville de Toulouse ?
00:30 Alors, vous appelez ça une grande clinique esthétique, je ne sais pas si on peut appeler ça une grande clinique esthétique.
00:37 C'est comme ça qu'elle se défend.
00:39 En toutes ses têtes de cause ça fait le buzz.
00:41 Non, c'est un nom qui est connu historiquement sur Toulouse, sur Paris, parce que c'est une des premières cliniques esthétiques qui ont eu vraiment de la notoriété.
00:51 Mais après, voilà, en soi, c'est une offre de médecine esthétique, il ne faut pas se tromper, c'est une offre de médecine esthétique.
00:57 Il n'y a pas de chirurgie esthétique dans cette clinique des Champs-Elysées.
01:00 C'est plus léger, c'est ça la médecine ?
01:03 Voilà, il n'y a pas d'intervention chirurgicale où on vous endort, il n'y a pas d'action chirurgicale à proprement parler qui est proposée par la clinique telle qu'elle est présentée.
01:15 Peut-être qu'on peut expliquer ce matin, parce qu'on ne le sait pas forcément, la différence entre chirurgie esthétique et chirurgie plastique, notamment hospitalière, que vous vous pratiquez.
01:25 Il n'y a pas fondamentalement de différence, c'est la même formation à la base.
01:30 La grosse différence c'est entre la médecine esthétique et la chirurgie esthétique.
01:35 La médecine esthétique c'est l'utilisation de tous les produits injectables, la dépilation, certains techniques de perte de poids, mais qui sont plus du drainage que de la chirurgie.
01:48 La chirurgie esthétique, plastique et reconstructrice, c'est le nom de notre spécialité, elle englobe tous les versants.
01:56 Elle englobe le versant très médical et très hospitalier qui va être la chirurgie de reconstruction après un accident, une brûlure, un cancer.
02:08 La chirurgie plastique générale, ce qui est la modification du corps pour des raisons reconnues par la sécurité sociale.
02:17 Vous avez une poitrine qui est trop volumineuse et vous êtes gêné par votre poitrine trop volumineuse.
02:22 Il est possible de réduire la poitrine, au contraire vous avez pris beaucoup de poids pendant une période de votre vie et vous avez réussi à perdre du poids.
02:30 Vous êtes gêné par le corps tel qu'il a été modifié.
02:33 Ça c'est de la chirurgie plastique.
02:35 Ensuite il y a le dernier parti, le triptyque de la spécialité qui est la partie esthétique qui n'est pas remboursée par la sécurité sociale.
02:43 C'est une décision personnelle d'un patient qui va venir rencontrer un médecin qui est spécialisé.
02:53 J'insiste vraiment là-dessus, il y a des notions de spécialisation et de qualification réelles qu'il faut toujours s'assurer que le pratiquer.
03:03 Avec des diplômes qui doivent être affichés notamment.
03:06 On est avec vous Dimitri Ganglof, chirurgien plasticien au CHU Toulouse.
03:09 On est aussi avec les auditeurs de France Bloc Citany ce matin.
03:11 05 34 43 31 31 en direct.
03:14 Vous en dites quoi avec Germaine de Blagnac.
03:16 Bonjour Germaine.
03:17 Bonjour.
03:18 Eh bien écoutez moi je ne suis pas pour la chirurgie esthétique mais la médecine esthétique, oui.
03:24 Parce que vous...
03:26 Oui, dites-nous.
03:27 J'ai une belle fille qui a fait refaire ses seins il y a un peu plus de 20 ans.
03:32 Parce qu'elle n'avait pas beaucoup de poitrine, elle était complexée.
03:35 Mais elle a eu un problème.
03:37 Il a fallu refaire un sein.
03:39 D'accord, donc elle a dû finalement se faire réopérer.
03:45 Oui, elle a fait ça à Paris.
03:47 Merci beaucoup pour votre témoignage ce matin.
03:49 On espère qu'elle va bien aujourd'hui Germaine.
03:51 Eh oui, tout va bien.
03:52 Merci d'avoir appelé 05 34 43 31 31.
03:55 Vous pouvez vous aussi composer ce numéro pour parler avec nous.
03:58 On entendait l'auditrice Dimitri Ganglof.
04:00 Est-ce que vous justement au CHU vous vous retrouvez peut-être de plus en plus ou pas
04:05 à réopérer des personnes qui ont eu des soucis après de la médecine ou de la chirurgie esthétique ?
04:10 Je ne dirais pas que c'est forcément de plus en plus.
04:15 Ça a toujours été un peu le principe d'un service hospitalier que de prendre en charge des complications
04:20 lorsque nos collègues ne sont pas en capacité de le prendre en charge.
04:24 Donc après il y a un réseau, si vous voulez, d'entraide entre les chirurgiens toulousains
04:28 parce que la plupart d'entre nous on se connaît.
04:30 Et donc de temps en temps il y a des complications qui nécessitent un environnement hospitalier.
04:34 Après on est confronté de manière plus récente à la nécessité de prise en charge de patients
04:41 qui sont opérés à l'étranger parce qu'il y a des offres en fait de prise en charge chirurgicale
04:46 en chirurgie esthétique qui sont proposées dans les pays périphériques à la France.
04:51 La Turquie est beaucoup en ce moment.
04:54 Il y a quelques années c'était la Tunisie.
04:56 Et donc des patients qui sont opérés à l'étranger qui ont un temps de surveillance
05:00 qui est relativement court finalement dans le pays dans lequel ils sont opérés
05:03 qui rentrent en France et qui peuvent avoir des complications à ce moment-là.
05:06 Donc on fait attention si on voit ce genre d'offres, notamment on imagine à bas prix,
05:10 on ne fonce pas tête baissée.
05:12 Dimitri Ganglov, il y a 200 chirurgiens esthétiques dont 5 Toulousains
05:16 qui ont récemment signé une tribune dans la presse demandant aux autorités
05:19 d'interdire la délivrance d'acides hyaluroniques, c'est ces produits pour gonfler les lèvres par exemple,
05:24 qui sont aujourd'hui disponibles sans ordonnance en pharmacie.
05:27 Est-ce que l'interdire ce produit ce serait une bonne idée selon vous ?
05:30 En tout cas interdire sa délivrance en vente libre.
05:32 Les produits qui sont en délivrance possible en pharmacie
05:40 ce sont des produits qui sont des produits de surface.
05:42 Il n'y a pas réellement de produits intrusifs dans ce type de situation.
05:48 Après derrière il y a aussi beaucoup de discussion de tréscarée si vous voulez.
05:55 Il y a des effets de concurrence assez importants.
05:57 Il ne faut pas mieux encadrer de manière générale la chirurgie esthétique ou la médecine ?
06:04 L'encadrement il est présent, c'est l'information aux patients qui parfois fait défaut.
06:11 On peut faire croire à un patient assez facilement qu'on est en face d'un grand expert
06:16 sans forcément qu'il y ait derrière une véritable qualification.
06:21 C'est ça qui est très difficile.
06:23 Maintenant il y a des médecins qui peuvent venir de tous les pays.
06:26 On parle de la clinique des Champs-Elysées.
06:28 Le médecin qui travaille à la clinique des Champs-Elysées de Toulouse n'a pas une formation française.
06:33 Il y a une formation espagnole.
06:34 La formation espagnole elle est très bien.
06:36 Mais ça ne nous permet pas forcément d'avoir la même visibilité.
06:41 Et de vérifier derrière.
06:43 Merci beaucoup.
06:44 Il faut être attentif.
06:45 Faire très attention quand vous avez en face de vous quelqu'un
06:48 que vous avez une intervention qui va venir être intrusive à votre corps.
06:51 Faire attention que la personne qui est en face de vous vous prenne en charge de manière sérieuse.
06:55 On a bien entendu votre appel ce matin.
06:57 Merci beaucoup Dr Dimitri Gonglov, chirurgien plasticien au CHU de Toulouse.
07:01 Bonne journée à vous. A bientôt.

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