Nous sommes en 1975. Toute la pop est occupée par la musique progressive, sérieuse et sophistiquée. Toute ? Non. A New York, les #Ramones ne jurent que par les tempos ultrarapides, les riffs de trois accords et les morceaux courts. La musique punk est née. Et avec elle, un uniforme de dessin animé : baskets blanches, jeans troués, T-shirts, vestes en cuir et cheveux longs. Les cinq premiers albums du groupe, parus entre 1976 et 1979, mélangent mélodies sucrées et murs de guitares hérité du rock garage, du MC5 ou des New York Dolls.
Au micro, #JoeyRamone matraque des slogans aussi débiles que "Je veux sniffer de la colle", "Je ne veux pas grandir" ou "Frappe le marmot avec une batte de base-ball", quand ce ne sont pas simplement des onomatopées rigolotes ("Hey ! Ho ! Let’s go !", "Gabba Gabba Hey !"). Leur dérision ne doit toutefois pas faire oublier qu’étant jeunes, les membres du groupe étaient tous d’authentiques marginaux, et qu’ils ont souvent dû faire face à des auditoires hostiles pour qui le manque de technique ne pouvait constituer un atout.
Quant aux ventes, elles resteront toujours confidentielles. L’âge d’or terminé au début des années 80, les "Beach Boys de la nouvelle vague" continuent à sortir des disques plus hardcore, mais sont bientôt dépassés par la foule de groupes qu’ils ont inspirés. Leur séparation a lieu en 1996, après plus de 2000 concerts. L’histoire est drôle mais la fin est triste : Joey, Dee Dee et Johnny sont tous morts entre 2001 et 2004.
-LeFigaro
Chapitres:
0:00 Intro
1:04 Les membres
2:03 Blitzkrieg Bop
3:35 53rd & 3rd
5:04 I Wanna Be Sedated
7:02 Une fin douloureuse
Au micro, #JoeyRamone matraque des slogans aussi débiles que "Je veux sniffer de la colle", "Je ne veux pas grandir" ou "Frappe le marmot avec une batte de base-ball", quand ce ne sont pas simplement des onomatopées rigolotes ("Hey ! Ho ! Let’s go !", "Gabba Gabba Hey !"). Leur dérision ne doit toutefois pas faire oublier qu’étant jeunes, les membres du groupe étaient tous d’authentiques marginaux, et qu’ils ont souvent dû faire face à des auditoires hostiles pour qui le manque de technique ne pouvait constituer un atout.
Quant aux ventes, elles resteront toujours confidentielles. L’âge d’or terminé au début des années 80, les "Beach Boys de la nouvelle vague" continuent à sortir des disques plus hardcore, mais sont bientôt dépassés par la foule de groupes qu’ils ont inspirés. Leur séparation a lieu en 1996, après plus de 2000 concerts. L’histoire est drôle mais la fin est triste : Joey, Dee Dee et Johnny sont tous morts entre 2001 et 2004.
-LeFigaro
Chapitres:
0:00 Intro
1:04 Les membres
2:03 Blitzkrieg Bop
3:35 53rd & 3rd
5:04 I Wanna Be Sedated
7:02 Une fin douloureuse
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MusiqueTranscription
00:00 C'est ce que tu es en train de faire, le final produit, le résultat final.
00:05 Tu veux réussir mais tu ne veux pas perdre tes valeurs en même temps.
00:11 Ou l'intégrité, tu ne veux pas te compromettre et faire quelque chose que tu ne fais pas.
00:16 Tu dois faire ce que tu es en train de faire.
00:18 On est en avril 1976. Les Ramones viennent de sortir leur album éponyme.
00:23 Un album qui va complètement changer la face du monde, rien que ça.
00:27 Les Ramones, ce n'était pas le premier groupe punk à avoir existé,
00:30 mais c'est sans l'ombre d'un doute l'un des plus influents de tous les temps.
00:33 Alors on va déjà clarifier le truc tout de suite, les Ramones ne sont pas frères.
00:36 Leur nom, c'est un pied de nez à Paul McCartney qui se faisait passer incognito quand il allait à l'hôtel en se faisant appeler Paul Ramone.
00:42 En fait, les Ramones se sont retrouvés en première ligne d'une génération de gamins en colère
00:46 qui s'ennuyaient grave et qui voulaient juste s'exprimer et faire parler leur créativité.
00:50 On va voir aujourd'hui comment les Ramones sont devenus le groupe de punk le plus influent de tous les temps.
00:54 Rien que ça, c'est parti !
00:56 [Générique]
01:04 L'histoire commence avec Tommy Ramone.
01:06 C'est pas son vrai nom, il est né à Budapest en Hongrie et à l'origine il s'appelle Tamas Erdely.
01:10 Ses parents, contrairement à beaucoup de membres de sa famille, sont des survivants de l'Holocauste.
01:14 Pour fuir le climat post-guerre, la famille émigre aux Etats-Unis en 1957, tourne un peu à New York,
01:20 puis s'installe pour de bon dans un quartier juif de Forest Hill, dans l'arrondissement de Queens.
01:24 Ils se polysaient à la Forest Hills High School et c'est là qu'ils rencontrent John Cummings,
01:28 un ado un peu bourrin qui se définit comme un "greaser".
01:31 Les greasers, c'était une sorte de mouvement de jeunesse dans les années 50-60,
01:34 l'équivalent des blousons noirs en France.
01:36 C'est un peu le cliché des Italo- et Latino-américains,
01:39 des milieux ouvriers avec des blousons en cuir et une tonne de gomina sur les cheveux.
01:42 Le mot "greaser", qui a donné son nom au film Grease d'ailleurs,
01:45 fait référence à la fois à l'huile de moteur de leur moto,
01:48 mais aussi au gel qui se met donc abondamment dans les cheveux.
01:50 Bref, John Cummings se définit donc lui-même comme un sale type.
01:53 A la même époque, Tommy rencontre un autre gamin dans le quartier,
01:56 Douglas Colvin, qui se fait surnommer Diddy.
01:58 Diddy est vachement différent.
02:00 Il est charismatique, il est marrant, mais il est aussi parfois complètement barré.
02:21 Comme pour tous les artistes dont je parle sur cette chaîne,
02:23 un truc qui unit les Ramones, c'est leur amour des Beatles.
02:26 C'est vrai pour le rock, c'est vrai pour le disco,
02:29 et forcément, c'est vrai aussi pour le punk.
02:31 Tous les artistes de l'époque racontent en fait la même chose.
02:33 Ils ont vu les Beatles en live à la télé au Ed Sullivan Show,
02:36 et ça a changé leur vie. C'était la révélation.
02:38 Les Ramones là-dessus, ils font pas exception.
02:40 Mais la musique, c'était assez frustrant pour des types comme eux,
02:43 parce qu'ils savent qu'ils ont pas le talent de Jimmy Page ou de George Harrison.
02:46 Et ils sont pas idiots. Ils savent qu'avec leur bagage technique,
02:48 aussi pauvre qu'un détenteur de bitcoins en 2022,
02:51 ils vont pas être les nouvelles rockstars à la mode.
02:53 Mais, mais, mais, en 1974, on fait appel à Jeffrey Hyman,
02:57 qui sera connu plus tard sous le nom de Johnny Ramone,
02:59 pour intégrer le groupe.
03:00 Alors Jeffrey, il vient de quitter son groupe de glam rock qui s'appelle Sniper.
03:03 Lui, il a été vachement inspiré par le son de David Bowie et Diggy Pop.
03:07 C'est-à-dire des artistes qui prônent un sens de fierté nouveau,
03:10 et une manière d'être anticonformiste autoproclamé.
03:13 Quand Jeff Hyman rejoint les Ramones, c'était à l'origine pour en être le batteur.
03:16 Mais le groupe fait tourner ses membres à différents postes,
03:18 le temps de savoir qui est bon à quoi.
03:20 Finalement, Tommy veut que Joey chante pour le groupe,
03:22 et Diddy pousse alors dans cette direction.
03:24 Joey était pas super fan de cette idée au départ,
03:26 mais il fut vite convaincu qu'avoir un chanteur qui avait l'air d'être un peu étrange et un peu fracas,
03:31 serait 100 fois plus cool qu'un mec qui ressemble à Robert Plant,
03:33 le chanteur de Led Zeppelin.
03:35 *musique*
03:50 Tommy pensait même pas qu'il ferait partie du groupe, il voulait juste être le manager.
03:54 Au début, les Ramones organisent pas mal d'auditions pour trouver un batteur,
03:57 mais tous les candidats rajoutent des coups de casque l'air à outrance,
04:00 ils balancent des fils qui ont rien à faire là.
04:02 Bref, ils en font trop.
04:03 En même temps, les Ramones veulent juste quelque chose de simple, carré, efficace.
04:06 *musique*
04:08 Ils veulent vraiment ramener le rock'n'roll à son esprit le plus simple,
04:10 et extraire la substantifique moelle du groove.
04:13 Du coup, c'est Tommy, qui de fait connait tout le monde dans le groupe, qui s'y colle.
04:16 Il fait preuve de minimalisme, et quand vous écoutez le premier album des Ramones,
04:19 vous pouvez vous en convaincre.
04:21 C'est simple, sans fioritures, mais c'est hyper efficace.
04:24 Un peu comme le jeu de Phil Rudd, le batteur d'AC/DC.
04:26 *musique*
04:30 Dans une interview, Johnny Ramone déclara que la musique des Ramones
04:33 consistait à déshabiller le rock'n'roll,
04:35 à lui enlever tout ce qui est superflu.
04:37 Retrouver en gros les razz'n'blues, enlever les longs solos de guitare,
04:40 tout ce qui est embellissement, les productions chiadées, tout doit disparaître.
04:43 Seul devait rester le son pur, de la batterie, de la guitare, de la basse, et du chant. Point barre.
04:49 Les Ramones ont essayé de ramener le rock tel qu'il était avant que les majors,
04:52 les maisons de disques, ne fassent main basse dessus et en créent un business.
04:55 Et ça se ressent sur leurs compos.
04:56 Leur premier album, intitulé Ramones, sort en 1976 et contient 14 morceaux,
05:01 dont le plus long dépasse à peine les 2 minutes 30.
05:03 *musique*
05:20 Les Ramones jouent leur premier show au CBGB à New York en 1974
05:24 et deviennent rapidement le groupe de référence dans ce club mythique.
05:27 Et rien que cette année-là, ils y jouent plus de 70 fois.
05:30 On les appelait pas encore des punks à l'époque.
05:32 Le terme, il a apparu environ un an après,
05:34 quand les critiques rock que sont Lester Banks et Dave Marsh
05:37 ont voulu nommer ces mecs chelous qui cassaient les codes de la musique contemporaine.
05:41 En quelques années au CBGB, il y a eu des dizaines de groupes qui ont été inspirés par les Ramones
05:45 et ça a pas traîné pour que cette poudria explose jusqu'au Royaume-Uni
05:49 quand ils y sont produits pendant leur tournée en 1976.
05:52 C'est pas seulement leur musique ou leur style vestimentaire qui fait parler d'eux.
05:55 Y a aussi leur logo, super connu, qui est basé sur le sceau officiel du président américain.
05:59 C'est leur pote Arturo Vega qu'il a créé.
06:01 Le texte autour de l'aigle changeait régulièrement
06:13 et a entre autres porté les mots "Hey ho, let's go".
06:16 Les Ramones n'étaient pas destinés à rester un groupe actif pour toujours.
06:19 En vrai, Tommy est resté pour seulement deux albums
06:21 mais il a ensuite produit "Road to Ruin"
06:23 que beaucoup considèrent comme le meilleur album du groupe.
06:25 Le line-up du groupe a un peu bougé au fil des ans
06:28 surtout côté batterie où se sont succédés Tommy, Mark, Richie et Elvis Ramone.
06:33 Quand à la base, Diddy quitte le groupe en 89 pour être remplacé par C.J. Ramone.
06:37 Le groupe joue pendant 22 ans quand même, en étant constamment en tournée.
06:41 Ils ont joué leur dernier concert le 6 août 1996 au Palace à Hollywood.
06:44 Un peu avant ça, en 1993, ultime consécration ou pas,
06:48 les voix apparaissent dans un épisode des Simpsons dont ils étaient super fans.
06:51 Les Ramones n'ont jamais connu un succès médiatique incroyable
06:59 mais leur taf a été une composante majeure de l'évolution du rock.
07:02 Le 15 avril 2001, Joey Ramone s'éteint au New York Presbyterian Hospital
07:06 après avoir souffert d'un lymphome pendant de longues années.
07:09 A l'aube du 3ème millénaire, le groupe acquiert une sorte de gloire posthume
07:12 et est intronisé notamment au Rock'n Roll Hall of Fame le 18 mars 2002.
07:17 Diddy Ramone meurt deux mois après et Johnny Ramone en 2004.
07:21 Les deux sont enterrés au Hollywood Forever Cemetery.
07:23 Le 30 novembre 2003, dans le Lower East Side de Manhattan,
07:26 juste à côté de là où se trouvait le club CBGB,
07:28 le croisement a été rebaptisé Joey Ramone Place.
07:31 Pas mal pour un groupe punk.
07:33 Merci à tous d'avoir suivi cet épisode, je vous retrouve la prochaine fois, salut !
07:40 Sous-titres par Jérémy Dufour
07:42 Sous-titres par Jérémy Dufour
07:44 Sous-titres par Jérémy Dufour
07:46 [Musique]