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Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.

Retrouvez "Le jour où" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-jour-ou

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Transcription
00:00 « Voici le général De Gaulle, pour la première fois un clone d'animal adulte, une brebis.
00:06 Et maintenant écoutez Yuri Gagarin, c'est le premier jour de l'Euro.
00:09 Eurotun.
00:10 Il est 7h24, c'est l'heure du jour où votre plongée quotidienne dans la boîte à souvenirs d'Europe.
00:15 Bonjour Lord Autriche.
00:16 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:17 Nous sommes le 11 mai 1960, les services secrets israéliens capturent Adolf Eichmann,
00:23 l'homme de la solution finale, le plan d'extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale.
00:28 Oui, Eichmann vivait en Argentine sous un faux nom, Ricardo Clement.
00:31 Il habitait dans les faubourgs de Buenos Aires, sans eau ni électricité.
00:35 Les services secrets finissent par trouver où il vit après deux ans d'enquête.
00:38 Ils l'arrêtent et l'emmènent en Israël.
00:41 Europe 1 rapporte les déclarations d'Adolf Eichmann.
00:44 Le 26 mai 1960, tendez l'oreille.
00:47 « Je savais qu'un jour ou l'autre cela m'arriverait.
00:49 J'ai retrouvé maintenant ma tranquillité après avoir connu pendant 15 ans une tension inhumaine.
00:54 C'est donc pour moi un soulagement que d'être tombé entre les mains de la police israélienne. »
00:59 Une question fait débat à l'époque, Eichmann doit-il être jugé en Israël ou ailleurs ?
01:04 En attendant, il est interrogé tous les jours en prison.
01:07 « Eichmann répond cinq heures par jour aux policiers qu'il interroge.
01:10 Et il fait, je propose, en guise de représailles peut-être,
01:12 de publier une longue liste de nazis notoires ayant trouvé Azim en Argentine. »
01:17 Et le procès s'ouvre finalement près d'un an plus tard, le 11 avril 1961, en Israël.
01:22 « Procès au retentissement mondial, il est retransmis à la télévision.
01:26 Adolf Eichmann apparaît pour la première fois en public. »
01:29 Oui, et devant le tribunal à Jérusalem se trouve une foule silencieuse.
01:33 « Des vieux juifs écoutaient la liste des crimes et des larmes coulaient sur leurs yeux.
01:38 Tandis que d'autres arboraient l'étoile jaune,
01:40 celle qu'ils portaient peut-être à Varsovie ou à Drancy. »
01:43 Dans les quatre premières heures du procès, Eichmann articule seulement un mot,
01:47 « Yavol », bien sûr, au moment de décliner son identité.
01:50 « Êtes-vous bien Adolf Eichmann ? Oui, bien sûr, répond-il. »
01:53 « Adolf, Adolf, Adolf Karl Eichmann ? Yavol. »
01:58 « Eichmann croise les mains sur les cuisses, mais je vois ses doigts s'agiter.
02:02 Il ne regarde pas la salle, mais légèrement tourné sur sa gauche, il fixe les trois juges. »
02:06 Récit du journaliste d'Europe 1, Georges Leroy.
02:09 Et même huit mois plus tard, à quelques heures du verdict, en décembre 1961,
02:13 Eichmann ne regrette rien et estime qu'il est innocent.
02:17 « Je ne vais pas persécuter les juifs. »
02:19 « Je n'ai pas persécuté les juifs avec joie. C'est le régime et son fureur. »
02:23 « Les témoins ayant comparu à ce procès ont menti. »
02:26 « Je pourrais demander pardon au peuple juif, mais on dirait que c'est de l'hypocrisie. »
02:29 Eichmann est condamné à mort et il dira juste avant « Je meurs le cœur en paix ».
02:33 Merci beaucoup, l'Ordre d'Autriche, pour ce bain de mémoire grâce aux archives sonores d'Europe 1.