C’est quoi le sujet du jour ? Le blues de l’espace. Alors, des fois les astronautes dépriment quand ils rentrent. Voilà. C'est arrivé à Philippe Perrin, à Neil Armstrong ou à encore Buzz Aldrin. Et un peu à Thomas Pesquet aussi. En même temps, comment on retrouve une vie normale après avoir séjourné dans l'ISS ou marché sur la Lune ? Tout perd de sa saveur non ?
⚠ La dépression est une maladie. Informations et numéro : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/sante-mentale/depression-et-anxiete
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SOURCES :
Tous les astronautes souffrent du syndrôme du blues de l'espace
https://www.tf1info.fr/sciences-et-innovation/tous-les-astronautes-souffrent-du-syndrome-le-blues-de-l-espace-ou-l-irresistible-obsession-de-retourner-la-haut-thomas-pesquet-esa-nasa-iss-2132987.html
"Dans l'ISS, j'ai touché les étoiles du bout des doigts" : Philippe Perrin, l'anti-héros du cosmos
https://www.tf1info.fr/sciences-et-innovation/dans-l-iss-j-ai-touche-les-etoiles-du-bout-des-doigts-philippe-perrin-l-anti-heros-du-cosmos-espace-astronaute-nasa-station-spatiale-internationale-2114986.html
Astronaut Buzz Aldrin on battling depression, alcoholism, and why Mars is the next frontier
https://www.telegraph.co.uk/science/0/astronaut-buzz-aldrin-battling-depression-alcoholism-mars-next/
"Plus que le corps, c'est l'esprit qui peut être perturbé par une expérience comme celle de Pesquet"
https://www.europe1.fr/sciences/plus-que-le-corps-cest-lesprit-qui-peut-etre-perturbe-par-une-experience-comme-celle-de-pesquet-3349841
Le dur retour des conquérants de la Lune
https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/le-dur-retour-des-conquerants-de-la-lune_775050.html
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Tous les astronautes souffrent du syndrôme du blues de l'espace
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"Dans l'ISS, j'ai touché les étoiles du bout des doigts" : Philippe Perrin, l'anti-héros du cosmos
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Astronaut Buzz Aldrin on battling depression, alcoholism, and why Mars is the next frontier
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"Plus que le corps, c'est l'esprit qui peut être perturbé par une expérience comme celle de Pesquet"
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Le dur retour des conquérants de la Lune
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ÉducationTranscription
00:00 *musique triste*
00:02 J'ai pas envie...
00:04 J'ai pas envie d'expliquer des trucs ou de raconter des machins...
00:08 De toute façon j'ai envie de rien en ce moment...
00:09 Qu'est-ce qu'il t'arrive, humain ? Il faut s'y mettre !
00:12 Je pourrais sauter par la fenêtre...
00:14 Mais bon, je flotterais...
00:16 *musique triste*
00:22 Quoi le sujet du jour ?
00:23 Le blues de l'espace ?
00:25 Comme par hasard...
00:26 Bon alors, y'a pas mal d'astronautes qui ont un passage de déprime...
00:29 Dans la liste, par exemple, y'a Buzz Aldrin, Neil Armstrong, Philippe Perrin, Thomas Pesquet...
00:33 Tous ces hommes ont en commun un passage dépressif plus ou moins important à la fin de leur mission...
00:37 Ça va être très agréable à regarder comme épisode...
00:42 Ce mal s'appelle le blues de l'espace.
00:44 Il va falloir se reprendre, humain.
00:46 Oh là là, comment ne pas déprimer quand on a passé des jours ou des mois dans l'espace...
00:50 Comment ne pas déprimer quand on a pu observer la Terre ou la Lune de là-haut tous les jours...
00:54 Et qu'en rentrant, faut de nouveau sortir les poubelles, sortir le chien et ramasser ses crottes ?
00:58 Bah vous mettez le chien dans la poubelle, vous sortez la poubelle et vous faites d'une pierre deux coups !
01:01 Non mais en vrai, comment on redevient un humain normal après une expérience pareille ?
01:05 Tout perd de sa saveur, non ?
01:06 Tout devient vain, futile, moche...
01:10 Comme un dimanche soir pluvieux de novembre, dans le fin fond du trou du cul du monde...
01:14 *Rugissement*
01:16 Ouais...
01:16 Souvent, on parle de la santé physique des astronautes qui en prend un coup quand ils rentrent sur Terre...
01:21 Tu n'es pas dans le cadre, humain.
01:23 Ah...
01:26 Souvent, on parle de la santé physique...
01:28 Le coeur et les muscles qui se sont rétrécis, l'équilibre qui n'est plus là...
01:31 Les pieds qui n'ont pas servi et qui sont douloureux quand on se met dessus...
01:34 Le corps qui devient si lourd...
01:36 Sauf qu'on ne parle pas souvent de ce qui se passe dans leur tête.
01:39 C'est un peu tabou comme sujet.
01:41 C'est censé être des héros et des héroïnes.
01:42 Est-ce que vous connaissez le spationaute français Philippe Perrin ?
01:46 Et je vous pose la question, mais vous savez très bien qu'en vrai, je m'en fous de la réponse.
01:49 Philippe Perrin n'a fait qu'une seule mission de 13 jours, 20 heures et 35 minutes dans l'ISS.
01:55 En mars 2002.
01:57 Philippe a décidé...
01:58 Oui, parce que je me permets de l'appeler par son prénom, de toute façon, qu'est-ce qu'il va faire ?
02:01 Philou a décidé que ce serait sa seule et unique mission,
02:04 parce qu'il s'est dit que ce serait compliqué d'avoir une autre mission tout aussi passionnante.
02:08 Et d'ailleurs, il a déclaré dans plusieurs interviews que le retour à la vie normale avait été très difficile,
02:12 à cause de la fatigue et de la déprime.
02:15 Moi, par exemple, je dors très bien.
02:17 Et ça a aussi été difficile pour sa famille.
02:20 Ils étaient super contents de retrouver un père, un mari...
02:23 Sauf que lui, il n'était pas particulièrement ravi à l'idée de rentrer.
02:25 Non pas qu'il n'était pas heureux de retrouver les siens,
02:28 mais vous voyez, le blouse du dimanche soir plus vieux de novembre,
02:31 au fin fond du trou du cul du monde.
02:32 Bah, la même chose, mais sans le côté chaleureux d'un trou du cul.
02:35 Après 13 jours dans l'ISS et 3 sorties extravéhiculaires,
02:38 il dit avoir connu des années très compliquées pour se réacclimater à la vie sur Terre.
02:43 Il a déclaré...
02:44 J'aurais voulu y rester à jamais.
02:46 Pourquoi revenir quand on touche au sublime ?
02:49 Et que l'on sait que l'on ne connaîtra plus jamais, quoi que ce soit.
02:52 D'équivalent.
02:53 Ouais...
02:54 Philou a carrément refusé de parler de son expérience dans l'ISS pendant des années.
02:58 Sans doute que ça faisait remonter trop de souvenirs incroyables.
03:01 Des émotions complètement dingues.
03:02 Impossible à revivre sur Terre.
03:04 Des souvenirs qui, du coup, deviennent très douloureux.
03:06 En vrai, ça fout le cafard, ça donne pas du tout envie d'être astronaute.
03:09 C'est bon, on a fini, on peut s'arrêter là ?
03:11 Non.
03:12 Pour celles et ceux qui vont retourner en mission, bah, faut les occuper.
03:14 Faire en sorte que tout le monde se sente utile,
03:16 que personne ne s'ennuie pour ne pas se taper un petit coup de déprime
03:18 ou carrément tomber en dépression.
03:20 Thomas Pesquet, par exemple.
03:21 Je vous demande pas qui c'est, parce qu'encore une fois, je m'en fous.
03:24 Et bah, entre deux missions, il redevient pilote, mais pour des vols 0G.
03:27 Et il fait la promotion des métiers du spatial pour l'agence spatiale européenne.
03:31 Comme ça, ça reste dans son champ de compétences.
03:33 Ce sont des missions utiles et qui permettent de garder un lien avec les gens.
03:36 Bon, il paraît qu'à chaque fois, il est quand même ultra pressé de retourner là-haut.
03:39 On peut lui demander confirmation.
03:41 [Bruit de téléphone]
03:42 Non mais je m'en fous.
03:43 Ça devient une espèce de drogue, l'espace. Le stress, l'adrénaline, la vue de la Terre depuis là-haut.
03:47 Le planning ultra carré, le travail, la bouffe lyophilisée,
03:51 l'air frais naturel, les chiottes qui aspirent ton caca.
03:54 Non, peut-être pas l'air frais naturel.
03:55 Aujourd'hui, les équipes qui s'occupent des astronautes, elles font attention à tout ça.
03:58 Mais pour Buzz Aldrin ou Neil Armstrong, par exemple, bah c'était pas le cas.
04:01 Après être devenu célèbre en marchant sur la Lune en 1969,
04:04 Neil Armstrong a démissionné de la NASA et s'est réfugié dans sa ferme dans l'Ohio.
04:08 Il a évité la presse pendant des années,
04:10 estimant qu'il ne méritait absolument pas d'être mis sur le devant de la scène et qu'il n'avait rien à raconter.
04:14 Il ressentait probablement la même chose que Philippe Perrin.
04:17 Un sentiment de vide après une expérience incroyable.
04:19 Sentiment de vide après être allé dans l'espace.
04:21 Bon, pour Buzz Aldrin, c'était un peu plus compliqué.
04:24 Son sentiment de vide, il l'a rempli avec du whisky.
04:26 L'ancien astronaute est devenu dépressif et alcoolique dans les années 70.
04:32 Depuis qu'il était tout petit, il voulait devenir astronaute.
04:34 Il l'a fait et il a marché sur la Lune.
04:35 Tu veux faire quoi après ça ? Tu fais quoi comme rêve après ça ?
04:38 Bah rien. Il n'y a rien de mieux que de marcher sur un gros caillou poussiéreux et de planter un drapeau dessus.
04:42 C'est le summum du fun.
04:43 Marcher sur la Lune, ça a probablement été le plus beau jour de sa vie.
04:46 Mais aussi le pire. Il ne s'est jamais remis de ce voyage.
04:49 La suite de sa vie, ça a été de penser à lui en 1969 sur la Lune.
04:54 Le père de Buzz Aldrin était persuadé que le mâle de son fils était d'origine extraterrestre
05:00 et qu'il l'avait attrapé en marchant sur la Lune.
05:03 Il n'y a pas d'extraterrestre sur les plateaux de Stanley Kubrick.
05:06 Buzz Aldrin a déclaré que rien n'avait jamais été à la hauteur de ce qu'il avait vécu là-haut.
05:12 Ça devait vraiment être un très beau drapeau.
05:14 Ça a dû être très difficile d'en parler. Autant à ses proches qu'à la presse.
05:18 Je vous raconte pas en 1969 quand ils sont rentrés sur Terre
05:21 et qu'ils ont été sollicités par presque tous les médias du monde
05:24 qu'ils ont rencontré la reine d'Angleterre, des tas de dirigeants politiques et j'en passe.
05:27 Ils comprenaient pas ce qui leur arrivait.
05:29 Ils s'attendaient pas à ça.
05:30 Ils sont devenus des superstars, des héros.
05:32 Ils pouvaient pas raconter la partie sombre de leur voyage.
05:35 La déprime, le blues et l'alcoolisme.
05:37 Bonjour Madame 2, vous voulez pas un whisky ?
05:39 Juste un doigt.
05:40 Vous voulez pas un whisky d'abord ?
05:42 C'est pas du tout ça que les gens attendaient des premiers hommes sur la Lune.
05:45 Un doigt dans l'arène ?
05:46 Ils voulaient du rêve, des récits de courage, de la conquête spatiale.
05:50 Aujourd'hui avec les réseaux sociaux,
05:52 les astronautes sont invités à partager un peu plus leur vie au travail,
05:55 dans l'ISS ou sur Terre.
05:56 Alors ça reste de la com', mais il y a plus de transparence.
05:59 La vraie vie d'astronaute quoi.
06:01 Sur les réseaux sociaux, vous pouvez voir Samantha Cristoforetti
06:03 qui vous montre comment se laver dans l'ISS.
06:05 Ou même Thomas Pesquet qui vous fait visiter des modules de l'ISS.
06:09 Ou qui vous explique comment il va aux toilettes.
06:11 Ça va, tu t'assoies sur l'aspirateur, tu chies, c'est pas compliqué, oh là là.
06:15 Le fait de montrer tout ça, ça rend les astronautes plus humains.
06:17 Et du coup c'est ok s'ils ont un coup de mou.
06:19 On comprend.
06:20 Ça rend pas leur expérience moins incroyable.
06:22 Et heureusement d'ailleurs.
06:23 Parce que si je devais rentrer sur Terre demain,
06:24 j'aurais pas grand chose à raconter.
06:25 Y avait un truc qui me parlait,
06:27 qu'aimait pas les humains.
06:28 J'ai mangé des Cosmopops.
06:32 Enfin, tout ça pour dire que les astronautes, des fois ils dépriment.
06:35 C'est le blues de l'espace.
06:37 J'aurais dû dire ça dès le début, ça aurait été vite terminé.
06:39 C'est des Cosmopops ?
06:42 Non, humains.
06:44 Si avec ça, vous avez encore envie d'être astronaute,
06:48 allez voir cet épisode, ça va terminer de vous convaincre que c'est un métier tout pourri.
06:51 Et puis pas la peine de vous abonner,
06:53 puisque de toute façon vous le faites pas quand on vous le demande.
06:55 monde.
06:55 ...